ANADE, fermes pilotes, ressources forestières : les orientations du président Tebboune

Le dossier de l’ex-Agence nationale de soutien et de l’emploi de jeunes (ANSEJ) a fait l’objet ce dimanche d’un examen en réunion du Conseil des ministre, lors duquel le président de la République Abdelmadjid Tebboune a ordonné la mise en place d’une commission chargée de traiter ce sujet, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République.

«Les dossiers de litiges et de corruption découlant des précédentes politiques de la Issaba, dans le cadre de l’ANSEJ, doivent être traités à un autre niveau de compétence, après mise en place d’une commission chargée de les régler de manière définitive, cette mesure ne relevant pas des prérogatives du ministère des Start-up», lit-on dans le communiqué en question, soulignant que « les tâches de cette agence consistent en l’appui et l’accompagnement des jeunes dans leurs activités créatrices de richesses et d’emplois».

Une enquête a révélé, il y a quelques mois, que l’ex-ANSEJ dont le nom a été changé en l’Agence nationale d’aide au développement des entreprises (ANADE) a financé des centaines de projets fictifs et que des porteurs de projets avaient été escroqués par des fournisseurs, selon un communiqué du ministère de l’économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises en date du 16 janvier dernier.

C’est l’ANADE, elle-même, qui a lancé une cette enquête sur ordre des autorités, dans le cadre de sa restructuration.

«Dans le cadre de la démarche visant à réformer et à restructurer l’ANADE, une analyse de données concernant l’existence des petites entreprises sur le terrain, plus de 22 687 PME ont été visitée durant la période de septembre 2022 à nos jours», avait expliqué à l’époque l’ANADE, précisant que le nombre de sociétés actives était d’à peine 8464, alors que « 12528 PME n’ont aucune existence sur le terrain». La même source avait affirmé aussi que 1448 ont acheté les équipements nécessaires, mais elles ne sont pas en activité».

Fermes pilotes et richesses forestières : ce qui va changer

Abordant la question des Fermes pilotes, M. Tebboune a fixé un délai d’un mois pour l’élaboration d’une «nouvelle vision approfondie», estimant que «les résultats de la conception sur les fermes pilotes n’ont pas été à la hauteur des exigences de l’Etat», souligne le communiqué. «Le président de la République a ordonné d’élaborer une nouvelle vision approfondie, à soumettre au plus tard dans un mois, qui dégagerait une approche globale à même de mettre en avant le nouveau rôle de ces fermes et le cadre juridique devant les régir et en préserver la pérennité à travers toutes les régions du pays, en fonction de la vocation agricole de chaque région», explique en effet ce communiqué.

La création des fermes pilotes remonte à 1982 via un le décret N° 82-19 du 16 janvier de la même année et qui fixe leur « statut-type ». Ce décret, abrogé en 1989, avait offert aux fermes pilotes le statut d’établissements publics à caractère industriel et commercial dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elles remplissent leur mission conformément à un cahier de charges établi par l’administration. Elles sont gérées par un directeur nommé par arrêté du ministre de l’agriculture. Leurs bénéfices sont répartis entre leurs fonds propres (40%) et les fonds de répartitions travailleurs (60%), selon les termes fixés dans le Journal officiel.

Ce mardi, Abdelmadjid Tebboune a enjoint de «transformer les fermes pilotes en pépinières pour les ressources animales et végétales, soit une locomotive pour la recherche et le développement du secteur agricole, dans le cadre du processus de développement de l’économie nationale», lit-on dans le communiqué de la Présidence de la République, ajoutant que M. Tebboune a également instruit le gouvernement du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane «à l’effet d’accorder davantage de facilitations aux familles algériennes qui s’évertuent à hisser le rendement du secteur agricole, à travers l’exploitation des espaces forestiers, et ce pour doubler les revenus de ces familles de manière optimale et non nuisible au couvert forestier, ni à l’environnement»

Quant au projet de loi relatif aux forêts et au patrimoine forestier, le président de la République conditionne son approbation par «l’impératif de fixer et déterminer l’objectif de sa révision dans le contexte de l’actualisation et l’adaptation du rôle des forêts et du patrimoine forestier dans le développement et la promotion de l’économie nationale», selon la même source.

Par ailleurs et concernant le projet de la mine de zinc d’Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, Abdelmadjid Tebboune a mis un coup de pression sur l’exécutif en lui ordonnant de «réduire tous les délais liés aux chantiers techniques secondaires pour accélérer l’entrée en exploitation de ce projet, d’autant que l’étape des régularisations administratives est dépassée», ordonnant l’adoption du «système de travail en équipes 24/24, pour faire avancer les travaux, au vu de son impact positif au niveau national».

Rabah Nadri

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