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  • Youcef BENMICIA, président de l’UAR «Une grande partie de nos propositions a été prise en compte dans ce projet de loi de réforme des assurances»

    Youcef BENMICIA, président de l’UAR «Une grande partie de nos propositions a été prise en compte dans ce projet de loi de réforme des assurances»

    Dans cet entretien, Youcef Benmicia qui s’exprime en sa qualité de président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) revient sur les difficultés auxquelles est confronté le secteur des Assurances et sur l’importance que revêt la nouvelle réforme en cours d’examen au niveau du gouvernement. Il insiste surtout sur la nécessité de mettre en place une autorité de supervision du secteur, totalement indépendante, et surtout sur l’instauration de nouvelles règles de gouvernance des sociétés d’assurances.

    Le secteur des assurances connaît en Algérie une croissance lente malgré son ouverture au privé et une diversification des produits et services proposés. Comment l’expliquez-vous ?

    La libéralisation du secteur des assurances en 1995 a permis, en effet, une ouverture à de nouveaux acteurs, qu’ils soient publics, privés nationaux ou étrangers. Ce qui a eu pour conséquence une diversification des produits et services et des offres compétitives. Et il est utile de rappeler que depuis la levée du monopole de l’Etat sur les assurances, le chiffre d’affaires du marché, qui s’élevait, fin 1996, à 15 milliards de DA, a été multiplié par dix pour atteindre 156 milliards de DA en 2022, soit une croissance moyenne annuelle de 9,5%. Mais jusqu’en 2014, la croissance moyenne annuelle a atteint 13% pour retomber à partir de cette année de crise à près de 3%. Cependant, pour l’année 2022, grâce à la reprise économique, l’assurance a renoué avec la croissance et affiche une évolution de 8% par rapport à l’exercice 2021. Donc, cette brève analyse permet d’expliquer, en partie, l’évolution de l’activité d’assurance en rapport avec la conjoncture économique.

    Les autres explications sont aussi connues. Elles sont liées au degré de pénétration de l’assurance, aux tarifs bas des principales branches et à la concurrence sur les prix que se livrent toutes les sociétés d’assurance.

    La faible pénétration de l’assurance est due à plusieurs facteurs, dont l’insuffisance de communication et d’éducation financière, mais aussi au peu d’intérêt accordé à l’assurance, soit par méconnaissance de son utilité, soit en raison des priorités des budgets des ménages et des opérateurs économiques.

    Aux tarifs déjà bas, la concurrence axée uniquement sur les prix pour accaparer plus d’affaires et de parts de marché émerge comme une double problématique. D’abord en influençant négativement le secteur en lui faisant perdre annuellement plusieurs points de croissance, ensuite en limitant les ressources des sociétés d’assurance, nécessaires à leur bon fonctionnement et au règlement des sinistres.

    Enfin, l’exploitation des énormes gisements que constituent l’assurance des particuliers et des ménages évolue timidement, néanmoins, avec un traitement adéquat des quelques contraintes citées, cet important segment serait un puissant levier de croissance du marché.

    En tant que professionnels, quelles sont vos attentes par rapport à la nouvelle loi sur les assurances, toujours en cours d’élaboration ?

    En fait, c’est l’ensemble des acteurs du marché, sous l’égide de l’UAR, qui a formulé des propositions pour introduire une véritable réforme visant à moderniser le secteur, stimuler sa croissance et lui faire jouer pleinement son rôle économique et social.

    La dernière modification de l’ordonnance 95-07 relative aux assurances remonte à 2006 avec, notamment, la séparation des activités d’assurance dommages et d’assurance de personnes.

    Certes, il y a eu après quelques changements introduits par des lois de finances complémentaires, mais ce n’était pas une révision au sens propre du terme. Et comme le monde a connu, depuis, de grandes transformations, des crises et des évolutions technologiques majeures, l’adaptation à ces changements, avec une mise à niveau conforme aux standards internationaux, s’est avérée indispensable afin de faire face à ces nombreux défis.

    Donc, il y a quelques années, nous avons émis, au niveau de l’UAR, des propositions pour la révision de ce dispositif afin de permettre au secteur de s’adapter aux changements intervenus et que nous avons vécus, comme la crise financière de 2008 ou celle de 2014 avec la chute des prix du pétrole et dont nous ressentons encore les effets, en plus des changements climatiques ou encore de l’évolution technologique qui a apporté beaucoup de choses positives mais aussi son lot de contraintes, notamment sur le plan de la cybersécurité, sans oublier la pandémie qui a bouleversé le monde et obligé le secteur des assurances à s’y adapter. Il y a eu aussi récemment la situation géopolitique qui fait apparaître de nouveaux défis à relever.

    C’est dans ce contexte que les membres de l’UAR ont émis des propositions traitant aussi bien de la partie législative que des textes réglementaires et touchant les aspects techniques, organisationnels et de supervision. Ces propositions ont, pour leur majorité, été prises en considération et nous aspirons à ce que le projet de loi soit examiné et adopté dans les mois qui suivent afin de mettre en place les nouveaux mécanismes qui sont prévus en matière de supervision.

    Quel est l’essentiel de vos propositions ?

    Parmi nos propositions, la plus importante à nos yeux concerne la régulation et la supervision des assurances avec la création d’une autorité indépendante, à l’image des autorités présentes dans la plupart des pays.

