Découvert le 24 novembre dernier en Afrique du Sud, le nouveau variant du Covid-19, baptisé Omicron (initialement appelé B.1.1.529), va, sans doute, mettre à mal l’économie mondiale qui, depuis près de 20 mois, broie du pain noir.
Les premiers impacts du variant Omicron sont déjà là et la planète entière craint une vague pandémique « très longue » et « très lourde de conséquences » pour les entreprises et les emplois et amenuise les pronostics d’un redécollage espéré.
Hier matin, ce variant a fait baisser de plus de 10% le pétrole. Les cours du pétrole ont vécu leur pire journée en 17 mois, heurtés de plein fouet par la découverte d’un nouveau variant du coronavirus qui fait peser le doute sur la trajectoire de l’économie mondiale.
Le baril de West Texas Intermediate a perdu 13,06%, pour finir, à New York, à 68,15 dollars. Une véritable dégringolade constatée, par ailleurs, à Londres où le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison a cédé 11,55% pour clôturer à 72,72 dollars.
A New York, la bourse a clôturé en net recul, déstabilisée par la découverte de ce variant du coronavirus, et qui a provoqué la plus forte chute du Dow Jones cette année.
Ainsi, l’indice phare de Wall Street a lâché 2,53%, soit bien plus que lors du précédent record de 2021 (-2,09%), qui datait de juillet, pour finir à 34 899,34 points.
A Chicago, le blé et le soja sont balayés par le nouveau variant, alors que le maïs est sauvé in extrémis par les exportations.
En effet, le blé avait ouvert en baisse de plus de 6% par rapport au plus haut de neuf ans atteint mercredi après l’annonce de la découverte du maudit variant.
Dans un rapport d’évaluation des risques, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) note qu’il existe toujours une incertitude considérable concernant la contagiosité, l’efficacité des vaccins, le risque de réinfection et les autres caractéristiques du variant Omicron.
Selon l’ECDC, le niveau général de risque pour l’UE et l’EEE (Espace économique européen, Islande, Liechtenstein et Norvège, associé au variant Omicron est jugé « élevé » à « très élevé ».
Devant cette situation, l’ECDC a exhorté les pays à procéder à des analyses de génome au traçage des cas confirmés, et les voyageurs à ne pas se rendre dans les zones affectées, d’autant que ce nouveau variant a été classé « préoccupant » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Du coup, affirment les observateurs, l’inquiétude que provoque ce variant a fait plonger les bourses de la planète et les cours du pétrole, portant un nouveau coup à l’économie mondiale en pleine convalescence.
Cette inquiétude a déjà provoqué le report immédiat de la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui devait avoir lieu, la semaine prochaine à Genève, dans l’espoir de relancer justement l’organisation et tenter d’arracher un accord sur la pêche.
Cette rencontre ministérielle, qui devait réunir du 30 novembre au 3 décembre environ 4 000 participants, dont des chefs d’Etat et plus d’une centaine de ministres, avait déjà été reportée suite à l’apparition des premiers cas de Covid-19 fin 2019.
Directement impactées, les compagnies aériennes qui battent déjà de l’aile voient leur légère reprise tombée à l’eau dans plusieurs pays.
Premier pays à réagir dans ce sens, le Canada a interdit l’entrée sur son sol aux voyageurs en provenance de sept pays d’Afrique australe où a été détecté un nouveau variant du Covid Omicron.
Les pays concernés étaient le Botswana, l’Eswatini, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, l’Afrique du Sud, et le Zimbabwe. Cette décision, dans la foulée de mesures similaires annoncées notamment par des pays européens et les Etats-Unis, intervient quelques semaines après la réouverture des frontières canadiennes qui avaient été fermées pendant 18 mois en raison de la pandémie.
Ce matin encore, 61 passagers en provenance d’Afrique du Sud ont été testés positifs à leur arrivée à Amsterdam.
Aux aéroports de Paris où les premiers cas ont été détectés, la panique a gagné les voyageurs, notamment ceux qui voudraient rallier l’Algérie. Les annulations pleuvaient depuis ce matin dans les agences de voyages et des compagnies aériennes dans l’Hexagone.
Qui de l’Algérie ?
Si, pour le moment l’heure est à la gestion des dossiers pressants, dont les élections locales, l’Algérie a déjà pris ses dispositions contre toutes formes de variants pour parer aux erreurs constatées lors de la troisième vague.
En effet, l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) a lancé, aujourd’hui, un appel aux populations pour adhérer urgemment à la vaccination pour « contrôler la circulation des virus et par là les variants, notamment le variant B.1.1.529 (Omicron), signalé pour la première fois à l’OMS par l’Afrique du Sud le 24 novembre dernier ».
« Les mesures barrières (port de masques de protection, distanciation physique et lavage fréquent des mains) gardent toute leur importance face à cette pandémie », a indiqué l’IPA qui met en garde les populations contre le risque élevé de ce variant.
« Plus le virus circule, plus la probabilité d’apparition de variants est élevée », souligne l’IPA qui relève que « la situation épidémiologique en Afrique du Sud s’est caractérisée par trois pics distincts de cas signalés, dont le dernier concernait principalement le variant Delta ».
Selon l’IPA, « ces dernières semaines, les infections ont connu une forte augmentation, coïncidant avec la détection du variant B.1.1.529. La première infection confirmée connue du B.1.1.529 provenait d’un spécimen prélevé le 9 novembre 2021 (…) Ce variant présente un grand nombre de mutations, dont certaines sont préoccupantes, soit avec plus de 30 mutations concomitantes ».
« Le nombre de cas semble augmenter dans presque toutes les provinces d’Afrique du Sud (…) Plusieurs laboratoires ont indiqué que pour un test PCR largement utilisé, l’un des trois gènes cibles n’est pas détecté et ce test peut donc être utilisé comme marqueur de cette variante, en attendant la confirmation par séquençage », précise l’IPA.
Du reste, si pour le moment rien n’a filtré du côté du gouvernement et des compagnies aérienne et maritime, il n’en demeure pas moins que la nouvelle vague du dangereux variant sud-africain ne tardera pas à impacter tous les pays du continent et à faire réagir les gouvernements et les autorités sanitaires pour faire à cette nouvelle déferlante.
Le relâchement des citoyens et le faible taux de vaccination font craindre la pire situation si le gouvernement ne prend pas immédiatement les mesures appropriées pour juguler cette pandémie.
Si le ministère de la Santé rappelle, chaque jour, que « la situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen vigilance et respect des règles d’hygiène et de distanciation physique, tout en insistant sur le respect du port du masque », il n’en demeure pas moins que les contaminations sont reparties à la hausse, avec 193 nouveaux cas et 23 patients, actuellement, en soins intensifs.
Nadine. S
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