Evolution de la production de gaz et énergies renouvelables : Perspectives favorables pour l’Algérie et le continent africain à l’horizon 2035

La production de gaz devrait connaitre une croissance relative à l’horizon 2027 en Algérie, qui fait partie aussi des pays d’où proviennent 80% des volumes produits en Afrique, aux côtés de l’Egypte et l’Angola.

C’est ce que vient d’affirmer la Chambre africaine de l’énergie (CAE) dans un nouveau rapport, intitulé «The State of African Energy Q2 2023 Outlook», (l’état de énergie africaine, perspectives du deuxième trimestre 2023).

Après l’analyse du secteur gazier dans chacun des pays producteurs du continent, la Chambre africaine de l’énergie souligne dans le rapport en question que « les approvisionnements à court terme en gaz naturel et en gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Afrique de 2023 à 2027 seront dominés respectivement par l’Algérie, la Libye et le Nigeria », tandis que « l’Algérie, l’Egypte et le Nigéria devraient assurer la majorité de l’approvisionnement en gaz naturel en provenance du continent, avec une moyenne de 80% qui devraient provenir de ces trois pays, (dont), individuellement, la production à court terme devrait rester relativement stable (cette année) ».

Pour ce qui est des perspectives de la production de gaz à moyen terme, les auteurs du rapport de l’instance continentale tablent sur une croissance relative des volumes produits par l’Algérie, qui passeront de 10 milliards de pieds cubes (Mpc)/jour en 2023 à 11 Mpc/j en 2027.

Pour les autres pays producteurs au sein du continent, la production de gaz naturel passera de 4,5 à 5,5 Mpc/j entre 2023 et 2027 pour le Nigéria, tandis qu’elle restera stable à son niveau actuel de 6,25 Mpc/j pour l’Egypte, note le rapport en question.

Une hausse de 65% pour le gaz et une production du renouvelable plus que décuplée

Pour l’ensemble du continent africain, le rapport estime à 65% l’augmentation de la production de gaz naturel à l’horizon 2035, qui devra atteindre à cette échéance 41,6 Mpc/j,

Cette croissance significative, notent les rédacteurs du rapport, sera favorisée notamment par l’entrée en activité de nouveaux gisements dans certains pays du continent où des découvertes de gaz viennent d’être réalisées, à l’instar de la Mauritanie, le Mozambique, le Sénégal et la Tanzanie.

Cependant, pour l’année en cours, la croissance de la production à travers le continent devrait s’établir à 1% par rapport à 2022, en atteignant 25,5 Mpc/j d’ici la fin décembre prochain, ajoute le rapport de la CAE.

Concernant le gaz naturel liquéfié (GNL), le nouveau rapport estime le volume global des exportations en provenance du continent africain à 49 millions de tonnes durant l’année en cours, avant de connaître une contraction relative et baisser à 43 millions de tonnes en 2025, puis repartiront à la hausse pour atteindre 48 millions de tonnes en 2026.

Outre le gaz, de mêmes tendances viennent d’être relevées par la Chambre africaine de l’énergie dans son rapport pour ce qui est de la production de pétrole et condensats, estimant que « malgré des interruptions de production (dues à des travaux d’entretiens entre autres) et des réductions de production, (édictées par l’OPEP), l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, la Lybie et le Nigéria représentent le groupe de pays produisant 80 % du brut en provenance de l’Afrique ».

Cependant, ajoute la même instance dans son rapport, « parmi les pays de l’OPEP, seule la capacité (de production) de l’Algérie en 2023 est supérieure l’objectif de l’OPEP et, par conséquent, c’est le seul pays africain membre du cartel capable de mettre en œuvre les réductions volontaires ».

Il est utile de rappeler que, dans le cadre de la politique de l’OPEP prônant des coupes sur les quotas de chaque pays membres pour éviter l’effondrement des cours sur le marché mondial, l’Algérie a réduit sa production de près de 100 000 barils/jour depuis le début de l’année en cours.

La répartition par pays des volumes de pétrole et condensats produits en Afrique fait ressortir que l’Algérie arrive en troisième place avec une moyenne de 18% de la production africaine durant l’année en cours, alors que la première place revient au Nigéria avec 22%, suivi de la Lybie avec 19% de la production totale du continent. Ceci au moment où la production moyenne des pays africains en pétrole et condensats devraient se situer à 6,66 mb/j d’ici la fin de l’année en cours, ajoute le rapport de la CAE.

Enfin, concernant les énergies renouvelables, le rapport de la Chambre africaine de l’énergie relève que le continent comprend actuellement des capacités totales installées de 18,5 gigawatts (Gw), qui passeront à 33 Gw en 2025, puis 260 Gw à l’horizon 2035. Ces capacités seront favorisées particulièrement par la croissance des investissements dans l’énergie éolienne et la production de l’hydrogène vert, poursuit le même document.

M. Naïli

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