Catégorie : National

  • Industrie automobile : Le projet d’Emin Auto et de JAC relancé en Algérie

    Industrie automobile : Le projet d’Emin Auto et de JAC relancé en Algérie

    L’usine de production des modèles de voitures particulières et utilitaires du groupe Emin Auto, comme les marques de camions JAC, basée à Tamzoura, dans la willaya d’Ain Témouchent, a été, aujourd’hui, au centre d’une audience au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique.

    En effet, selon un communiqué du département dudit ministère, Ali Aoun a reçu une délégation du groupe chinois JAC et de la société Emin Auto, composé du directeur général de la région Afrique et Moyen Orient de la marque JAC, Gao Wenxing, et du gérant d’Emin Auto et représentant agrée de la marque JAC en Algérie, Sahsuvaroglu Nihat, affirmant que «cette audience s’inscrit dans le cadre du suivi des dossiers de l’importation et de la fabrication des véhicules de la marque JAC en Algerie» et a permis «d’étudier l’état d’avancement du projet de fabrication des voitures touristiques et utilitaires de la marque JAC dans la wilaya de Aïn Témouchent à travers une joint-venture entre le groupe chinois JAC et Emin Auto.

    Les représentants de la marque JAC, souligne la même source, «ont fait état du grand progrès d’avancement de l’usine, notamment en ce qui concerne les infrastructures qui abriteront les équipements nécessaires à la production des véhicules, avec un taux d’intégration supérieur à 30% et une capacité totale estimée à 100 000 voitures/an en pleine exploitation, dont 40% seront destinés à l’exportation».

    Il faut rappeler que M. Nihat avait déjà affirmé, lors d’une visite guidée au profit des médias, que «les travaux de cette usine qui s’étale sur une surface de 33 hectares connaissent un taux de réalisation de 80%, avec un investissement global de 2,7 milliards de dinars et la construction des blocs qui abriteront les lignes de fabrication (…) Et que tout le matériel a été réceptionné en 2017».

    A l’époque, M. Nihat Sahsuvaroglu avait annoncé que pour la gamme JAC, la production devait commencer avec les modèles 1040 S New Face, carrosserie Plateau, 2.8l diesel injection, du JAC Bosseur Plateau 1.9l Turbo injection, le fourgon JAC 2.7l Turbo injection et que la gamme JAC comptera également un Pick-Up D/ avec une motorisation diesel turbo injection 2.0l.

    Remis aux calendes grecques avec l’éclatement du scandale lié au dossier de l’automobile devant la justice, le projet d’Emin Auto, avec les Chinois, renait de ses cendres et le ministre en charge du secteur, ajoute la même source, «a réitéré le soutien et l’accompagnement permanent des services du ministère, appelant les représentants de la marque JAC à respecter l’ensemble de leurs engagements et à accélérer les opérations d’importation et de fabrication de voitures pour répondre à la demande des citoyens et contribuer au développement économique et industriel du pays».

    En ce sens, précise le même document, les discussions ont également porté sur le programme d’importation de voitures de cette marque pour l’année 2023-2024, dont une partie sera commercialisée avant la fin de l’année en cours, et ce, affirme la même source, «suite à la finalisation de toutes les procédures liées à l’opération d’importation».

    A ce propos, il convient de rappeler que M. Nihat a affiché son ambition de relancer ledit projet et d’inscrire un programme d’importation au lendemain de la publication des décrets exécutifs N° 22-383 et N° 22-384 du 17 novembre 2022 fixant respectivement les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs et les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de construction de véhicules.

    Ce à quoi, le patron d’Emin auto s’est conformé à la démarche du Gouvernement avant d’obtenir son agrément et de voir, enfin, le projet industriel, sis à Ain Témouchent, relancé dans les délais impartis, tels que définis par la loi en vigueur.

    Farid Belgacem

  • Recours à l’importation de viandes : Une décision qui inquiète les éleveurs mais reflète l’état réel d’une filière mal structurée

    Recours à l’importation de viandes : Une décision qui inquiète les éleveurs mais reflète l’état réel d’une filière mal structurée

    Annoncée dimanche dernier par le ministère de l’Agriculture et du développement rural et réitérée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la réunion du Conseil des ministres de ce mardi, la décision de rouvrir les frontières pour l’importation de viandes, après une fermeture qui a duré près de 4 ans, continue de susciter des réactions, notamment au sein des milieux agricoles, les éleveurs en particulier.

    En tout cas, bien que la décision d’autoriser à nouveau la reprise des importations soit motivée par la situation actuelle du marché, où les prix ont atteint des pics inédits, avec le poulet ayant atteint la barre des 600 DA/kg, ou les viandes rouges dont les augmentations ont frôlé les 100% pour certains types, comme les viandes ovines, mais la problématique de la filière viandes dans son ensemble demeure complexe, compte tenu de l’instabilité qui y règne et des fluctuations des prix qui l’affectent épisodiquement, soit en amont (hausses spectaculaires des prix des aliments et autres intrants), ou en aval (prix des viandes qui augmentent et baissent sans aucune raison apparente).

    A juste titre, l’on se rappelle du scénario de l’été 2022, lorsque des chargements entiers de poussins ont été jetés en contrebas de plusieurs routes dans les wilayas de Bouira et Boumerdès, car, n’ayant pas trouvé preneurs, les propriétaires de couveuses et producteurs de poussins ont été contraints de les jeter pour limiter des pertes supplémentaires qu’entrainerait leur alimentation. A cette époque, les prix du poulet frais sur le marché ont connu une chute considérable, ayant passé sous la barre des 200DA/kg par endroit.

    Durant l’année en cours, à la même période, c’est un scenario inverse, avec une flambée inédite des prix sur le marché et un manque drastique du produit. Avec une telle évolution qui ne reflète aucune règle, il est difficile de tracer le diagramme de la filière.

    Pourtant, en se référant aux données sur lesquelles s’appuient les politiques publiques régissant la filière, la situation du marché ne laisse apparaître aucun facteur de déséquilibre. L’an dernier, à titre d’exemple, le Premier ministre indiquait que la production de viandes blanches devait atteindre 5,7 millions de quintaux, avec un objectif de 6,8 millions de quintaux à l’horizon 2025, un volume jugé suffisamment en mesure de couvrir les besoins exprimés en la matière. Mais, une année après, la filière peine toujours à prendre son élan et répondre à la demande, d’où la décision donc de recourir à l’importation.

