Catégorie : Agroalimentaire

  • Onab : Nouvelles mesures pour faciliter l’approvisionnement de la filière avicole en intrants

    Onab : Nouvelles mesures pour faciliter l’approvisionnement de la filière avicole en intrants

    Dans le sillage des mesures arrêtées pour relancer la filière avicole et endiguer la flambée exceptionnelle des prix des viandes blanches depuis le mois d’août dernier, ayant atteint la barre des 650 DA/kg pour le poulet et 22 à 23 DA/unité pour les œufs, le ministère de l’Agriculture et du développement rural vient d’appeler, dans un communiqué rendu public hier samedi, les coopératives avicoles à s’approvisionner directement auprès de l’Onab (Office national des aliments de bétail) en intrants pour la production d’aliments de volailles.

    Précisant que cette disposition s’inscrit dans le cadre des mesures prises en mars dernier, le communiqué du département d’Abdelhafidh Henni souligne «la possibilité d’approvisionner les structures d’élevage en aliments auprès de l’Onab».

    Pour ce qui est du type d’intrants destinés à la fabrication d’aliments de volailles disponibles, le ministère de tutelle fait part du maïs et des tourteaux de soja, rappelant que « cette mesure intervient conformément aux dispositions du décret exécutif 23-112, du 9 mars 2023, relatif aux modalités d’exemption de la TVA des opérations de vente » de ces intrants destinés à la fabrication d’aliments de bétail et de volaille.

    En réponse à la nouvelle directive du ministère de l’Agriculture, l’Onab vient de publier ce dimanche un avis sur sa page officielle Facebook énumérant la liste des sites et points de vente où les intrants en question sont disponibles.

    «L’Onab informe l’ensemble des coopératives agricoles de la disponibilité de matières premières (maïs jaune et tourteaux de soja) d’excellente qualité et à des prix compétitifs au niveau des unités portuaires relevant de la filiale Onab Nutrition», souligne le communiqué en question, précisant que les coopératives agricoles peuvent ainsi s’approvisionner auprès des unités des ports d’Alger, Oran, Bejaïa, Skikda et au niveau de la direction commerciale d’Onab Nutrition.

    Aussitôt annoncées, ces mesures que vient de prendre le ministère de tutelle ont suscité la réaction des acteurs de la filière, à l’instar de la Fédération nationale d’éleveurs de volaille qui s’en félicite, tout en rappelant sur sa page qu’elle avait déjà «saisi le ministère de l’Agriculture lui demandant de modifier le cahier des charges relatif à la vente d’intrants pour la fabrication d’aliments pour y intégrer les coopératives agricoles».

    M.Naili

  • Nouvel arrêté interministériel sur l’agriculture saharienne : Le portefeuille de l’ODAS porté à près de 460 000 hectares

    Nouvel arrêté interministériel sur l’agriculture saharienne : Le portefeuille de l’ODAS porté à près de 460 000 hectares

    Après avoir été de 133 600 hectares en 2021, la superficie totale des terres destinées aux cultures stratégiques affectées au portefeuille foncier de l’ODAS (Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes) vient d’être portée à près de 460 000 hectares.

    C’est ce que vient d’indiquer l’arrêté interministériel du 27 juin 2023, modifiant et complétant l’arrêté interministériel du 5 mai 2021, fixant les conditions et les modalités de transfert du portefeuille foncier, les superficies des périmètres, leurs délimitations ainsi que leurs coordonnées géographiques, à l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes, publié au Journal officiel N° 54, du 23 août dernier.

    Dans leur répartition par région, publiée en annexe dudit décret, il en ressort que ces périmètres s’étalent sur 9 wilayas du Grand sud, et c’est dans la wilaya d’El Meniaâ qu’est localisée la plus grande superficie de terres agricoles destinées aux cultures stratégiques sous la coupe de l’ODAS, avec un total de près de 75 700 hectares. En deuxième position vient la wilaya d’Ouargla, avec 72 141 hectares, suivie de la wilaya d’Illizi (71 991 hectares), Adrar (58 807 hectares), Timimoune (38 773 ha), Touggourt (28 452 ha), Djanet (20 964 ha), Ghardaïa (17 895 ha) et, enfin, Laghouat (17 466 ha).

