Catégorie : Agroalimentaire

  • Déchets d’emballages : vers la mise en place d’un organisme privé de collecte et de traitement

    Déchets d’emballages : vers la mise en place d’un organisme privé de collecte et de traitement

    L’Association des producteurs algériens de boissons (Apab) est sur le point de mettre en place un organisme privé de récupération et de traitement des déchets d’emballages. Ceux de boissons seulement. Un produit qui génère énormément de déchets, notamment plastiques.

    Le directeur exécutif de l’Apab, Aïssa Zelmati, a présenté le projet de «l’éco-organisme volontaire», à l’occasion d’un premier workshop sur l’économie circulaire en tant que «gisement pour l’attractivité du secteur agricole et agro-industrie national». Ce workshop est organisé par la Chambre nationale d’agriculture, en collaboration avec l’université «M’hamed Bougara» de Boumerdès et le réseau algérien d’économie circulaire (CALEC).

    La collecte et le traitement des déchets d’emballages intéresse de très près l’association des producteurs de boissons qui, dans leur industrie, utilisent des intrants agricoles, à l’exemple des arômes et des fruits transformés.

    L’éco-organisme volontaire de collecte et de traitement des déchets d’emballages de boissons devrait être installé prochainement, une fois le feu vert donné par le ministère de l’Environnement.

    Durant deux ans, l’Apab a bénéficié de l’accompagnement de la coopération allemande GIZ, avec l’accord du ministère de l’Environnement. La nouvelle société de collecte et de traitement des déchets d’emballages prendra la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE).

    «Les producteurs de boissons mettront la main à la poche pour financer le dispositif de collecte et de recyclage des bouteilles usagées de tous les emballages que nous utilisons. Le dispositif a été fait conformément aux lois et aux règlements algériens, notamment les lois sur l’environnement et sur les déchets. A présent, nous attendons le feu vert du ministère de l’Environnement pour lancer la procédure de mise en place» nous indique le directeur exécutif de l’Apab.

    Le même représentant de l’Apab poursuivra au sujet des contributions financières de l’association professionnelle : «L’éco-contribution sera proportionnelle à la masse des déchets qui sera mise sur le marché». A ce propos, il est à rappeler que le potentiel de PET est de 200 000 tonnes par an en Algérie. Telle initiative de l’Apab doit donc intéresser et les producteurs de boissons et les importateurs mais aussi les fabricants de tous types de produits qui sont conditionnés dans le PET, à l’exemple des détergents. L’association professionnelle des produits détergents a déjà exprimé sa disponibilité à adhérer à cet éco-organisme volontaire de recyclage des déchets d’emballages.

    A préciser que cet éco-organisme qui sera bientôt mis en place par l’Apab est pratiquement le même que celui dit Eco-Jem, lancé récemment par l’Agence nationale des déchets (AND). La différence est que l’Eco-Jem est public et l’autre privé. Cela n’empêchera pas un travail de collaboration entre les deux entités en ce qui concerne notamment l’échange des statistiques. Quant au partenariat public-privé (PPP) dont il était question, un certain moment, l’Apab se montre carrément opposée, préférant «voler de nos propres ailes».

    Développement durable

    Pour en revenir à la rencontre elle-même, portant sur l’économie circulaire dans le domaine de l’agriculture, les participants à ce premier workshop national ont débattu notamment des possibilités qui s’offrent aux professionnels du secteur pour intégrer des projets d’économie circulaire, réduisant le gaspillage et créateur de richesses et de postes d’emploi.

    Pour le CALEC, il est question de produire des biens et des services, tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. Le CALEC est une structure de recherche coopérative dont la gouvernance est assurée par ses membres.

    Par ailleurs, lors de cette rencontre, le président de la Chambre nationale d’agriculture, Mohamed Yazid Hambli, a affirmé que l’annonce faite dernièrement par le président Tebboune, lors d’une réunion du Conseil des ministres, portant sur l’augmentation de la production du blé de 30 quintaux par hectare, est réalisable.

    Karima Mokrani

  • 19ème Salon Djazagro : les promesses de «l’édition-reprise»

    19ème Salon Djazagro : les promesses de «l’édition-reprise»

    La 19ème édition du Salon professionnel de l’industrie agroalimentaire (Djazagro) s’est ouverte le lundi 30 mai, au Palais des expositions, Pins maritimes à Alger. L’ouverture n’ a pas enregistré la présence des officiels, ces derniers sont annoncés pour le dernier jour de la manifestation, soit le 2 juin, peut-être aussi avant. 

    «C’est l’édition-reprise, après trois années d’absence» lance Nabil Bey Boumezrag, le commissaire du Salon. Reprise dans le sens qu’elle revient dans sa forme initiale, à savoir la présence d’entreprises étrangères aux côtés des algériennes. A l’édition de novembre dernier, il n’y avait que des entreprises nationales, a tenu à rappeler notre interlocuteur.

