L’entrepreneur algérien ne donne pas d’importance aux investissements matériels.




[highlight color=”DZE”] Vous dites que les PME n’ont pas joué leur rôle en raison de contraintes structurelles connues, lesquelles ?  [/highlight]

Rappelons-le que cette recherche se porte sur un contexte de pays en développement, l’Algérie n’est qu’un cas pratique.
Nous avons fait un recensement des récents écrits, notamment des articles académiques de journaux et de revues internationales, nous avons trouvé que l’environnement des PME dans les pays en développement est ouvert et intense.

Cet environnement est ouvert sur toutes les contingences et caractérisé par une concurrence ardue et féroce aux désavantages des PME qui sont réellement non compétitives.
Les conditions de l’environnement ouvert et intense auxquelles les PME sont soumises sont caractérisées par les contraintes structurelles, à savoir:
[tie_list type=”minus”]

  • Problèmes connexes à l’environnement de la PME ;
  • Faiblesse de l’économie ;
  • Contraintes institutionnelles, de corruption et de manque d’infrastructure ;
  • Poids du secteur informel ;
  • Charge fiscale ;
  • Difficulté du financement de la PME ;
  • Pénurie de ressources humaines qualifiées ;
  • Inefficacité des réseaux d’entrepreneurs, de commercialisation et de marketing.

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Pour plus de détail sur ces contraintes structurelles, veillez référer-vous aux pages 37-44.
Selon certaines études, les environnements ouverts et intenses dans les PVD, qui généraient des contraintes entravant le développement de la PME, sont généralement identiques. Benzing et al. (2009) affirment que les problèmes rencontrés par les entrepreneurs dans les PVD sont souvent très similaires.
Tambunan (2006) soutient que les problèmes dans les PVD sont similaires, mais ils diffèrent d’une région à une autre et entre un secteur d’industrie et un autre.
Bien que les contraintes varient encore entre des entreprises individuelles dans la catégorie de taille et au sein d’une branche d’activité, certains contraintes sont communes à toutes les PME : fiscalité élevée, règlements et conditions économiques instables, systèmes bancaires inefficaces, existence de la corruption, prévalence de l’ancienne mentalité d’activité, difficulté d’obtenir du capital et des prêts, faiblesse institutionnelle, environnement défavorable et épanouissement de l’esprit entrepreneurial.

Spécifiquement pour l’Algérie, la PME algérienne vivait également une problématique riche et complexe et n’est pas épargnée à cet état de choses.
Cette PME est issue d’un système économique socialiste planificatrice déficient, une problématique vraiment cruelle et compliquée, selon Mebtoul (2010).
Le deuxième problème est le secteur bancaire et financier. C’est un vrai problème qui entrave l’investissement et la création des entreprises.
Pour Assala (2006), le secteur bancaire est quant à lui est caractérisé par sa petite taille et reste largement dominé par le secteur public.
Les banques privées quant à elles, ont des capitalisations très faibles et restent très méfiantes vis-à-vis des nouvelles entreprises.
Avec l’instauration de contrat du performance pour les banques publiques, leur mauvais passé historique les pousse aujourd’hui à une prudence excessive dans la politique de crédit.
Ce qui prive la majorité des PME de l’accès aux ressources financières et pénalise lourdement leur croissance.

L’étude faite par ce dernier auteur démontre que la majorité des dirigeants ont eu recours à la finance informelle, en réponse à la rigidité d’un secteur bancaire incapable de répondre à la demande de crédit.
Ces banques sont caractérisées par les lourdeurs bureaucratiques.
La corruption et l’absence d’un cadre juridique souple et transparent se conjuguent pour dissuader les entrepreneurs de sortir de l’informel et l’autofinancement par capital propre ou prêts concédés par la famille ou par les amis.

Dans le même ordre d’idées, nous allons parler de l’économie informelle qui est une caractéristique de l’économie algérienne.
Le comportement de cette économie est accompagné par des comportements illégaux des agents économiques qui se sont développés sur le marché algérien : fraude fiscale, corruption, détournement de fonds publics, etc. Assala (2006) explique, toutefois, que malgré la mauvaise pratique des affaires dans les entreprises algériennes, elles ne sont pas totalement dans l’illégalité, elles ont un pied dans la légalité et l’autre dans l’illégalité. Les démarches illégales sont couvertes par une apparence de légalité.

Bounoua (2003) analyse le comportement informel et illégal au sein des entreprises privées qui est un fait difficile à étudier sur le plan théorique, car la question du sens se pose.
Il se questionne sur la portée à donner au fait qu’une entreprise qui s’appuie sur un système officiel (ex. : une banque publique) pour l’octroi d’un crédit (à travers la corruption d’un agent de la banque).

Boutaleb (2006) pose un sérieux antagonisme. Il affirme que bien que les décideurs algériens prônent une économie de marché, le contexte de l’économie algérienne est encore marqué par la forte centralisation des ressources, en contrepartie de toutes les tentatives inachevées de la décentralisation.
Les initiatives des autorités locales visant à promouvoir les activités des PME ont souvent été étouffées un processus de prise de décision centralisé et par un manque de moyens humains.

Cette approche a été aussi assez minutieusement développée dans une étude du PNUD réalisée par le professeur Benissad (1993).
Dans cette étude, l’auteur souligne que «le fonctionnement de l’économie algérienne reste en fait caractérisé par deux logiques contradictoires :
celle de l’administration basée sur le côté procédurier et formaliste et celle des entrepreneurs et gestionnaires basée sur des impératifs économiques d’efficacité et de performance».

En corollaire, Benissad (1993) relate tout un ensemble d’obstacles qui freinent la création d’entreprises privées et la promotion de l’investissement locale et étranger, à savoir: la mauvaise allocation des ressources, la marginalisation des détenteurs de compétences, les lourdeurs administratives, l’esprit clientéliste, la suspicion de discrimination et les décisions arbitraires non bien étudiées.

Pour plus amples informations et pour connaitre l’historique et l’environnement de la PME en Algérie, je vous invite vivement à parcourir l’Annexe D intitulé: «Environnement de la PME en Algérie» dans les pages 359-363.

Pour connaitre plus sur la PME algérienne et la mise à niveau, je vous invite à consulter: l’Annexe A qui décrit la «Problématique de la PME algérienne et la mise à niveau» dans les pages 330-342.
De même, pour plus de détail sur le programme de mise à niveau, je vous invite à consulter l’Annexe B intitulé : «Programme de mise à niveau des entreprises algériennes» dans les pages 343-352.
Si vous voulez plus de détail sur ce dernier annexe, je peux vous envoyer la version intégrale du fichier.
Cette Annexe n’est pas mise intégralement dans le texte de la thèse, car elle augmente le volume du texte.
En outre, pour de plus ample information sur la PME algérienne, référez-vous à l’Annexe C du page 354 au page 358.

J’imagine que chacun de ces annexes mérite d’être exploré et nécessite une divulgation au plus large publique, et ce au bénéfice de la PME algérienne.


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