    Cette nouvelle entité devrait disposer de suffisamment de moyens humains, financiers et matériels pour jouer pleinement le rôle qui lui sera dévolu et qui consistera, notamment, à aider le secteur des assurances à se développer, à ce qu’il soit entouré d’un cadre sain de fonctionnement, selon des bases et des règles propres à l’activité, afin d’asseoir un climat de concurrence loyale qui pourrait apporter beaucoup d’éléments positifs en matière de qualité de la prestation et d’innovation, grâce à cette compétition.

    C’est ce qui se passe dans de nombreux pays, y compris dans notre région, où les autorités de supervision des assurances s’impliquent activement et jouent un rôle très important dans le développement du secteur, en permettant aux acteurs du marché d’exercer, mais aussi en veillant à ce que leurs activités soient conformes aux textes, tout en protégeant les assurés et les bénéficiaires des contrats d’assurances.

    Mais d’autres axes majeurs d’évolution ont été proposés, tels que l’intégration de la digitalisation comme moyen de souscrire et de fournir des services d’assurance à distance.

    Figurent également l’introduction de nouvelles assurances pour faire face aux risques émergents, la flexibilité du dispositif lié aux assurances contre les catastrophes naturelles, la possibilité d’introduire de nouveaux canaux de distribution, le renforcement des mesures de lutte contre la fraude à l’assurance, la réinstauration de l’obligation d’assurance couvrant les marchandises et les biens d’équipement transportés par voie maritime et aérienne, l’élargissement de l’obligation d’assurance incendie au secteur privé, ainsi que des sanctions plus sévères en cas de défaut d’assurance pour les assurances obligatoires.

    Sans omettre l’instauration de nouvelles règles de gouvernance des sociétés d’assurance.

    Une grande partie de nos propositions et suggestions ont été prises en compte dans ce projet de loi, actuellement en cours d’examen au niveau du gouvernement. Nous espérons que la promulgation de ce texte important puisse intervenir au cours de cette année.

    Dans un contexte de changements climatiques, l’assurance agricole peine à trouver sa voie. Faut-il la rendre obligatoire en Algérie ?

    Notre pays est effectivement très exposé aux événements naturels et à des catastrophes climatiques et sanitaires, parfois exceptionnelles. Il existe déjà un système assurantiel permettant de se couvrir contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat), mais les acteurs du marché ont aussi proposé un autre dispositif complémentaire pour l’assurance des calamités agricoles.

    Si je fais le lien avec le système Cat-Nat, c’est parce qu’il est basé sur l’obligation d’assurance. Lorsque ce dispositif a été mis en place au lendemain du séisme meurtrier de Boumerdès en 2003, les calamités agricoles n’étaient pas concernées, car l’objectif était de mettre, plus tard, en place un cadre spécifique pour les risques agricoles.

    Les acteurs du marché ont travaillé au sein du Conseil national des assurances et formulé des propositions sous forme d’un projet de loi portant dispositif d’assurance des calamités agricoles – DACA.

    Cependant, il n’a pas suivi toutes les étapes nécessaires pour devenir un texte de loi en bonne et due forme. Mais l’année dernière, ce projet a été repris sous forme de projet de loi et a été enrichi par de nouvelles propositions de la part des membres de l’UAR.

    L’objectif consiste à mettre en place un système novateur permettant aux agriculteurs d’être indemnisés lorsqu’il y a un événement climatique extrême non pris en charge par les assurances, comme par exemple la sécheresse et la désertification qui ne sont pas assurables.

    Le dispositif n’est pas basé sur l’obligation d’assurance, mais a la particularité d’encourager les agriculteurs à souscrire des contrats d’assurance et à promouvoir la prévention. Comment ? Grâce à la création d’un instrument ou agence de gestion des risques et surtout à l’intervention de l’Etat dans la prise en charge d’une partie de la prime d’assurance que l’agriculteur doit payer.

    La nouveauté réside dans le fait que l’intervention de l’Etat s’effectue en amont, avant qu’il n’y ait catastrophe. Et en cas de catastrophe, l’indemnisation s’effectuera par la société d’assurance chez laquelle cet agriculteur a souscrit son contrat d’assurance.

    Il est évident que l’Etat continuera à jouer son rôle, en aidant et en soutenant les sinistrés lorsque survient une calamité, mais sous forme de premiers secours, tandis qu’il reviendra aux sociétés d’assurance de s’occuper de la partie liée à l’indemnisation des dommages. C’est ce qui est pratiqué ailleurs, notamment dans les pays développés. Donc, dans le dispositif dont je parle, il ne s’agit pas d’assurance obligatoire. Pour les agriculteurs et les investisseurs qui activent dans le secteur agricole et agroalimentaire, lorsqu’ils souscrivent des contrats d’assurance, une partie de la prime d’assurance sera prise en charge par l’Etat.

    Rendre l’assurance obligatoire pourrait évidemment faire l’objet d’un débat. Mais le dispositif que je viens d’évoquer devrait inciter les agriculteurs non assurés à souscrire à une assurance contre les calamités agricoles, d’abord pour bénéficier de prise en charge de la prime d’assurance et ensuite pour ne pas être exclu de l’indemnisation, qui se fera sur la base des contrats d’assurance souscrits.

    Un travail de communication et de sensibilisation est nécessaire pour attirer un maximum d’agriculteurs.