    La vie reprenant son cours normal, après la pandémie de la Covid-19, les manifestations économiques sont de retour, l’une après l’autre, avec une participation assez intéressante des acteurs du domaine, encouragés par une redynamisation réelle des échanges commerciaux entre l’Algérie et bon nombre de pays à travers le monde.

    A cette 19ème édition du Salon Djazagro, nous relevons la présence en force d’entreprises italiennes. Elles sont au nombre de 104, alors qu’au Batimatec, elles étaient 80.

    En deuxième position, les entreprises françaises au nombre de 73 et celles turques, présentes avec 49 exposants. L’ensemble de ces entreprises étrangères activant dans ce qui est process et équipement, proposent des machines utilisées dans les usines algériennes.

    Pour en revenir à l’Italie, il est à rappeler que depuis quelques mois, les relations entre les deux pays ne font que se renforcer sur les plans économique et politique. Des deux côtés algérien et italien, il y a une volonté claire d’aller vers une coopération stratégique.

    Présent au Djazagro 2022, Gabriele Barone, le directeur de l’agence italienne pour le commerce extérieur, section pour la promotion des échanges de l’ambassade d’Italie, affirme que «l’agro-industrie en Algérie représente un secteur regorgeant d’opportunités de collaboration pour les entreprises italiennes».

    Pour l’année 2021, une valeur de 37 millions d’euros a été enregistrée en terme d’exportation de machines et équipements italiens d’emballage vers l’Algérie, un chiffre qui classe l’Italie comme premier fournisseur de l’Algérie, avec 32% de part de marché, suivi de la France et de l’Allemagne qui se partagent la 2ème et la 3ème position.

    La présence italienne en force au Salon Djazagro 2022, assure le représentant de l’ambassade italienne, vise à renforcer de plus en plus les contacts d’affaires avec les opérateurs locaux, dans une cadre de partenariat gagnant-gagnant.

    L’année 2022 sera encore plus riche en occasions et en opportunités, soutient-il, en rappelant l’organisation, en juillet prochain, d’un important forum d’affaires algéro-italien, avec une forte présence d’entreprises italiennes.

    Pour rappel, 500 exposants de 25 pays prennent part au Djazagro 2022 . Ils présentent des produits de six secteurs d’activités : conditionnement et emballage alimentaire, hygiène et analyse industrielle, manutention, transport et stockage, matériels et équipements, matières premières et produits semi-finis, ingrédients et additifs.

    Pour la première fois, un concours «Djaz’INNOV» sera organisé au niveau de l’espace «tendances & Innovation» aménagé au pavillon central. Le concours récompense  les matériels, les produits, les techniques et les services les plus innovants dans le domaine de l’agroalimentaire.

    Karima Mokrani

  • Inamed : un jeune, une entreprise, des ambitions

    Inamed : un jeune, une entreprise, des ambitions

    Spécialisé dans la production de boissons aux fruits, le groupe Inamed passe au food, sans abandonner le jus, mais avec une autre touche, des créations nouvelles. Des produits emballés dans des packs en carton comme s’il s’agit des boissons d’autrefois. L’industrie de l’agroalimentaire dans le sang, les enfants Ferradji gardent le cœur du métier. Ils s’installent à Koléa, dans la wilaya de Tipasa, sans quitter Baba Ali (Alger) où se trouve l’entreprise mère, fondée et gérée par leur père.

    Un amour «inconditionnel» pour l’Algérie

    Officiellement, l’unité de Inamed de Koléa d’Inamed n’est pas encore mise en service. Toutefois, avons-nous constaté, il y a du mouvement dans l’infrastructure, récemment rénovée. Une bâtisse qui appartenait à une entreprise qui travaillait dans un domaine autre que l’agroalimentaire, soit le plastique. Le terrain et la bâtisse ont été achetés sur fonds propres.

    L’unité de production du groupe Inamed prend forme. S’étalant sur une superficie de 2 ha, elle dispose d’un équipement tout neuf, importé d’Europe. Les machines fabriquées par des leaders mondiaux dans le domaine de l’agroalimentaire occupent un espace de 4.000 m2.

     «L’agroalimentaire, c’est très sensible. Nous sommes en période d’essais pour nous familiariser avec les machines et nous assurer que tout fonctionne pour le mieux au niveau de toute l’unité avant de faire venir les travailleurs et lancer la production en même temps que la commercialisation», nous dit Selim-Adel, 28 ans, le plus jeune de la fratrie Ferradji. Il occupe le poste de manager général de la nouvelle entreprise du groupe Inamed.

    Très dynamique, plein d’ambitions, il porte un amour inconditionnel à l’Algérie : «Je suis un amoureux inconditionnel de l’Algérie et particulièrement Alger.» Pour lui, il n’était pas question de rester en France après les études : «J’avais hâte de terminer mes études et de rentrer au pays faire ce que j’ai à faire. C’est un projet d’enfance. La vision de ce projet, je l’avais depuis que j’étais très jeune.» Selim est né en France, contrairement à sa grande sœur Amira qui, elle, a quitté le pays à l’âge de 13 ans.

