Transport et logistique : Bientôt un hub algérien pour connecter le Nord et le Sud du continent africain

Après la Transsaharienne, érigée en corridor économique allant des côtes méditerranéennes jusqu’aux portes de l’Atlantique, et l’adoption de la loi portant création de zones franches aux frontières, c’est au tour du transport aérien de s’ouvrir davantage sur le continent africain, s’inscrivant ainsi en droite ligne avec la politique économique du pays qui mise sur le marché continental.

L’EGSA (Etablissement de gestion de services aéroportuaires d’Alger) vient d’annoncer en effet le lancement en 2024 des études pour la réalisation d’une zone de cargo au niveau de l’aéroport de Tamanrasset, appelé à devenir un hub aéroportuaire continental de passagers et de fret.

Tel qu’il vient d’être révélé par le P-DG de ladite entreprise spécialisée dans les services aéroportuaires, Mustapha Sebaïhi, le projet en question comprend, dans sa première phase, « une zone de fret (cargo) de 64 000 m2, dont l’appel d’offres pour l’étude a été lancé le 25 mai dernier » et, par la suite, « une extension de l’aérogare passagers de 4 000 m2, dont le cahier des charges est en phase de préparation ».

L’objectif de ce projet, dont les travaux seront lancés en 2025 ou 2026, selon le premier responsable de l’EGSA, est de parvenir à la création d’une plateforme logistique d’échanges commerciaux à dimension continentale, en établissant des liaisons entre le nord et le sud du continent africain. L’aéroport de Tamanrasset sera érigé de ce fait en une base logistique intermodale et un futur hub passagers programmé par Air Algérie. 

Pour assurer une meilleure interconnexion des services de transport, la société publique de transport routier Logitrans est associée à ce méga projet. «Cette base fret sera aussi décuplée par une autre base du groupe public de transport routier Logitrans qui est en cours de finalisation. Il s’agit d’un projet structurant, pas uniquement du fret, il va y avoir le transport, la logistique et une inter-modalité transports routier-aérien, dans le cadre d’un projet intégré», a tenu à préciser à ce propos le P-DG de l’EGSA à l’APS.

Une hausse de 41% de l’activité aéroportuaire

A travers la conception de projets de cette envergure, est-il utile de rappeler, c’est la nouvelle politique économique, s’appuyant notamment sur l’incitation et l’accompagnement des entreprises nationales, du secteur public et privé, à aller à la conquête du marché africain pour accélérer la diversification des sources de revenu du pays par le renforcement des exportations hors hydrocarbures, qui est en voie de déploiement.

Pour ce qui est de l’EGSA, ayant à sa charge actuellement l’exploitation de 18 aéroports à travers différentes régions du pays et disposant d’infrastructures de fret exploitées par Air Algérie, pourrait, selon son P-DG, lancer d’autres projets de zones cargo à l’avenir, et ce, « en fonction des nouvelles données économiques définies par l’Etat “, comme vient de le préciser M. Sebaïhi.

En perspective de son développement, l’EGSA compte, selon son premier responsable, sur le déblocage des études portant sur la modernisation et extension des aérogares de Ghardaïa, Bejaïa, Ouargla, Djanet et Illizi afin de répondre à l’évolution du trafic aérien à l’horizon 2035.  « Actuellement, nous œuvrons avec notre tutelle pour avoir un accord pour la levée de gel de cette opération qui nous permettra d’adapter nos infrastructures aux prévisions optimistes du trafic aérien, eu égard aux indicateurs du volet fret et passagers », vient d’affirmer le P-DG de l’EGSA.

Evoquant l’évolution de l’activité au niveau des infrastructures aéroportuaires qui sont à la charge de l’entreprise dont il est à la tête, M. Sebaïhi a révélé que le mouvement de passagers sur les 17 aéroports a atteint en 2022 un total de 1,7 million de voyageurs, en hausse de 41% par rapport à 2021, ajoutant que le trafic passager en 2023 retrouvera, voire dépassera, celui d’avant pandémie, tablant sur 2 millions de voyageurs, contre 1,89 million en 2019.

Autant de projets qui contribueront immanquablement à l’amélioration de l’indice de compétitivité logistique. Pour rappel, un rapport publié le 7 février par le groupe logistique koweïtien Agility et le cabinet de recherche spécialisé Transport Intelligence, qui classe les 50 principaux marchés émergents du monde en matière de compétitivité logistique affirmé que l’Algérie avait perdu 4 places dans le classement mondial.

Rabah. N.

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