    L’aliment représente 70% des coûts de production

    En tout état de cause, cette dernière décision (l’autorisation de l’’importation) est loin de faire l’unanimité, avec notamment une vive réaction des éleveurs qui la rejette, tandis que les opérateurs faisant dans l’importation s’en félicitent.

    Ainsi, pour le président de la fédération nationale des importateurs de viandes rouges et leurs dérivés, Sofiane Bahbou, la reprise de l’importation, après une interdiction de près de 4 ans, est une «décision qui est prise en raison de l’absence d’un marché» capable de répondre aux besoins, rappelant que «nous avons prévenus lorsque l’interdiction de l’importation a été décidé, il y a près de 4 ans, que ce choix aura des répercussions sur l’équilibre du marché, parce que, selon les statistiques qui étaient à notre disposition, 70% des besoins étaient couverts par l’importation et 30% par la production locale. Telles sont donc les conséquences de cette interdiction, avec des prix fortement en hausse aujourd’hui, que ce soit les viandes rouges ou blanches».

    De son côté, le président de la Fédération nationale des aviculteurs (FNA), Ali Benchaïba, exprimant son rejet de recours à l’importation et appelant à «revoir cette décision», met en garde contre «l’impact négatif qu’elle aura sur la filière et les producteurs locaux».

    Au lieu de recourir à l’importation, la Fédération des aviculteurs a formulé une série de mesures à prendre pour organiser la filière locale, maitriser le marché et les prix. La principale mesure proposée dans ce sillage est d’intervenir pour endiguer la hausse des prix des aliments de volailles, atteignant les 10 000 DA/quintal, la suppression de la TVA sur les aliments, car «elle se répercute directement sur le consommateur» tout en insistant sur la nécessité de renforcer les infrastructures de stockage pour viandes blanches.

    «Lorsqu’un éleveur subit des pertes une ou deux fois, il arrête la production, car il n’aura plus les moyens financiers qui lui permettent de reprendre son activité », précise-t-il en rappelant les épisodes d’il y a quelques mois lorsque les prix ont connu des baisses considérables sur le marché.

    «L’aliment représente 70% des coûts de production, c’est pourquoi nous demandons à ce que l’Etat intervienne pour subventionner cette matière première et, en même temps, constituer des stocks en absorbant le surplus de production sur le marché, parce qu’il arrive souvent que la filière enregistre des excédents de production et, faute de système de régulation qui procède par le stockage des surplus, les prix baissent et les éleveurs enregistrent des pertes. Quelques mois après, la production baisse et les prix augmentent».

    Enfin, il faut souligner aussi que l’investissement dans les chambres froides, tant brandi, a toujours été encouragé, comme vient de le réitérer le chef de l’Etat ce mardi lors du dernier Conseil des ministres, et beaucoup d’infrastructures de ce type ont été réalisées ces dernières années. Ne serait-il donc pas utile de se pencher sur leurs capacités de stockage et la finalité de leur exploitation ?

    M. Naïli

  • La LFC 2023, la rentrée scolaire et les produits de large consommation au menu du Conseil des ministres

    La LFC 2023, la rentrée scolaire et les produits de large consommation au menu du Conseil des ministres

    Le Conseil des ministres a tenu une réunion ce dimanche, présidée par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, consacrée principalement au projet de loi de Finances complémentaire (LFC) pour 2023, la rentrée scolaire et universitaire 2023/2024 ainsi que la question de la disponibilité des produits de large consommation sur le marché national, indique un communiqué rendu public par la Présidence de la république.

    Au sujet du projet de LFC 2023, il a été procédé à « quelques rectifications pour se conformer aux décisions prises dans le but d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et renforcer le front interne », est-il souligné dans le communiqué de la Présidence, ajoutant que le chef de l’Etat a instruit le ministre des Finances de procéder à la mobilisation de moyens financiers et matériels pour accélérer la numérisation des structures relevant de son département ministériel.

    Pour ce qui est de la rentrée scolaire, une série de mesures viennent d’être prises lors de la réunion du Conseil des ministres de ce dimanche, dont «la dispense des communes pauvres des charges et coûts liés à la gestion des écoles primaires», souligne le même communiqué, précisant que ces dépenses seront désormais « à la charge de l’Etat dans le but de préserver la démocratisation de l’enseignement ».

    Tout en réitérant « sa préoccupation d’accorder une importance exceptionnelle aux cantines scolaires dans les zones reculées, compte tenu de leur rôle essentiel dans l’instauration d’un climat propice à un enseignement optimal », le chef de l’Etat a demandé d’« accélérer le processus de mise en place d’un office national des cantines scolaires qui se chargera exclusivement de ce volet », ajoute le communiqué.

    Le chef de l’Etat a également demandé la mise en place d’un fonds de solidarité qui aura la charge de « la gestion des opérations de solidarité scolaire, notamment la prime de scolarité, à laquelle l’Etat accorde un intérêt particulier, en la considérant comme un des piliers reflétant le caractère social de l’Etat ». Laquelle prime d’ailleurs qui « sera versée dès l’année prochaine au moins un mois avant la rentrée scolaire », ajoute le même communiqué.

    Concernant la rentrée universitaire, le chef de l’Etat a souligné notamment l’introduction des nouvelles technologies, en mettant l’accent sur le succès de la dématérialisation intégrale des opérations d’inscription des étudiants cette année, avant de demander la création d’une école supérieure de la cybernétique, en coordination avec le ministère de la Défense nationale.

    Autorisation de grandes marques internationales sur le marché algérien

    Au volet relatif à la qualité des enseignements dispensés, le président Tebboune a demandé de procéder à une étude globale sur « l’opportunité de revenir au système de licence classique à la place du système LMD ».

    Au chapitre relatif à la disponibilité des produits de large consommation, le chef de l’Etat a instruit le ministre de l’Agriculture de « prendre des mesures dissuasives et fermes pour assainir le secteur », réitérant l’engagement de l’Etat à poursuivre la subvention des produits de première nécessité et l’interdiction de toute opération d’importation de légumes secs en dehors de l’OAIC ».

    En revanche, le chef de l’Etat a donné son feu vert pour l’importation dans l’immédiat de viandes rouges et blanches fraiches pour répondre aux besoins exprimés en la matière et préserver les prix de ces produits à des niveaux acceptables.

    Tout en encourageant les opérateurs privés à « investir dans la réalisation de chambres froides pour renforcer les capacités de stockage », le président Tebboune a ordonné au gouvernement de procéder à l’achat des surplus de production auprès des agriculteurs pour leur stockage dans des chambres froides, dans la cadre de la mise en place d’un office national des productions agricoles, selon le communiqué de la présidence de la république.

