Rachid Nadil, président de l’ARH : «l’Algérie se dirige vers l’autosuffisance en dérivés du pétrole»

Le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil, a affirmé que 2023 sera l’année de l’abandon total de l’importation de matières énergétiques.

Intervenant à la radio chaine 2, Rachid Nadil déclaré que l’Algérie enregistre aujourd’hui une autosuffisance dans la production de tous les dérivés du pétrole, et recourra à la dispense définitive d’importation du Diesel avec la mise en service des investissements de raffinage pour augmenter la capacité de production destinée à la consommation, qui est actuellement proche de 10 millions de tonnes.

Rappelons que dans l’une de ses interventions, en avril 2022, Rachid Nadil avait confirmé la tendance amorcée, il y a quelques années, à la stabilisation de la consommation nationale de carburants, soulignant que la production nationale contribue à la satisfaction du marché national.

Pour le président de l’ARH, l’application de l’obligation d’utilisation exclusive de l’essence sans plomb et l’abandon de la commercialisation du super, qui ont débuté en juillet 2021, ne sont pas dus seulement à des considérations économiques mais découlent également du souci de protéger la santé humaine et l’environnement.

En termes de chiffres et de comparaison, Rachid Nadil a évoqué le résultat de la consommation interne en matières énergétiques au cours des deux dernières années,  indiquant que la consommation de carburant diesel s’élevait à 10,1 millions de tonnes, contre 9,7 millions de tonnes en 2021, tandis que la quantité de la consommation d’essence s’est élevée à 3,3 millions de tonnes en 2022 contre 3,4 millions de tonnes en 2021, enregistrant une légère baisse due à la tendance à l’utilisation du gaz liquéfié « Sirghaz », qui a connu une consommation d’un million et 550 mille tonnes l’an dernier, et qui n’a pas dépassé le seuil de 1,2 million de tonnes en 2021.

Les données officielles indiquent donc une baisse de la facture d’importation du carburant (les essences et le gasoil) de 1,7 milliard de dollars en 2021. Celle-ci est passée de 2 milliards de dollars à 300 millions de dollars qui ont concerné essentiellement des additifs utilisés dans la pétrochimie et la fabrication de l’essence. L’Algérie n’a pas importé de carburant en 2021, qui coûtait de 2 à 3,5 milliards de dollars jusqu’en 2019.

Ce résultat est lié, notamment, à la réhabilitation des raffineries du Nord. Une fois mises en service, la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud et la station de craquage de fuel de Skikda produiront 13 millions de tonnes de gasoil par an à l’horizon 2026, ce qui ouvrira les portes vers l’exportation de ce produit. Le marché national du carburant est marqué par l’introduction de plus en plus importante du Gaz de pétrole liquéfié carburant (GPLc).

S’agissant de l’augmentation de la demande de gaz liquéfié, Rachid Nadil l’a attribué au faible prix de ce carburant, estimé à 9 dinars le litre, ainsi qu’aux mesures incitatives prises par l’Etat en ce qui concerne le coût d’acquisition et d’installation du système de à l’aide de la «bouteille Sirghaz».

En ce qui concerne la consommation du gaz butane et de propane, il s’est stabilisé au cours des deux dernières années à un million et 300 mille tonnes, tandis que la consommation de Kérosène en 2022 a atteint un demi-million de tonnes après le retour du trafic aérien, qui a été arrêté en raison de l’épidémie de Corona.

Passer à la production de l’hydrogène vert

« Au moment où les sources d’énergie extraites du sol sont la richesse la plus importante du pays, une nouvelle révolution énergétique a commencé à apparaître dans le monde, qui est l’énergie générée à partir de l’hydrogène vert, qui est produit par l’électrolyse de l’eau molécules », a-t-il indiqué.

Devant l’efficacité environnementale et énergétique de l’hydrogène vert, dont l’Algérie réalise aujourd’hui son importance pour l’avenir, Rachid Nadil a fait remarquer que le monde a aujourd’hui a besoin d’une grande production d’énergie, et l’hydrogène vert représente l’avenir dans ce domaine. «Nous devons donc préparer le terrain approprié pour lancer des projets qui s’y rapportent et utiliser l’expertise nécessaire avec intérêt dans la formation et la fourniture de quantités de ressources en eau et déterminer leur devenir après utilisation, ainsi que l’utilisation de gazoducs pour transporter l’hydrogène », ajoute-t-il.

Rachid Nadil a souligné, par ailleurs, que la production d’électricité dans ce domaine devrait provenir de l’énergie solaire et non du gaz.

Fatiha A.

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