Pour les besoins de transports des matières premières, mais aussi des marchandises et des personnes sur de longues distances, les pouvoirs publics ont décidé ces dernières années de mettre le paquet sur le développement du rail. Ainsi l’Algérie va bientôt disposer de sa propre usine de construction de wagons, dans le cadre d’un accord de partenariat avec la Chine, signé en marge de la récente visite du président de la République Abdelmadjid Tebboune dans ce pays, indique un communiqué transmis à la presse.
La concrétisation de cet accord se fera dans deux à trois ans, a appris ce mercredi DZ Entreprise auprès de la partie chinoise.
La Société algérienne de transport des produits énergétiques (STPE) représente la partie algérienne de cet important projet, dont l’ambition est d’alimenter aussi le marché africain.
«Dans le cadre du renforcement des liens bilatéraux entre l’Algérie et la Chine, la Société Algérienne de Transport des Produits Énergétiques (STPE), en partenariat avec la China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC) et la CRRC Yangtze, ont annoncé leur intention de lancer une unité de fabrication de wagons à grande échelle en Algérie», affirme ce communiqué, soulignant que «l’initiative est conforme à la directive du président de la République, qui avait précédemment appelé à la création d’une industrie ferroviaire robuste en Algérie, en collaboration avec des partenaires étrangers de renommée ».
Cette méga-usine aura une capacité de production de 2000 wagons avec un taux d’intégration qui devrait se situer entre 25 et 35%, avec évidemment le recours à une main d’œuvre locale. Outre le transfert de technologie, il y aura la possibilité de fabriquer en Algérie certaines pièces de rechanges, selon la même source. Outre la fabrication de la pièce de rechange, ce futur pôle va assurer aussi la formation et la maintenance, affirme à DZ Entreprise Sid Ahmed Birdouz, responsable de la communication au sein de la CCECC, dans l’entreprise est impliquée dans ce projet sous la double-casquette de constructeur-investisseur, souligne-t-il.
«L’usine aura une capacité de production de 2000 wagons et autres matériels roulants ferroviaires par an, et fournira également des services d’entretien pour le parc ferroviaire national algérien», précise en effet la même source, soulignant toutefois que son emplacement reste à déterminer.
«Bien que l’emplacement précis reste à déterminer, les options potentielles incluent Annaba, Oran ou le Sud de l’Algérie. Le choix définitif sera stratégiquement important pour le transport ferroviaire», affirme le communiqué en question.
Mais pour des raisons logistiques, le choix des deux villes côtières serait le plus probable, selon des sources proches du dossier.
«Le projet cible non seulement le marché algérien, mais aussi le marché africain, qui présente une forte demande de matériel roulant ferroviaire. De plus, les solutions techniques innovantes de la CCECC, notamment dans la construction de voies ferrées dans des régions désertiques, pourraient contribuer à lutter contre la désertification en Algérie», ajoute encore le communiqué.
À noter que la CCECC a déjà réalisé un projet similaire au Nigéria, donc disposant de l’expérience nécessaire pour mener à bien la construction de l’usine de wagons en Algérie.
Lyès Menacer
Les commentaires sont fermés.