    Les compagnies nationales, publiques ou privées, comptent-elles investir dans la micro-assurance au profit des agriculteurs, comme cela avait été recommandé lors de la 49e conférence de l’Organisation des assurances africaines, accueillie par l’Algérie en 2023 ?

    L’introduction de la micro-assurance a été effectivement l’une des recommandations de la Conférence de l’OAA d’Alger. Ce que nous avons proposé dans ce sens, c’est que la micro-assurance soit intégrée dans le dispositif législatif réglementaire, car dans les textes actuels, il n’existe aucune référence à un système d’assurance. Nous avons donc proposé d’introduire la micro-assurance même si certaines sociétés d’assurance la proposent. Mais il faut qu’elle soit réglementée pour développer ce système qui permet de généraliser la couverture d’assurance à ceux qui n’ont pas suffisamment de moyens pour souscrire une assurance. Donc il est tout à fait plausible que les compagnies nationales, qu’elles soient publiques ou privées, envisagent d’investir dans la micro-assurance au profit des agriculteurs.

    A titre de rappel, cette conférence a mis en lumière l’importance croissante de la micro-assurance dans le contexte agricole, notamment en réponse aux défis posés par les changements climatiques.

    Les avantages potentiels de la micro-assurance pour les agriculteurs sont multiples. En offrant des produits d’assurance adaptés aux besoins spécifiques des petits exploitants, les assureurs pourraient contribuer à atténuer les risques financiers liés aux aléas climatiques, aux maladies des cultures ou à d’autres événements imprévus. Cette approche pourrait également favoriser la durabilité et la résilience des exploitations agricoles, éléments cruciaux dans un contexte où les phénomènes climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents.

    Les compagnies d’assurance pourraient voir dans l’investissement dans la micro-assurance une opportunité de développement durable, renforçant leur rôle dans la protection sociale et contribuant à la stabilité économique des régions à vocation agricole. Cependant, il est important de noter que la réussite de tels investissements dépendra de la conception de produits d’assurance appropriés, de mécanismes de distribution efficaces et d’une collaboration étroite avec les parties prenantes du secteur agricole.

    L’implication des compagnies d’assurance, qu’elles soient publiques ou privées, dans la micro-assurance pourrait donc être un moyen stratégique de répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs, tout en contribuant au développement global du secteur agricole en Algérie. Cependant, la mise en œuvre réussie de ces initiatives nécessitera vraisemblablement une coordination étroite avec les autorités publiques, les organisations agricoles et d’autres acteurs clés du secteur.

    La particularité de la micro-assurance réside dans la distribution, c’est-à-dire le moyen de permettre sa souscription, et dans la simplicité des produits d’assurance. Elle se distingue par le paiement d’une somme modique, par une simplification des démarches et une distribution particulière qui passe, dans certains pays, par les coopératives agricoles ou encore les distributeurs de produits agricoles. Ce sont tous ces éléments qui doivent faire faire l’objet d’une réglementation.

    L’Algérie a ratifié l’accord sur la Zone africaine de libre-échange. Les compagnies algériennes sont-elles prêtes pour pénétrer le marché africain, individuellement ou de manière collective ?

    La ZLECAf a pour but de favoriser la création d’un marché africain unifié, facilitant ainsi la libre circulation des biens et des services à travers les frontières intérieures du continent. Elle vise également à renforcer la position commerciale de l’Afrique sur la scène mondiale.

    La mise en œuvre efficace de l’accord nécessite que les États parties fassent preuve de volonté politique et disposent des capacités techniques requises.

    Actuellement, il y a cette volonté affichée de notre pays à investir et pénétrer le marché africain, tous secteurs confondus. Les pouvoirs publics ont mis les moyens pour accompagner les investisseurs algériens et leur permettre de se déployer à l’international. C’est dans ce contexte que les banques algériennes ont déjà investi quelques pays africains.

    Cet élan doit être aussi accompagné par d’autres secteurs d’activités. A mon avis, les sociétés d’assurance doivent se préparer aussi à se déployer sur le marché africain. A l’international, nous avons déjà des relations avec de nombreux partenaires dans l’assurance et la réassurance.

    Mais la préparation consiste à élaborer une stratégie de déploiement à l’international, du moins pour les entreprises qui disposent de suffisamment d’expérience, de moyens, de compétences, de capacités financières et qui couvrent déjà le marché national.

    A mon sens, dans cette stratégie de conquête du marché régional, continental ou international, il y a une étape à franchir et qui consiste à préparer les équipes, les former, ensuite cerner les contraintes et les difficultés en réalisant des études de marché adéquates.

    L’élargissement de l’activité à l’étranger est une excellente occasion pour pénétrer de nouveaux marchés, améliorer le niveau de croissance et des performances, acquérir l’expertise à l’international tout en participant à la création de la richesse nationale.

    Entretien réalisé par Lyes Menacer

  • Conseil du Gouvernement : Le stockage des céréales, la numérisation et le logement examinés

    Conseil du Gouvernement : Le stockage des céréales, la numérisation et le logement examinés

    L’état d’avancement des projets de réalisation de nouveaux silos de stockage de céréales, la généralisation de la numérisation, la protection de l’environnement et les mesures prises pour faciliter le financement et l’accès au logement ont été les principaux dossiers examinés par le gouvernement lors de la réunion qu’il a tenue ce mercredi.