    «Je suis né en France, j’ai passé une grande partie de mon enfance et de ma jeunesse en France, je ne venais en Algérie que pendant les vacances scolaires ou universitaires», confie le jeune patron. De lui, nous apprenons que les trois enfants (Selim et Amira ont un troisième frère qui lui aussi occupe un poste dans l’entreprise familiale), étaient tous en France, depuis le début des années 1990, avec leur maman.

    Le père, chef d’entreprise, est resté dans le pays. «Notre père n’a jamais quitté l’Algérie. Quand il a décidé de nous envoyer à l’étranger, c’était durant les années du terrorisme. C’était surtout pour notre sécurité», nous confie encore Selim, non sans poursuivre : «C’est peut-être parce que nous étions longtemps séparés de notre père que nous avions ce projet commun de revenir au pays et nous y installer au plus vite.» Parlant du père, Selim insiste : «Il est vrai que c’est notre père qui a décidé de nous envoyer à l’étranger pour notre sécurité et pour nos études, mais la décision de revenir est la nôtre. Uniquement la nôtre, nous les trois frères. A aucun moment, notre père ne nous a demandé de revenir pour l’assister dans son travail ou autre».

    Perpétuer une tradition familiale

    Quatre ans depuis son retour définitif en Algérie, le jeune Ferradji affiche beaucoup d’enthousiasme et d’empressement de voir l’unité Inamed de Koléa ouvrir grandes ses portes. «J’ai vraiment hâte, je ne le cache pas. Ce sera fait dans moins d’un mois. Nous avons effectué toutes les démarches nécessaires pour réunir les conditions pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Il y avait des contraintes mais nous avons persévéré, ma sœur et moi pour les surmonter. Notre frère aussi. Je ne peux m’attribuer à moi seul le mérite de la réussite de ce projet», dit-il, insistant sur le fait qu’il s’agit d’une entreprise familiale.

    L’unité Inamed de Koléa est projet commun des trois enfants Ferradji pour perpétuer une tradition familiale, le père ayant créé, lui aussi, une entreprise avec ses frères : cette entreprise spécialisée dans l’agroalimentaire qui, en 1998, portait le nom de Yop Milk. Elle n’était pas très connue du large public parce que ses clients étaient essentiellement les collectivités (cantines, restos universitaires, bases de vie…). Avant le père, il y avait le grand-père, fondateur d’une briqueterie à Baba Ali.

    «La fibre industrielle, on l’a eue du père et du grand-père», confie Amira. C’est elle la directrice générale de l’unité Inamed de Koléa. Pour le moment, elle est gérante, tient-elle à préciser, parce que l’entreprise n’est pas encore passée au statut de Sarl. Avocate de métier, elle est très à cheval sur ces détails.

    Le choix d’une femme à la tête de cette entreprise est loin d’être fortuit. Il est vrai que la jeune maman est une bosseuse. Elle ne compte pas les heures de travail au bureau ou à la maison. Elle s’occupe de l’entreprise et de son foyer. «Les femmes algériennes sont des battantes», soutient Selim, expliquant que s’il y a eu cette idée de se lancer dans les compotes pour bébés et les sauces, ainsi que quelques préparations culinaires, c’est bien pour soulager ces femmes qui sont au four et au moulin dans une société où les deux parents doivent travailler pour assurer les besoins de la famille.

    Le jus Kulte

    L’unité Inamed de Koléa est certifiée ISO. Elle cible le marché de l’alimentation infantile. Nourrir sainement les enfants. «On fait très attention aux produits que nous utilisons. Le sucre, les conservateurs, les colorants et autres.» Auquel s’ajoutent, comme susmentionné, des sauces et des préparations culinaires à découvrir le jour de l’inauguration officielle de la nouvelle entreprise. Il y a toutefois un produit bien particulier qui est déjà commercialisé dont notre interlocuteur parle avec grande fierté, parce que c’est sa création à lui seul.

    «J’ai créé une marque de jus qui s’appelle Kulte. Le nom vient de l’anglais, il signifie communauté. Mon but est de créer une communauté de personnes ou de clients autour du bien-être. C’est du semi-industriel. Des jus faits à base de fruits et légumes, sans rien de plus. Différentes recettes faites par des nutritionnistes selon les besoins de chaque consommateur. Un besoin en vitamine C, en fer…», nous explique le créateur de cette marque.

    Ces jus sont adressés par exemple à ceux qui veulent perdre du poids, d’autres qui souffrent d’anémie. Ce sont des produits 100% naturels, sans sucre, sans colorants, sans conservateurs. La technique utilisée est la pression à froid.  

    «Nous avons quelques points de vente à Alger. Nous ne pouvons étendre notre marché à d’autres wilayas en ce qui concerne cette marque Kulte pour la simple raison que les boissons fabriquées ne contiennent pas de conservateurs. Comme il s’agit de fruits et légumes très frais, la durée limite de conservation ne doit pas dépasser quatre jours.» A présent, la production de ces boissons Kulte se fait dans une annexe au Val d’Hydra : «C’est pour me rapprocher de mes clients.»

