Face à la presse, le président Tebboune évoque le développement, les importations, la visite en France, les BRICS et le Niger
La régulation du commerce extérieur, les ressources en eau, les secteurs des transports et de l’habitat, mais aussi la place de l’Algérie sur la scène internationale, autant de points sur lesquels le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu ce samedi lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale.
Au sujet des importations, le le président Tebboune a mis l’accent sur la lutte contre le phénomène du transfert illégal de devises vers l’étranger, à travers les pratiques de surfacturation de biens et services importés.
A ce propos, il a tenu à souligner que, de 2020 à ce jour, la surfacturation est estimée à quelque 400 millions de dollars, ce qui représente pour lui une baisse sensible comparativement aux années précédentes, lorsque l’on sait qu’entre 2009 et 2019, ce fléau représentait plus de 30% des factures déclarées, rappelle-t-il en citant guise de référence des rapports d’instances internationales.
6 000 km de chemin de fer et 2,5 milliards m3 d’eau
Pour le chef de l’Etat si le phénomène de transfert illégal de devises est atténué, c’est grâce aux mécanismes de contrôle du commerce extérieur mis en place ces dernières années, à l’instar du Haut conseil de régulation des importations, dont le décret de création vient d’être publié au dernier journal officiel, qui constituera désormais, selon le chef de l’Etat, un espace de coordination et de concertation entre les différents secteurs concernés par la régulation des importations, évitant les décisions individuelles qui pourraient engendrer des fluctuations sur le marché.
Parmi les projets de développement menés ces deux dernières années, le le président Tebboune est revenu sur le secteur des ressources en eau, en mettant l’accent sur le dessalement de l’eau de mer qui représente la solution idoine pour la lutte contre le stress hydrique.
A ce propos, il a rappelé qu’avec des capacités de 1,4 milliard m3 actuellement, l’Algérie est leader en Afrique et 3ème dans le monde arabe en matière de production d’eau à partir de l’eau de mer, précisant que l’objectif est d’atteindre 2,5 milliards m3, ce qui permettra d’assurer un approvisionnement régulier en eau potable pendant au moins une quinzaine d’années.
Annonçant un nouveau programme de réalisation de 6 000 km de rails, en partenariat avec des opérateurs chinois, le chef de l’Etat inscrit le transport ferroviaire au registre de ses priorités, étant « le meilleur garant du développement », tel qu’inscrit parmi les 54 engagements qu’il a pris avant son élection à la magistrature suprême. Des engagements qu’il considère d’ailleurs comme étant réalisés à 75%. Du même pour le secteur de l’habitat, assurant que le logement ne s’arrêtera pas et continuera d’être « une priorité de l’Etat » et sera attribué à « ceux qui le méritent vraiment ».
Interrogé sur le déploiement de l’Algérie sur la scène internationale, le président Tebboune est revenu longuement sur les visites qu’il a effectuées récemment dans des pays partenaires, comme la Chine, l’Italie, le Portugal et la Russie, mais sans omettre d’évoquer sa visite prochaine en France.
La visite en France maintenue
Si les visites effectuées dans les quatre pays cités ont été « couronnées de succès », la visite devant être effectuée en France « n’a pas été annulée », a-t-il déclaré, mais « nous attendons le programme de la visite de la part de la Présidence française », a tenu à préciser le chef de l’Etat, rappelant que cette visite d’Etat doit être couronnée de « résultats tangibles » et ne pas être réduite à « une simple visite touristique ».
Perçue comme une étape cruciale de la coopération stratégique algéro-française, la déclaration du chef de l’Etat à propos de cette visite a été vite relayée par les médias de l’Hexagone, dont beaucoup ont fait le parallèle avec les visites effectuées ces derniers mois dans d’autres pays.
C’est le cas du quotidien le Figaro qui, sous le titre de «pour le président Tebboune, une visite en France est toujours maintenue», rappelle qu’ «en Russie, outre la signature d’une déclaration de partenariat stratégique approfondi, huit autres accords dans les domaines de la justice, des télécommunications, de l’agriculture, de la culture, des ressources en eau et de l’exploration de l’espace à des fins pacifiques, ont été signés ».
Pour ce qui est du groupe des BRICS, constitué du Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud, et que l’Algérie souhaite intégrer, selon le chef de l’Etat, à l’exception de l’Inde, les quatre autres membres sont favorables à l’adhésion de l’Algérie.
Enfin, accordant un vif intérêt au continent africain, que ce soit pour le développement économique prônant l’intégration régionale ou pour l’instauration de la paix et la stabilité, le président Tebbounen’a pas manqué de revenir sur la situation que traverse ces derniers jours le Niger, suite au coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum.
A ce propos, le président Tebboune a réitéré son ferme rejet de toute forme d’intervention militaire «qui n’a jamais réglé aucun problème», avant de marteler qu’ «aucune solution n’est envisageable au Niger sans la participation de l’Algérie, car concernée par ce qui se passe dans ce pays voisin» et d’affirmer «la disposition de l’Algérie à aider les Nigériens à rétablir la légitimité constitutionnelle».
Mohamed N.
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