La consommation des carburants a explosé en 2023

La relance économique en Algérie a entraîné, en 2023, une augmentation des activités industrielles et commerciales et ce regain d’activité a un impact direct sur la demande de carburant, car les industries et les particuliers utilisent davantage de véhicules et d’équipements nécessitant des carburants.

C’est ce qu’a indiqué, ce mardi à Alger, le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil, affirmant que «la consommation nationale de produits pétroliers a atteint 18,1 millions de tonnes en 2023 contre 17,3 millions de tonnes consommés en 2022, soit une augmentation de 3,5% sous l’effet de la dynamique économique que connaît le pays».

Soulignant que «cette croissance de la consommation devrait se poursuivre dans les années à venir», M. Nadil a assuré que «les capacités de production nationales sont capables de satisfaire cette demande, d’autant plus que l’Algérie a réalisé une autosuffisance en produits pétroliers ces quatre dernières années, grâce aux efforts des hautes autorités, notamment à travers la réhabilitation des raffineries et l’augmentation de la capacité de production de ces produits». 

En ce sens, il affirmera la consommation de gasoil a atteint 10,1 millions de tonnes en 2023 contre 9,73 millions de tonnes en 2022, soit une hausse de 4%, sachant que la capacité de production de ce produit, estimée actuellement à 9,9 millions de tonnes, devrait atteindre 10,3 millions de tonnes.

Le gasoil et le kérosène en hausse

Si la consommation d’essence a reculé de 0,6%, passant de 3,34 millions de tonnes en 2022 à 3,32 millions de tonnes en 2023, M. Nadil a indiqué que la consommation de GPL carburant a augmenté, passant de 1,55 million de tonnes en 2022 à 1,73 million de tonnes en 2023 (+12%).

«Cette augmentation est due aux efforts consentis par différents acteurs, plusieurs années durant, en vue de promouvoir ce produit respectueux de l’environnement (GPL-c-ndlr) proposé au consommateur à seulement 9 dinars le litre», explique M. Nadil.

En revanche, la consommation de kérosène a atteint 630 000 tonnes en 2023, contre 470 000 tonnes en 2022, soit une hausse de 34%, alors que celle des carburants marins a atteint 330 000 tonnes en 2023 contre 220 000 tonnes en 2022, soit une hausse de 50%.

Par ailleurs, la consommation de butane a baissé de 6%, passant de 1,21 million de tonnes en 2022 à 1,13 million de tonnes en 2023, alors que la consommation de propane a augmenté de 1%, atteignant 130 000 tonnes contre 120 000 tonnes en 2022.  Idem pour le bitume dont la consommation a chuté de 20%, passant de 620 000   tonnes en 2022 à 500 000 tonnes en 2023.

176 demandes d’autorisations dans la distribution traitées

Concernant les investissements dans la distribution des produits pétroliers, il révélera que «l’ARH avait traité 176 demandes d’autorisations définitives et temporaires en 2023 pour le lancement d’activités de stockage et de distribution de produits pétroliers   et la création d’unités de fabrication et de stockage de lubrifiants et de régénération des huiles».

Dans le détail, il précisera que 112 autorisations avaient été accordées pour la création de stations-service, 6 autorisations pour le stockage de produits pétroliers et 2 autorisations pour l’expansion de l’activité de conversion des véhicules au GPL carburant.

Concernant les unités de fabrication et de stockage de lubrifiants et de régénération des huiles, 56 autorisations ont été accordées, et ce, souligne M. Nadil, «conformément au plan national de développement des installations de raffinage et de transformation des hydrocarbures, dont l’étude a été confiée à une commission sectorielle spéciale».

Cet engouement, survenu après la relance économique, souligne la nécessité de trouver un équilibre entre la croissance économique et la durabilité environnementale. D’où, explique M. Nadil, «la protection de l’environnement était au cœur des missions de l’ARH qui veille à l’application des lois et normes en vigueur en la matière, notamment s’agissant de la lutte contre la pollution».

Farid Belgacem

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