    Créer de l’emploi

    A son démarrage, l’unité Inamed de Koléa compte faire travailler 150 personnes. Une fois les machines bien rodées et tout le système de production et de commercialisation mis en place, l’unité prévoit de passer au 3×8. Ce sera selon les besoins.

    «Ma grande satisfaction est de voir les jeunes de Koléa intégrer l’entreprise dans différents postes. C’est mon souhait majeur. C’est une zone rurale. Pas de commodités ici. Les jeunes sont désœuvrés, exposés aux différents fléaux sociaux. Je tiens à ce que l’entreprise crée de l’emploi ici même», affirme le jeune patron, très au fait de la situation de la population locale.

    Par ailleurs, interrogé sur la distribution des produits, notre interlocuteur affirme que pour le moment, l’unité Inamed de Koléa ne dispose pas de véhicules pour ce faire : «Il est certain que la flotte de distribution est la clé de toute entreprise. Toutefois, dans l’immédiat, nous ne pensons pas à avoir nos propres camions. C’est grand comme projet. Pour le moment, nous allons travailler avec des distributeurs».

    Géré par la nouvelle génération, le groupe Inamed vise haut et grand pour mieux se positionner dans un marché en perpétuelle évolution. Il ambitionne de devenir un pôle agroalimentaire rayonnant sur toute la Méditerranée.

    Les frères Ferradji travaillent pour que la jeune entreprise soit aux standards internationaux. Ils ambitionnent de la voir parmi les entreprises de renommée internationale.

    Karima Mokrani

  • Etude PASA : les algériens petits consommateurs d’huile d’olive

    Etude PASA : les algériens petits consommateurs d’huile d’olive

    Une première étude sur la consommation et la production de l’huile d’olive en Algérie a été réalisée par l’agence française de coopération technique internationale «Expertise France», en coopération avec le ministère algérien de l’Agriculture et du Développement rural. Cela dans le cadre du Programme d’appui au secteur de l’agriculture (PASA). Les résultats de cette étude ont été présentés aujourd’hui lors d’une rencontre organisée par la représentation de l’Union européenne à Alger.

    Comme souligné par la représentante de l’Union européenne, cette étude est le fruit d’un travail de partenariat avec toutes les parties intervenant dans la production de cette huile en Algérie, entre autres les oléiculteurs, les consommateurs, les opérateurs du secteur privé mais aussi des chercheurs de l’Institut national de recherche agronomique d’Algérie (INRA).

    L’étude de consommation nationale a été faite sur la base d’un échantillon de 2053 personnes dont 59% sont des femmes, alors que 15% ne consomment pas cette huile. Pour la consommation de la diaspora, les personnes interrogées sont au nombre de 317 réparties sur 7 pays en Amérique du nord et en Europe. A souligner aussi que dans cette étude, les enquêteurs ont consacré tout un travail à ce qu’ils appellent «région BBTO», soit les trois wilayas de la Kabylie : Béjaïa, Bouira et Tizi-Ouzou.

    L’analyse de la consommation nationale fait ressortir que 99% des consommateurs d’huile d’olive consomment d’autres huiles végétales. 51% des personnes interrogées ont répondu qu’elles consomment plus d’huile végétale que d’huile d’olive.

    La consommation individuelle de l’huile d’olive est estimée à 6 litres par an, avec un pic de consommation de 11,1 litres par habitant par année dans la région de la Kabylie. Une moyenne qui situe l’Algérie parmi les petits standards méditerranéens  de consommation d’huile d’olive. Ainsi, avec une consommation nationale annuelle de 6 litres par tête, l’Algérie se positionne parmi les petits consommateurs d’huile d’olive.

    Cette même étude sur la consommation nationale révèle que la grande partie des consommateurs privilégient l’approvisionnement en huile d’olive de Kabylie à travers une relation à proximité des lieux de production. L’huile d’olive de cette région (Kabylie) bénéficie d’une excellente réputation et les consommateurs lui restent fortement attachés. Aussi, apprend-on, le consommateur perçoit l’huile d’olive consommée comme étant de très bonne qualité et ne pense pas à changer ses habitudes.

    Contrairement aux algériens qui résident dans le pays, ceux qui sont à l’étranger se montrent plutôt enclins au changement. Aussi, selon l’étude, les algériens de la diaspora en consomment plus pour une raison bien particulière, c’est qu’elle leur rappelle chaque fois le pays, le soulignent les présentateurs de cette étude.

    Ainsi, pour reprendre leur propre lecture des résultats, la part de consommation de l’huile d’olive chez la diaspora est supérieure à celle des autres huiles végétales. Avec une consommation annuelle moyenne de 10 litres par personne, la diaspora algérienne se révèle être une grande amatrice d’huile d’olive. Cette huile d’olive revêt un caractère identitaire et culturel fort pour ces algériens qui vivent à l’étranger.

