Catégorie : Développement durable

  • Avec un potentiel de 1,5 milliard m3/an : le recyclage des eaux usées comme alternative pour atténuer l’exploitation des ressources souterraines

    Avec un potentiel de 1,5 milliard m3/an : le recyclage des eaux usées comme alternative pour atténuer l’exploitation des ressources souterraines

    Dans un contexte marqué par une diminution des réserves en eaux de surface, en raison de la baisse des précipitations ces dernières années et pour atténuer le recours aux réserves souterraines, considérées comme «stratégiques», tel que vient de le déclarer le président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres de dimanche 2 juillet 2023, le cap est désormais mis sur la généralisation du recours aux eaux recyclées issues des stations d’épuration.

    Ainsi, au moment où le chef de l’Etat a fixé l’objectif de 40% des eaux issues du recyclage à utiliser dans l’agriculture et l’industrie, le secteur des ressources en eau se dirige donc vers l’instauration d’un nouveau mode de gestion et d’exploitation des ressources hydriques plus rationnel, privilégiant notamment le recours aux ressources non conventionnelles et diminuer la pression sur les réserves disponibles.

    Cette nouvelle orientation est en tout cas une alternative plus que nécessaire dans le contexte actuel. Cependant, compte tenu de l’importance des potentialités à travers les différentes wilayas du pays en matière d’exploitation des eaux issues du processus de recyclage, le renforcement du réseau de stations d’épuration dans les différentes régions du pays s’impose pour renforcer les disponibilités en eaux économiques (agricole et industrielle).

    Ce potentiel, selon le professeur Brahim Mouhouche de l’ENSA d’El Harrach (Ecole nationale supérieure d’agronomie), atteint un volume de 1,5 milliard m3 d’eaux usées qui peuvent être récupérées et recyclées annuellement.

    «Il faut capter toutes les ressources hydriques existantes», suggérait-il récemment, mettant en garde que les ressources conventionnelles ont atteint la limite de leur utilisation. C’est donc pour pallier le déficit en la matière que Brahim Mouhouche plaide sans cesse en faveur d’une «utilisation plus efficiente des eaux usées», dont le pays jouit d’ailleurs d’«un potentiel énorme».

    Toutefois, pour optimiser l’utilisation des eaux recyclées beaucoup reste à faire lorsque l’on sait qu’actuellement, la proportion des eaux récupérées et recyclées à travers le réseau des stations d’épuration n’atteint même pas 10% du potentiel existant. En dépit de leur importance, dans l’état actuel des choses, «le recyclage des eaux usées ainsi que celles de drainage n’est exploité qu’à hauteur de 5 à 10% du potentiel existant», regrette le professeur Mouhouch estimant que ce taux est insignifiant.

    Le nombre d’autorisations de forage passe de 6.000 à 26.000 entre 2020 et 2022

    C’est d’ailleurs pour une meilleure valorisation de ces ressources, peu exploitées jusque-là, et afin d’asseoir une nouvelle stratégie en la matière, que le président de la République a ordonné l’élaboration d’un plan bien défini et ficelé, qui tienne compte du nombre d’indicateurs et comprenant notamment l’identification précise du volume récupéré suivant le procédé d’épuration, des besoins nationaux et le recensement technique de toutes les stations d’épuration.

    Ainsi, l’élargissement de l’installation de stations d’épuration à l’ensemble des wilayas du pays, notamment celles à vocation agricole ou industrielle, est une mesure judicieuse pour atténuer le recours aux eaux souterraines, dont l’utilisation a fortement augmenté ces deux dernières années, notamment pour l’agriculture, en raison de la baisse sensibles des précipitations.

    En effet, le nombre d’autorisations délivrées pour la réalisation de nouveaux forages ne cesse d’augmenter, avec plus de 26.000 autorisations octroyées en 2022, contre 13.000 en 2021 et 6.000 en 2020, a indiqué en avril dernier le ministre de l’Hydraulique à l’APN.

    A la faveur des mesures prises ces dernières années, facilitant l’accès aux nappes souterraines, avec l’accélération des démarches de délivrance d’autorisations pour la réalisation de nouveaux forages, le ministère de l’Hydraulique a fait savoir aussi que les eaux souterraines exploitées à hauteur de 35 à 40%, il y a cinq ans, représentent aujourd’hui un taux d’exploitation de 60%.

    C’est donc pour limiter le recours à ces réserves sûres et «stratégiques», comme vient de le souligner le chef de l’Etat, qu’il est opté désormais pour la mobilisation de ressources non conventionnelles, comme les eaux usées à recycler.

    Mohamed Naïli

  • Renault Trucks : Premiers essais du camion électrique en 2024 en Algérie

    Renault Trucks : Premiers essais du camion électrique en 2024 en Algérie

    Les premiers essais du camion électrique de la marque Renault Trucks se dérouleront en 2024 en Algérie. C’est ce qu’a annoncé, ce matin à Alger, le directeur général de Renault Trucks Algérie, Stéphane Harmand, en marge de la clôture de la deuxième édition de la caravane Eco Drive & Road Safety tour, une initiative exclusive du constructeur qui vise à promouvoir la conduite économique et la sécurité routière auprès des conducteurs de camions et des professionnels du transport.

