A la veille de l’assemblée générale de l’Organisation africaine des assurances : le débat s’ouvre sur la réforme de l’assurance agricole dans le continent

Dans un contexte marqué de plus en plus par les effets du dérèglement climatique, engendrant sécheresse, inondations et autres désastres dont sont souvent victimes les agriculteurs à travers l’Afrique, l’assurance agricole demeure l’un des maillons faibles de la chaîne économique au niveau du continent.

Comme vient de le révéler le P-DG de la CNMA et vice-président de l’Organisation africaine des assurances, Cherif Benahbiles, la contribution du secteur des assurances au développement du secteur de l’agriculture en Afrique ne représente que l’infime partie de 2,5% du PIB du continent africain.

A leur état actuel, les assurances agricoles ne représentent en effet que «60 à 62 milliards de dollars dans l’ensemble des économies du continent», a précisé avec regret le vice-président de l’Organisation africaine des assurances ce dimanche sur les ondes de la radio nationale.

Avec l’approche de la 49ème conférence de l’Assemblée générale de ladite Organisation, qui se tiendra du 27 au 31 mai courant à Alger, c’est sans doute une opportunité pour la recherche de mécanismes à mettre en place afin d’inciter les acteurs du secteur des assurances à accorder davantage d’intérêt au secteur agricole et à soutenir les agriculteurs du continent en leur assurant une couverture adéquate pour protéger leurs biens et revenus, comme cela se fait dans d’autres régions du monde.

Développer de nouveaux produits d’assurance plus adaptés aux changements climatiques

C’est en tenant compte des enjeux de cette problématique, qui consiste à rapprocher les assureurs africains du secteur agricole, que M. Benahbiles révèle à juste titre que la prochaine assemblée générale de l’Organisation dont il est vice-président sera « consacrée à la thématique de la sécurité agricole », ce qui en fera donc la première conférence à aborder la problématique de « l’assurance agricole », estime-t-il.

Comme c’est le cas au niveau national durant la saison en cours, où un nombre d’agriculteurs, notamment les acteurs de la filière céréalière, sont confrontés à une sécheresse historique, risquant de mettre en péril leurs revenus, une grande partie d’opérateurs du secteur agricole en Afrique ne bénéficient pas d’assurances adaptées à l’environnement dans lequel ils travaillent, couvrant tous les risques auxquels ils sont exposés.

Cependant, avec les changements climatiques qui s’accentuent d’année en année, les agriculteurs sont de plus en plus exposés à de nouveaux risques liés aux calamités naturelles, auxquels les produits d’assurance agricole disponibles dans la nomenclature actuelle des assureurs ne répondent pas efficacement.

A cet égard, en Algérie par exemple, pour soutenir les agriculteurs impactés par l’absence de pluies durant la saison en cours, le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelhafidh Henni, a révélé cette semaine que de nouvelles réformes sont en cours d’étude au niveau de la CNMA afin de mettre en place une assise juridique permettant de prendre en charge l’indemnisation des agriculteurs victimes de la sécheresse et élargir les produits de l’assurance agricole.

M. Naïli

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