    Le chef de l’Etat a également demandé « la préservation du stock national stratégique des produits agricoles et alimentaires » et « l’instauration d’une politique de communication claire pour informer les citoyens d’une manière régulière sur la disponibilité de différents produits de large consommation » pour empêcher les rumeurs portant sur de prétendues pénuries ou la concurrence dont le but est de perturber le marché, « tout en autorisant l’entrée de grandes marques internationales » sur le marché national.

    M. N.

  • Usine Fiat El Djazaïr : Trois modèles annoncés pour décembre 2023

    Usine Fiat El Djazaïr : Trois modèles annoncés pour décembre 2023

    La première voiture de la marque Fiat sortira des chaînes de production au mois de décembre prochain à l’usine de Fiat El Djazaïr. Au total, se sont trois modèles attendus dont la Fiat 500.

    C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, sur le site de Fiat, relevant du Groupe Stellantis, affirmant qu’il venait « d’inspecter le projet et la cadence de sa concrétisation est conforme à ce qui a été convenu au départ. D’après toutes les informations qu’on m’a fourni sur place, je suis optimiste de voir la première voiture sortir de l’usine d’Oran au mois de décembre prochain ».

    Soulignant  que l’usine de Fiat, située à Tafraoui (Oran), M. Aoun a ajouté que cette entité industrielle « constitue le premier projet étranger à 100% dans le secteur, ce qui confirme que le champ est ouvert, que ce soit un investissement totalement étranger ou en partenariat avec des sociétés nationales ».

    Accompagné de Abdelkrim Touahria, ambassadeur d’Algérie en Italie, Saïd Saayoud, wali d’Oran, Hakim Boutehra, président du Conseil d’administration de l’usine et de Sergey Vasilyev, directeur général de l’usine, M. Aoun s’est réuni avec les parties prenantes présentes qui ont passé en revue le projet, son état d’avancement ainsi que les différents jalons à venir avant le lancement effectif de la production en décembre prochain.

    En ce sens, M. Aoun a constaté de visu les différentes installations, l’avancée des travaux de l’usine, dont l’infrastructure et les bâtiments ont été finalisés depuis le mois d’août dernier.

    Aussi, le ministre a eu l’opportunité d’observer le haut niveau d’équipement du complexe industriel, qui répond aux standards internationaux de l’industrie automobile et de découvrir le premier véhicule de présérie assemblé par les opérateurs du site industriel.

    «Le projet industriel de Fiat à Tafraoui est un projet stratégique et structurant qui a l’appui et le soutien des hautes autorités nationales et locales du pays, car il s’inscrit en droite ligne de notre stratégie de développement économique et industriel.», a déclaré M. Aoun.

    Pour sa part, le responsable de la région MEA du Groupe Stellantis, Samir Cherfan, a souligné que Stellantis a tenu tous ses engagements «en mobilisant l’ensemble des moyens que nous avions à disposition, et en bénéficiant, surtout, du soutien constant des autorités à toutes les étapes de développement», indiquant que «cette première étape fondatrice n’illustre pas seulement le respect de nos engagements en termes de délais, mais elle participe, également, à l’ancrage de notre ambition de devenir le vecteur du développement de l’industrie automobile en Algérie avec la marque Fiat.»

    Il faut noter, tout de même, relève un communiqué du Groupe Stellantis, que «la cadence de progression des travaux de l’usine de Tafraoui, qui confirme le lancement effectif de la production pour décembre 2023, témoigne de l’intérêt porté par la marque Fiat à son projet industriel en Algérie et illustre sa volonté de contribuer de façon substantielle et pérenne au développement d’une industrie automobile algérienne performante ».

    La même source confirme que «de nombreuses sessions de formation en Algérie et à l’étranger ont été organisées au profit des opérateurs et des moniteurs recrutés, pour faire en sorte que cette usine de Tafraoui réponde aux standards internationaux de construction automobile».

    Ainsi, plus de 61 000 heures de formation ont été dispensées sur les 90 000 heures prévues, en 2023, au centre de formation de Belgaid à Oran.

    Pour rappel, le projet industriel stratégique de Fiat en Algérie représente un investissement initial de 200 millions d’euros, et a pour ambition de créer, d’ici à 2026, près de 2 000 nouveaux emplois, d’atteindre un taux d’intégration de plus de 30%, et de réaliser une capacité de production de 90 000 véhicules par an avec quatre modèles Fiat.

    Aussi, cet engagement confirme la place clé de l’Algérie au sein du Plan stratégique Dare Forward 2030 de Stellantis pour la région Moyen-Orient et Afrique (MEA) et contribuera à l’ambition de Stellantis MEA de vendre un million de véhicules dans la région d’ici 2030, avec une autonomie de production régionale de 70 %, ce qui permettra d’être au plus proche des attentes des clients.

    Farid Belgacem

  • Entrée en vigueur de loi sur les marchés publics : De nouvelles mesures en faveur de la production et des entreprises nationales

    Entrée en vigueur de loi sur les marchés publics : De nouvelles mesures en faveur de la production et des entreprises nationales

    Adoptée en juillet dernier par les deux chambres du Parlement, la Loi n° 23-12 du 5 août 2023 fixant les règles générales relatives aux marchés publics, vient d’entrer en vigueur, après sa publication à la dernière édition du Journal officiel.

    Faisant partie de la série de réformes ayant touché ces deux dernières années le secteur des finances, dans ses différents aspects, notamment la réorganisation des finances publiques, la nouvelle loi a pour finalité le renforcement de la transparence et du contrôle sur les marchés et les comptes publics.

    Tout en insistant, dans son article 5, sur «la liberté d’accès à la commande publique», «l’égalité de traitement des candidats» et la «transparence des procédures», la nouvelle loi vise à privilégier les entreprises locales, notamment les PME, et l’utilisation de matériaux produits localement dans la réalisation des projets relevant de la commande publique.

    La première section du troisième chapitre de cette loi, intitulée «de la promotion de la production nationale et de l’outil national de production», définit d’ailleurs une série de mesures en faveur de la production et entreprises locales.

    Même les entreprises étrangères soumissionnant à des marchés publics sont soumises à ces dispositions de promotion de la production locale, puisque l’article 57 de ladite loi stipule que «les cahiers des charges des appels à la concurrence internationaux doivent prévoir, pour les soumissionnaires étrangers, l’engagement d’investir en partenariat, lorsqu’il s’agit de projets dont la liste est fixée par décision du responsable de l’institution publique ou du ministre concerné, pour leurs projets et ceux des établissements publics qui en relèvent».