    En présence de l’ambassadeur du royaume de Suède en Algérie, Bjorn Haggmark, M. Harmand a révélé que «Renault Trucks effectuera les premiers essais du camion électrique de la marque en 2024 en Algérie pour mieux cerner le comportement du conducteur de nos camions, d’autant que cette caravane s’inscrit en droite ligne de l’écoconduite. Et qui dit écoconduite, dit réduction de la consommation de carburant, des émissions de CO2 et des coûts opérationnels».

    A la concession Réseau Poids Lourds (RPL) de Rouiba, où s’est déroulé la dernière session de cette formation, M. Haggmark a justement évoqué la réduction des émissions du CO2 et l’avenir de Renault Trucks qui s’attache à réduire son impact sur le climat, non sans souligner tout l’intérêt de la firme suédoise d’orienter davantage, à l’avenir, les conducteurs de poids lourds vers les énergies non-polluantes, comme l’électrique et l’hybride.

    Pour M. Harmand, cette deuxième édition, qui a vu la participation de près de 100 conducteurs, a été un succès. «Nous allons organiser la troisième édition l’année prochaine et nous allons encore densifier notre réseau, car nous sommes, pour le moment, les seuls à organiser une telle initiative. Nous allons même travailler avec plusieurs institutions pour enrichir cette expérience en Algérie », a souligné le patron de Renault Trucks.

    A l’issue de cet événement itinérant qui s’est déroulé dans huit wilayas du pays, à savoir M’Sila, Bejaia, Sétif Tadjenant, Constantine, Guelma, Oran et Alger, Renault Trucks a réussi à sensibiliser ses conducteurs aux bonnes pratiques de conduite à travers des séances de formation pratiques et interactives, encadrées par des instructeurs spécialisés de Renault Trucks.

    Durant cette caravane, les formateurs ont également mis l’accent sur les techniques de conduite efficaces pour optimiser les performances énergétiques des camions.

    A noter que cet événement a également touché des conducteurs de poids lourds issus de la concurrence, les professionnels du transport, y compris les conducteurs et les gestionnaires de flotte, les propriétaires d’entreprises de transport et d’autres acteurs de l’industrie, afin de leur inculquer les valeurs, mais surtout les enjeux de l’écoconduite et de la sécurité routière.

    Farid Belgacem

  • Accès à l’énergie : L’Algérie parmi les rares pays d’Afrique à avoir une électrification intégrale

    Accès à l’énergie : L’Algérie parmi les rares pays d’Afrique à avoir une électrification intégrale

    Résultat des vastes programmes de généralisation de l’électrification, tant urbaine que rurale, mis en œuvre depuis quelques années, l’Algérie est l’un des rares pays à avoir atteint une électrification intégrale en Afrique.

    Selon un récent rapport de la Banque mondiale sur l’accès à l’énergie à travers le continent africain, l’Algérie est en effet dans le top six des pays ayant un taux d’électrification à 100% dans la région, aux côté de l’Egypte, l’Île Maurice, le Maroc, les Seychelles et la  Tunisie.

    Plus globalement, tel qu’il ressort du document en question de l’institution de Bretton Woods, intitulé «The Energy Progress Report 2023», (Le rapport d’étape sur l’énergie 2023, publié en ce mois de juin), l’Afrique est le continent qui enregistre les taux les plus faibles d’accès à l’électricité dans le monde, avec des pays où l’accès à l’électricité est d’à peine 10%, voire moins. Précédemment, les experts de la Banque mondiale ont également relevé que plus de 80% de la population mondiale n’ayant pas accès à l’électricité vit sur le continent africain.

    Si, en plus de ce peloton de tête des pays ayant une couverture totale en électricité, d’autres pays sont parvenus à dépasser le cap des 80%, à l’instar du Cap vert (96%), Gabon (92%), Afrique du Sud (89%), les Îles Comores (88%), le Ghana (86%) ou Eswatini (83%), pas moins de sept pays sur les 54 que compte le continent africain en revanche ont une couverture en énergie électrique à moins de 20%. Il s’agit du Burkina Faso et le Niger, avec 19% chacun, la Centrafrique (16%), le Malawi (14%), le Tchad (11%), le Burundi (10%) et le Soudan du Sud qui ferme la marche avec un taux d’accès à l’électricité de 8% seulement.

    L’Afrique encore loin des ODD 2030

    Au-delà de ces constats de la Banque mondiale et auxquels contribuent également d’autres organismes internationaux, comme l’Agence internationale de l’énergie, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, la Division de statistique de l’ONU ou l’OMS, l’autre fait qui suscite des interrogations est de savoir pourquoi des pays ayant d’importantes ressources énergétiques à travers le continent africain ne parviennent-ils pas à accélérer leurs programmes de généralisation d’accès à l’électricité. C’est ainsi le cas de la Lybie et du Nigéria, principaux pays producteurs de pétrole et de gaz en Afrique mais dont les taux d’électrification ne sont que de 70% et 60% respectivement.

