La Banque mondiale confirme l’évolution positive des principaux indicateurs de l’économie algérienne

L’évolution positive des principaux indicateurs de l’économie nationale depuis 2022, reflétant ainsi sa relance effective post Covid-19, vient d’être confirmée par la Banque mondiale.

Venant de passer à la loupe les différents secteurs d’activité de l’économie nationale dans son nouveau rapport, intitulé «Algérie : rapport de suivi de la situation économique, les vents demeurent favorables», les experts de la Banque mondiale ont mis en exergue les différentes performances enregistrées durant l’année précédente, avec des tendances de maintien durant l’année en cours.

Revenant sur les nouvelles orientations des principaux secteurs productifs, l’institution de Bretton Woods, dans la rubrique intitulée «développements économiques récents», met l’accent sur l’essor de l’activité hors hydrocarbures qui s’est accélérée durant l’année précédente pour dépasser «son niveau de 2019».

«La croissance du PIB hors hydrocarbures s’est accélérée en 2022, surcompensant la baisse de la production pétrolière et gazière, et lui permettant de dépasser son niveau de 2019», relèvent les experts de l’institution financière.

Si la croissance du PIB a été de 3,2% en 2022, relève la Banque mondiale, expliquant que celle-ci est «soutenue par celle de la consommation privée», elle est plutôt favorisée par «le segment hors hydrocarbures de l’économie», qui a atteint 4,3%, puisque le secteur pétrolier a connu «une contraction modérée de la valeur ajoutée» de l’ordre de (– 0,6%), notent les experts de la Banque mondiale, précisant que la croissance du PIB hors hydrocarbures s’est accélérée, passant de 2,3% en 2021 à +3,8% au premier semestre 2022, puis à +4,5% au deuxième semestre.

Par secteur d’activité, c’est l’agriculture qui confirme ses performances, s’inscrivant dans un processus de relance depuis l’année précédente.   «La production agricole a fortement rebondi en 2022, tandis que la hausse de la consommation privée a profité aux secteurs desservant les ménages», soulignent les rédacteurs du rapport de la Banque mondiale .

La production agricole a ainsi bondi de (+5,8%) durant l’année 2022, et ce, après une contraction de 1,9% l’année d’avant, note le rapport, précisant que cette croissance est «portée par une meilleure récolte dans les régions centrales et proches du littoral».

Loin d’être conjoncturel, le redressement du secteur agricole semble s’inscrire dans la durée puisque, relèvent les experts de la BM, «en 2024, le relâchement des quotas et le rebond de la production agricole permettrait une accélération de la croissance, tandis que les équilibres budgétaires et extérieurs se stabiliseraient, tout comme le ratio de dette publique sur PIB».

Les réserves de change couvriront 15,8 mois d’importation

En revanche, pour le secteur de l’industrie, le nouveau rapport de la Banque mondiale confirme la tendance relevée il y a quelques mois par la Banque d’Algérie ayant constaté une timide croissance des crédits à l’économie durant l’année précédente qui n’a été que de 3,7% seulement. La BM, pour sa part, note à ce propos que « la croissance de l’investissement est demeurée modérée, affectant la performance des secteurs industriels », mais tout en misant sur la reprise de l’activité industrielle durant l’année en cours. « La reprise attendue de l’investissement se matérialiserait en 2023, soutenue par celui du secteur des hydrocarbures, stimulant l’activité industrielle », est-il souligné.

Concernant les indicateurs budgétaires d’une manière générale, tout en relevant que «l’amélioration soutenue de la balance commerciale et l’accumulation de réserves de change a renforcé la résilience des équilibres extérieurs de l’Algérie face aux chocs externes», les experts de la Banque mondiale notent que «la hausse des prix du gaz (à l’export, ndlr) et la baisse des importations ont soutenu le compte courant au deuxième semestre de 2022», confirmant aussi la réduction du déficit budgétaire en 2022, et ce, «malgré la forte hausse des dépenses».

Pour ce qui est de l’inflation, la BM est optimiste quant à son ralentissement en 2023. A ce niveau, le rapport souligne que «les autorités ont privilégié la politique de change, puis monétaire, pour contenir l’inflation», tout en accueillant favorablement les dernières mesures prises par le gouvernement pour endiguer l’inflation. «La décision d’accorder à l’OAIC un monopole sur l’achat de blé domestique et importé, étendue à l’importation de riz et de légumes secs, pourra également limiter les hausses de prix, dans la mesure où la capacité de production de l’OAIC peut répondre à la demande domestique», est-il noté.

Analysant la nouvelle politique de l’Algérie en matière de gestion des importations, la Banque mondiale relève aussi que «la modération des prix à l’import et la poursuite de la réduction des volumes importés a permis une baisse modérée des importations. Ainsi, le surplus du compte courant a augmenté (…) atteignant 9,5% du PIB en 2022, permettant aux réserves de change (…) d’atteindre 61,7 milliards de dollars », ce qui a permis de « passer de 12,5 à 15,8 mois d’importations entre la fin 2021 et la fin 2022 ».

Au chapitre des perspectives, les rédacteurs du rapport ont mis l’accent sur l’activité hors hydrocarbures qui «devrait être le principal moteur de croissance en 2023», estiment-ils.

Néanmoins, les aléas climatiques demeurent le principal défi, non seulement pour l’Algérie, mais pour l’ensemble de la région MENA, avertit la Banque mondiale.

L’impact du changement climatique, estiment les experts de la BM, représente en effet «des risques croissants pour la croissance et l’inflation, y compris pour l’année 2023», ce qui fait que, en conséquence, «une prolongation de la faible pluviométrie en 2023 et sur les années 2024 et 2025 pourrait limiter la croissance du secteur agricole et alimenter l’inflation».

Mohamed Naïli

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