    Les PME et start-up encouragées

    Tandis que dans l’article 58, la nouvelle loi définit des mesures en faveur des petites et moyennes entreprises et des start-up pour leur faciliter l’accès à la commande publique, en stipulant que «lorsque certains besoins des services contractants peuvent être satisfaits par de petites ou très petites entreprises ou start-up labélisées, telles que définies par la législation et la réglementation en vigueur, ou par des entreprises qui emploient une proportion minimale, fixée par la réglementation, des travailleurs handicapés physiques, les services contractants doivent, sauf exception dûment justifiée, leur réserver exclusivement les marchés pour la satisfaction de ces besoins, dans le respect des dispositions de la présente loi (…)».

    Cependant, dans l’article 59, sont définies les conditions du recours à un appel à la concurrence national ou internationale. Il y est énoncé en effet que «lorsque la production nationale ou l’outil national de production sont en mesure de répondre aux besoins à satisfaire du service contractant, ce dernier doit lancer un appel à la concurrence national», alors que l’article 60 limite le recours aux entreprises étrangères.

    «Lorsque le service contractant lance un appel à la concurrence national et/ou international (…), il doit, selon le cas, tenir compte (…) des potentialités des entreprises de droit algérien, notamment des petites et moyennes entreprises, pour leur permettre de participer aux procédures de passation des marchés publics (…) privilégier l’intégration à l’économie nationale et l’importance des lots ou produits sous-traités ou acquis sur le marché algérien, (…), prévoir dans le cahier des charges un dispositif permettant d’assurer la formation et le transfert technologique et du savoir-faire, en relation avec l’objet du marché, prévoir les conditions applicables à la sous-traitance (…)».

    Caractère obligatoire de la publicité par voie de presse électronique

    L’autre nouveauté de la nouvelle loi concerne le volet relatif aux règles régissant les modalités de publicité sur les marchés relevant de la commande publique. La presse électronique est désormais reconnue comme un support via lequel s’effectue la publicité sur les appels d’offres et autres communications concernant la commande publique.

    A cet égard, l’article 46 stipule que « le recours à la publicité est obligatoire. Elle s’effectue dans le bulletin officiel des marchés de l’opérateur public (BOMOP) et par voie de presse écrite et de presse électronique agréées, pour les formes du mode de passation de marchés publics visés aux articles 39 et 42 de la présente loi, le cas échéant (…)».

    En outre, pour renforcer les mesures de transparence et de contrôle dans l’attribution et la gestion de la commande publique, la nouvelle loi prévoit la création d’un Conseil national des marchés publics, qui sera mis sous la coupe du ministre des Finances ainsi que l’élaboration d’un code d’éthique et de déontologie auquel devront se soumettre les agents étatiques intervenant dans la préparation des appels d’offres, la passation, la gestion et le contrôle des marchés publics.

    M. Naïli

  • Alors que le taux de croissance a atteint 3% au premier trimestre 2023 : Des progressions jusqu’à 22,9% des activités hors hydrocarbures

    Alors que le taux de croissance a atteint 3% au premier trimestre 2023 : Des progressions jusqu’à 22,9% des activités hors hydrocarbures

    Avec des indicateurs de stabilité au niveau de la balance commerciale et des tendances de croissance dans divers secteurs, notamment hors hydrocarbures, le premier trimestre de l’année en cours confirme la tendance de relance progressive de l’économie nationale amorcée depuis 2022.

    C’est ce qui ressort des «indices de valeurs unitaires du commerce extérieur de marchandises au 1er trimestre 2023» et «les comptes nationaux trimestriels (CNT)» pour la même période que vient de publier l’ONS (Office national des statistiques).

    De prime abord, il en ressort que la croissance du PIB (Produit intérieur brut) durant les trois premiers mois de l’année en cours a été de l’ordre de 3%, soit en hausse par rapport au taux de 2,4% enregistré à la même période de l’année 2022.

    Par catégorie, le secteur des hydrocarbures vient d’enregistrer une nette progression bien que sa croissance n’ait été que de 1,4%, mais ce niveau tranche avec le taux négatif de – 2,3% enregistré à la même période de l’exercice précédent. Le secteur a donc évolué de 3,7% durant les deux périodes de comparaison. Cependant, dans son analyse de cette évolution, l’ONS fait remarquer que « le déflateur de la valeur ajoutée des hydrocarbures connait une légère augmentation de 0,8% au premier trimestre 2023 par rapport au premier trimestre 2022 du fait de la hausse modérée des prix des hydrocarbures à l’international ».

    Hors hydrocarbures, l’ONS relève des niveaux de progression « appréciables », avec un taux de croissance global de 4%, soit une légère hausse par rapport aux 3,9% obtenus durant le premier trimestre 2022.

    La croissance hors hydrocarbures durant le premier trimestre de l’année en cours est essentiellement tirée vers le haut par le secteur de l’industrie, dont le taux de croissance a été de 6,1% contre 4,2% à la même période de l’année d’avant, le BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique), avec un taux de 4,7%, contre 3%, le commerce (6%) et l’hôtellerie, cafés et restaurants, en dépit de son recul, passant de 15% au premier trimestre 2022 à 7,9% à la même période de l’année en cours.

    En revanche, le secteur de l’agriculture vient d’enregistrer un ralentissement, avec un taux de croissance durant la même période de 2,2% seulement, contre 5% au premier trimestre de l’exercice précédent, ce qui fait ressortir que le PIB hors agriculture gagne 0,1%, en atteignant 3,1%, (contre 3% agriculture incluse).

    Dans le secteur de l’industrie, certaines branches d’activités se distinguent par des niveaux de croissance significatifs, tandis que d’autres ont reculé par rapport à l’année d’avant. C’est le cas de la branche bois, papier et liège qui passe d’une croissance négative de – 4,2% au premier trimestre 2022 à 22,9% durant la même période de l’année en cours. Même tendance enregistrée par les industries diverses passant de – 0,3% à 21,2% ou les industries sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques et électroniques (ISMME) passant de – 6% à 7,5% durant les deux périodes de comparaison.