    Pour ce qui est de la production de l’huile d’olive de la région de Kabylie, l’étude montre que la grande majorité des oléifacteurs questionnés utilisent leur propre production d’olives. La trituration se fait de la même manière que par le passé, avec les mêmes techniques et le même savoir-faire. Même constat pour la commercialisation qui continue de se faire auprès des huileries. Ce qui fait dire aux enquêteurs que la quasi-totalité de l’huile d’olive proposée sur le marché emprunte le circuit informel.

    Par ailleurs, en ce qui concerne l’exportation, il y a encore beaucoup à faire.  Pour le moment, la seule wilaya qui lance quelques actions pour l’exportation est Bouira, alors que Béjaïa et Tizi-Ouzou n’y pensent plus après avoir subi des échecs par le passé. La raison principale de cet échec est que cette huile de Kabylie qui correspond, pourtant, aux goûts des consommateurs nationaux, «ne correspond pas aux normes établies à l’international».

    Karima Mokrani

  • Cread : Séminaire sur la sécurité alimentaire en Algérie demain à l’ENA

    Cread : Séminaire sur la sécurité alimentaire en Algérie demain à l’ENA

    Source de défis majeurs depuis l’indépendance, la problématique de la sécurité alimentaire fera l’objet d’un séminaire, ce mercredi à l’Ecole nationale de l’administration (ENA). Organisé par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), cette importante rencontre réunira les décideurs institutionnels et politiques des secteurs de l’agriculture et de la pêche, des cadres des institutions de développement durable, des chercheurs, des représentants des agriculteurs et des pêcheurs, des associations des producteurs et des consommateurs.

    Des panels qui viendront étayer leurs argumentaires à l’ère de raréfaction des produits alimentaires à l’échelle mondiale, des engrais et des intrants qui, par ailleurs, ne cessent d’enregistrer une flambée des prix inédite.

    Intitulé « La sécurité alimentaire en Algérie : enjeux actuels et défis à venir », cette rencontre a également le mérite de poser la problématique de la désertification qui, selon le Cread, a été « prise en charge dès les années 1970 ». Il sera également « la démographie galopante objet d’une politique intense, qui a conduit à l’atteinte par l’Algérie de la transition démographique en 1980, s’est rajoutée celle du changement climatique qui a mis en avant la question de la rareté de l’eau et de la nécessité de sa mobilisation ».

    Aujourd’hui, les séminaristes devront revenir, selon l’argumentaire du Cread, sur les disparités des catégories sociales, des mesures de transferts sociaux pour les catégories les plus vulnérables, mais surtout sur les efforts de l’Etat qui ont fait que l’Algérie, malgré toutes les crises, « n’a jamais connu la famine depuis son indépendance ».

    Toutefois, souligne le Cread, « pour des produits stratégiques comme les céréales, le lait et la pomme de terre, il a fallu recourir aux importations et la production locale est aussi dépendante des importations d’intrants : engrais, traitements phytosanitaires et semence ».

    Pour prémunir le pays des dépendances, argue le Cread, « l’Etat a choisi de soutenir les producteurs de ces filières ce qui a permis la réalisation de résultats appréciables, mais insuffisants pour certaines filières comme le blé tendre et le lait et instables comme pour la pomme de terre ».

    D’où le recours à la production agricole au Sahara pour palier à la rareté de la terre agricole et de l’eau grâce à la mobilisation des eaux souterraines.

    « Dans ce cadre le défi concerne la durabilité de ces ressources et leur utilisation rationnelle », indique la même source.

    Idem pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture qui est confronté aux changements climatiques et à la surpêche.

    Du coup, les experts invités à ce séminaire devront apporter des réponses et des recommandations pour faire face aux nouveaux défis majeurs de la sécurité alimentaire, à travers des communications et des débats liés à la sécurité alimentaire, mais surtout les perspectives et stratégies à déployer pour y faire face.

    Les organisateurs ont identifié six thématiques à aborder, dont « la gestion et l’utilisation des ressources naturelles pour satisfaire les besoins alimentaires », « l’approche prospective au service de la transition des systèmes productifs vers une sécurité alimentaire durable ». Il sera également question du « le rôle et l’impact du Conseil agricole et les nouvelles technologies dans les filières stratégiques », « l’évaluation de la durabilité des exploitations agricoles », « la recherche scientifique au service de la sécurité alimentaire » et, enfin, « les chaînes de valeur (globales et locales) des produits alimentaires et leur impact sur l’accès aux produits alimentaires ».

    Aussi, le Cread a prévu une table ronde où un panel d’experts va focaliser sur la recherche scientifique au service de la sécurité alimentaire.

    Nadine.S

  • Ramadhan, pouvoir d’achat et sécurité alimentaire: Heni fait le point

    Ramadhan, pouvoir d’achat et sécurité alimentaire: Heni fait le point

    Les produits de large consommation, dont les légumes et les fruits, les viandes rouges et blanches, le lait et ses dérivés seront disponibles et accessibles aux petites et moyennes bourses durant le mois du Ramadhan pour préserver le pouvoir d’achat des ménages.