    Ainsi, la réunion, présidée par le Premier ministre, Mohamed Nadir Larbaoui, a «examiné les progrès accomplis dans l’exécution du projet de réalisation de silos de stockage des céréales, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des directives du président de la République relatives au renforcement des capacités nationales (en la matière) dans le cadre de la stratégie nationale de sécurité alimentaire », souligne le communiqué rendu public par les services du gouvernement à l’issue de la réunion.

    A cet égard, il convient de noter qu’en janvier dernier, le ministre de l’Agriculture et du développement rural a indiqué qu’en 2024, il sera procédé à la réalisation de 350 centres de proximité de stockage des céréales pour augmenter les capacités de stockage à 9 millions de tonnes, contre 3,4 millions de tonnes actuellement et la réalisation de chaque centre, d’une capacité de 6 000 tonnes, nécessitera un investissement estimé à 25 milliards de dinars. Le ministre a également précisé que le lancement des travaux de réalisation devait avoir lieu en mars dernier et devront durer 8 mois.

    Au volet relatif au suivi périodique et continu de l’exécution des instructions du chef de l’Etat relatives à l’accélération de l’opération de numérisation, le gouvernement, lors de sa réunion de ce mercredi, « a entendu une communication sur la numérisation du secteur des transports et l’évaluation des mesures prises pour l’amélioration des services de transport, ainsi que les projets en cours pour la prise en charge des différentes préoccupations soulevées dans ce domaine, y compris le projet de réalisation du portail de service public du secteur des transports », ajoute le même communiqué.

    Dans les domaines environnemental et du logement, le gouvernement « a examiné l’adaptation du cadre réglementaire applicable aux établissements classés pour la protection de l’environnement, ainsi qu’un nombre de mesures visant à renforcer le cadre réglementaire relatif à l’accompagnement et à l’appui de l’opération de financement de l’acquisition de logements collectifs et individuels dans certaines régions du Sud et des Hauts Plateaux », selon la même source.

    R. N.

  • Automobile : Le chinois Sinotruk signe son retour officiel en Algérie

    Automobile : Le chinois Sinotruk signe son retour officiel en Algérie

    Le constructeur de camions poids-lourds chinois Sinotruk a officialisé son retour en Algérie mardi soir, lors d’une cérémonie de présentation des véhicules qu’il a organisé à Alger, avec son représentant exclusif, Soframimex, membre du groupe Amouri, basé dans la wilaya de Biskra.

    Ce retour de Sinotruk sur le marché algérien de l’automobile est le fruit du contrat renouvelé entre les deux parties en 2023, après un premier partenariat en 2009, explique le PDG du groupe Amouri, Laroussi Amouri, en marge de cette cérémonie qui a été l’occasion de présenter les 5 modèles de camions qui seront commercialisés en Algérie, avec évidemment leur 17 variantes pour répondre aux besoins des clients.

    «Soframimex propose 5 modèles de Sinotruk avec 17 variantes distinctes est spécialement adaptés aux exigences des métiers de construction, de transport longues distance et du transport spécifique sur tous les terrains, sous tous les climats et pour tous les usages», expliquent les responsables de Soframimex qui ont saisi l’occasion pour signer avec quelques-uns de leurs agents agrées, au nombre de 14 agents, selon la même source.

    « Pour débuter, nous allons avons 16 points de vente, dont deux succursales, dont l’une est à Alger et l’autre à Biskra, ainsi que quatorze agents agréés », précise M. Amouri, indiquant que d’ici juillet prochain, ce chiffre va atteindre 30 agents agréés Sinotruk à travers  plusieurs wilayas du pays.

    « À ce jour, 700 véhicules ont déjà trouvé preneurs en Algérie», affirme Soframimex dans son communiqué, estimant que l’attrait exprimé envers ses véhicules est un «signe de la confiance et de l’enthousiasme que suscite notre marque», dont les responsables chinois et leurs représentant en Algérie affirme proposer à des prix compétitifs, outre la qualité qui rivalisent, insistent-t-il, avec les meilleures marques européennes.

    Pour 2023, Soframimex avait droit à l’importation de 2500 camions Sinotruk. Il envisage de porter ce chiffre à 5000 unités en 2025.

    Mais avec la nouvelle réglementation régissant le secteur automobile en Algérie, le groupe chinois et son partenaire algérien compte aussi se lancer dans l’industrie du montage automobile, a affirmé son PDG, Li Wei, ne cachant son ambition d’exporter jusqu’à 10 000 camions vers les pays voisins sur le moyen terme, lorsque les conditions seront réunies pour ce faire.

    «Nous avons construit notre usine en 2008 et nous attendons toujours les autorisations nécessaires pour nous lancer dans le montage », a affirmé M. Amouri en marge de cette cérémonie.

    En matière de disponibilité des pièces de rechange et de service après-vente, Laaroussi Amouri affirme que son groupe a mis le paquet sur la formation du personnel et des mécaniciens devant assurer le travail grâce aux moyens mis à leur disposition, y compris une plateforme de dépannage mobile. «Nous avons déployé aussi des systèmes intelligents pour une meilleure efficacité », explique-t-il encore, affirmant les approvisionnements en pièces de rechange dans notre magasin central à Biskra et des 90%, ce qui représente 600 millions de dinars ».