    Plus de 13 milliards USD d’exportations contre 10 milliards USD d’importations

     L’autre indicateur relevé par l’ONS dans ce nouveau relevé de CNT est au niveau du secteur du BTPH qui, dans sa globalité, a enregistré une valeur ajoutée en progression de 3% durant les mêmes périodes de référence, en passant de 2,9% à 4,9%, mais la branche des « services et travaux publics pétroliers (a connu) une décélération de son rythme de croissance passant de 6,3% à 1,9% ».

    Concernant les « indices de valeurs unitaires du commerce extérieur de marchandises au 1er trimestre 2023 », la nouvelle note de l’ONS fait ressortir des exportations globales qui ont atteint en valeur 1 865,8 milliards de dinars (près de 13,3 milliards de dollars) au premier trimestre 2023, contre 1 865,4 milliards de dinars à la même période de 2022, soit « une quasi-stagnation en valeurs courantes de 0,02% », durant les deux périodes de comparaison.

    Cependant, les importations ont atteint à 1 371,6 milliards de dinars (un peu plus de 10 milliards de dollars) entre janvier et mars 2023, contre 1 394,5 milliards de dinars à la même période de l’exercice d’avant, soit « une baisse en valeurs courantes de 1,6% ».

    A travers ces nouvelles tendances du commerce extérieur, les auteurs de la note de l’ONS font remarquer une « amélioration du taux de couverture des importations par les exportations qui passe de 133,8% au 1er trimestre 2022 à 136% durant la même période de l’année 2023 ».

    En volume, les exportations ont enregistré une légère hausse de 0,3% durant les trois premiers mois de l’année en cours, contre 2,2% au premier trimestre 2022. Par type de produits exportés, la hausse en volume a été enregistrée par les hydrocarbures, de l’ordre de 1,4% (contre 2,2% à la même période de 2022), tandis qu’hors hydrocarbures, les exportations ont reculé de 7,5% durant le premier trimestre de l’année en cours, alors qu’elles ont enregistré une hausse de 25,3% à la même période de 2022. C’est la même tendance pour l’exportation des services passant d’une hausse en volume de 19,6% durant les trois premiers mois de 2022 à une hausse marginale de 0,4% durant la même période de l’année en cours.

    Mohamed Naïli

  • Face à la presse, le président Tebboune évoque le développement, les importations, la visite en France, les BRICS et le Niger

    Face à la presse, le président Tebboune évoque le développement, les importations, la visite en France, les BRICS et le Niger

    La régulation du commerce extérieur, les ressources en eau, les secteurs des transports et de l’habitat, mais aussi la place de l’Algérie sur la scène internationale, autant de points sur lesquels le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu ce samedi lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale.

    Au sujet des importations, le le président Tebboune a mis l’accent sur la lutte contre le phénomène du transfert illégal de devises vers l’étranger, à travers les pratiques de surfacturation de biens et services importés.

    A ce propos, il a tenu à souligner que, de 2020 à ce jour, la surfacturation est estimée à quelque 400 millions de dollars, ce qui représente pour lui une baisse sensible comparativement aux années précédentes, lorsque l’on sait qu’entre 2009 et 2019, ce fléau représentait plus de 30% des factures déclarées, rappelle-t-il en citant guise de référence des rapports d’instances internationales.

    6 000 km  de chemin de fer et 2,5 milliards m3 d’eau

    Pour le chef de l’Etat si le phénomène de transfert illégal de devises est atténué, c’est grâce aux mécanismes de contrôle du commerce extérieur mis en place ces dernières années, à l’instar du Haut conseil de régulation des importations, dont le décret de création vient d’être publié au dernier journal officiel, qui constituera désormais, selon le chef de l’Etat, un espace de coordination et de concertation entre les différents secteurs concernés par la régulation des importations, évitant les décisions individuelles qui pourraient engendrer des fluctuations sur le marché.

    Parmi les projets de développement menés ces deux dernières années, le le président Tebboune est revenu sur le secteur des ressources en eau, en mettant l’accent sur le dessalement de l’eau de mer qui représente la solution idoine pour la lutte contre le stress hydrique.

    A ce propos, il a rappelé qu’avec des capacités de 1,4 milliard m3 actuellement, l’Algérie est leader en  Afrique et 3ème dans le monde arabe en matière de production d’eau à partir de l’eau de mer, précisant que l’objectif est d’atteindre 2,5 milliards m3, ce qui permettra d’assurer un approvisionnement régulier en eau potable pendant au moins une quinzaine d’années.

    Annonçant un nouveau programme de réalisation de 6 000 km de rails, en partenariat avec des opérateurs chinois, le chef de l’Etat inscrit le transport ferroviaire au registre de ses priorités, étant « le meilleur garant du développement », tel qu’inscrit parmi les 54 engagements qu’il a pris avant son élection à la magistrature suprême. Des engagements qu’il considère d’ailleurs comme étant réalisés à 75%. Du même pour le secteur de l’habitat, assurant que le logement ne s’arrêtera pas et continuera d’être « une priorité de l’Etat » et sera attribué à « ceux qui le méritent vraiment ».

    Interrogé sur le déploiement de l’Algérie sur la scène internationale, le président Tebboune est revenu longuement sur les visites qu’il a effectuées récemment dans des pays partenaires, comme la Chine, l’Italie, le Portugal et la Russie, mais sans omettre d’évoquer sa visite prochaine en France.

    La visite en France maintenue

    Si les visites effectuées dans les quatre pays cités ont été « couronnées de succès », la visite devant être effectuée en France « n’a pas été annulée », a-t-il déclaré, mais « nous attendons le programme de la visite de la part de la Présidence française », a tenu à préciser le chef de l’Etat, rappelant que cette visite d’Etat doit être couronnée de « résultats tangibles » et ne pas être réduite à « une simple visite touristique ».

    Perçue comme une étape cruciale de la coopération stratégique algéro-française, la déclaration du chef de l’Etat à propos de cette visite a été vite relayée par les médias de l’Hexagone, dont beaucoup ont fait le parallèle avec les visites effectuées ces derniers mois dans d’autres pays.

    C’est le cas du quotidien le Figaro qui, sous le titre de «pour le président Tebboune, une visite en France est toujours maintenue», rappelle qu’ «en Russie, outre la signature d’une déclaration de partenariat stratégique approfondi, huit autres accords dans les domaines de la justice, des télécommunications, de l’agriculture, de la culture, des ressources en eau et de l’exploration de l’espace à des fins pacifiques, ont été signés ».