    C’est ce qu’a indiqué, ce matin sur les ondes de la radio nationale, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, rassurant le consommateur sur « « la disponibilité en quantités suffisantes des différents produits agricoles ainsi que des viandes blanche et rouge en prévision du mois de Ramadhan », non sans préciser que « toutes les dispositions ont été prises pour assurer leurs distributions à travers les marchés de proximité ».

    Pour étayer son argumentaire à J-12 du mois sacré de Ramadhan, le ministre a cité l’exemple du déstockage de 15 000 tonnes de la pomme de terre pour juguler la spéculation et, partant, stabiliser son prix sur le marché.

    En ce sens, il réaffirmera que « la vente directe de la pomme de terre de l’agriculteur au consommateur au prix de 60 dinars/kg sera maintenue durant le mois de Ramadhan pour éviter toute spéculation ou augmentation des prix. Vous devez savoir que cette filière sera réorganisée pour éviter les périodes de soudure qui se situent entre le mois d’octobre et le mois de mars et durant lesquelles les prix augmentent ».

    Abordant la filière avicole, M. Henni a rassuré que le prix final du poulet sera proposé au citoyen au prix de 330 dinars le kilogramme, et ce, après la signature d’une convention-cadre entre le Conseil national interprofessionnel de la filière avicole et l’Office national des aliments du bétail pour assurer la disponibilité ce cette denrée alimentaire à des prix raisonnables.

    Et pour parer à d’éventuelles mauvaises surprises dans le futur, M. Henni a révélé que son département s’attelait à « trouver une solution alternative liée aux prix élevés des produits destinés à l’alimentation des volailles, comme le maïs et le soja sur les marchés mondiaux », et ce, même si, souligne-t-il, « l’Algérie a déjà entamé la production du maïs fourrage ».

     660 points de ventes et 1 200 marché « El-Rahma » pour Ramadhan

    Pour réussir un tel pari, le ministre a révélé que le gouvernement, durant le mois de Ramadhan, 660 points de ventes, dont 160 points de vente pour les viandes et 500 autres points de vente pour les produits laitiers et dérivés. Ces derniers seront assurés par les entreprises publiques, comme Alviar, l’Onab, Giplait et Frigomedit.

    Pariant sur la sauvegarde du pouvoir d’achat du citoyen, le ministre a également indiqué que 1 200 marchés « El-Rahma » pendant ce mois sacré seront ouverts pour assurer une vente de proximité et directe des produits.

    Sécurité alimentaire : l’Algérie à l’abri

    Sur un autre volet, le ministre s’est exprimé sur la disponibilité des céréales, notamment du blé dur et tendre, en révélant que « l’Algérie détient un stock suffisant jusqu’à la fin de l’année 2022 », alors que « le stock du blé tendre suffira jusqu’au mois d’août 2022 ».

    Il précisera qu’« en plus de la production nationale de céréales, les approvisionnements seront honorés par les fournisseurs traditionnels de l’Algérie », d’une part, et que « les capacités de stockage dont dispose le pays peuvent atteindre les 66 millions de quintaux avec l’apport des capacités de stockage au niveau des minoteries et des semouleries privées ».

    Idem pour la filière lait. A ce propos, le ministre a affirmé que le pays détient un stock suffisant de poudre de lait et l’Algérie a engagé une mesure pour assurer une meilleure distribution du lait en sachet subventionné à travers l’ensemble du territoire, y compris dans les zones d’ombres.

    Quant aux semences, il a souligné que l’Algérie compte produire ses propres semences et développer cette activité sur une période de quatre année à travers la culture in-vitro de manière à réduire les importations et de ne plus dépendre de l’étranger.

    « J’ai reçu des instructions du Premier ministre pour remettre en état la banque de germes animale et végétales qui sera inaugurée le mois de mai prochain », a encore annoncé M. Henni.

    Nadine.S

  • Henni : «L’abattage des vaches laitières de moins de 7ans est interdit»

    Henni : «L’abattage des vaches laitières de moins de 7ans est interdit»

    « Je vous l’annonce de manière formelle. Il n y’aura pas d’augmentation du prix du lait en sachet subventionné. Il demeurera à 25 dinars ». C’est en ces termes on ne peut plus clair que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a tranché et mis fin aux spéculations et aux Fake news qui circulent çà et là au sujet d’une éventuelle hausse des tarifs de ce produit de première nécessité.

    Lors de son passage, ce matin, sur les ondes de la Radio nationale, M. Henni a affirmé qu’il s’agit, avant tout « d’une question de politique publique et l’avenir nous le dira plus », soulignant que le gouvernement en parlera, plus tard, « d’une subvention ciblée pour les familles dans le besoin, mais pour l’instant ce n’est pas à l’ordre du jour et le lait restera à 25 dinars le sachet ».

    Cette déclaration qui intervient quelques semaines après l’entrée en vigueur de la loi de Finance pour l’année 2022 et qui prévoit la création d’un dispositif de compensation au profit des ménages qui y sont éligibles vient soulager un tant soit peu les ménages qui font face à une hausse sensible de plusieurs produits sur le marché.