    A noter aussi qu’en annexe du même arrêté, il est fait mention d’une superficie supplémentaire de 57 141 ha commune entre les wilayas d’Ouargla et Illizi.

    Auparavant, dans l’arrêté interministériel du 5 mai 2021, fixant les conditions et les modalités de transfert du portefeuille foncier, les superficies des périmètres, leurs délimitations ainsi que leurs coordonnées géographiques, à l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes, seules quatre wilayas se partagent les 133 600 hectares versés au portefeuille de l’ODAS, dont 51 000 hectares dans les wilayas d’Ouargla et Illizi, 47 600 hectares à Adrar et enfin 35 000 hectares à Ghardaïa.

    Tel qu’il a été précisé dans l’arrêté interministériel du mai 2021, ces superficies sont confiées à l’ODAS «afin d’assurer sa gestion et sa promotion par la mise en valeur dans le cadre de la concession».

    Nouvel appel à projets pour l’attribution de plus de 227 000 hectares

    Quant à la sélection des périmètres à intégrer dans le portefeuille de l’ODAS, le même arrêté, promulgué par les ministères de l’Agriculture et du développement rural, des Finances et celui de l’Hydraulique, précise qu’elle a été faite sur la base de paramètres préalablement définis.

    «Le portefeuille foncier confié à l’Office est déterminé et localisé sur la base des études préliminaires en concertation avec les secteurs concernés en tenant compte, notamment de la disponibilité des terres potentielles à mettre en valeur, la disponibilité de la ressource hydrique, l’exclusion des zones d’interférence avec les autres usagers», est-il stipulé à l’articule 3 de l’arrêté.

    Par ailleurs, entre 2021 et 2022, l’ODAS a attribué plusieurs périmètres à des investisseurs ayant formulé des demandes pour la création d’exploitations agricoles dans le Grand sud pour notamment des cultures céréalières, fourragères, oléagineuses entre autres.

    En juin dernier l’Office a lancé le «3ème appel à projets d’investissement agricole et agro-industriel en terres sahariennes pour le développement des filières stratégiques». Ce troisième portefeuille comprend une superficie totale de près de 227 500 hectares, répartis sur une quarantaine de périmètres à travers huit wilayas.

    En pôle position vient la wilaya d’Illizi, avec 11 périmètres totalisant près de 72 000 hectares, la wilaya d’Ouargla, avec 4 périmètres de plus de 33 000 hectares, la wilaya d’Adrar, 7 périmètres de plus de 29 600 hectares, la wilaya de Djanet, trois périmètres de près de 21 000 hectares, la wilaya de Timimoune, 4 périmètres de plus de 20 200 hectares, la wilaya de Touggourt, 5 périmètres de plus de 19 500 hectares, la wilaya de Laghouat, trois périmètres de près de 17 500 hectares et, enfin, la wilaya d’El Meniaâ, trois périmètres également totalisant plus de 14 500 hectares.

    M. Naïli

  • Spéculation sur les légumes secs : L’OAIC publie les prix pratiqués à tous les niveaux de la chaîne

    Spéculation sur les légumes secs : L’OAIC publie les prix pratiqués à tous les niveaux de la chaîne

    Quelques jours seulement après les nouvelles mises en garde du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, contre toute forme de spéculation sur les produits de large consommation, de surfacturation et autres pratiques portant atteinte à la sécurité alimentaire des ménages, l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) vient de lever le voile sur les prix réels et applicables à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement en légumes secs.

    La publication du barème des prix de ces produits par l’OAIC ce mardi sur sa page Facebook intervient au même où plusieurs citoyens et membres d’associations de protection des consommateurs ont tiré la sonnette d’alarme sur des hausses inexpliquées de produits aussi stratégiques comme le riz, les haricots blancs, les lentilles ou le pois chiche, dépassant par endroit le cap des 450 DA/kg.