    Pour ce qui est du groupe des BRICS, constitué du Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud, et que l’Algérie souhaite intégrer, selon le chef de l’Etat, à l’exception de l’Inde, les quatre autres membres sont favorables à l’adhésion de l’Algérie.

    Enfin, accordant un vif intérêt au continent africain, que ce soit pour le développement économique prônant l’intégration régionale ou pour l’instauration de la paix et la stabilité, le président Tebbounen’a pas manqué de revenir sur la situation que traverse ces derniers jours le Niger, suite au coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum.

    A ce propos, le président Tebboune a réitéré son ferme rejet de toute forme d’intervention militaire «qui n’a jamais réglé aucun problème», avant de marteler qu’ «aucune solution n’est envisageable au Niger sans la participation de l’Algérie, car concernée par ce qui se passe dans ce pays voisin» et d’affirmer «la disposition de l’Algérie à aider les Nigériens à rétablir la légitimité constitutionnelle».

    Mohamed N.

  • Orange Corners Algeria : Clôture de la 3eme édition de formation

    Orange Corners Algeria : Clôture de la 3eme édition de formation

    Outre l’accompagnement sur le plan de la formation, les entreprises incubées pourraient prétendre aux financements nécessaires à leur développement grâce aux contacts et aux connexions que le programme d’Orange Corners permet.

    Orange Corners Algeria, programme d’incubation pour startups, a clôturé sa troisième édition lors d’une cérémonie organisée à Alger, en présence des porteurs de projets activant dans le domaine de l’entreprenariat social.

    Pas moins de 346 candidatures ont été reçues pour cette troisième édition, issues de 47 wilayas, selon les chiffres fournis par les responsables de ce programme. Quelque 25 «incubés » ont été accompagnés à travers l’organisation de 16 formations et de 9 master-class, selon la même source.

    Parrainé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas en Algérie, en partenariat avec le Centre Algérien d’Entrepreneuriat Social (Algerian Center For Social Entrepreneurship – ACSE), le programme Orange Corners Algeria a permis durant six mois à ces jeunes auto-entrepreneurs de mieux penser leurs projets, dont certains ont plusieurs années d’existence, leur management, etc.

     «Ce programme est l’initiative du ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas consistant à soutenir les solutions innovantes et qui s’inscrit dans la politique de notre pays et répond aussi aux objectifs de l’Onu pour créer un écosystème entrepreneurial», explique d’emblée madame Manon Janssen, Chargée d’affaires à l’ambassade des Pays-Bas en Algérie, expliquant dans son allocution que «favoriser l’entreprenariat fait partie de notre politique pour une société durable et plus prospère. Et c’est pour ça que nous encourageons les jeunes à transformer les bonnes idées en solutions durables».

    Le programme Orange Corners Algéria, qui a débuté en 2020, constitue, selon Mme Janssen, «une passerelle pour mettre en connexion les entreprises ». Et de l’avis des jeunes participants à ce cycle d’incubation, ce programme a été bénéfique pour eux à plus d’un titre. Durant presque trois heures, les participants à ce programme ont présenté leurs projets et ce que cette formation leur apporté.

    Des cours et des séances de coaching ont été menés à destination des jeunes entrepreneurs dans le domaine de l’écotourisme, dans la qualité et l’économie d’énergie, l’esthétique et le fonctionnement des entreprises, explique pour sa part madame Meriem Benslama, directrice de l’ACSE, dont l’existence remonte à 2016 et qui a, à son actif des dizaines de jeunes entreprises accompagnées dans les domaines les énergies renouvelables, l’artisanat, l’éducation, la revalorisation des déchets, la transformation alimentaire et l’éco-tourisme, en plus du travail d’encadrement que le centre mène dans le cadre de partenariats avec plusieurs universités du pays.

    La cérémonie de ce jeudi, à l’issue de laquelle des certificats de fin d’études ont été remis à 16 jeunes entreprises, a été l’occasion pour l’assistance de découvrir des solutions innovantes destinées aux secteurs de l’environnement, du bâtiment, de l’industrie alimentaire, mais aussi à l’accompagnement des personnes aux besoins spécifiques et aux femmes aux foyers.

    Lyès M.

  • Brahim Hadj-Nacer, directeur de l’agence Zyriab Voyages : «Il est temps de se pencher sur le tourisme parallèle»

    Brahim Hadj-Nacer, directeur de l’agence Zyriab Voyages : «Il est temps de se pencher sur le tourisme parallèle»

    Ecotourisme, tourisme réceptif et tourisme saharien, régulation de l’activité des agences de voyages et encadrement du métier de guide touristique. Dans cet entretien qu’il a accordé à DZEntreprise, Brahim Hadj-Nacer, expert et directeur de l’agence Zyriab Voyages qu’il dirige depuis 1989, revient sur toutes ces questions qui agitent la sphère du tourisme national, en pleine reprise, avec le retour notamment et en grand nombre des touristes étrangers, notamment pour le désert algérien.

    Après la crise sanitaire de la Covid-19, l’activité touristique en général et celle des agences de tourisme et de voyages en particulier ont repris. Comment voyez-vous cette reprise ?

    Comme on le sait, la période Covid a plombé toute l’activité puisque nous avons perdu la moitié de nos agences de voyages qui a mis la clé sous le paillasson.  Mais juste après la levée des restrictions sanitaires, l’activité a repris. Et c’est le tourisme local qui en a profité. Il y avait notamment le tourisme balnéaire durant la saison estivale, bien que certains hôteliers n’aient pas joué le jeu.

    Ensuite, il y a eu la saison saharienne qui a été l’une des meilleures nous concernant puisque les tour-opérateurs se sont intéressés au Sud algérien. En effet, des groupes de touristes  se sont rendus dans des régions peu visitées auparavant, telles que qu’Adrar qui était une destination touristique peu connue. Après la pandémie, le tourisme saharien a très bien redémarré.

    Peut-on connaître le nombre d’agences qui ont fermé durant la période de pandémie Covid-19 ?

    Environ 2.000 agences ont fermé sur les 4.500 existantes, en raison de la Covid-19. Certaines ont repris leur activité, mais beaucoup n’ont pas pu le faire. Il s’agit surtout des agences qui venaient de débuter ou d’avoir leur agrément, qui n’arrivaient pas à faire face aux charges, que ce soit les loyers ou les salaires. Le dispositif d’aide mis en place par les autorités était très timide. Pour les gestionnaires des agences, elle était de 30.000 DA l’année et de 10.000 DA pour les salariés.

    Vous avez évoqué le tourisme local qui a profité de la période de la crise sanitaire. Qu’en est-il des agences de voyages ?