    En conséquence, compte tenu de ces lenteurs dans la réalisation de programmes de développement de cette nature, à savoir la généralisation de l’électrification, les experts de la Banque mondiale soulignent une situation peu optimiste, en concluant que le continent africain reste encore loin des Objectifs de développement durable 2030 (ODD) des Nations unies, notamment l’objectif numéro 7 relatif à l’accès à l’énergie et intitulé «garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable» à l’horizon 2030.

    M. N.

  • Lafarge Holcim Algérie : 1,7 millions de tonnes de produits exportées au 1er semestre 2023

    Lafarge Holcim Algérie : 1,7 millions de tonnes de produits exportées au 1er semestre 2023

    Les exportations de Lafarge Holcim Algérie ont atteint près de 1,7 million de tonnes de produits au premier semestre 2023, a indiqué le groupe spécialisé dans la production du ciment et du clinker dans un communiqué transmis à la presse ce lundi, un chiffre en nette progression par rapport à ceux réalisé durant la même période l’an dernier.

    «Lafarge Algérie, filiale du groupe Suisse Holcim a exporté près de 1.7 million de tonnes de produits, dont 39% de produits finis «Ciment», pour une valeur dépassant 80 Millions de dollars américains. Ces chiffres dépassent largement le chiffre d’affaires export de l’année précédente sur la même période», lit-on dans ce document qui fait état de la réalisation en mars dernier de la première exportation de ciment pétrolier «WellCem » vers la Tunisie par voie terrestre.

    «En mars, Lafarge Algérie a réalisé sa première opération d’exportation de ciment pétrolier «WellCem™» vers la Tunisie par voie terrestre, répondant ainsi aux exigences de ses clients et diversifiant son mode d’expédition », explique encore Lafarge Algérie, filiale du groupe Suisse Holcim qui avait annoncé au début du même mois prévoir environ 4 millions de tonnes d’exportations en 2023, soit une augmentation de 35% par rapport à l’année dernière.

    En 2022, Lafarge Algérie a exporté 3,3 millions de tonnes de produits, dont 20% étaient des produits finis (ciment), réalisant 500% d’augmentation par rapport à 2021, période durant laquelle le monde était en proie à la pandémie de Covid-19.

    Ces résultats ont été réalisés «grâce au soutien des autorités algériennes et à une collaboration étroite avec ses partenaires », note Lafarge Algérie qui souligne avoir «intensifié ses efforts d’exportation vers de nouveaux marchés plus compétitifs sur les cinq continents. Ces exportations ont été réalisées à partir de plusieurs ports algériens, bénéficiant du soutien crucial des autorités centrales, portuaires, douanières et de la P.A.F ».

    Lafarge Algérie promet davantage d’investissements «en plus des 18 millions de dollars déjà investis, afin de consolider sa stratégie axée sur le développement durable, la protection de l’environnement et la priorisation des exportations de produits finis ».

    Au niveau du marché local, le groupe affirme mettre le paquet sur la protection de l’environnement et le développement de solution d’isolation thermique des constructions.

    «Des efforts sont déployés sur le marché local, en proposant des solutions innovantes telles que le CHAMIL ECOPlanet, premier ciment « vert » en Algérie à empreinte carbone réduite, AIRIUM™, une solution d’isolation thermique des bâtiments, et ARDIA, une solution innovante pour la construction et la rénovation des routes», détaille le communiqué en question.

    Lyès M.

  • Transport et logistique : Bientôt un hub algérien pour connecter le Nord et le Sud du continent africain

    Transport et logistique : Bientôt un hub algérien pour connecter le Nord et le Sud du continent africain

    Après la Transsaharienne, érigée en corridor économique allant des côtes méditerranéennes jusqu’aux portes de l’Atlantique, et l’adoption de la loi portant création de zones franches aux frontières, c’est au tour du transport aérien de s’ouvrir davantage sur le continent africain, s’inscrivant ainsi en droite ligne avec la politique économique du pays qui mise sur le marché continental.

    L’EGSA (Etablissement de gestion de services aéroportuaires d’Alger) vient d’annoncer en effet le lancement en 2024 des études pour la réalisation d’une zone de cargo au niveau de l’aéroport de Tamanrasset, appelé à devenir un hub aéroportuaire continental de passagers et de fret.

    Tel qu’il vient d’être révélé par le P-DG de ladite entreprise spécialisée dans les services aéroportuaires, Mustapha Sebaïhi, le projet en question comprend, dans sa première phase, « une zone de fret (cargo) de 64 000 m2, dont l’appel d’offres pour l’étude a été lancé le 25 mai dernier » et, par la suite, « une extension de l’aérogare passagers de 4 000 m2, dont le cahier des charges est en phase de préparation ».

    L’objectif de ce projet, dont les travaux seront lancés en 2025 ou 2026, selon le premier responsable de l’EGSA, est de parvenir à la création d’une plateforme logistique d’échanges commerciaux à dimension continentale, en établissant des liaisons entre le nord et le sud du continent africain. L’aéroport de Tamanrasset sera érigé de ce fait en une base logistique intermodale et un futur hub passagers programmé par Air Algérie. 