    Au terme des nouveaux tarifs publiés par l’OAIC, les prix d’acquisition de ces produits par les entreprises de conditionnement et d’emballage sont de 350 DA/kg et 250 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 250 DA/kg pour les haricots blancs et 130 DA/kg pour le riz.

    Ces entreprises cèdent ces produits aux grossistes au tarif de 355 DA/kg et 255 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 255 DA/kg pour les haricots blancs et 135 DA/kg pour le riz.

    Les commerçants de détail, eux, doivent acquérir ces produits auprès des grossistes au tarif de 360 DA/kg et 260 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 260 DA/kg pour les haricots blancs et 140 DA/kg pour le riz.

    Enfin, le consommateur final paye ces produits auprès des détaillants à des prix plafonnés à 380 DA/kg et 280 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 280 DA/kg aussi pour les haricots blancs et 160 DA/kg pour le riz.

    Des marges bénéficiaires de 5 et 20 DA seulement

    Au terme de ce barème, la marge bénéficiaire des entreprises de conditionnement et des grossistes ne doit pas excéder 5 DA/kg pour tous les produits entrant dans la catégorie des légumes secs, tandis que les commerçants de détail, eux, leur marge bénéficiaire est de l’ordre de 20 DA/kg quel que soit le type de produit.

    Il est utile de rappeler que depuis février dernier, l’importation des légumes secs relève de la compétence exclusive de l’OAIC et aucun opérateur privé ne peut intervenir dans ce créneau. Laquelle mesure qui a été prise à juste titre pour mettre fin aux pratiques de spéculation mais aussi protéger la production locale, au moment où le ministère de l’agriculture et du développement rural a pris une série de mesures pour encourager cette filière, notamment les lentilles et le pois chiche.

    A cet égard, le prix d’acquisition des légumes secs produits localement proposé par l’OAIC aux agriculteurs ont été revus à la hausse pour atteindre 10 000 DA/quintal.

    Lors de son entrevue avec des représentants de la presse nationale samedi dernier, le chef de l’Etat n’a pas manqué de s’interroger sur les motifs de la hausse des prix des légumes secs en cette période de l’année, alors que la demande en la matière baisse habituellement pendant la saison estivale, ce qui n’écarte pas l’hypothèse de recours de certains lobbies à la constitution de stocks illégalement en vue de spéculer sur les prix à l’arrivée de la saison hivernale.

    Il faut noter qu’à l’exception du riz, dont les cours sur le marché mondial connaissent une certaine tension avec la décision de l’Inde d’interdire l’exportation de sa production, hormis le riz basmati, alors que ce pays représente plus d’un tiers de la production mondiale rizicole, les cours des autres légumes secs sont stables au niveau de tous les marchés boursiers.

    Même pour le riz, la hausse des cours sur le marché mondial ne peut pas justifier une quelconque hausse sur le marché local dès lors que c’est l’OAIC qui met sur le marché local ce type de produits à des tarifs administrés sans répercuter les éventuelles hausses des prix d’acquisition sur le marché mondial.

    Au niveau local, la production nationale de légumes secs, essentiellement des lentilles et pois chiche, a atteint près de 1,2 million de quintaux en 2022, contre 900 000 quintaux seulement la saison d’avant.  

    M. Naïli

  • Importation de bovins : avant le Brésil et le Soudan, 69 000 têtes importées de France

    Importation de bovins : avant le Brésil et le Soudan, 69 000 têtes importées de France

    Sur un total de 78 000 bovins exportés par la France hors Europe, 69 000 têtes ont pris la destination de l’Algérie durant l’année 2022, soit plus de 88%. Selon les statistiques rendues publiques par l’Institut français de l’élevage (IDELE) en ce début avril, avec ce volume, l’Algérie vient de dépasser le record d’avant la pandémie de Covid-19 où 59 000 têtes bovines ont été importées de l’Hexagone en 2019.