    Pour certaines, il y a eu un effet négatif. Ce que je reproche à mes collègues de certaines agences de voyages, c’est leur manque de professionnalisme qui les a laissé faire du n’importe quoi à la reprise, allant jusqu’à vendre presque à perte ou à mentir aux clients. Les deux choix sont très mauvais pour le client et l’agent de voyage, parce qu’en mentant, il perd son client. Un agent de voyage qui vend ses services avec des marges de 100 DA ne pourra pas payer ses charges.

    Cela a été fait pour se faire une place. Ce que je considère comme de la concurrence déloyale. Les effets ne sont pas seulement financiers, puisque la reprise du tourisme local a permis aux agences de voyages de découvrir de nouvelles destinations à travers tout le pays et de les programmer à titre régulier. L’autre effet positif est que désormais, l’Algérien croit de plus en plus au potentiel touristique de son pays.

    Il est vrai que je suis parmi ceux qui disent qu’en termes d’infrastructures, nous ne sommes pas aussi forts que cela. Mais nous sommes dans un pays où nous assistons pratiquement chaque jour à l’inauguration de nouvelles unités hôtelières, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de pays, y compris nos voisins où l’activité touristique est très développée.

    Là aussi, nos hôteliers ne sont pas professionnels, puisque certains ignorent ce que c’est le real-management et la saisonnalité. A Ghardaïa, à titre d’exemple, en hiver comme en été, les hôtels fixent les mêmes tarifs, ce qui ne se fait plus dans aucun pays au monde.

    Les agences de voyages investissent dans le tourisme local après la levée des restrictions de voyages à travers le monde. Quid de la clientèle ?

    Dans le tourisme local, au moins 10% des séjours ou sorties ne sont pas le fait des agences de voyages. Face à l’arnaque de certaines agences de voyages, les clients ont appris à organiser eux-mêmes leurs voyages. Ils partent en voiture, seuls en aventuriers ou en groupes à Taghit ou ailleurs et reviennent satisfaits. Toutefois, des agences continuent d’offrir leurs services, mais de manière sporadique, comme c’est le cas durant la période des fêtes de fin d’année ou durant l’été, même si en été, c’est un peu exceptionnel.

    Pourquoi exceptionnel ?

    Parce que les clients s’adressent directement aux hôtels ou louent des maisons individuelles pour ne pas payer de commission à l’agence de voyages, parce que les hôteliers les accueillent mieux et que certains nous considèrent comme des concurrents, ce qui n’est pas le cas. Mais cela est un autre débat. En été, les Algériens habitant la côte ont appris à louer leurs maisons, ce qui fait qu’entre 80 et 90% de ces locations se font de gré à gré pour éviter tout problème d’impôts et autres frais. Cela fait évidemment partie du tourisme parallèle qui est aussi investi par des jeunes qui organisent des séjours, des circuits touristiques.

    Mais ce tourisme parallèle a provoqué un drame cet hiver près de Tikjda. A qui la faute et qui est responsable du tourisme informel ?

    Le tourisme informel n’est pas un phénomène  nouveau. Il existe dans tous les pays et pas uniquement en Algérie. Sauf que dans notre pays, il a pris de l’ampleur, notamment avec l’avènement des réseaux sociaux qui ont permis à certains guides, dont les services étaient sollicités auparavant par les agences de voyages, de se mettre à leurs propres comptes sans pour autant payer le moindre centime à l’Etat. De plus, ils font appel à des chauffeurs de bus sans expérience dans le domaine du tourisme. Ceci sans oublier le fait que les clients ignorant souvent leurs droits ne sont pas couverts par une assurance-voyage. C’est ce qui donne lieu à des accidents.

    Donc, il y a un travail de sensibilisation et de communication à faire afin d’éviter de nouveaux drames ?

    Avant de faire dans la communication et la sensibilisation, il doit y avoir d’abord un travail de régulation. Le ministère du Tourisme doit s’impliquer directement par une véritable loi réglementant l’activité de manière générale. A ma connaissance, des notes de service sont émises par le ministère de tutelle dans ce sens. Mais à mon avis, elles devraient être généralisées au niveau des services de sécurité.

    Tout bus touristique qui n’a pas de papiers réglementaires, c’est-à-dire ordre de mission de l’agence, assurance, etc., doit obligatoirement être mobilisé et des sanctions devraient être prononcées contre ceux qui travaillent dans l’informel. Le client reviendra à l’agence de voyages. Cela dit, l’agence de voyages doit aussi être à la hauteur des attentes exprimées. Car, et j’insiste là-dessus et j’assume mes propos, les clients ont perdu confiance en les agences de voyages en raison du comportement de celle-ci.

    Il faut le reconnaître, c’est parce que des agences de voyages se sont mal comportées avec les clients que beaucoup ont perdu confiance en nous. Seule la confiance permettra l’existence d’un véritable métier de l’agent de voyage et de tourisme.

    Pour rester dans le tourisme local, quels genres de produits proposez-vous à vos clients, puisqu’il y a le tourisme thermal, cultuel, culturel, saharien, balnéaire et de montagne ?

    De manière générale, il ne doit pas y avoir de spécialisation, puisque l’agence de voyages doit vendre tous types de produits. L’Algérie est un vaste pays et offre une multitude de possibilités et de choix aux touristes. C’est pour cette raison que j’ai parlé de saisonnalité. De septembre à mars ou avril, c’est le produit saharien qui l’emporte. En été, ce sont les tourismes balnéaire et de montagne qui dominent.

    En matière de tourisme culturel, nous sommes deuxièmes en matière de ruines romaines après l’Italie. Lorsqu’un touriste se rend à Batna, Sétif et Constantine, il se perd dans l’Histoire. Ceci est un circuit extraordinaire. Ceci sans parler de Guelma, Souk-Ahras ou Annaba, où il y a de nombreux sites à visiter. Mais certaines agences, surtout régionales, peuvent se spécialiser dans leurs produits locaux, notamment à Tamanrasset, Ghardaïa, Adrar, Djanet, pour ne citer que ces villes à titre d’exemple. En résumé, en tant qu’agences, nous devons être en mesure de proposer une panoplie de produits à notre clientèle.

    Qu’en est-il des clients ? Quelles sont leurs préférences ?

