Visite du président Tebboune à Moscou : La diversification économique et les IDE en ligne de mire

Dans une conjoncture où l’Algérie prône une nouvelle politique économique ayant pour objectif premier la diversification des sources de revenu du pays pour sortir de la forte dépendance des exportations en hydrocarbures, la diversification de ses partenaires internationaux et ses marchés d’approvisionnement, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à entamé hier mardi à Moscou une visite d’Etat de trois jours qui revêt un caractère stratégique.

Compte tenu de l’importance des enjeux de la coopération économique entre les deux pays, le président Tebboune a présidé ce mercredi matin les travaux du Forum économique algéro-russe à Moscou, auquel ont pris part pas moins de 270 opérateurs économiques et hommes d’affaires, dont 200 russes et 70 algériens.

Au-delà de la coopération bilatérale entre les deux pays, le président Tebboune prend part également au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), dont les travaux s’ouvrent aujourd’hui et se poursuivront jusqu’au 18 du mois courant et auquel prennent part des chefs d’Etats, de hauts responsables et des experts de plusieurs pays d’Asie, d’Amérique latine, d’Afrique et Moyen Orient.

Tebboune au Forum algéro-ruse : «encourager l’investissement hors hydrocarbures et la captation des projets économiques»

Pour ce qui est du forum algéro-russe, l’événement est d’une grande importance dans la mesure où il permet aux deux parties d’explorer les opportunités d’investissement et de partenariat, et de renforcer la coopération entre les deux parties à l’effet de donner une forte impulsion à leurs relations économiques.

Présentant l’évolution des nouvelles orientations de l’économie nationale, le chef de l’Etat a tenu à préciser lors de son intervention à l’ouverture des travaux du Forum bilatéral d’aujourd’hui que « l’Algérie s’est engagée dans un programme de relance économique multidimensionnel, et fait de 2023 l’année de la relance économique », avant de rappeler devant les dizaines d’opérateurs économiques et investisseurs potentiels russes que, dans le sillage de cette nouvelle politique économique, l’Algérie « a inscrit la révision du cadre juridique régissant l’investissement au centre des priorités afin d’assurer un climat des affaires idoine ».

Entre autres principales actions menées pour améliorer justement le climat des affaires sur le marché national, le président Tebboune a souligné «les efforts importants consentis par l’Algérie pour lutter contre la bureaucratie et affranchir, partant, l’investissement des entraves administratives», dont le but est «l’encouragement de l’investissement hors hydrocarbures et à la captation des projets économiques».

Outre la recherche de captation des IDE (investissements directs étrangers) et comparativement à d’autres partenaires étrangers, l’Algérie et la Russie entretiennent une relation commerciale ayant un caractère singulier du fait que les échanges entre les deux pays observent une certaine diversification.

Une balance commerciale d’un peu plus de 3 milliards de dollars

Tel qu’il ressort de la balance commerciale entre les deux partenaires pour l’année 2021, présentée par le service économique de l’ambassade d’Algérie à Moscou et s’élevant à un peu plus de trois milliards de dollars, dont près de 18,3 millions de dollars d’exportation de produits algériens vers la Russie, les échanges entre les deux pays comprennent une multitude de produits relevant de divers secteurs.

L’Algérie exporte ainsi vers la Russie des produits alimentaires et matières premières agricoles, des machines, équipements et véhicules, des produits de l’industrie chimique. Dans la catégorie des produits alimentaires, il y a principalement le sucre et produits de confiseries qui d’ailleurs ont enregistré un bond de près de 6 millions de dollars en 2021 par rapport à l’année d’avant, des fruits, noix, écorces d’agrumes et de melon, des produits de transformation de légumes et de fruits.

L’Algérie exporte également vers la Russie des produits de la chimie inorganique, des composés de métaux précieux inorganiques ou organiques, des métaux issus des terres rares, des instruments et appareils optiques, photographiques, ainsi que des machines, équipements électriques et leurs pièces.

La Russie, quant à elle, exporte entre autres vers l’Algérie des équipements et véhicules, des métaux et leurs dérivés, des céréales, le bois et produits de pâtes et papiers, produits minéraux et de l’industrie chimique.

M. Naïli

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