    Néanmoins, depuis le début de l’année en cours, les importations de bovins vivants en provenance d’Europe ont nettement diminué, une raison pour laquelle l’Algérie s’est tournée vers d’autres marchés. Selon l’IDELE, la principale raison de cette nouvelle orientation est, d’un côté, l’indisponibilité de l’offre sur le marché français et, de l’autre côté, les tensions politiques entre l’Algérie et l’Espagne de ces deux dernières années ayant conduit à la suspension des échanges commerciaux entre les deux pays, alors que traditionnellement le marché algérien constituait un débouché de grande taille pour la filière bovine de la péninsule ibérique. 

    « Les naissances étant en recul depuis de nombreux mois, les disponibilités en broutards étaient toujours moindres en janvier 2023 et les exportations françaises de bovins de 4-16 mois de type viande ont poursuivi leur recul», souligne l’IDELE dans son récent rapport avant de poursuivre «depuis début 2023, le Ramadan approchant, l’Algérie souhaitait acheter des bovins finis et avait suspendu la délivrance de licences d’import de bovins maigres. N’ayant pu s’approvisionner en France ou en Espagne en jeunes bovins finis (manque de disponibilités pour l’une, tensions politiques pour l’autre), le pays a finalement acheté des bovins vifs finis auprès du Brésil. Il s’agit d’une première pour l’Algérie, qui a toujours préféré acheter des bovins vivants à l’UE pour leur qualité sanitaire».

    Il faut noter aussi que la baisse de l’offre en France a poussé les prix d’achat de bovins d’abattage à la hausse sur le marché européen, ce qui a incité les pouvoirs publics à opter pour d’autres marchés, dont ceux d’Amérique Latine et le Soudan.

    A cet égard, le P-DG de l’Algérienne des viandes rouges (Alviar), M. Lamine Derradji, a affirmé en mars dernier qu’en prévision du mois de ramadan courant et pour répondre à la demande en la matière, son groupe procèdera à l’importation de 20 000 tonnes de viandes fraiches et 10 000 veaux destinés à l’abattage, principalement du Brésil, Argentine, Colombie et Soudan.

    Des aliments de bétail avec des baisses de 1 500 à 2 200 DA/quintal

    Par ailleurs, bien que des solutions palliatives viennent d’être trouvées pour couvrir la demande en viandes durant cette période où la consommation repart à la hausse, le développement de la filière locale pour limiter le recours aux importations demeure la priorité des politiques sectorielles mises en œuvre par les pouvoirs publics.

    C’est dans cette perspective donc que, pour venir à la rescousse des éleveurs locaux et producteurs de viandes, confrontés à des hausses spectaculaires des prix d’aliments de bétail depuis plusieurs mois, l’ONAB (Office national des aliments de bétail), vient d’annoncer des baisses conséquentes des prix des intrants utilisés dans la fabrication des aliments de bétail et de volailles. Intervenant ce dimanche sur la chaîne Ennahar TV, le P-DG de l’ONAB, Hassan Benzaza, précise que «ces baisses de prix d’intrants destinés à la fabrication d’aliment de bétail et de volaille, dont le maïs et le soja, sont entre 1 500 et 2 200 DA/quintal selon le type d’aliment, et l’opération se poursuivra jusqu’à la fin de l’année en cours».

    Dans un communiqué rendu public la semaine passée, l’ONAB a également dévoilé de nouveaux prix pour les aliments prêts à la consommation selon la catégorie, parmi lesquels, l’aliment destiné aux jeunes bovins en phase d’engraissement est cédé à 5 250 DA/quintal et l’aliment pour vaches laitières à 4 710 DA/ql.

    La filière élevage, particulièrement dans son segment bovin, représente un enjeu stratégique dans le secteur agricole en Algérie, comme viennent de le souligner les spécialistes en la matière Mohamed Sadoud et Jean-François Hocquette dans leur récent ouvrage intitulé « la filière viande bovine en Algérie », «l’élevage bovin en Algérie occupe une place importante dans la consommation de viande algérienne et contribue fortement à l’économie nationale. Il constitue la deuxième espèce pourvoyeuse en viande rouge pour le consommateur algérien après l’ovin, avec une part de l’ordre de 23% (…) L’Algérie compte environ 2 millions de têtes bovines pour 125 000 tonnes de viande bovine produites».