    Sophia Rais

  • L’Accord-cadre signé ce mercredi : Feu vert pour la réalisation de la méga-ferme laitière de la société qatarie Baladna

    L’Accord-cadre signé ce mercredi : Feu vert pour la réalisation de la méga-ferme laitière de la société qatarie Baladna

    Annoncé il y a quelques mois, le projet de réalisation d’une méga-ferme laitière en Algérie par le groupe qatari Baladna, spécialisé dans les productions agricoles et agroalimentaires, entre dans sa phase de concrétisation.

    Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Youcef Cherfa, le ministre des Finances, Laaziz Faid, en compagnie de l’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdulaziz Ali Al-Naama, président en effet aujourd’hui à Alger, la cérémonie de signature de l’accord-cadre entre le ministère de l’Agriculture et la société qatarie pour la réalisation de ce «projet intégré pour la production du lait en poudre dans le sud algérien», avons nous après du ministère de l’Agriculture.

    Au début de ce mois d’avril, des responsables de la société qatarie ont révélé certains éléments de la consistance du projet en question, faisant savoir qu’il s’étendra sur 100 000 hectares et vise comme objectif la production de 200 000 tonnes de poudre de lait par an.

    Quelques jours auparavant, lors de sa rencontre avec des représentants de médias nationaux, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé l’arrivée prochaine d’ «un partenaire arabe très respecté, en vue de la réalisation d’un grand projet de ferme de 100 000 hectares à Adrar.»

    Avant d’aboutir à la signature de l’accord-cadre d’aujourd’hui, une délégation de la société Baladna avait été reçue au ministère de l’Agriculture et du développement rural en octobre dernier pour «examiner les voies et moyens de renforcer le partenariat et la coopération dans le domaine de l’agriculture», selon un communiqué du ministère de tutelle, et à l’issue de cette rencontre, le PDG de la firme qatarie a déclaré que «Baladna est prête à investir en Algérie dans le domaine agricole, en exploitant toutes les opportunités offertes au mieux des intérêts des deux pays»

    Outre les bâtiments d’élevage pour vaches laitières, le mégaprojet de Baladna, dont le coût de réalisation n’est pas encore annoncé, devra comprendre également de grandes surfaces pour la production de fourrage ainsi que des unités industrielles pour la transformation du lait mais aussi pour la production d’aliments de bétail.

    M. N.

  • La loi 18-05 relative au commerce électronique ne suffit plus pour lutter contre la contrefaçon (ARPCE)

    La loi 18-05 relative au commerce électronique ne suffit plus pour lutter contre la contrefaçon (ARPCE)

    La lutte contre la contrefaçon et l’atteinte à la propriété intellectuelle est au centre des débats, dans un contexte où la protection du produit national est inscrite au registre des priorités de la nouvelle politique de développement économique mise en œuvre ces dernières années.

    A cet égard, le chef du département de la réglementation et de l’information de l’Inapi (Institut algérien de propriété intellectuelle), Mohamed Sabbagh, vient de révéler que, durant la seule année 2023, près d’une centaine de plaintes relatives à la contrefaçon et l’atteinte à la propriété industrielle ont été traitées au niveau de plusieurs juridictions à travers le pays.

    «Le nombre des plaintes s’accroît au fil des années», a déclaré le même responsable ce lundi, lors des 6èmes Journées internationales Marque et Contrefaçon, tout en précisant que ces plaintes portent sur des violations de propriété industrielle et ont été déposées par des propriétaires de marques algériennes, mais aussi par certaines entreprises étrangères.

    Parmi les secteurs les plus touchés par le fléau de la contrefaçon, le responsable au sein de l’Inapi, a cité ceux des produits agroalimentaires et les produits cosmétiques, où le nombre d’affaires traitées a été le plus élevé.

    Notant que l’atteinte à la propriété industrielle «pèse sur l’économie nationale et entrave l’innovation », le même responsable a insisté sur la nécessité pour les opérateurs économiques et les innovateurs de protéger leurs marques et déposer leurs brevets d’invention à l’Inapi.

    En outre, évoquant le phénomène des produits issus de la contrefaçon et commercialisés à l’étranger sous des labels algériens, M. Sabbagh a révélé que plusieurs plaintes ont été reçues à l’Inapi, émanant d’ «opérateurs nationaux dont les marques sont utilisées à l’étranger par des contrevenants en Europe ou même dans des pays du Maghreb», essentiellement dans le domaine des industries agroalimentaires.

    De son côté, le président du Conseil d’administration de l’Autorité de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE), Mohamed El Hadi Hannachi, a relevé que le phénomène de la contrefaçon s’est amplifié avec le développement du commerce électronique, en avouant que la loi 18-05 relative au commerce électronique ne suffit plus à elle seule pour lutter contre ce phénomène.

    «Si la contrefaçon utilise les technologies des plateformes, la lutte contre ce fléau devrait se faire par les mêmes moyens, notamment à travers l’adoption de solutions techniques performantes», suggère le même responsable, alors que le représentant de l’Ianor (l’Institut algérien de normalisation), a, pour sa part, prévenu des effets de la contrefaçon qui est à l’origine d’une «économie souterraine», privant l’Etat de recettes fiscales importantes.

