Avec une demande estimée à 116 millions de barils par jour à l’horizon 2045 : L’industrie pétrolière a le vent en poupe

A moyen terme, l’Opep estime la demande mondiale à un niveau de 109 millions barils /jour en 2027, contre 106, 9 millions barils /jour dans le rapport de 2022, alors qu’à l’horizon 2028, elle passera à 110,2 millions barils /jour.

Dans son nouveau rapport consacré aux perspectives du marché mondial du pétrole à long terme, l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) prévoit une hausse de la demande mondiale, déjouant ainsi les pronostics les plus pessimistes tablant sur le déclin de celle-ci.

Au moment où d’autres organisations, à l’instar de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) qui estimait récemment que la demande mondiale en la matière entamerait son déclin au cours de l’actuelle décennie, le cartel, dans son rapport pour 2023, publié aujourd’hui lundi, estime en effet la demande mondiale à l’horizon 2045 à 116 millions de barils par jour (mb/j), soit des prévisions en hausse de quelque 5,2 millions de barils /jours et une augmentation de 16,5%, par rapport à ses précédentes prévisions de 2022, où la demande mondiale était estimée à 109,2 millions de barils /jours.

Cette nouvelle évolution du marché mondial de l’or noir a ainsi fait dire au secrétaire général de l’Organisation, le Koweitien Haitham Al Ghais, que la demande mondiale «avait le potentiel d’être encore plus élevée», précisant que ces nouvelles prévisions, en hausse de surcroît, attestent que «le monde continuera à avoir besoin de davantage d’énergie dans les décennies à venir».

Pour ce qui est des facteurs qui seront favorables au maintien d’une demande mondiale de pétrole à des niveaux élevés durant les années, voire les décennies à venir, le nouveau rapport de l’Opep cite les besoins des pays qui ne relèvent pas de l’espace OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui seront en constante augmentation.

A cet égard, selon le récent rapport, la demande mondiale de pétrole sera tirée vers le haut durant les années à venir par la Chine, l’Inde ainsi que d’autres pays d’Asie, d’Afrique et du Moyen Orient.

A moyen terme, l’Opep estime la demande mondiale à un niveau de 109 millions barils /jour en 2027, contre 106, 9 millions barils /jour dans le rapport de 2022, alors qu’à l’horizon 2028, elle passera à 110,2 millions barils /jour.

14 000 milliards de dollars d’investissements

En conséquence, pour répondre à une demande aussi élevée sur une période de plusieurs années, ce sont les investissements dans le secteur pétrolier dans les pays producteurs qui sont appelés à leur tour à connaitre une hausse de grande ampleur. Le rapport estime les investissements nécessaires dans le secteur durant la même période, soit à l’horizon 2045, à 14 000 milliards de dollars, soit plus de 600 milliards de dollars/an et une augmentation de près de 2 000 milliards de dollars par rapport aux précédentes prévisions, estimant les investissements nécessaires dans le secteur pétrolier mondial à 12 100 milliards de dollars à la même échéance.

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En guise d’argument de cette révision à la hausse des prévisions de la demande mondiale de pétrole à long terme, l’Opep cite dans son rapport les nouvelles évolutions dans la politique énergétique dans certaines régions du monde, faisant allusion aux décisions successives des pays les plus enclins à achever leur transition énergétique, ce qui aurait provoqué la baisse de la consommation des énergies fossiles. «Les développements récents ont conduit l’équipe de l’Opep à réévaluer ce que chaque énergie peut apporter, en se concentrant sur des options et des solutions pragmatiques et réalistes», écrit le secrétaire général de l’Organisation dans la présentation de ce rapport.

En réponse aux courants appelant à l’accélération de la généralisation des énergies vertes et l’abandon des hydrocarbures, le premier responsable du cartel souligne que « les appels à l’arrêt des investissements dans de nouveaux projets pétroliers sont malavisés et pourraient conduire à un chaos énergétique et économique ».

S’inscrivant ainsi en clivage avec les partisans de la lutte contre le changement climatique, pour qui l’industrie pétrolière est la première cible, le secrétaire général de l’Opep rappelle que, contrairement aux pays avancés, pour qui la transition énergétique est une question de choix politique, il y a d’autres populations dans le monde qui ont encore besoin de l’énergie pour leur propre développement, à l’instar de l’Afrique.

A ce propos Haitham al Ghais souligne qu’ «au cours de l’année écoulée, nous avons vu les populations exprimer leurs inquiétudes quant aux coûts et aux avantages réels des objectifs de zéro émission (de gaz à effets de serre, ndlr)», en regrattant que «certains continuent malheureusement de promouvoir un discours extrêmement risqué consistant à rejeter le pétrole en parlant d’une demande pétrolière en baisse de près de 25 millions de barils par jour d’ici 2030», faisant ainsi allusion à l’AIE (agence internationale de l’énergie).

M. Naïli

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