    Mohamed Naïli

  • Céréales : Vers l’importation de 6,6 millions tonnes de blé tendre

    Céréales : Vers l’importation de 6,6 millions tonnes de blé tendre

    Comme chaque année, la couverture des besoins du marché en blé se fait par le recours aux importations pour compenser les insuffisances de la production céréalière locale. Pour la saison 2022/2023, les prévisions d’importation de l’Algérie en blé tendre viennent d’être estimées à 6,6 millions tonnes par l’USDA (Département américain de l’Agriculture).

    Bien qu’il représente un recul de 10% des importations par rapport à la saison 2021/2022, où 7,2 millions tonnes de blé tendre ont été importés, ce volume maintiendra toutefois l’Algérie au 5ème rang mondial des pays importateurs de ce type de céréales. l’Egypte est en tête avec 11,4 millions tonnes de prévisions (11,7 millions tonnes la saison dernière), la Chine (8,5 millions tonnes, contre 9,7 millions tonnes précédemment), l’Indonésie (11,2 millions tonnes/10,6 millions tonnes) et la Turquie (9 millions tonnes/10 millions tonnes), selon le classement établi par l’USDA repris par FranceAgriMer dans son rapport de ce mois de mars qui prévoit globalement que « le commerce mondial (de blé tendre, ndlr) devrait atteindre 213,9 millions tonnes pour la campagne 2022/23».

    Pour ce qui est de la provenance du blé tendre importé par l’Algérie, 2,9 millions tonnes (dont 1,6 million tonnes de France) cette année contre 3 millions tonnes (dont 1,1 million tonne de France) l’an dernier sont d’origine européenne, ce qui représente respectivement 13,7 et 15,3% des exportations globales des 27 hors l’UE.

    Concernant le blé dur, les prévisions d’importation pour la saison 2022/2023 sont établies à 1,25 million tonnes, contre 1,24 million tonnes la saison précédente, soit une hausse marginale de 1%, selon l’organisme français s’appuyant sur les statistiques du Conseil international des céréales (CIC). Même si les volumes importés sont moins importants, l’Algérie demeure toutefois le 2ème importateur de blé dur dans le monde, après l’Union européenne (2,7 millions tonnes prévus cette saison, contre 1,55 million tonne la saison dernière). Avec de tels volumes, l’Algérie représente aussi 20,6% en 2021/2022 et 15,2% pour la saison en cours du commerce mondial de blé dur qui a été de 6 millions tonnes la saison précédente et atteindra 8,2 millions tonnes cette année.

    Les agriculteurs appelés à « entamer l’irrigation complémentaire »

    Par ailleurs, l’absence de précipitations depuis le début du mois de mars courant met à mal les cultures céréalières qui, de l’avis des agronomes, sont à une étape charnière de leur croissance et ont besoin de quantités conséquentes d’eau pour le développement des grains et l’amélioration des rendements.

    Pour palier ce déficit pluviométrique, le ministère de l’Agriculture et du développement rural vient d’appeler les agriculteurs à entamer ce qui est appelé l’irrigation complémentaire. « Les producteurs de céréales au niveau des wilayas du nord disposant de ressources hydriques exploitables sont appelés à entamer l’irrigation complémentaire avec un volume de 30 à 40 mm, en veillant à utiliser des appareils d’irrigation économiques », est-il écrit dans un communiqué rendu public hier mercredi par le ministère de tutelle, ajoutant que «le but de cette démarche est d’atteindre les objectifs fixés en matière de production de céréales et d’éviter les effets négatifs de la pénurie d’eau ».

    L’insuffisance des pluies durant cette saison agricole risque de compromettre les objectifs tracés en matière de production céréalière qui consistent à dépasser les 4,1 millions tonnes enregistrés durant la campagne 2021/2022 et surtout atteindre l’autosuffisance en blé dur. Le gouvernement s’est fixé aussi comme objectif l’extension des surfaces emblavées et l’amélioration des rendements, pour atteindre au moins 30 quintaux/hectare.