    Certes, la politique de subvention sociale devrait connaître, à partir de 2022, un passage de la subvention généralisée à celle ciblée, orientée aux ménages nécessiteux à travers un programme de transfert monétaire direct, mais le ministre a préféré couper l’herbe sous les pieds à ceux qui voudraient maintenir le cap sur la désinformation.

    Abordant la filière laitière, M. Henni a plaidé pour le repeuplement des bâtiments d’élevage en vache laitière à travers l’importation de génisses destinées à la production de lait qui, d’ailleurs, a récemment été relancée avec le strict respect du nouveau cahier des charges.

    En outre, M. Henni a rappelé que « l’abattage des vaches laitières de moins de sept ans est strictement interdit. Des instructions fermes ont été données pour assurer cette disposition.

    Pour Mohamed Abdelhafid Henni, il est plutôt question de faire le suivi des animaux importés au niveau des centres de quarantaine pour les vacciner contre la fièvre aphteuse et d’assurer, sur les lieux d’élevage, un contrôle rigoureux des services vétérinaires.

    Autre mesure, et pas des moindres, le ministre a insisté sur la soumission des importateurs à « l’obligation d’assurer leurs bétails laitiers, ce qui impliquera également l’expertise des compagnies d’assurance dans le suivi ».

    Le nombre des génisses pleines à importer et destinées à la production de lait devrait s’élever au minimum à 20.000 têtes par an.

    Sur un autre registre, M. Henni les primes relatives à la collecte du lait font l’objet d’une étude en vue d’une éventuelle augmentation. Selon lui, ces primes sont, pour le moment, fixées à 12 dinars pour le producteur, 4 dinars pour le collecteur et 5 dinars pour la transformateur.

    Le ministre a révélé que la pression sur le lait conditionné fabriqué à partir de la poudre importée s’est estompée sur le marché qui a repris après la libération des autorisations d’importation à partir du 22 décembre dernier.

    En ce sens, il a indiqué que l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (ONIL) importe, annuellement, quelques 180 000 tonnes de poudre de lait pour répondre aux besoins du marché.

    Rabah Nadri

  • Produits de la mer : Bientôt un marché de gros à Alger

    Produits de la mer : Bientôt un marché de gros à Alger

    Un marché de gros sera bientôt crée pour la commercialisation des produits de la mer dans la wilaya d’Alger.

    Ce marché qui répondra aux normes internationales en termes de gestion, de stock et de distribution intervient dans le cadre de la modernisation du secteur de la pêche, notamment l’approvisionnement et la distribution des produits de la pêche et de l’aquaculture dans la wilaya d’Alger où près de 40% de la production nationale transite à niveau de la Pêcherie de la capitale.

    L’objectif étant d’organiser la profession et de réguler le marché des produits de la mer, la wilaya d’Alger ne tardera pas à opter pour l’emplacement de ce marché de gros pour optimiser la production, d’une part, et de permettre aux consommateurs d’accéder aux produits à des prix raisonnables.

    Selon le schéma dudit projet, ce marché va valoriser le produit aquacole et de professionnaliser ce secteur livré à l’anarchie et à la spéculation.

    En ce sens, un espace sera aménagé à l’intérieur du port d’Alger l’exercice de la vente en gros. Cet espace dédié vise à juguler la vente du poisson sur le marché informel où les prix dépassent tout entendement.

    Sur ce registre, il faut noter que la wilaya d’Alger recèle près de 180 point de ventes en détail, tous soumis au contrôle, notamment des chambres froides, des frigos présentoirs et des unités de fabrication de glaces.

    Par ailleurs, un projet de réalisation d’un méga pôle de réparation et de maintenance des chalutiers est en cours de discussion.

    Ce pôle devra prendre en charge même les navires qui dépassent 500 tonnes, comme les thoniers et les grands.

    Pour le moment, la localité de Bordj El Kiffan est la mieux indiquée pour l’emplacement de ce pôle dédié au marché des produits de la mer auquel une assiette de terrain de 5 hectares, relevant du foncier maritime, est déjà ciblée.

    Nadine. S

  • Huile de table : le département Rezig travaille à juguler la pénurie

    Huile de table : le département Rezig travaille à juguler la pénurie

    Le consommateur algérien retrouver a-t-il, enfin, ses produits de première nécessité, à commencer par l’huile de table, sur les étals des superettes en ce début de l’année 2022 ?

    La question mérite d’être posée au vu des dernières dispositions prises par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, qui vient de donner des directives fermes à ses 58 directeurs de wilayas pour situer les failles et y remédier, notamment en sensibilisant les promoteurs locaux à redoubler d’efforts pour augmenter la cadence de production pour mettre fin à une pénurie qui aura trop duré.

    Selon un communiqué rendu public par le ministère du Commerce, M. Rezig a donné « des instructions fermes aux directeurs du commerce régionaux et de wilayas, portant sur la nécessité de coordonner avec les producteurs de l’huile de table en vue d’augmenter la production et de satisfaire la demande » pour juguler la spéculation et définir les responsabilités des uns et des autres.

