Les premiers lots du vaccin chinois contre la Covid-19 «Corona-Vac» sortiront de l’unité de production du Groupe Saidal de Constantine, demain, mercredi 29 septembre 2021.
L’Algérie vient ainsi relever un défi majeur, celui de fabriquer elle-même le vaccin anti covid-19, dans ses propres usines, avec un objectif encore plus élevé qui est d’assurer sa souveraineté sanitaire.
Mieux encore, les discussions pour l’exportation du vaccin «Corona-Vac» vers les pays africains avancent de manière satisfaisante. Une délégation de l’Agence de santé spécialisée de l’Union africaine (le CDC Afrique) sera en visite officielle dans notre pays, du 13 au 18 octobre prochain, afin de voir de près les bonnes conditions de production du vaccin dans l’unité de Saidal et les capacités de l’Algérie à assurer ses propres besoins et ceux de l’Afrique.
Invité de la rédaction de la chaine 3 de la radio algérienne, lundi 27 septembre, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a tenu à préciser que le «Corona-Vac» n’est pas un générique. Il a les mêmes propriétés que le vaccin fabriqué en Chine. Il est d’ailleurs fabriqué en partenariat avec les chinois qui lui ont d’ailleurs donné le nom «Corona-Vac».
«L’Algérie est le seul pays africain à avoir obtenu la licence «Corona-Vac», affirmait le représentant du gouvernement, insistant sur le mot licence que notre pays a réussi à avoir, alors que le vaccin chinois n’a pas encore une année d’existence.
L’unité Saidal de Constantine à elle seule dispose de tous les moyens matériels et humains nécessaires qui lui permettront d’assurer une production suffisante du «Corona-Vac». Pour le moment, précise le ministre de l’Industrie pharmaceutique, le plan de charge arrêté est de 65 millions de doses par an, soit 320 000 doses par jour sur un shift de 8 heures. La même unité est toutefois capable d’aller vers une production nettement plus importante, soit 200 millions de doses par an.
C’est de là justement que le projet d’exportation vers les pays africains dépasse le cadre d’une simple réflexion pour passer à la matérialisation, probablement dans quelques mois, dans le cadre de l’initiative «Africa-Vac», les mesures de facilitation de l’exportation aidant, à l’exemple de l’entrée en vigueur de l’Accord de la zone de libre-échange africaine (ZLECAF) et l’ouverture du poste-frontalier avec la Libye et la ligne maritime Alger-Tripoli pour ne citer que celles-là.
Les discussions avec le partenaire russe pour la production du vaccin Spoutnik V sont également en cours, a assuré le ministre. «Les discussions avec la partie russe sont toujours en cours. Le projet n’est pas abandonné» a-t-il dit.
Par ailleurs, a assuré l’invité de la radio, la production de l’oxygène médicale augmentera de 800 000 litres par jour, à la faveur du lancement des deux nouvelles unités d’Arzew et d’Ouargla, d’ici la fin 2021. De la sorte, «nous serons de très loin l’un des premiers producteurs de la région».
En ce qui concerne la production globale du médicament, apprend-on, près de 60 nouvelles lignes de production ont été mises en place cette année en Algérie «dont 11 dans le feline finish, l’injectable et le stérile». Trois médicaments sur quatre sont produits dans notre pays. La production nationale du médicament pour cette année devra dépasser les 2,5 milliards d’euros, ce qui devra permettre de réduire la facture d’importation à moins de 1,2 milliards d’euros.
Karima Mokrani
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