    R.N

  • Commerce, eau, énergie, céréales : Naissance de l’axe Alger-Tunis-Tripoli pour une coopération trilatérale

    Commerce, eau, énergie, céréales : Naissance de l’axe Alger-Tunis-Tripoli pour une coopération trilatérale

    A l’issue de leur première rencontre de consultative, tenue ce lundi à Tunis, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, son homologue tunisien, Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, ont lancé une nouvelle approche de coopération économique trilatérale axée sur des domaines stratégiques comme les ressources hydriques, la production agricole, ainsi que la libre circulation des marchandises.

    Tel que souligné dans le communiqué final qui a sanctionné les travaux de cette réunion tripartite, les trois chefs d’Etat ont ainsi décidé de mettre en place des groupes de travail conjoints qui seront chargé de la conception et du suivi de stratégies de coopération dans chacun de ces domaines.

    Ainsi, dans la perspective de renforcer les capacités de ces pays à faire face aux défis de la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique, les trois dirigeants se sont entendus sur la création de « groupes de travail conjoints ».

    Un est « chargé d’élaborer des mécanismes permettant de mettre en place des projets et des investissements conjoints d’envergure dans des domaines et secteurs prioritaires, tels que la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l’eau de mer, ainsi que d’autres projets et programmes de coopération visant à assurer la sécurité hydrique et alimentaire des trois pays », est-il souligné dans le communiqué, en poursuivant que, dans ce domaine, il s’agit d’ « activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l’exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional. »

    A ce propos, il convient de noter que les trois pays partagent la plus grande réserve souterraine au monde, qui s’étend sur une superficie d’un km2 et composée des deux nappes du Continental intercalaire et du Complexe terminal. Ce réservoir, dont le potentiel est estimé entre 50 000 et 60 000 milliards de m3, est exploité par les trois pays en concertation au sein de l’OSS (Observatoire du Sahara et du Sahel), qui est un organe tripartite où Alger, Tunis et Tripoli sont représentées.

    Dans le domaine énergétique, les trois chefs d’Etat ont mis l’accent sur l’accélération de « la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique des réseaux de transport d’électricité entre les trois pays et de développer la coopération et d’établir des partenariats dans le domaine de l’exploration, de la production et du stockage de produits pétroliers et dans les secteurs des mines et des énergies renouvelables et propres comme l’hydrogène vert. »

    Pour dynamiser la coopération et les échanges commerciaux entre ces pays, les trois chefs d’Etat ont évoqué la nécessité d’ «aplanir les difficultés qui entravent la circulation des biens et des marchandises entre les trois pays, d’examiner les moyens d’accélérer les échanges entre eux, de créer des zones franches communes et d’accélérer l’adoption de mesures appropriées pour faciliter la circulation des personnes et des marchandises, notamment en développant les réseaux de transport routier et ferroviaire et en créant une ligne maritime régulière reliant les trois pays », selon le même communiqué.

    M. N.

  • Banques : Vers la généralisation du paiement instantané et différé

    Banques : Vers la généralisation du paiement instantané et différé

    Le paysage financier algérien est en pleine mutation, avec une volonté affirmée de promouvoir les paiements électroniques pour faciliter les transactions commerciales et stimuler l’économie. Lors de son intervention, ce lundi à l’Assemblée populaire nationale (APN), le Délégué général de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef), M. Rachid Belaid, a exposé les avancées significatives dans ce domaine.

    Une des initiatives phares est la mise en œuvre du paiement instantané et différé entre les banques et les institutions financières. Selon M. Belaid, «cette avancée vise à encourager les commerçants à adopter les paiements électroniques, offrant ainsi une plus grande flexibilité et efficacité dans les transactions financières», soulignant qu’« un projet en cours de réalisation permettra le paiement instantané du compte du client à celui du commerçant, une démarche qui simplifiera grandement les échanges commerciaux ».

    Pour concrétiser cette vision, il a révélé qu’une réunion du Centre de pré compensation interbancaire (CPI) a été organisée, aujourd’hui, à la Banque d’Algérie, réunissant les acteurs clés du secteur financier. Cette rencontre avait pour objectif de finaliser les opérations relatives au paiement instantané en préparation de sa généralisation imminente.

    Dans le même élan, M. Belaid a annoncé le lancement prochain, en collaboration avec la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de la monétique (Satim) et le Groupement d’intérêt économique monétique (GIE Monétique), de cartes de paiement à débit différé. Cette innovation permettra, selon lui, aux clients « de réaliser des opérations de paiement sans que celles-ci ne soient débitées immédiatement, mais à une date ultérieure, similaire au crédit à la consommation. Cette démarche favorisera notamment le développement du e-commerce en offrant une plus grande souplesse dans les transactions financières ».

    L’interopérabilité des paiements mobiles étendue à tous les clients

    Par ailleurs, l’interopérabilité des paiements mobiles représente une avancée majeure dans le secteur financier algérien. Actuellement limitées aux clients d’une même banque, ces solutions de paiement seront étendues aux clients de différentes banques grâce à cette nouvelle initiative, a révélé M. Belaid. Ainsi, les transactions pourront être effectuées via des codes QR et des virements de compte à compte, offrant une plus grande accessibilité et fluidité dans les échanges monétaires.

    En outre, M. Belaid a souligné que « le paiement sans contact sera généralisé dès la réception des cartes appropriées par Algérie-poste », une évolution qui, selon l’intervenant, « contribuera à moderniser davantage le système financier du pays en facilitant les transactions au quotidien ».

