L’Algérie ne compte que 5% de femmes directrices générales d’entreprises algériennes et à peine 10% de cheffes d’entreprise, selon une récente étude sur l’entrepreneuriat féminin en Algérie, menée cette année par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE).
Cette annonce a été faite le samedi 11 décembre 2021 par Hassna Amina Messaid, vice-présidente du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), lors de son intervention à la première édition du Forum international de la femme (FIF), organisé, sur deux jours, par la Confédération générale des entreprises algériennes au Centre international des conférences à Alger.
Pour information, cet événement intervient dans un contexte de célébration d’une date phare du combat libérateur, les évènements du 11 décembre 1960. Et est également programmé à l’occasion du deuxième anniversaire de l’élection du président Tebboune.
Hassna Amina Messaid a tenu à souligner que «ce taux, qui reste très faible, est lié essentiellement à des facteurs socioculturels», ajoutant que «la présence de la femme algérienne dans les organes de la gouvernance en Algérie est insignifiante, notamment dans le secteur des finances et des banques».
Et de poursuivre que malgré les évolutions sociétales et économiques du pays, les illégalités entre les femmes et les hommes persistent toujours. «Il y a peu d’opportunités pour les femmes d’accéder au marché du travail et au monde du business comparativement à celles qui se présentent aux hommes», précise-t-elle.
Dans son message lu à l’ouverture du Forum par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouter Krikou, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmen Benabderrahmane, a rappelé l’engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de développer l’entrepreneuriat féminin et son attachement à l’émancipation de la femme à tous les niveaux. Il a indiqué que la présence féminine dans les administrations algériennes est 41%, soient 900.000 femmes actives.
Pour sa part, la présidente de la CGEA, Saïda Neghza, a indiqué que l’engagement du président de la République «à réviser tous les mécanismes est bien réel, car elle émane de sa conviction à réparer ce qui est une injustice économique, à savoir la marginalisation dont souffre encore la femme en dépit de ses compétences multiples et avérées dans toutes les filières productives, classiques et modernes».
Il est utile de mentionner que ce Forum international, organisé sous le haut patronage du président de la République, a regroupé pas moins de 3.500 participants, dont la ministre de l’Environnement, Samia Moualfi, la ministre des relations avec le Parlement, Basma Azouar, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouter Krikou, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, et celui de la Communication, Mohamed Bouslimani.
En plus d’ambassadeurs, de responsables d’organismes, de délégations étrangères ainsi que des représentants des organisations internationales du travail et de l’emploi, OIT et de l’OIE en l’occurrence.
Durant les deux jours, sept panels ont été organisés sur des thématiques aussi riches que variées.
Il s’agit de «Femme et gouvernance : la femme dans la société algérienne et sa présence dans l’échiquier de décision politique et économique», «Femme et éducation, formation et employabilité : la femme dans la création de pôles d’excellence et de passerelles entre l’Université et le monde du travail», «Femme et climat des affaires : de la réforme financière à la créativité dans l’offre pour encourager l’investissement féminin».
Il a également été question de «Femme et diversification de l’économie : la femme dans les encouragements vers le développement local et le développement durable», «Femme et économie verte : la femme, acteur principal dans le succès de la transition vers l’économie verte», «Femme et numérique : la femme, facteur important dans la promotion de l’attractivité des métiers du numérique auprès des femmes» et enfin «Femmes et culture».
Cette introspection devra permettre, selon les organisateurs, de «situer la nature des contraintes, des causes et des forces contraires qui ont freiné l’avancée de la femme algérienne dans sa marche vers une plus grande implication dans le développement et l’émergence économiques du pays et vers plus d’égalité dans les rapports sociaux homme-femme».
Nacima Benarab
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