    Pour assurer une meilleure interconnexion des services de transport, la société publique de transport routier Logitrans est associée à ce méga projet. «Cette base fret sera aussi décuplée par une autre base du groupe public de transport routier Logitrans qui est en cours de finalisation. Il s’agit d’un projet structurant, pas uniquement du fret, il va y avoir le transport, la logistique et une inter-modalité transports routier-aérien, dans le cadre d’un projet intégré», a tenu à préciser à ce propos le P-DG de l’EGSA à l’APS.

    Une hausse de 41% de l’activité aéroportuaire

    A travers la conception de projets de cette envergure, est-il utile de rappeler, c’est la nouvelle politique économique, s’appuyant notamment sur l’incitation et l’accompagnement des entreprises nationales, du secteur public et privé, à aller à la conquête du marché africain pour accélérer la diversification des sources de revenu du pays par le renforcement des exportations hors hydrocarbures, qui est en voie de déploiement.

    Pour ce qui est de l’EGSA, ayant à sa charge actuellement l’exploitation de 18 aéroports à travers différentes régions du pays et disposant d’infrastructures de fret exploitées par Air Algérie, pourrait, selon son P-DG, lancer d’autres projets de zones cargo à l’avenir, et ce, « en fonction des nouvelles données économiques définies par l’Etat « , comme vient de le préciser M. Sebaïhi.

    En perspective de son développement, l’EGSA compte, selon son premier responsable, sur le déblocage des études portant sur la modernisation et extension des aérogares de Ghardaïa, Bejaïa, Ouargla, Djanet et Illizi afin de répondre à l’évolution du trafic aérien à l’horizon 2035.  « Actuellement, nous œuvrons avec notre tutelle pour avoir un accord pour la levée de gel de cette opération qui nous permettra d’adapter nos infrastructures aux prévisions optimistes du trafic aérien, eu égard aux indicateurs du volet fret et passagers », vient d’affirmer le P-DG de l’EGSA.

    Evoquant l’évolution de l’activité au niveau des infrastructures aéroportuaires qui sont à la charge de l’entreprise dont il est à la tête, M. Sebaïhi a révélé que le mouvement de passagers sur les 17 aéroports a atteint en 2022 un total de 1,7 million de voyageurs, en hausse de 41% par rapport à 2021, ajoutant que le trafic passager en 2023 retrouvera, voire dépassera, celui d’avant pandémie, tablant sur 2 millions de voyageurs, contre 1,89 million en 2019.

    Autant de projets qui contribueront immanquablement à l’amélioration de l’indice de compétitivité logistique. Pour rappel, un rapport publié le 7 février par le groupe logistique koweïtien Agility et le cabinet de recherche spécialisé Transport Intelligence, qui classe les 50 principaux marchés émergents du monde en matière de compétitivité logistique affirmé que l’Algérie avait perdu 4 places dans le classement mondial.

    Rabah. N.

  • Nouvelles mesures pour le foncier économique : Des concessions de 33 ans, hypothèque pour crédits bancaires, droit de préemption…

    Nouvelles mesures pour le foncier économique : Des concessions de 33 ans, hypothèque pour crédits bancaires, droit de préemption…

    Des concessions de 33 ans renouvelables avec des possibilités de cession au profit des investisseurs, mais aussi tout en garantissant à l’Etat d’exercer son droit de préemption le cas échéant. Telle est la principale nouveauté contenue dans le projet de loi fixant les conditions d’octroi du foncier économique destiné à l’investissement que vient de décliner le ministre des Finances, Laaziz Faid, devant les membres de la Commission des Finances et du budget de l’APN.

    Le projet de loi en question, devant abroger, faut-il préciser, l’ordonnance 08-04 du 1er septembre 2008 qui fixe les conditions et modalités de concession des terrains relevant du domaine privé de l’Etat et destinés à la réalisation des projets d’investissement, comprend aussi plusieurs autres mesures dont la finalité est de faciliter aux porteurs de projets d’investissement l’accès au foncier industriel, tout en leur assurant davantage de flexibilité et de liberté dans la gestion des assiettes foncières qui leur seront attribuées.

    En plus de la limitation du délai de la concession à 33 ans renouvelables, le projet de loi prévoit également de nouvelles dispositions à travers lesquelles l’investisseur jouira du droit d’hypothèque sur la concession dont il est attributaire auprès des institutions financières pour l’obtention de crédits bancaires nécessaires au financement de son projet d’investissement, tel qu’énoncé à l’article 14 de ce projet de loi.

    Quant au droit de cession, le ministre des Finances a précisé qu’aux termes de la nouvelle loi, la concession est cessible une fois le projet pour lequel le terrain a été initialement octroyé est réalisé et entré dans sa phase opérationnelle. Néanmoins, selon le nouveau texte juridique, l’Etat exerce le droit de préemption à travers l’AAPI (Agence algérienne de promotion de l’investissement) sur les biens réalisés sur la concession dans les cas où l’investisseur décide de les céder. L’argentier du pays précise à ce propos que le droit de préemption est prévu afin de permettre le maintien du projet et la poursuite de l’activité économique créée précédemment par l’investisseur. 