    « Cette méthode permet de réaliser un achat de manière rapide auprès des commerçants équipés d’un Terminal de paiement électronique (TPE) sans insérer la carte dans ce boîtier et sans composer de code secret. Il suffit simplement d’approcher la carte du TPE », a souligné » M. Belaid, rappelant que le parc TPE compte près de 54 000 appareils, avec plus de 500 commerçants électroniques inscrits, tandis que le nombre de cartes électroniques en circulation a dépassé 16 millions de cartes (Algérie Poste et banques).

    Abordant le financement de l’investissement, il a précisé que « l’Abef a enregistré, au 31 décembre 2023, un financement de près de 10 000 milliards de dinars, dont 460 milliards de dinars dans le cadre de la Finance islamique couvrant de grands projets d’investissement ».

    Farid Belgacem

  • Production industrielle : Des taux de croissance allant jusqu’à près de 30% en 2023 (ONS)

    Production industrielle : Des taux de croissance allant jusqu’à près de 30% en 2023 (ONS)

    A l’exception des branches de la sidérurgie, mécanique et électronique (ISMMEE), les matériaux de construction et les cuirs, tous les secteurs de l’industrie ont enregistré des taux de croissances notables au quatrième  trimestre de l’année 2023, selon le nouvel Indice de la production industrielle rendu public ce lundi par l’ONS (Office national des statistiques).

    En se penchant sur l’évolution globale de ce secteur, les analystes de l’ONS relèvent que «la plupart des secteurs se sont appréciablement progressés durant ce quatrième trimestre 2023 », alors que, dans le secteur public, la production industrielle a enregistré une hausse de 3,2% durant les trois derniers mois de l’année précédente, ce qui a permis donc de situer sa croissance moyenne annuelle à 5%.

    Par branche, ce nouveau bilan souligne qu’ «après une croissance de 7,6% inscrite au trimestre précédent (troisième trimestre 2023, ndlr), le secteur de l’énergie continu dans la performance et affiche une nouvelle variation de 5,8% ».

    Dans ce secteur, la branche hydrocarbures poursuit sa « tendance haussière entamée dès le deuxième trimestre de l’année 2022 », en enregistrant une nouvelle croissance de 3,3% durant les trois derniers mois de 2023, selon l’ONS, alors que la branche des « mines et carrières affiche pour le quatrième trimestre consécutif des hausses appréciables », avec un taux de croissance qui s’élève à 9,9% durant la même période.

    Cependant, la plus grande performance a été enregistrée durant cette période allant du mois d’octobre à décembre 2023, dans la branche des « industries des Bois (qui) continuent dans la performance entamée dès le dernier trimestre de l’année (2022) », avec des taux de croissance trimestrielle qui ont été successivement de 49,5% au dernier trimestre de 2022, de 38,7%, 51,7% et 49,4% durant les trois premiers trimestres de 2023, avant de revenir à 29,8% au dernier trimestre de la même année.

    La branche des industries textiles, elle aussi, a enregistré des performances importantes durant les trois derniers mois de 2023, avec une croissance qui a atteint 20,6%, alors que la branche agroalimentaire a enregistré une croissance de 20% durant cette période, ce qui est « une variation bien au-delà de celle observée à la même période de l’année 2022 (qui a été de) 1,9% », souligne l’ONS.

    « En revanche, un net recul de la production est constaté » au niveau des branches ISMMEE, qui a enregistré une croissance négative de (-9,4%), les matériaux de construction (-11,8%) et (-27,2%) dans les industries des cuirs, ce qui contraste avec « les hausses de 7,8%, 12% et de 54,3% observées respectivement à la même période de l’année précédente (2022) », peut-on relever dans le nouvel indice de la production industrielle de l’ONS.

    M. N.

  • Commerce extérieur : Un excédent commercial de  1612,3 milliards DA en 2023 (ONS)

    Commerce extérieur : Un excédent commercial de 1612,3 milliards DA en 2023 (ONS)

    Durant l’année 2023, les exportations ont atteint en valeur 7 406,3 milliards de dinars, alors que les importations ont été de l’ordre de 5 794 milliards de dinars, tel qu’il ressort des «indices de valeurs unitaires du commerce extérieur de marchandises, année 2023 », publiés ce lundi par l’ONS (Office national des statistiques).

    Ainsi, il en ressort que la balance commerciale a enregistré un solde excédentaire de l’ordre de 1 612,3 milliards de dinars, alors que, comparativement à l’année d’avant, où elles ont été de l’ordre de 9208,5 milliards dinars, les exportations ont baissé de 19,6%, et les importations enregistrent une hausse de 4,6%, par rapport à leur niveau de 5 539,7 milliards de dinars en valeur durant l’année 2022.

    En volume, selon les données de l’ONS, les importations ont connu une hausse de 21,9% en 2023 par rapport à l’année 2022, au même titre que les exportations qui ont connu une augmentation de 3% en volume durant la même période de comparaison.

    Outre leur valeur globale, les «indices de valeurs unitaires du commerce extérieur de marchandises, année 2023»  relèvent aussi des baisses des prix à l’importation et à l’exportation durant l’année précédente qui ont été respectivement de 14,2% et 21,9% par rapport à leur niveau durant l’année d’avant.

