«Non, M. Aoun, vous n’avez pas le droit !»

Le mois de mars, mois symbole des droits de la femme, le 8 en est la date choisie, une date que le monde entier célèbre et l’Algérie n’est pas en reste. Même si l’on n’est pas tout à fait d’accord avec la façon dont est célébrée cette Journée dans notre pays, il n’en demeure pas moins qu’elle a toute son importance, comme en témoignent les événements et activités organisés par toutes les institutions de l’Etat pour rendre hommage à la femme travailleuse, toutes catégories confondues, sans discrimination aucune, M. Aoun.

A commencer par la présidence de la République qui fait en sorte à ce que le premier magistrat du pays aille vers ces femmes, qui chacune dans son domaine fait l’Algérie, avec des mots d’encouragement et de reconnaissance et des promesses pour un avenir meilleur, car convaincu que les Algériennes qui ont fait le choix de travailler, de faire carrière ou d’accepter un poste de responsabilité n’évoluent pas «sur du velours».

En face, il y a une société faite par et pour les hommes, une misogynie qui freine, quand elle ne les casse pas, des carrières, des responsables qui exploitent et qui s’emparent même du travail de leurs collaboratrices, sans oublier toutes sortes de violences, notamment verbales… Non, M. Aoun, vous n’avez pas le droit !

Non, M. Aoun, vous n’avez pas le droit de sermonner publiquement un cadre, de surcroît une femme, un 8 mars, ni un autre jour d’ailleurs, encore moins de traiter publiquement de «menteur» un PDG, ou toute autre personne, c’est une atteinte à la dignité!  

Vos «diatribes» M. Aoun, à l’endroit de la PDG de Saidal, hélas récurrentes, reprises par les réseaux sociaux et malheureusement par certains confrères, discréditent l’image de l’Etat que vous êtes censé représenter, plus que quiconque, censé incarner en votre qualité de membre du gouvernement.

Votre statut de ministre, M. Aoun, vous autorise bien évidemment à recadrer un collaborateur défaillant ou le PDG d’une entreprise privée ou publique sous tutelle du département que vous dirigez, même si ce dernier n’a, en principe, de compte à rendre qu’à son conseil d’administration, mais cela ne vous autorise en aucun cas à le faire publiquement.

Vos réactions «spontanées», en plus d’abîmer un peu plus l’image de ceux qui nous gouvernent et celles des entreprises publiques, en plus de blesser profondément les cadres, leurs équipes et même leurs familles, impactent négativement leur moral et leur engagement et attentent à leur dignité. Vous avez été pendant longtemps cadre dirigeant d’entreprise publique et vous en savez quelque chose.

Pour rappel, M. Aoun, Mme Akacem, Présidente Directrice Générale du Groupe Saidal, que vous ne cessez de sermonner publiquement, a reçu des mains du président de la République, celui-là même qui vous a nommé au poste de ministre, la médaille de l’Ordre du mérite national au rang de «Achir».

Au-delà de la médaille, le président de la République  a tenu à exprimer à travers cette puissante symbolique sa volonté de mobiliser et de rassembler dans une démarche inclusive tous les cadres de la nation autour de son projet de l’Algérie nouvelle.

Saida Azzouz

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