    Au chapitre relatif à l’allégement des procédures administratives, la nouvelle loi retient le principe de gré à gré pour l’octroi du foncier économique au profit des investisseurs, une fois les conditions prédéfinies selon un cahier des charges type remplies. Parmi les conditions en question, le nouveau projet de loi souligne notamment l’obligation faite aux attributaires d’utiliser l’assiette de terrain attribuée à l’unique usage pour lequel elle a été octroyée.

    Outre le foncier industriel, de nouvelles dispositions pour le foncier urbain et touristique

    Comme souligné dans l’exposé du ministre des Finances devant les membres de la Commission de l’APN, les nouvelles mesures à mettre en œuvre à la faveur de cette loi régissant le foncier industriel, dont l’octroi relèvera désormais de la compétence exclusive de l’AAPI, sont de nature à encourager l’investissement dans divers secteurs d’activité de l’économie nationale, en rendant « plus attractif son écosystème ».

    Cependant, avec la nouvelle approche « purement économique », tel que vient de la décrire le ministre des Finances et qui s’inscrit dans la continuité des mesures incitatives au profit des investisseurs mises en œuvre dans le cadre de la nouvelle loi sur l’investissement, l’Etat a décidé de réduire le rôle de l’administration des domaines à l’unique rôle d’établissement des contrats de concession et actes de cession sur la base des décisions prises par l’AAPI.

    En optant pour cette nouvelle démarche, le but recherché par le gouvernement est d’« éliminer la bureaucratie, assoir de la transparence lors du traitement des dossiers d’investissement, faciliter les procédures d’octroi du foncier économique et assurer aux investisseurs un véritable accompagnement », précise le ministre des Finances devant les membres de la Commission des finances et du budget de l’APN.

    Pour distinguer entre les différents types de réserves foncières, le ministre des Finances a fait savoir aussi que, parmi les nouvelles dispositions auxquelles sera soumise la gestion du foncier économique, la création d’agences publiques spécialisées pour le foncier industriel, urbain et touristique, dont les missions consistent à mener les travaux de pré-aménagement des assiettes avant de les mettre à la disposition de l’AAPI qui se chargera de leur attribution.

    Mohamed Naïli

  • Route transsaharienne : Concrétiser l’accord du corridor économique

    Route transsaharienne : Concrétiser l’accord du corridor économique

    Après avoir achevé 90% du chantier de la route transsaharienne, l’Algérie cherche avec ses partenaires à concrétiser l’accord du corridor économique, a affirmé ce lundi le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, lors de l’ouverture à Alger de la 75e session de Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT).

    «Je pense que tout le monde est d’accord pour dire que cette session est une chance pour évaluer l’avancement enregistré par ce projet stratégique commun qu’est la route transsaharienne et pour travailler à trouver les mécanismes de sa transformation en un corridor économique par excellence», a déclaré d’emblée M. Rekhroukh, soulignant que le but recherché par cette session du CLRT est d’«intensifier la coordination pour aboutir aux objectifs communs visant à développer notre région».

    Pour sa part, le secrétaire général du CLRT, Mohamed Ayadi, qui s’apprête à passer la main après 25 ans de travail au service de la concrétisation de ce projet, s’est encore réjoui de pouvoir passer à la phase de valorisation de la transsaharienne.

    «Jusqu’à maintenant et depuis sa naissance, nous travaillons physiquement sur ce projet dans chacun des pays membres, en essayant de nous entraider. Le résultat est là : 90% du chantier est physiquement réalisé. Maintenant, nous sommes à la phase de valorisation ».

    Pour rappel, la transformation de la route transsaharienne en un corridor économique a été actée en juin 2022, lors de la 73e session du CLRT à Alger, sur recommandation d’une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui a proposé la mise en place d’un mécanisme régional de coordination entre les six pays membres pour valoriser cette infrastructure.

    Le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base s’est beaucoup attardé sur l’impact économique mais surtout social de cette route, longue de plus de 10 000 kilomètres, dont plus de 3400 sont en territoire algérien et reliant notre pays à la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria).

    «La route est un vecteur de développement économique », a-t-il rappelé en mettant l’accent sur les moyens mis pour sortir de nombreuses régions de l’isolement. «La réalisation de la transsaharienne est d’un grand apport pour les pays qu’elle traverse et ouvre d’autres horizons pour le développement économique et social, surtout si cette route est accompagnée par un plan de développement de la région, dans le cadre d’un travail commun et dans un cadre sectoriel et territorial », a-t-il ajouté, rappelant la nécessité pour les pays concernés par ce vaste chantier de «se doter en outils nécessaires pour accélérer l’opération de complémentarité économique » qui a besoin en premier lieu d’une infrastructure de base solide et soigneusement entretenue.