    Pour expliquer ces variations de prix, notamment pour les exportations, les analystes de l’ONS estiment que ces baisses trouvent leur origine dans « la diminution des prix des hydrocarbures de 21,7% en 2023 par rapport à l’année 2022, ainsi que par une baisse des prix des produits hors hydrocarbures de 24,4% sur la même période. »

    En conséquence, ces évolutions se sont directement répercutées sur la situation de la balance commerciale, comme il fallait s’y attendre. Ainsi, les niveaux atteints par les exportations et les importations en valeur se sont traduits par une baisse de 56,1% de l’excédent de la balance commerciale, qui est passé de 3 668,8 milliards de dinars à la fin 2022 à 1 612,3 milliards de dinars l’année précédente, soit une baisse de 2 056,5 milliards de dinars.

    La baisse a été également enregistrée en termes de couverture des importations par les exportations, car, tel que le souligne l’ONS « ces évolutions conjointes des exportations et des importations de marchandises ont conduit à une décélération du taux de couverture des importations par les exportations qui passe de 166,2% en 2022 à 127,8% en 2023 », est-il précisé.

    M. N.

  • Cnuced : La dette africaine envers le FMI a augmenté de 32 milliards USD en 5 ans

    Cnuced : La dette africaine envers le FMI a augmenté de 32 milliards USD en 5 ans

    A l’instar de plusieurs autres institutions internationales, c’est au tour de la Cnuced (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) qui vient de se pencher sur l’analyse de l’état des lieux et des perspectives du commerce mondial et des actions pour le développement durant l’année en cours et à moyen terme, en relevant plusieurs éléments sur les évolutions constatées à travers le continent africain.

    Dans son nouveau compte rendu, publié ce mois d’avril, sous le titre de «mise à jour du rapport sur le commerce et le développement», l’institution onusienne relève de prime abord «des effets défavorables spécifiques à chaque pays qui s’ajoutent aux défis induits par les chocs extérieurs» en Afrique.

    A ce propos, les analystes de la Cnuced soulignent qu’ «alors que la croissance (du PIB) en Afrique est projetée à 3% en 2024, après avoir été de 2,9% en 2023, l’activité économique restera modérée et insuffisante pour faire des progrès significatifs vers le Développement Durable, qui est le principal objectif de l’approche de l’économie de développement».

    Pour justifier le retard qu’accuse le continent pour enclencher un nouvel essor de son économie, l’institution évoque les contreperformances que connaissent les principales économies de la région, qui sont l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Egypte, considérées comme étant les moteurs de croissance en Afrique.

    «Des performances économiques médiocres dans les trois plus grandes économies, Nigéria, Egypte et Afrique du Sud, laissent présager des perspectives de croissance pessimistes, alors qu’à eux seuls, ces pays représentent près de la moitié de la population africaine et de la production économique globale», souligne l’organisation dans ce nouveau rapport.

    Outre ces trois économies, la Cnuced ne prévoit pas non plus des perspectives positives dans le reste du continent, tel qu’il ressort de ce document, soulignant qu’ «ailleurs dans la région, de multiples obstacles au développement subsistent, y compris des poches de conflits armés et d’instabilité politique, parfois alimentée par les tensions géopolitiques mondiales, ainsi que des effets négatifs du changement climatique, entrainant des chocs extrêmes.»

    Cependant, le continent dans sa majorité est confronté à un autre défi au niveau des capacités financières des Etats, selon l’institution, qui relève que « l’érosion des ressources budgétaires limitent les dépenses publiques pour le développement », alors que l’arrivée à échéance de la dette de nombreux pays constitue un obstacle supplémentaire pour le financement du développement en Afrique et la mise en œuvre de projets d’investissement qui répondent aux besoins des populations locales.

    54 pays africains ont des dettes envers le FMI

    Pour illustrer l’ampleur de la dette extérieure et son impact sur les économies africaines, les auteurs du rapport de la Cnuced relèvent qu’au mois de février 2024, 48 des 54 pays du continent « ont des dettes en cours avec le FMI (Fond monétaire international), totalisant 56 milliards de dollars, contre 40 pays endettés, cumulant 24 milliards de dollars en 2019 ». Ainsi, en l’espace de 5 ans, la dette de pays africains envers l’institution de Bretton Woods uniquement a plus que doublé, en progressant de 32 milliards de dollars, avec 8 pays endettés supplémentaires. 

    Il est à noter que le constat de la Cnuced intervient dans un contexte où, depuis 2023, pas moins de trois pays africains sont entrés en situation de défaut de paiement, à savoir l’Ethiopie, dont les négociations avec le FMI pour un près supplémentaire de 3,5 milliards de dollars risquent d’être compromises, le Ghana ainsi que la Zambie.

    Evoluant dans ce climat, les économies d’une grande partie des pays du continent traversent en conséquence une conjoncture marquée par « des politiques économiques prônant des restrictions monétaires, la hausse des coûts d’emprunt (interne), des tensions et des pénuries de devises », est-il encore souligné, ce qui aggrave donc les vulnérabilités des secteurs productifs.

    Cependant, ces perspectives de croissance en Afrique peu reluisantes risquent d’être accentuées par d’autres facteurs extérieurs qui ont un impact direct sur les potentialités des pays du continent à l’exportation, prévoient les experts de la Cnuced qui notent une « baisse de la demande de partenaires commerciaux majeurs tels que la Chine et l’Union européenne. »

    Néanmoins, le nouveau rapport relève certains « points positifs » comme, par exemple, « des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Rwanda, qui continueront d’enregistrer une croissance supérieure à 5% ».

    M. N.