    Mohamed Naïli

  • Son chiffre d’affaires est estimé à 260 milliards de dinars : l’Industrie des boissons cherche accompagnement

    Son chiffre d’affaires est estimé à 260 milliards de dinars : l’Industrie des boissons cherche accompagnement

    L’industrie des boissons, regroupant l’eau naturelle embouteillée, les boissons gazeuses et les jus de fruits, connaît un essor considérable en Algérie ces dernières années, avec la multiplication du nombre de petites entreprises ayant investi la filière, malgré une rude concurrence sur le marché.

    Les chiffres fournis par l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB) pour l’exercice 2022 parlent d’eux-mêmes, malgré un léger recul de l’activité durant la période de la Covid-19, qui a impacté l’ensemble du secteur économique.

    Selon les estimations de l’APAB, le volume de productions de boissons en Algérie a atteint en 2022 plus de 4,57 milliards de litres pour un chiffre d’affaires estimé à 260 milliards de dinars. Les eaux embouteilles représentent près de la moitié avec 2,10 milliards de litres, détrônant les boissons gazeuses avec 1,50 milliard de litres, suivies par les jus de fruits et les boissons fruitées avec 0,70 milliard de litres durant la même période.

    Si les boissons gazeuses maintiennent pour l’instant leur position, elles commencent aussi à perdre du terrain face aux jus de fruits et aux boissons fruitées, selon le président de l’APAB, Ali Hamani le débat sur le taux de sucre et la qualité des produits ayant commencé sérieusement à faire changer les habitudes de consommation des Algériens de ce genre de produits.

    La réduction du taux de sucre a débuté en 2016

    Selon l’APAB, cette industrie utilise à peine 9% du sucre et si effort de diminution il y a, elle devrait toucher tous les secteurs utilisant cette matière, devenue source d’inquiétudes des pouvoirs publics à travers le monde et un sérieux problème de santé publique.

    Cette organisation affirme qu’à son niveau, la réduction du taux de sucre a débuté en 2016, mais l’effort de lutte doit également concerner toutes les sphères de la société et des institutions, à commencer par l’école. A partir du mois de juin prochain, le taux de sucre dans les jus de fruits ne devra plus dépasser les 105 g par litre. Le défi est en fait énorme, surtout pour le consommateur, habitué à un fort taux de sucre dans les boissons, mais aussi dans son café, les gâteaux, etc.

    Même si la lutte contre l’usage jugé excessif du sucre dans les boissons est au cœur des préoccupations, la consommation de ces produits demeure importante. Cela représente par habitant environ 37,5 litres de boissons gazeuses consommés par an en 2022, contre 17,6 litres en jus de fruits et autres boissons fruitées.

    62,6 litres d’eau embouteillée consommés par habitant en 2022

    La récurrence des périodes de sécheresse ont fait consommer par habitant pas moins de 62,6 litres d’eau embouteillée en 2022, selon le directeur exécutif de l’APAB, Aïssa Zelmati, qui a présenté le bilan de cette organisation lors d’une conférence-débat en marge du Salon international de l’industrie des boissons et des aliments liquide Belvag qu’a abrité le Palais des expositions de la Safex, à Alger, la première semaine du mois en cours et à la veille du Ramadhan, un mois où les Algériens consomment beaucoup de boissons.

    En matière de création d’emploi, cette industrie a permis de créer en 2022 quelque 22.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects, affirme encore le représentant de l’APAB.

    Evoquant le nombre d’entreprises activant dans le secteur, le conférencier a fourni des chiffres contradictoires. Selon l’APAB, leur nombre est estimé entre 400 et 500 entreprises, alors que l’Office national des statistiques avance un chiffre de 800 producteurs de boissons, tandis qu’au niveau du Centre national du registre du commerce, le nombre de producteurs inscrits est de 1 767.

    Quant au taux d’intégration, il est estimé à 50% et la couverture nationale des besoins est de 98%, dont 85% sont assurés par les membres de l’APAB.

    L’usage des bouteilles en PET représente 56%,

    Selon toujours Zelmati, les 2% restants peuvent facilement être couverts par la production nationale, soulignant qu’en matière d’emballage plastique (PET), l’Algérie est autosuffisante.