    Si la transsaharienne est achevée à 90%, malgré le temps que le projet a pris et l’argent qu’il consommé, aujourd’hui c’est son entretien qui se pose comme défi pour assurer sa pérennité.

    M. Rekhroukh répondra à ce propos que « la maintenance est d’une importance capitale. Rien que sur la partie algérienne, sur l’axe Alger-Tinzaouatine, nous avons 3400 kilomètres, en plus de certaines ramifications qui se trouvent dans des zones au climat très rude. Ce n’est pas le cadre idéal pour la durabilité d’une route. C’est pour cela que d’une manière générale, il faut qu’une route soit bien entretenue. Il faudrait donc aujourd’hui mettre les sommes nécessaires pour l’entretien de ces routes pour qu’elle soient toujours praticables». Et de préciser : «on doit nécessairement entretenir, au moins sur la partie superficielle, quelques 12 à 15% de linéaire chaque année».  

    Pour rappel, la route transsaharienne a été dédoublée d’Alger jusqu’à Ghardaïa et une réflexion est engagée pour en faire de même jusqu’à Meniâa, a souligné M. Rekhroukh. «On pense à son entretien plus qu’à l’ouverture d’autres routes », a-t-il encore insisté.

    Le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base a indiqué qu’il manque encore à réaliser 120 kilomètres de la route sur l’axe Alger-Lagos (Nigéria). Le chantier sera réceptionné d’ici la fin de l’année en cours, a-t-il promis.

    Les travaux de la 75e session de Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) ouvert aujourd’hui par le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base en présence des ministres algériens des Finances,  du Transport et du Commerce ainsi que des ambassadeurs des pays concernés par ce projets seront clôturés demain.   

    Lyès Menacer

  • Taxe carbone : L’intégration régionale s’impose aux pays africains

    Taxe carbone : L’intégration régionale s’impose aux pays africains

    Avec des perspectives de plus en plus contraignantes sur le marché mondial, limitant les chances de trouver de nouveaux débouchés pour le produit africain, l’intégration régionale s’impose comme l’ultime alternative pour les économies des pays africains

    En effet, après les contraintes liées aux fluctuations des cours des produits de base sur le marché mondial ou celles liées aux barrières douanières, les nouvelles restrictions qui s’apprêtent à entrer en vigueur sur plusieurs marchés au monde dans le cadre de la transition énergétique et la limitation des gaz à effet de serre risquent à leur tour d’entrainer des pertes supplémentaires pour les pays africains.

    C’est ce que viennent de démontrer la Fondation africaine pour le climat (ACF) et l’Institut Firoz Lalju pour l’Afrique dans un récent rapport, mettant en garde contre le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (MACF) dont l’impact, à son entrée en vigueur, pourrait s’élever à 25 milliards de dollars de préjudice sur le PIB (Produit intérieur brut) du continent africain.

    Sous le titre de « Implications for African Countries of a carbon border adjustment mechanism in the EU », (Implications pour les pays africains d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE), le rapport de l’ACF et l’Institut Firoz Lalju est établi sur la base de deux scénarios ayant permis d’évaluer l’impact du mécanisme européen MACF sur les économies africaines, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le mois d’octobre prochain, mais, après une période dite de transition de trois ans, ses effets sur le continent africain seront plus tangibles dès 2026.

    Pour rappel, le mécanisme en question, dit aussi dispositif de la taxe carbone européenne, dont l’objectif est de diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035, vise à instaurer une équité entre les entreprises européennes, soumises à la taxe carbone, et leurs concurrentes de pays hors UE dont les exportations vers le marché communautaire seront soumises à un prix carbone.

    Tel que le précisent les rédacteurs du rapport en question, le mécanisme carbone de l’Union européenne vise donc à soumettre les produits importés au même prix carbone imposé aux produits similaires d’origine européenne, et ce, pour endiguer les délocalisations massives auxquelles semblent opter les entreprises européennes pour contourner la taxe carbone en question.

    Le ciment, les engrais, l’hydrogène et autres produits concernés par la taxe

    Pour évaluer le préjudice de ce nouveau mécanisme carbone européen sur les pays africains, le rapport a basé donc ses pronostics sur deux niveaux de prix différents. Le premier suppose un prix plus bas de 43 dollars/tonne de carbone et le second sur un prix de 93,6 dollars/tonne, qui est « le prix le plus réaliste » précisent les auteurs du rapport.

    A un prix de 43 dollars, le mécanisme européen provoquerait donc une baisse de près de 4% des exportations africaines vers l’UE, soit près de 16 milliards de dollars/an, et une contraction de 0,58% du PIB africain. A un prix de 93,6 dollars/tonne de carbone, le mécanisme MACF entrainerait une baisse de 5,75% des exportations africaines vers le marché communautaire, ce qui représente près de 25 milliards de dollars/an et un recul de 0,91% du PIB du continent.

