Exportations hors hydrocarbures : records inédits ces trois dernières années

De quelques centaines de millions de dollars seulement il y a quelques décennies, les exportations hors hydrocarbures atteignent des records inédits ces trois dernières années. Après les 5 milliards de dollars en 2021, puis 7 milliards de dollars en 2022, les recettes d’exportation de produits autres que le pétrole et le gaz pourraient atteindre 13 milliards de dollars d’ici la fin 2023.

Le challenge réussi à la faveur de la nouvelle stratégie mise en œuvre depuis 2021, ayant pour but la diversification économique et la sortie du statut d’une économie mono-exportatrice, est historique lorsque l’on sait que deux ans auparavant, soit en 2019, les recettes des exportations hors hydrocarbures n’ont pas dépassé le seuil de 1,7 milliard de dollars.

La semaine dernière, intervenant à l’ouverture des travaux du Forum d’affaires algéro-russe qui s’est tenu à Moscou alors qu’il y effectuait une visite d’Etat, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis l’accent sur cet exploit réalisé ces trois dernières années en matière d’exportations hors hydrocarbures. « Ce chiffre est un miracle si on le compare au passé, puisque nous avons réussi, pour la première fois, à augmenter le volume des exportations de 1,7 milliard de dollars en 2019 à 5 milliards de dollars en 2021, puis à 7 milliards de dollars en 2022, soit une progression annuelle de 30% », a déclaré le chef de l’Etat dans la capitale russe, rappelant que l’objectif pour l’année en cours est de 13 milliards de dollars pour booster le développement.

Loin d’être une simple vue de l’esprit, la réalisation de l’objectif tracé pour l’année en cours est bel et bien à la portée des branches d’activités ayant un fort potentiel à l’export, attestent de nombreux experts, à l’instar de l’économiste Ishak Kharchi qui nourrit la conviction que « grâce à la volonté politique, l’Algérie peut atteindre l’objectif de 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures », précisant que « même si nous réalisons 10 ou 7 milliards de dollars, ça reste des chiffres considérables et satisfaisants ».

La volonté politique exprimée dans ce domaine s’est traduite justement par l’adoption d’une série de mesures incitatives encourageant les opérateurs nationaux, publics et privés, à privilégier le placement de leurs produits sur le marché international après la satisfaction de la demande locale. Entre autres mesures, l’accompagnement des entreprises exportatrices dans leurs démarches de recherche de nouveaux débouchés au-delà des frontières, notamment une nouvelle politique régionale orientée vers l’Afrique, qui est un marché présentant un important potentiel pour le produit algérien et où de nouveaux mécanismes sont en cours de mise en œuvre, dont l’ouverture d’agences bancaires algériennes dans certaines capitales, comme Nouakchott en Mauritanie et Dakar au Sénégal et bientôt à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

L’Algérie 2ème fournisseur de l’Union européenne en ciment

A la faveur de ces différentes mesures prises au profit des entreprises exportatrices, le cap de 13 milliards de dollars de recettes d’exportations hors hydrocarbures est donc réalisable, comme l’affirme l’économiste Kamel Kheffache, selon qui, cette objectif « sera atteint grâce aux mesures prises par les hautes autorités, sous la conduite du président de la République, qui a tenu à mettre en place des mesures pour améliorer le climat des affaires au profit des entreprises, notamment les PME, afin de les encourager à exporter vers l’Afrique, l’Europe et l’Asie ».

L’expert Arslan Chikhaoui, lui, affirme qu’il est largement admis au FEM (Forum économique mondial), dont il est membre du Conseil consultatif, que « les efforts consentis par l’Algérie à diversifier son économie et à adapter sa gouvernance économique au nouveau contexte lui donne les atouts pour un positionnement stratégique ».

Le succès de la politique de diversification économique, entamée en 2021, est ainsi devenu possible grâce à l’identification des secteurs jouissant de potentialités confirmées à l’exportation. Il s’agit principalement des industries agroalimentaires et chimiques, les matériaux de construction ou l’agriculture.

Pour ne citer que quelques produits clé ayant enregistré des résultats appréciables durant l’année 2022, les engrais arrivent en tête, avec 1,7 milliard de dollars, le fer et l’acier arrivent en deuxième position, avec plus de 500 millions de dollars, suivis du ciment, avec près de 400 millions de dollars et dont l’Algérie est devenu le deuxième fournisseur de l’Union européenne après la Turquie, avec plus d’un million tonnes/an. Avec près de 80 millions de dollars, les dattes constituent un poste stratégique à l’export, alors que les exportations en produits détergents ont enregistré un bond inédit en 2022, avec 48 millions de dollars, contre un million de dollar seulement en 2021.

Pour rappel, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, revenant sur le bond fait par les exportations hors hydrocarbures, a récemment déclaré que les mesures prises pour faciliter les exportations ont permis d’augmenter le nombre d’exportateurs effectifs à 1.628 opérateurs actuellement contre 475 en 2010.

M. Naïli

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