    A ce propos, l’usage des bouteilles en PET représente 56%, suivi par le carton tetra pack avec 36%, les bouteilles en verre (4%), le sachet en plastique (2,5%) et enfin la canette aluminium avec 1,5%.

    Toutefois, l’industrie des boissons demeure dépendante du marché extérieur concernant les matières premières, pour moult raisons que  Zelmati a évoquées dans le détail, ainsi que certains producteurs interrogés en marge du Belvag. 

    Il s’agit pour commencer du concentré de jus. «L’industrie des boissons utilise des concentrés de jus importés», avoue notre interlocuteur, expliquant qu’en Algérie, «nous n’avons pas de concentré de jus d’orange que nous importons du Brésil et des Etats-Unis, encore moins celui des fruits exotiques, comme la banane, l’ananas, la manque et la cerise. Parce que les oranges que nous avons en Algérie sont des oranges de bouche».

    «Nous avons fait une étude en interne et avons constaté que si l’on récupère toute la production d’oranges en Algérie, elle suffira à faire marcher les usines pour trois mois seulement», dit-il, ajoutant que
    «ceci sans oublier le fait que l’industrie de la transformation des fruits n’est pas développée en Algérie. Elle arrive à peine à alimenter les unités de fabrication des produits laitiers fruités, comme les yaourts».

    Pour être précis, il y a seulement six entreprises en Algérie qui font la transformation de certains fruits qu’on trouve dans les yaourts, explique-t-il encore, alors qu’en matière d’utilisation du verre, les producteurs de boissons ont aussi recours à l’importation. La Tunisie voisine et l’Italie étant considérées comme les plus grands producteurs, nous confie, sous couvert de l’anonymat, un représentant d’une marque de boissons bien installée sur le marché.

    Le peu d’entreprises locales qui ont investi dans la fabrication des bouteilles en verre sont très loin de répondre à une demande de plus en plus croissante en ce produit.

    En matière de fabrication d’emballage, un producteur de bouteille PET, de bouteilles pour détergents et de bouchons PEHD et PP, Sétif Gold Plast en l’occurrence, s’est plaint aussi du manque d’accompagnement des autorités, notamment des banques auprès desquelles il affirme ne pas pouvoir obtenir les crédits nécessaires pour faire avancer son entreprise, créer de nouveaux emplois et prétendre à l’exportation d’une partie de sa production.

    «Actuellement, nous tournons entre 5 et 10% de notre capacité de production, car nous avons un sérieux problème d’alimentation en matière première», affirme un responsable de la SGP, soulignant que «l’entreprise utilise entre 2 000 et 6 000 tonnes de plastique par mois. Malheureusement, ce produit n’est pas fabriqué en Algérie».

    Sophia Rais

  • Aliments de bétail et de volaille: de nouvelles conditions imposées pour l’exemption de la TVA

    Aliments de bétail et de volaille: de nouvelles conditions imposées pour l’exemption de la TVA

    De nouvelles conditions sont imposées concernant les modalités d’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée, des opérations de vente de l’orge et du maïs, ainsi que des matières et des produits destinés à l’alimentation de bétail et de volailles.

    Un décret exécutif vient de sortir à cet effet dans le n°17 du journal Officiel modifiant et complétant le décret exécutif du 29 mars 2021.

    En effet, tout producteur, transformateur, collecteur ou distributeur doit respecter la destination des matières et produits au titre de ses opérations de vente en exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de l’orge et du maïs, ainsi que des matières et des produits destinés à l’alimentation de bétail et de volaille produits localement, relevant des sous-positions tarifaires citées à l’annexe I du présent décret.

    Le décret précise notamment que les producteurs, les transformateurs, les collecteurs et les distributeurs sont tenus de réaliser, à titre exclusif, les opérations de vente en exemption de la TVA, des matières et produits prévus par la loi avec les fabricants d’aliments de bétail et de volaille ; les coopératives agricoles  et les éleveurs à des fins d’alimentation de leurs cheptels et volaille.

