Le Groupe Elec El-Djazair a installé hier un nouveau PDG à la tête de sa filiale, l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM). Le nouveau manager, Ahmed Laouni, a été désigné à ce poste début de ce mois de décembre, suite notamment à la démission de Mustapha Chaoui.
Ce dernier a été installé à la tête de l’entreprise, en janvier de cette année, en remplacement de Djilali Mouazer, remercié suite à un large mouvement de protestation, déclenché par le syndicat d’entreprise qui s’oppose à tout plan de redressement, sous prétexte qu’il impliquerait une réduction d’effectifs et des licenciements.
Mouazer remercié, Chaoui démissionnaire, Ahmed Laouni arrive à la tête de l’entreprise dans une conjoncture bien différente quoi que marquée, elle aussi, par des menaces d’arrêt de la production et la mise en congé de ses employés pour cause de difficultés récurrentes d’approvisionnement en matière première.
Cette fois, la différence est dans la volonté clairement affichée par l’autorité publique, représentée particulièrement par le ministre du secteur, Ahmed Zeghdar, de reprendre les choses en main et de la meilleure manière, de façon à redorer son blason à cette entreprise, jadis fleuron de l’industrie de l’électroménager en Algérie. M. Zeghdar multiplie les rencontres avec les premiers responsables des groupes industriels publics et autres acteurs du marché, dans l’objectif non seulement de redresser chacune des entreprises en difficulté mais d’aller vers une réindustrialisation large du pays.
Ni endettement extérieur ni recours à la planche à billet, déclarait, plusieurs fois le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sur un ton ferme. Cela au moment où le pays traverse une double crise financière et sanitaire assez difficile. L’alternative étant le partenariat public-privé (PPP) qui devra permettre le lancement de projets créateurs d’emplois et de richesses, couvrir les besoins nationaux en produits divers et aller vers l’exportation.
L’autre grand avantage de ce PPP est de mobiliser les financements nécessaires sans passer par les deux options officiellement écartées par le chef de l’Etat, fortement appuyé dans sa démarche par le Premier ministre, ministre des Finances, Aimene Benabderrahmane, les membres du gouvernement mais aussi les opérateurs économiques des deux secteurs, public et privé.
L’ENIEM fait partie de ces machines à remettre rapidement en marche, dans le cadre de cette politique nationale de relance de l’industrie du pays et de toute son économie, à l’entame de l’année 2022.
Pour rappel, cette entreprise publique sise à la zone industrielle de Tizi-Ouzou, et employant quelques 1700 travailleurs, a connu des arrêts de travail et des mouvements de protestation au cours de cette année 2021 et durant l’année 2020, suite au confinement imposé par la pandémie de la Covid-19. Sans compter les perturbations des années d’avant.
Un crédit débloqué par la BEA suivi, tout de même, du limogeage de l’ancien PDG, devait ramener une certaine stabilité au sein de l’entreprise. Ce n’était pas le cas, du moins ce n’est pas chose facile, malgré les différentes interventions des responsables du Groupe Elec El-Djazair et des anciens représentants du ministère de l’Industrie, à leur tête le ministre, Ferhat Ait Ali. C’est dire que la tache s’annonce ardue pour le nouveau patron de l’ENIEM, Ahmed Laouni.
Il y a moins d’une semaine, dans un entretien à la télévision algérienne, le nouveau ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a annoncé le lancement d’un programme de relance de 51 entreprises économiques publiques parmi celles qui étaient leaders dans leur secteur. Il a cité particulièrement le complexe sidérurgique d’El Hadjar et l’entreprise de l’électroménager de Tizi-Ouzou.
Ahmed Laouni aura aussi pour mission la relance des activités de l’usine de lampes électriques sise à la zone industrielle de Mohammadia à Mascara. C’est une entreprise qui relève du Groupe ENIEM. L’activité de cette usine de production des lampes électriques a été gelée en 2016 suite à la dégradation de ses équipements.
Karima Mokrani
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