Alors qu’un nouvel essor est attendu avec l’introduction du CPA et la BDL : La Bourse d’Alger table sur un capital d’un milliard de dollars en 2024

Au même titre que le secteur bancaire, le marché boursier s’apprête à connaitre une nouvelle dynamique à partir de l’année en cours, pour faire ainsi de 2024 l’année d’une réelle relance du secteur des finances dans son ensemble.

La Bourse d’Alger prévoit en effet d’atteindre un milliard de dollars de capital durant cette année, et ce, en dépit de la frilosité qui caractérise encore les entreprises économiques, notamment celles relevant du secteur privé, à engager des processus d’ouverture de capital par le biais du marché boursier.

C’est ce qui ressort de la vision que vient de développer ce mercredi le directeur général de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, lors de son passage sur les ondes de la chaine 3 de la radio nationale, pour qui, le moyen le plus efficace de rendre le marché boursier plus attractif pour les investisseurs est l’introduction de « nouvelles entreprises publiques profitables en bourse». Ceci permettra en effet de « dynamiser le marché boursier et créer de l’intérêt chez les opérateurs économiques », a-t-il expliqué.

Bien qu’il regrette cette réticence des entreprises privées « quant à l’ouverture de leur capital en bourse », malgré les avantages qui s’offrent à elles, le DG de la Bourse d’Alger a fait état de résultats appréciables enregistrés durant l’année précédente par rapport à celle d’avant, notamment en termes de capitalisation qui « a atteint à la fin 2023 plus de 71 milliards de dinars, contrairement à celle de 2022 qui a été de 67 milliards de dinars, soit une augmentation de 6,5% », alors que, rappelle-t-on, en 2022, cette capitalisation boursière a enregistré un bond appréciable de 48% par rapport à 2021.

Cependant, beaucoup d’indicateurs sont favorables quant à la confirmation durant l’année en cours de cet essor enregistré par la Bourse d’Alger en 2023. Dans les mois à venir, il y aura en effet l’introduction des deux banques publiques, qui sont le CPA (Crédit populaire d’Algérie) et la BDL (Banque de développement local), pour l’ouverture de leur capital à hauteur de 30%.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce processus, le CPA a d’ailleurs déposé officiellement la semaine dernière sa demande d’introduction au niveau de la Cosob (Commission d’organisation et de surveillance des opérations en Bourse).

Nouveau plan de relance de la Bourse d’Alger

A leur introduction effective, qui, pour M. Benmouhoub, sera « un excellent coup de starter pour le marché boursier et cela ouvre la voie aux autres établissements financiers publics et privés pour venir se coter à la Bourse d’Alger », ces deux banques publiques vont ainsi renforcer le nombre de grandes entreprises actuellement cotées en bourse, qui sont Alliance Assurances, Biopharm, Hôtel El Aurassi et Saidal, en plus d’une PME qui est AOM Invest SPA, spécialisée dans l’investissement et les placements financiers.

Cependant, en plus de redynamiser le marché boursier, l’arrivée du CPA et de la BDL permettra d’ « atteindre les objectifs d’inclusion financière fixés et de capter les liquidités qui circulent en dehors du marché pour qu’elles participent de manière effective au financement de l’économie», déclarait par ailleurs le directeur général de la Bourse d’Alger.

Au-delà de l’année en cours, la Bourse d’Alger se dirige vers un nouveau cap, car, comme le souligne son DG, M. Benmouhoub, « elle connaîtra dans les années à venir des introductions de plus en plus importantes, notamment du secteur privé ». Des entreprises privées qu’il encourage d’ailleurs à « venir ouvrir leur capital (par le biais de la bourse, ndlr) », car, ajoute-t-il, « il y a un véritable potentiel financier en bourse ».

En outre, compte tenu du rôle pivot que joue le marché boursier dans la stimulation du secteur financier et la mobilisation de nouveaux capitaux pour l’économie, il est à souligner que le ministère des Finances a mis en œuvre depuis 2023 un nouveau plan de relance de la Bourse d’Alger, comprenant notamment des mesures qui visent à rendre plus flexible le traitement des dossiers d’introduction en bourse et la délivrance de visa pour émission de valeurs mobilières.

Pour y parvenir, le plan en question s’appuie sur la révision du cadre juridique global du marché financier et l’ensemble des opérations boursières, afin de permettre au marché boursier de contribuer plus significativement au financement de l’économie.

M. N.

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