    C’est le tourisme balnéaire, à partir de juin jusqu’à septembre. Là par contre, nous manquons d’infrastructures d’accueil pour faire face à la demande exprimée. Il y a aussi le problème des hôteliers qui ne jouent pas le jeu. C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner que les Algériens préfèrent se rendre chez nos voisins où le produit touristique est de meilleure qualité et à meilleur prix. Le culturel n’est pas très demandé et à notre niveau, nous ne sommes pas nombreux à le proposer. Le tourisme saharien arrive en deuxième position durant tout le reste de l’année. Et il a un peu de culturel.

    En parlant du tourisme saharien, certaines agences du nord du pays livrent une concurrence déloyale aux professionnels exerçant dans le sud et qui ont une parfaite connaissance du terrain. Qu’en pensez-vous ?

    Les agences activant dans l’extrême sud ont beaucoup souffert et continuent encore de souffrir actuellement. Ce sont d’ailleurs les agences qui ont connu le plus de fermetures durant la période de la pandémie de la Covid-19. Je reviens encore au rôle du ministère de tutelle à qui revient la mission de la régulation.

    La délivrance des licences pour l’exerce de notre activité doit être décentralisée et le ministère doit mettre de l’ordre dans tous les métiers relevant de sa responsabilité, à savoir tourisme, hôtellerie, artisanat, etc. Tamanrasset, Djanet, Ghardaïa, ou encore Adrar, Tindouf et Naâma, qui commencent aujourd’hui à se faire connaître, sont des régions sensibles du fait qu’elles soient frontalières avec des pays dont nous connaissons l’instabilité qui y règne.

    Il y a aussi le risque de pillage des richesses naturelles. Donc, certaines restrictions sont les bienvenues. Il est aussi du rôle des agences locales de lutter contre ces guides-chauffeurs qui empiètement sur leur terrain et activité.

    Pour éviter tout dérapage et encadrer votre activité, ne faudrait-il peut-être pas vous doter d’un organisme de contrôle comme beaucoup d’autres métiers, genre conseil d’éthique et de déontologie ?

    Ce rôle est celui des fédérations et des syndicats de métier. Mais j’ignore s’ils ont le pouvoir de sanctions. Mais un client insatisfait ou arnaqué a la possibilité de se plaindre auprès du ministère du Tourisme via ses directions locales. Cela peut entraîner jusqu’à la fermeture de l’agence mise en cause par le client qui doit évidemment présenter des preuves solides de sa plainte.

    Les agences de voyages proposent des produits vers l’étranger. Faire l’inverse est-il possible ?

    Là, on met le doigt dans un véritable engrenage. 90% des agences de voyages de ne ramènent pas de touristes étrangers. Le tourisme réceptif est un véritable métier qui nécessite des concessions et des promotions. Donc, à la moindre erreur, vous risquez de blacklister votre pays pendant dix ans au minimum. Nous n’avons aucun intérêt à le faire alors que notre pays vient à peine de se rouvrir au tourisme.

    Y a-t-il un moyen de nouer des partenariats ? Comment pourrait se faire le choix des agences de voyages et promouvoir davantage la destination Algérie ?

    D’abord, ce n’est pas au ministère de faire la promotion de la destination Algérie, mais à l’Office national du tourisme.  Même si l’ONT est un appareil de ce ministère, il doit être autonome. D’ailleurs, je souhaite que le rôle de l’ONT soit redéfini. Il est évident que nous devons investir ce créneau parce que nous sommes totalement absents. Nous sommes le dernier pays du Bassin méditerranéen en matière de rentrées touristiques que ce soit en matière de personnes ou de rentrées en devises.

    Et même si nous étions présents dans une dizaine de salons internationaux, notre présence reste timide alors qu’elle doit être agressive. Peut-être qu’il faut arrêter de participer à ces salons et d’opter pour d’autres formes de promotion de la destination Algérie.

    S’il y avait une véritable politique de promotion du tourisme, nous aurons des rentrées en devises. Rien qu’avec le circuit des ruines romaines dans l’est du pays, nous pourrions avoir des vols charter quotidiens de touristes italiens. Nous avons un produit qu’est la chasse touristique pour laquelle les gens sont prêts à payer cher. Le tourisme réceptif est l’avenir de notre pays.

    Entretien réalisé par Lyès Menacer

    (DZentreprise le magazine, juin 2023)

  • Réassurance : Timide progression de 2,5% en 2022

    Réassurance : Timide progression de 2,5% en 2022

    Le marché de la réassurance a enregistré un bond de 2,5% en 2022 avec un chiffre d’affaire qui s’élève à 40 milliards de dinars, a indiqué la Compagnie centrale de réassurances (CCR) dans un communiqué.

    «Le chiffre d’affaires de la CCR réalisé en 2022, s’élève à 40.619 millions DA (295 millions de dollars) en hausse de 2,5% comparé à l’exercice 2021 », affirme ce communiqué, précisant que le résultat net a atteint 5237 millions de dinars (38 millions de dollars), soit une hausse de 4,6% par rapport à l’année 2021 dont le résultat net était de 5,006 millions de dinars (36 millions de dollars).

    Ces bons résultats s’expliquent par une baisse des sinistres, note la CCR. «L’exercice 2022 a été marqué par une baisse de la sinistralité avec une régression de la charge de sinistre brute de 13,3%», explique en effet la même source, ajoutant que sur le marché international, la CCR enregistre une progression de son chiffre d’affaires de 2,3%,

    Par ailleurs, «les placements financiers de la CCR ont augmenté de 7,3% par rapport à 2021, générant un produit financier de 4.064 millions DA», lit-on encore dans ce communiqué.

    Pour rappel et concernant le premier trimestre 2023, la branche de réassurance a affiché des chiffres en baisse, selon la note de conjoncture du Conseil national des assurances (CNA) publié fin juin dernier.

    Selon le document du CNA, la production du marché des assurances au 31/03/2023, la branche de la réassurance a enregistré une baisse de 22,9% par rapport à la même période en 2021.

    « Les acceptations internationales affichent une perte de 412n2 millions de DA, soit un recul de près de 23%, par rapport au premier trimestre 2022 », lit-on dans la note du CNA, expliquant ce repli par «la dévaluation du Dinars Algérien face aux devises étrangères ainsi qu’aux retards de réception des comptes ».

    Selon toujours le document du CNA, «le repli est constaté au niveau des branches ‘‘incendie’’ (-23%) et ‘‘transport’’ (-21,6%) qui tirent la production de la société (CCR, ndlr) vers le bas du fait des parts importantes qu’elles détiennent dans le total du portefeuille (84,6%) ».

    L. M.