Le rôle de l’université et des incubateurs universitaires dans l’émergence des startups aux projets innovants et l’appui de l’Etat ainsi que des industriels pour accomplir les jeunes auto-entrepreneurs dans leurs premiers pas a été au cœur de la rencontre organisée en fin de semaine dernière la Fondation allemande Konrad Adenauer, en collaboration avec le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE, think-tank).
Confrontant la longue expérience allemande dans le domaine de l’innovation à la jeune aventure algérienne en matière de création et de promotion des startups, les différents intervenants à cette rencontre ont estimé que l’importance de réseau universitaire a un impact direct sur la mise en place d’un écosystème de startups.
«La présence universitaire est un élément important dans la concentration des startups puisqu’elle a liée directement à la recherche », explique dans son intervention Jannis Gilde, Chef de projet de recherche à l’Association de startup pour le développement de l’écosystème des startups et de l’investissement, en Allemagne.
Le chercheur allemand, intervenu par visioconférence, a mis en exergue la constitution des clusters qu’il considère comme un facteur de succès, citant l’exemple des villes de Berlin et Munich, où il y a une forte concentration universitaire en Allemagne.
Si en Algérie, les startups sont de création récente, la tendance expliquée par le chercheur allemand se confirme avec une implantation plus importante des projets innovants dans la capitale Alger, suivie par Oran (ouest), Sétif et Constantine, dans l’est du pays. Même en termes de financement, la capitale occupe la première place.
Cette dynamique, favorisée par une véritable synergie entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, s’est ces deux dernières années, en témoigne la montée dans le classement de l’Algérie à l’échelle mondiale.
En effet, l’Algérie est passée de la 984e position en 2021 à la 446e position en 2023 en matière de création de startups, selon le classement établi par le centre de recherche et de cartographie des écosystèmes de startups Global Startup Ecosystem.
« L’Algérie a dépensé près de 57 milliards de DA sur la recherche scientifique et le développement technologique durant les sept dernières années », a rappelé dans son intervention Mehdi Omarouayache, Président du Cluster algérien du numérique et membre du CARE, soulignant par ailleurs le rôle déterminant et prépondérant des incubateurs universitaire, où la recherche bénéficie aujourd’hui d’importants moyens matériels et financiers.
Ceci sans oublier les différents dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour la promotion de l’innovation, dont l’incubateur Algeria Venture ou encore l’Agence Nationale de Valorisation des Résultats de la Recherche et du Développement Technologique (ANVREDET) qui a pour mission le «Transfert du savoir aux acteurs économiques et sociaux, en particulier aux entreprises, qui auront à l’exploiter », explique pour sa part, lors de son intervention Fragua Rabah, Chef de département ingénierie de management au sein de cette institution publique.
Pour ce faire, l’ANVREDET dispose de tout un réseau de partenaires, issus de différents horizons (universités, instituts, écoles, centres de recherches, acteurs socioéconomiques et agences) à travers l’ensemble du territoire national.
Son implication dans la promotion des projets innovants permet aux porteurs de ces projets de concrétiser leurs idées grâce à l’expertise de l’ANVREDET accompagne les jeunes créateurs dans la maturation de leurs projets et leur financement (Banques, dispositifs d’aides), avant de les soumettre à des partenaires publics ou privés.
Lyès Menacer
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