    Bien qu’il ne concerne dans sa première étape que sept produits, à savoir, l’acier, l’aluminium, le ciment, l’électricité, les engrais, le fer et l’hydrogène, le mécanisme carbone MACF de l’Union européenne provoquerait déjà un manque à gagner aux économies africaines d’une aussi grande ampleur, sachant que, rappellent les rédacteurs dudit rapport, le marché européen représente 26% des exportations africaines d’engrais, 16% de fer et acier, 12% d’aluminium et ciment ainsi que 33,1% de produits manufacturés.

    En conséquence, lorsque le mécanisme sera étendu à tous les produits, et à un niveau de prix estimé à 93,6 dollars/tonne de carbone, les exportations africaines risqueraient de se contracter de 7,13%, avec un manque à gagner qui pourrait s’élever à 31 milliards de dollars.

    Dans le cas de l’économie nationale, l’impact du mécanisme européen MACF ne serait pas moindre, lorsque l’on sait qu’avec plus d’un million tonnes/an d’exportations, l’Algérie est actuellement le deuxième fournisseur de l’Europe en ciment, après la Turquie.

    A moyen terme, cet impact ne fera que s’accentuer avec le développement du marché d’hydrogène vert et bleu, dont l’Algérie vise l’objectif de devenir un fournisseur clé du marché européen en la matière.

    Face à de telles perspectives qui guettent les produits africains sur le marché européen, il n’y a donc que l’intégration régionale entre les différentes économies du continent qui permettrait d’éviter ce manque à gagner, tel que le recommandent sans cesse tous les Etats et institutions du continent.

    Ce n’est d’ailleurs pas fortuit si le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a insisté la semaine dernière dans la capitale Kényane, Nairobi, sur la nécessité d’accélérer l’activation de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine). Le nouvel espace du libre-échange continental est perçu en effet comme une opportunité aux pays de la région d’augmenter les échanges interafricains de plus de 55%.    

    Mohamed Naïli

  • Efficacité énergétique : Protocole d’entente entre Sonatrach et le groupe brésilien WEG SA

    Efficacité énergétique : Protocole d’entente entre Sonatrach et le groupe brésilien WEG SA

    Après le continent africain, le bassin méditerranéen et l’Europe, le groupe Sonatrach étend son réseau de partenariat au continent sud américain pour, cette fois ci, ouvrir de nouvelles voies d’acquisition d’expertises et d’expériences dans le domaine de la maîtrise technologique devant permettre la modernisation des installations du leader national des hydrocarbures.

    Ce mercredi selon un communiqué de la compagnie nationale, le vice-président chargé de l’activité Exploration et Production au sein du groupe public, Mohamed Slimani, et le P-DG du groupe brésilien WEG SA, Harry Schmelzer Jr, ont procédé à la signature d’un protocole d’entente visant à renforcer leur coopération bilatérale, à travers une vision de partenariat gagnant-gagnant,

    Tel que l’a souligné le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, lors de la cérémonie de signature qui a eu lieu au siège de Sonatrach à Alger, ce nouveau partenariat se présente comme «une réalisation supplémentaire qui reflète l’excellence des relations de coopération et de partenariat entre l’Algérie et le Brésil, la création de la valeur partagée et la réalisation des objectifs nationaux pour le secteur de l’énergie et des mines dans les deux pays», avant d’exprimer sa conviction que «le partenariat avec un grand groupe technologique comme WEG, nous permettra de franchir un cap supplémentaire dans l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’exploitation du grand potentiel de la digitalisation pour l’optimisation de nos performances ».

    Un des leaders mondiaux dans le domaine de la fabrication de moteurs électriques, ce nouvel accord de coopération avec le groupe brésilien est aussi l’expression de la volonté du groupe Sonatrach à mettre en œuvre ses engagements portant sur l’encouragement de l’intégration du produit local, à travers, comme l’explique le ministre de l’Energie et des mines, « la contribution au développement des capacités nationales en matière de maîtrise technologique dans les métiers de Sonatrach, à travers la collaboration avec les partenaires étrangers ».

    Une unité SEG SA en Algérie

    Pour sa part, le P-DG de WEG SA, Harry Schmelzer Jr, estime que la conclusion de ce protocole d’accord avec le groupe pétrolier algérien est l’expression de « l’engagement du groupe brésilien à transmettre et partager sa connaissance et son expérience ».

    Dans le cadre de la mise en œuvre de ce nouveau partenariat, selon le communiqué rendu public à l’issue de la cérémonie de signature, le groupe Sonatrach et son homologue brésilien s’attèleront à l’étude de l’opportunité et la viabilité économique de la réalisation en Algérie d’une unité de fabrication et de maintenance du groupe WEG SA.

    Un partenariat avec l’institut de formation de Sonatrach est également dans le contenu de ce protocole d’entente entre les deux sociétés dans le but d’octroyer un niveau avancé de formation et de certification, ainsi que l’organisation de rencontres, création d’espaces de partage de bonnes pratiques entre spécialistes pour échange d’expériences, suivant un processus de gestion et de capitalisation de connaissances, principalement en matière de veille technologique et de mise à jour des normes relatives aux équipements électriques, est-il encore précisé dans le même communiqué.

