Route transsaharienne : Concrétiser l’accord du corridor économique

Après avoir achevé 90% du chantier de la route transsaharienne, l’Algérie cherche avec ses partenaires à concrétiser l’accord du corridor économique, a affirmé ce lundi le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, lors de l’ouverture à Alger de la 75e session de Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT).

«Je pense que tout le monde est d’accord pour dire que cette session est une chance pour évaluer l’avancement enregistré par ce projet stratégique commun qu’est la route transsaharienne et pour travailler à trouver les mécanismes de sa transformation en un corridor économique par excellence», a déclaré d’emblée M. Rekhroukh, soulignant que le but recherché par cette session du CLRT est d’«intensifier la coordination pour aboutir aux objectifs communs visant à développer notre région».

Pour sa part, le secrétaire général du CLRT, Mohamed Ayadi, qui s’apprête à passer la main après 25 ans de travail au service de la concrétisation de ce projet, s’est encore réjoui de pouvoir passer à la phase de valorisation de la transsaharienne.

«Jusqu’à maintenant et depuis sa naissance, nous travaillons physiquement sur ce projet dans chacun des pays membres, en essayant de nous entraider. Le résultat est là : 90% du chantier est physiquement réalisé. Maintenant, nous sommes à la phase de valorisation ».

Pour rappel, la transformation de la route transsaharienne en un corridor économique a été actée en juin 2022, lors de la 73e session du CLRT à Alger, sur recommandation d’une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui a proposé la mise en place d’un mécanisme régional de coordination entre les six pays membres pour valoriser cette infrastructure.

Le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base s’est beaucoup attardé sur l’impact économique mais surtout social de cette route, longue de plus de 10 000 kilomètres, dont plus de 3400 sont en territoire algérien et reliant notre pays à la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria).

«La route est un vecteur de développement économique », a-t-il rappelé en mettant l’accent sur les moyens mis pour sortir de nombreuses régions de l’isolement. «La réalisation de la transsaharienne est d’un grand apport pour les pays qu’elle traverse et ouvre d’autres horizons pour le développement économique et social, surtout si cette route est accompagnée par un plan de développement de la région, dans le cadre d’un travail commun et dans un cadre sectoriel et territorial », a-t-il ajouté, rappelant la nécessité pour les pays concernés par ce vaste chantier de «se doter en outils nécessaires pour accélérer l’opération de complémentarité économique » qui a besoin en premier lieu d’une infrastructure de base solide et soigneusement entretenue.

Si la transsaharienne est achevée à 90%, malgré le temps que le projet a pris et l’argent qu’il consommé, aujourd’hui c’est son entretien qui se pose comme défi pour assurer sa pérennité.

M. Rekhroukh répondra à ce propos que « la maintenance est d’une importance capitale. Rien que sur la partie algérienne, sur l’axe Alger-Tinzaouatine, nous avons 3400 kilomètres, en plus de certaines ramifications qui se trouvent dans des zones au climat très rude. Ce n’est pas le cadre idéal pour la durabilité d’une route. C’est pour cela que d’une manière générale, il faut qu’une route soit bien entretenue. Il faudrait donc aujourd’hui mettre les sommes nécessaires pour l’entretien de ces routes pour qu’elle soient toujours praticables». Et de préciser : «on doit nécessairement entretenir, au moins sur la partie superficielle, quelques 12 à 15% de linéaire chaque année».  

Pour rappel, la route transsaharienne a été dédoublée d’Alger jusqu’à Ghardaïa et une réflexion est engagée pour en faire de même jusqu’à Meniâa, a souligné M. Rekhroukh. «On pense à son entretien plus qu’à l’ouverture d’autres routes », a-t-il encore insisté.

Le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base a indiqué qu’il manque encore à réaliser 120 kilomètres de la route sur l’axe Alger-Lagos (Nigéria). Le chantier sera réceptionné d’ici la fin de l’année en cours, a-t-il promis.

Les travaux de la 75e session de Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) ouvert aujourd’hui par le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base en présence des ministres algériens des Finances,  du Transport et du Commerce ainsi que des ambassadeurs des pays concernés par ce projets seront clôturés demain.   

Lyès Menacer

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