    Lors d’une réunion de coordination tenue aujourd’hui en visioconférence avec les directeurs du commerce régionaux et de wilayas, M. Rezig a donné de fermes directives pour déployer urgemment les mécanismes de régulation du marché en ce qui concerne certains produits de base, comme l’huile de table.

    En ce sens, M. Rezig a instruit ses subordonnés pour « coordonner avec les producteurs afin d’augmenter les quantités de production et de satisfaire la demande sur ce produit (huile de table-ndlr), en intensifiant les sorties sur le terrain avec les services de Sûreté pour contrôler les dépôts et les magasins, notamment ceux non déclarés », c’est-à-dire les spéculateurs qui opèrent sur le marché informel.

    « Les perturbations enregistrées dans certaines régions du pays sont dues essentiellement à la spéculation, d’autant que les quantités de production sont fixées et suffisantes pour satisfaire les besoins du marché local », a indiqué le ministre du commerce qui a souligné que « toutes les mesures nécessaires ont été prises à l’effet de faire face aux rumeurs circulant autour de la hausse du prix réglementé du pain subventionné ».

    Pas de fumée sans feu, il faut rappeler que depuis plus de vingt jours, l’huile de table s’est faite désirée sur le marché, alors que des rumeurs persistantes ont fait part de l’augmentation du prix de la baguette de pain, et ce, au lendemain de la signature de la loi de Finances 2022 par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

    Rabah Nadri

  • Importation de la poudre de lait : La CIPA dénonce un blocage

    Importation de la poudre de lait : La CIPA dénonce un blocage

    La directive récemment envoyée par le ministère de l’Agriculture pour la levée, dès dimanche dernier, du gel des dérogations sanitaires d’importation (DSI) du lait en poudre n’a, jusqu’ici, pas été appliqué par les services concernés.

    Financièrement étouffés, les opérateurs risquent encore de subir les affres de la bureaucratie si rien n’est fait dans les temps impartis pour importer les quantités suffisantes pour entamer l’année 2022 sans contraintes. Combien même ces DSI sont délivrés dans les jours à venir, les premiers arrivages ne pourront être enregistrés qu’au mois de février 2022.

    Lors d’une rencontre tenue, aujourd’hui, avec ses adhérents, tous producteurs du lait, la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) a dénoncé un blocage qui ne dit pas son nom et a interpellé le ministre de l’Agriculture pour intercéder en leur faveur auprès des organismes et de l’administration en charge de lever cette restriction entrée en vigueur depuis le mois de septembre dernier.

    Selon le président de la CIPA, Abdelouahab Ziani, le gel des DSI conduira inéluctablement à l’arrêt de l’activité des producteurs, avec, évidemment les conséquences fâcheuses qui en découleront sur le marché et le consommateur.

    En ce sens, M. Ziani a lancé un appel au ministre en charge du secteur pour prendre en charge en urgence les préoccupations des producteurs de lait et de déployer une stratégie à même de développer ce secteur et de mettre fin aux agissements nuisibles des opérateurs qui abusent des importations à des fins inavouées.

    « Malgré l’annonce faite par le ministre du secteur concernant la levée du gel de la DSI dérogation sanitaire à partir de dimanche dernier, les services concernés par l’application affirment ne pas avoir reçu des instructions dans ce sens », a affirmé M. Ziani qui pointe du doigt les services dépendant du ministère des Finances.

    Raison pour laquelle, la CIPA a décidé de saisir par écrit le ministère des Finances afin qu’il sensibilise ses services pour appliquer la directive du ministère de l’Agriculture et, par conséquent, lever le gel de la DSI pour permettre aux producteurs de renforcer les capacités de stockage et de production.

    Pour le moment, seuls les opérateurs qui ont engagé des contrats fermes avec leurs partenaires, avant l’arrêt de la DSI, peuvent importer cette matière première. D’où une baisse sensible de la cadence de production du lait dans le pays et les pénuries constatées çà et là, suivies de la spéculation sur le sachet de lait.

    Il faut rappeler que le gouvernement a décidé de geler la DSI pour, d’une part, recenser les besoins réels des producteurs en poudre de lait et dérivés, et, d’autre part, réduire la facture d’importation et assurer la traçabilité des matières premières importées. D’où l’émergence de l’idée d’établir un fichier national des importateurs et des producteurs pour réguler le marché.

    Notons, enfin, que la tonne du lait en poudre cédé, en 2019, sur le marché mondial à près de 2 000 dollars a quasiment doublé pour passer à près de 4 000 dollars.

    Du reste, lors des débats, les producteurs ont plaidé pour l’investissement dans la filière des vaches laitières et la production des aliments de bétail pour réduire la facture d’importation du lait en poudre.

    Selon les chiffres mis à jour par la CIPA, la production de la filière Lait s’est élevée, en 2021, à plus de 3,4 millions de litres, dont 900 millions litres de lait de vache produits localement.

    Nadine. S