Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach
« S’il n’y a pas de nouvelles découvertes d’hydrocarbures conventionnels (parce que les non-conventionnels en volumes de production suffisants ne viendront pas de sitôt) et si l’on tient compte des réserves prouvées actuelles ainsi que de la croissance de la consommation, l’approvisionnement du marché intérieur pourrait devenir problématique à compter du milieu des années 2020.
C’est l’une des raisons qui poussent le secteur à intensifier l’effort de recherche, d’une part, et la transition vers un nouveau modèle de production et de consommation énergétique, afin de compenser cette évolution, d’autre part.
Le principal souci du pays serait, dans ce cas, l’arbitrage entre les besoins internes et la ressource financière (rente à l’export) pour les autres besoins en l’absence d’une économie productrice de nouvelles richesses (…) Certains disent aussi que l’engagement dans les non-conventionnels va faire baisser les prix et, par conséquent, la rente.
Moi je dis qu’il n’y a aucune comparaison à faire avec ce qui se passe aux USA.
Notre gaz de schiste ne va pas arriver de sitôt et d’ici là, la demande sera certainement supérieure à l’offre. »
Noureddine Boutarfa , PDG de Sonelgaz
« L’Algérie a posé son programme sur des déterminants internes, elle veut faire un mix énergétique à l’horizon 2030.
On veut au moins avoir 40% d’intégration renouvelable dans le système électrique. Toute la machine est en train de travailler pour que cet objectif soit atteint. Il y a plusieurs projets qui sont en train d’être mis sur le terrain, mais c’est un processus long. Sinon, nous travaillons avec DII sur ce qu’il peut faire sur la partie exportation.
Nous travaillons sur un projet de 1000 MW, car il faut voir toutes les difficultés, les préalables, les marchés, qui va acheter et comment, quelle interconnexion, qui sont développés et avec qui.
Ce sont toutes ces questions qu’il faudra résoudre avant. Il ne s’agit pas de faire une centrale pour nos propres besoins, mais une centrale pour l’exportation à 90%. (…) Nous avons un accord de coopération avec Desertec et nous travaillons selon lui. Nous avons énormément de ressources et nous faisons tout pour en tirer le maximum de profits. Pour cela, nous voulons d’abord développer le génie local, le savoir-faire, l’industrialisation et faire reprendre le soleil par les Algériens. »
Robert Urbain, ministre d’État et ancien ministre du Commerce extérieur et des Affaires européennes du Royaume de Belgique
« Le besoin de relations bilatérales intenses entre le Nord et le Sud n’a pas faibli à la suite des changements politiques profonds que ces pays africains du Nord du continent ont connus récemment à des titres et des degrés divers.
Les réformes politiques qui ont vu le jour ne pouvaient avoir que des conséquences positives tant sur le besoin en biens d’investissement que sur le développement corrélatif de la consommation.
Les deux vont de pair, même si le chemin du développement reste rude et ardu et exigera d’importantes réformes structurelles pour adapter l’économie de ces pays aux exigences des réalités internationales, et des échanges en particulier. À chacun de réfléchir, dans son contexte national et au vu des choix préférentiels de ses exportations, aux choix prioritaires à effectuer. »
Ndlr (Lors de la réunion de la Chambre de commerce Pays-Bas-Luxembourg-Pays arabes (CCBLA) centrée sur les potentialités d’investissement dans les contrées concernées par le Printemps arabe.
Mouloud Hedir, consultant auprès du FCE : Directeur général du commerce extérieur de 1996 à 2001.
« Les armateurs étrangers refusent, depuis quelques semaines, de prendre en charge au niveau des ports algériens les importations et exportations de marchandises en mode FOB. Cette position serait, dit-on, dictée par des retards sur les transferts en devises des soldes de leurs comptes d’escale en Algérie, retards qui trouvent eux-mêmes leur source dans une réglementation nationale passablement dépassée, datant de l’année 1987 et de l’époque des monopoles commerciaux.
La conséquence première est que les entreprises algériennes se retrouvent, en pratique, dans l’incapacité de négocier librement le coût du transport de leurs marchandises.
Elles vont donc devoir supporter des surcoûts additionnels sur leurs importations comme sur leurs exportations, ce qui contribuera à éroder un peu plus leur faible compétitivité.
Ainsi, au moment où elles attendaient des progrès dans leur environnement des affaires, elles se voient, au contraire, dépouillées d’un autre outil de gestion de leurs opérations de commerce extérieur. »
Abdelkader Kacher, directeur du laboratoire sur la mondialisation et droit national (Lamod)
« La délocalisation des industries polluantes vers les pays du Sud a été l’un des objectifs des pays du Nord.
L’Afrique constitue toujours «une décharge» pour ces marchands de la mort. Les conséquences sont inconditionnellement catastrophiques pour la survie de l’homme et des espèces ainsi que des espaces vitaux pour des millions de ces damnés de la terre.
Cette délocalisation incontrôlée, non maîtrisée et incontrôlable au Sud vient, heureusement pour les peuples, d’être remise en cause par l’inflation du chômage et les multiples manifestations sociales enregistrées ici et là au niveau de l’opinion publique dans les pays industrialisés du Nord.
Notre pays, à l’instar des autres pays du Sud, doit maintenir son seuil de vigilance à travers la mise en conformité de son corpus juris aux normes universellement admises dans la gestion des stocks existants et à mettre en place en renforçant plus sa législation antipollution. Toutefois, cette mise à niveau de notre corpus juris doit trouver une application rigoureuse et un suivi sans relâche.
Je dois en outre préciser qu’il existe tout un arsenal juridique relatif à l’approche par précaution des dangers induits par les produits chimiques utilisés dans la chaîne de fabrication alimentaire.
Mohamed Laïd Benamor , PDG du groupe Amor Benamor
« L’extraordinaire succès que nous rencontrons sur notre marché national est un véritable booster pour conquérir l’Europe où réside notamment une forte population très friande de nos produits.
Nous sommes, de plus, animés d’une conviction profonde que nous avons un vrai rôle à jouer sur les marchés européens. De plus, nos pâtes sont désormais exportées vers l’Italie (….) Toute la gamme Benamor – tomate, harissa, semoule, couscous et pâtes – est destinée à l’exportation.
Nous travaillons de plus sur des nouveautés spécialement conçues pour le marché export.
Celles-ci seront disponibles début 2013, mais je ne peux pas vous en dire davantage pour le moment (…) Au niveau national, nous avons encore de nombreux objectifs de progression sur nos produits, mais surtout d’introduction de nouveaux produits ; là encore, 2013 sera une année très remplie et, je l’espère, très riche pour notre groupe (… )Nous continuerons le renforcement de nos unités de production.
Nous démarrons le projet d’investissement dans la transformation du blé tendre (production de farine) et, entre autres, les biscuiteries.
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