Le 5 juillet dernier, Yamo était présent à l’inauguration officielle de la nouvelle usine de Faderco à Sétif.
Sa présence à cette occasion avait suscité la curiosité de bon nombre de personnes qui ne comprenaient pas ce que faisait sur le chantier d’une usine, l’un des plus grands designers algériens.
L’inauguration officielle du complexe industriel Faderco de Sétif s’est faite comme de tradition par un marbre dévoilé par le Wali le 5 juillet 2012. La pierre sur laquelle était mémorisé l’instant reposait au pied d’une stèle des plus originales.
L’oeuvre de Yamo ! Elle trône désormais à l’entrée de l’usine. Les colombes qui «rythment» le mouvement du bouquet que forment une cinquantaine d’interminables tiges, rappelleront à tous que le complexe a été inauguré à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance.
«De tous les projets qui m’ont été soumis, le travail de Yamo était de loin le plus original et le plus beau», nous a confié en marge de l’inauguration du complexe, M. Aomar Habes directeur général de Faderco qui ajoute : «cette date est unique (5 juillet ndlr), lourde de sens et de symboles, il nous fallait une œuvre unique, Yamo nous l’a faite.»
Mohamed Yahiaoui est le nom de cet artiste dont l’assemblage des premières syllabes du nom et du prénom, donnera Yamo. Désormais seul nom que tout le monde retiendra pour appeler ce designer qui ne cache pas son bonheur à l’idée de voir des chefs d’entreprises algériens faire du «design, une valeur ajouté.» Beaucoup l’ont d’ailleurs compris et n’hésitent pas à faire appel à un designer.
Joseph Ged, patron de Watania Telecom Algérie n’avait-il pas, au cours de l’inauguration d’un des espaces clients de cet opérateur de téléphonie mobile, affirmé que «Nedjma avait fait appel à un artiste de talent pour donner une touche hors du commun aux espaces clients de WTA.
Le principe de ce nouveau concept de design est que chaque espace Nedjma tiendra désormais compte du site dans lequel il est implanté en respectant l’architecture de son environnement, tout en gardant l’identité visuelle propre à Nedjma. Nous avons fait confiance à Yamo et nous n’avons pas été déçus.»
Un aveu qui donne raison au designer qui «rejette les clichés et les mimétismes», comme il aime à le répéter à chaque fois que l’occasion lui est donnée. Il l’a encore rappelé en juin dernier à l’occasion de la première édition du Salon International de l’Aménagement et de la Décoration, «Al Manzel», qu’il a d’ailleurs parrainé. En marge de ce salon, Yamo avait émis le vœu «de faire rencontrer la création et les producteurs», seule façon, selon lui «de promouvoir les designer.»
Le designer algérien, dont la réputation n’est plus à faire dans de nombreuses capitales mondiales, avait quelques jours auparavant, à une autre occasion, lors d’un séminaire organisé par la revue «vie de villes» et consacré aux infrastructures hôtelière soutenu qu’il était temps de «promouvoir les designers algériens et mettre en avant leur créativité.»
Yamo avait été convié pour donner une conférence sur le sujet, lui qui compte moult réalisations dans le monde de l’hôtellerie. La décoration du Hall d’entrée du Palace KAWAKUY à Osaka, au Japon lui a été confiée. Comme lui a été confiée la Création du mobilier et du luminaire pour l’ensemble des zones hébergements de l’hôtel Sofitel Palm Beach Djerba.
Ou encore la décoration et mise en ambiance, création du mobilier et du luminaire pour l’ensemble du Centre des Congrès, Le grand restaurant, Locaux communs et rénovation de l’hébergement de l’hôtel Karthago à Djerba en Tunisie ou encore la décoration de dizaines de villas, appartements et lofts en Espagne, Italie et France.
Et ce n’est là qu’une infime partie des réalisations de cet artiste natif de Bousmail, dans la wilaya de Tipaza.
La créativité de Yamo, dont les Algériens ont eu un avant goût à l’occasion du 2eme festival panafricain, où encore à l’occasion de l’année internationale de l’Algérie en France, est mondialement reconnue comme en témoigne l’interminable CV de l’artiste. Et «l’artiste de lumière», comme on aime à appeler le designer, ne jure que par la création.
C’est ce qu’il nous a été donné de constater à l’occasion d’une brève visite au siège de NCA Rouïba, pour nous démontrer que l’on peut au sein d’un siège social , sortir des stéréotypes, en optant comme l’a fait Slim Othmani pour des bureaux «personnalisés.»
«Les gens passent plus de 70% de leurs temps dans leurs bureaux, il faut qu’ils y soient comme, sinon mieux qu’à la maison», nous confie Yamo qui indique avoir répondu et remporté un concours restreint pour le nouveau siège de flash, architecture et aménagement global.
Un autre projet, qui va ramener l’artiste chez lui, d’autres grandes réalisations. Yamo qui vit et travaille à Tunis depuis 1998, amorce son retour au pays en ouvrant, fin décembre prochain une agence, dont une galerie à Alger, où seront exposés divers objets réalisés par le designe.
YAMO EN BREF
Né en 1958 à Bousmail , Mohamed Yahiaoui obtient son diplôme de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts d’Alger en 1982. Il en sort major de promotion en architecture intérieure.
La même année il entre à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris. En 1986 il « attaque » le design industriel en intégrant l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. En 1988 il entame un troisième cycle dans cette même école où il apprend à concevoir et à réaliser les choses avec lesquelles on aime vivre. Des objets qui en séduiront plus d’un puisque Yamo raflera presque tous les prix des salons et concours auxquels il participe.
L’artiste crée en 1998, en association avec son épouse, Corinne Metrah, architecte d’intérieur, son agence de Design, d’Architecture et de décoration intérieure, à Tunis.
Ses créations ne se comptent plus et son nom est associé à de nombreuses réalisations à travers le monde. Tout en dessinant meubles et luminaires pour de grands éditeurs, comme Ceccotti, Charles, Drimmer, Roche et Bobois, Christofle, il a aussi aménagé des appartements, des jardins et des piscines, des villas à Ibiza ou à Tunis, des brasseries à Amsterdam ou à Barcelone, des hôtels au Japon ou en Tunisie. Tout est prétexte pour créer des collections propres à chaque projet, à chaque personne.
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