    Enfin, il est utile de rappeler que le groupe Sonatrach a déployé un vaste plan d’investissement de 40 milliards de dollars pour la période 2022-2026, dont une partie est consacrée au volet relatif à la modernisation de ses installations et la maîtrise des technologies nouvelles.

    M. Naïli

  • Fromagerie FAFI : d’une fabrique artisanale à un label de renom

    Fromagerie FAFI : d’une fabrique artisanale à un label de renom

    Rachid a préféré revenir au pays qui a vu naître et grandir ses aïeux pour épouser cette nouvelle carrière de fromager, en lançant une minuscule fabrique qu’il dénommera Fromagerie FAFI et qui, 13 ans plus tard, a acquis une réputation qui va bien au-delà des frontières.

    Au moment où beaucoup de jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, de quelque rang social soient-ils, rêvent de l’exil, Rachid Ibarsiene a tracé son chemin dans le sens inverse. Après des années passées sous les cieux cléments de la paisible Suisse, il jettera son dévolu sur le petit hameau de Tamassit, au pied du majestueux mont de Tamgout, au nord-est de Tizi Ouzou, où il se lancera, comme un aventurier, dans la fabrication de fromage artisanal en 2010.

    Après des formations et un savoir-faire acquis dans la patrie du fromage qu’est la République helvétique, Rachid a préféré revenir au pays qui a vu naître et grandir ses aïeux pour épouser cette nouvelle carrière de fromager, en lançant une minuscule fabrique qu’il dénommera Fromagerie FAFI qui, 13 ans plus tard, a acquis une réputation qui va bien au-delà des frontières.

    Pas moins de 9 ambassadeurs, de France, Suisse, Allemagne, Autriche et autres, ont, effet, défilé dans ce petit village à quelques encablures de la station balnéaire d’Azzefoune pour découvrir le secret de ce fromage portant désormais l’appellation de Tamgout, déposée auprès de l’INAPI (Institut national de la propriété industrielle) en vue de la protéger. Sa petite fabrique artisanale, lancée en 2010, est devenue à une entreprise économiquement viable, dénommée la Fromagerie FAFI.

    Interrogé sur le type de produits que la Fromagerie FAFI propose sur le marché, le quinquagénaire le décline comme «fromage à pâte pressée mi-dure», se refusant de le décrire comme étant un fromage proche du gruyère ou autre fromage suisse pour éviter tout amalgame, bien que le produit se situe entre le gouda et le gruyère, dont «la recette est le vacherin fribourgeois» qui fait la réputation du canton de Fribourg en Suisse. FAFI s’est lancée aussi dans la fabrication d’une gamme de fromages frais à base de lait de vache et de chèvre à l’ail et aux fines herbes.

    Un terrain pour une ferme d’élevage pendu au niveau de la justice

    Rarement trouvés sur les étals, d’aucuns se demandent quels seraient les débouchés des fromages de FAFI sur le marché ? A cette question, le fromager de Tamassit affirme qu’«auparavant, on travaillait avec les hypermarchés, comme Ardis, à Alger, ou hyper BA à Tizi Ouzou, mais comme on n’avait pas suffisamment de produits, on n’arrivait pas à suivre le rythme des commandes, on a arrêté, on se contente de la vente sur place et quelques livraisons à des magasins de produits du terroir».

    Néanmoins, avec 6 postes d’emploi créés, la fromagerie FAFI ne compte pas en rester là. Bien au contraire. Des extensions sont en vue,  se projetant même dans l’élevage pour la production de sa propre matière première qu’est le lait. A ce propos, Rachid Ibarsiene révélera qu’un terrain domanial lui a été octroyé par les autorités locales, sous forme de concession, pour la création d’une ferme, mais «depuis trois ans, on se bat pour faire déloger de pseudo-éleveurs qui l’ont squatté. Malgré les décisions de justice et la force publique qui s’est déplacée sur les lieux, le terrain demeure toujours occupé et l’affaire est à la traîne, pendu dans les dédales des tribunaux», regrette-t-il.

    Pour aller de l’avant et agrandir son projet, Rachid Ibarsiene, rassuré par la solvabilité de son entreprise, préfère miser sur les fonds propres dégagés grâce aux bénéfices réalisés que de compter sur les financements bancaires pour éviter d’affronter, dit-il, d’autres écueils administratifs. «Solliciter un prêt bancaire est une procédure longue», dira-t-il.

    En langue des chiffres, entre 50 et 70 kg de fromages sont produits par jour à la fromagerie FAFI actuellement. «On aurait souhaité produire plus, mais la qualité du lait collecté, moins riche en protéines, ne le permet pas, ne pouvant même pas avoir 10 kg de fromage par 100 litres de lait», explique Ibarsiene, ajoutant que la collecte de lait est en moyenne entre 500 et 600 litres/jour. Si pour la disponibilité, le problème ne se pose pas, en ce qui concerne le prix, «on le paye à 70 DA/litre actuellement et chaque fois les éleveurs réclament des augmentations sous prétexte que les coûts sont de plus en plus élevés», regrette-t-il.

    Mohamed Naïli