Devant les membres du MNA et au Sommet du Sud, le président Tebboune plaide pour une action commune du G77+Chine

Que ce soit dans l’allocution adressée aux participants au 19ème Sommet du Mouvement des Non-alignés (MNA), ayant eu lieu dans la capitale ougandaise, Kampala, les 19 et 20 janvier courant, ou dans celle adressée ce dimanche aux participants à la séance plénière du 3ème Sommet du Sud, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé à la mobilisation pour mener une démarche commune qui permettra de mettre fin aux inégalités et dysfonctionnements de l’Ordre mondial actuel.

Dans l’allocution lue en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, samedi dernier au Sommet du MNA, Abdelmadjid Tebboune a souligné d’emblée, le contexte international et régional actuel, le qualifiant de «mouvant et ambigu, marqué par des menaces et des complications successives entrainant des mutations internationales multidimensionnelles et à multi-niveaux, qui impacteront, d’une manière ou d’une autre et à des degrés divers, la sécurité et la stabilité des Etats et l’avenir du système de la sécurité collective hérité de la Seconde Guerre mondiale».

Face à ces défis, le président de la République estime que cette conjoncture «nous impose aujourd’hui, plus que jamais, le renouvèlement de l’engagement vis-à-vis des principes fondateurs du Mouvement des non-alignés».

Evoquant le thème choisi pour ce 19ème Sommet du MNA, visant à «approfondir les liens de coopération pour une prospérité mondiale partagée», Abdelmadjid Tebboune estime que c’est un «objectif noble, en ces temps d’individualisme accru et de manquement aux obligations et aux responsabilités de la part de certaines parties internationales, outre la polarisation et la division grandissantes qui se traduisent notamment par la primauté des intérêts du plus fort aux dépens des droits du plus faible».

Renforcer le rôle axial du Forum

Ce dimanche, le président Tebboune a réitéré sa vision dans l’allocution devant les participants à la séance plénière du 3ème Sommet du Sud, lue également en son nom par le Premier ministre dans la capitale ougandaise, estimant que cette rencontre, qui intervient dans un contexte «marqué par des scissions, une  polarisation accrue et des défis résultant d’une succession de chocs ayant impacté les pays du Sud, provoquant une exacerbation des crises et une aggravation du fossé entre ces pays et ceux du Nord».

Cette rencontre «nous offre l’opportunité d’entrevoir les vastes perspectives de coopération entre nos pays, à même de contribuer au renforcement du rôle axial de notre Forum et son influence sur la formulation du discours international et l’établissement des bases et règles juridiques multilatérales, dans le cadre d’une vision commune tenant compte des exigences du développement durable et de la sécurité, dans leur sens le plus large», a fait remarquer dans son mot le président de la République Abdelmadjid Tebboune.

Dressant une sorte de tableau descriptif des mutations mondiales de ces dernières années, Abdelmadjid Tebboune relèvera que «la mondialisation est en recul, et l’interconnexion n’est plus la caractéristique dominante de la coopération internationale, et c’est ce que nous avions perçu dans la riposte disproportionnée aux graves répercussions de la pandémie de Covid-19, qui a frappé les économies de nombreux pays émergeants, ainsi que les effets tangibles des changements climatiques».

Des défis en termes de sécurité alimentaire et énergétique

Ceci au moment où, «de surcroît, la situation géopolitique mondiale complexe a, elle-aussi, posé des défis à nos pays en termes de sécurité alimentaire et en matière énergétique, des défis qui ont, à leur tour, alimenté les conflits et accentué la pauvreté et les disparités, notamment dans les pays à faible croissance, avec une inflation mondiale croissante et des niveaux de dette insoutenables pour certains pays», ajoute le président Tebboune dans son allocution.

Pour surmonter ces écueils, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a appelé à la nécessité de réunifier les rangs, en évoquant «l’impératif d’une coordination plus étroite et d’une action commune dans le cadre du G77+Chine, au titre de son action naturelle, à savoir le multilatéralisme, et par souci de préserver la force de sa capacité de négociation au sein des organisations internationales, tout en préservant les intérêts des pays du Sud, notamment en ce qui concerne l’égalité en termes de souveraineté, la primauté des solutions consensuelles dans le cadre du multilatéralisme, du développement, de l’autonomisation et des traitements spécifiques et préférentiels sur le plan économique».

Pour apporter des réponses appropriées à ces nouveaux défis, le chef de l’Etat va au-delà du stade des constatations en proposant des pistes pour la mise en œuvre d’un projet commun à même de répondre aux aspirations des pays du sud. «Il est tout aussi important pour nous de lancer des initiatives ciblées et d’aller de l’avant avec un plan de développement durable bien ficelé pour 2030, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud, pierre angulaire de la réalisation de nos aspirations communes», a-t-il souligné à ce propos.

L’Afrique priorité de l’Algérie

Abdelmadjid Tebboune évoquera par la suite la dimension africaine des politiques de développement mises en œuvre ces dernières années en Algérie, relevant qu’ «en soutien à cette démarche, l’Algérie a inscrit la coopération Sud-Sud en tant qu’axe prioritaire au titre de son approche nationale de développement, à travers le lancement de nombreuses initiatives à dimension complémentaire, sur les plans national et multilatéral, outre la consécration de plusieurs projets de coopération visant à appuyer les potentialités dans différents domaines».

A cet égard, il a mis l’accent sur les différents projets stratégiques lancés dans ce cadre, en rappelant que «parmi les projets structurants d’envergure, figurent la Dorsale transsaharienne à fibre optique, le Gazoduc et la Route transsahariens, autant d’initiatives à même de contribuer à l’approfondissement de la complémentarité africaine et du développement des échanges commerciaux interafricains».

R. N.

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