    Bénéficient également de l’exemption de la TVA, les opérations de vente des matières et produits cités à l’article 8 ci-dessus, réalisées par les fabricants d’aliments de bétail et de volaille au profit des coopératives agricoles et des éleveurs et les coopératives agricoles au profit des éleveurs à des fins d’alimentation de leurs cheptels et volaille.

    Les distributeurs sont autorisés de s’approvisionner en exemption de la TVA, auprès des producteurs, des transformateurs ou des fabricants d’aliments de bétail et de volaille. Les bénéficiaires de l’exemption de la TVA sont dispensés, au titre de leurs opérations d’achats, de l’obligation de présentation de l’attestation d’exonération de ladite taxe.

    Un état mensuel détaillé exigé

    Les producteurs, les transformateurs, les collecteurs, les fabricants d’aliments de bétail et de volaille, les coopératives agricoles et les distributeurs doivent déposer, auprès des services fiscaux territorialement compétents un état mensuel détaillé.

    Les intervenants soumis au régime de l’impôt forfaitaire unique sont également tenus de déposer l’état susmentionné, une (1) fois tous les trois (3) mois, auprès des services fiscaux de rattachement, au plus tard le vingt (20) du mois suivant le trimestre venant à échéance.

    «Les états mensuels et trimestriels doivent également faire l’objet de dépôt, par les opérateurs, auprès des directions des services agricoles de wilaya territorialement compétents, au plus tard le vingt (20) du mois suivant le trimestre échu», précise-t-on ans le décret.

    Le non-respect par l’importateur des prescriptions du cahier des charges souscrit ou le détournement par le producteur, le transformateur, le collecteur, le fabricant d’aliments de bétail et de volaille, les coopératives agricoles et le distributeur, de la destination réservée aux matières et produits, dûment constaté soit par les services fiscaux ou les services des douanes ou les services agricoles territorialement compétents, ou les services du ministère du commerce, entraine le rappel des droits, assorti de l’application des sanctions prévues par la législation et la réglementation en vigueur. Le non dépôt des états énoncés est également passible de sanctions.

    Fatiha A.

  • Blé dur : quels mécanismes pour atteindre l’autosuffisance en matière de production

    Blé dur : quels mécanismes pour atteindre l’autosuffisance en matière de production

    Organisé par le Conseil de renouveau économique algérien CREA, ce 16 mars , et inauguré par Aïmene Benabderrahmane, Premier ministre, le Forum sur la sécurité alimentaire en blé dur s’est soldé par quatre recommandations majeures.

    Recommandations qui seront consignées dans un rapport détaillé destiné au président de la République qui a parrainé cet important évènement qui, entre autres sujets, a abordé «les mécanismes nécessaires pour atteindre l’autosuffisance en matière de production de blé dur».     

    Blocages pour l’importation de machines agricoles rénovés, routes, assurances, disponibilités de l’eau, de l’électricité, de la main d’œuvre, des fertilisants, des semences, jouissance des terres à cultiver et révision de «la logique» d’octroi des subventions sont autant de points évoqués lors de cette rencontre à travers des documentaires consacrés aux céréaliculteurs et durant les interventions des panélistes et des agriculteurs.  

    «Le gouvernement attachera un intérêt particulier aux recommandations de cette rencontre, lesquelles seront minutieusement examinées pour enrichir les options qui se présentent en matière de participation des acteurs nationaux à la réalisation de la souveraineté nationale, en adhérant à une logique d’économie diversifiée, intégrée dans les chaînes de valeur mondiales», a affirmé le Premier ministre.

    Il fera remarquer que «les thèmes examinés par le Forum figurent parmi les principales préoccupations du modèle socioéconomique défini dans les 54 engagements du président de la République». Et de souligner l’attachement de son gouvernement «à mettre en place une approche participative associant l’ensemble des acteurs pour réaliser l’autosuffisance en céréales, notamment en blé dur. Un objectif est désormais une vérité concrète après avoir été un simple slogan», précisant que le plan de la relance de la céréaliculture reposait sur la définition et l’explication des choix des cultures dans l’ensemble des terrains agricoles.

    Les engagements du Premier ministre

    Dans son allocution, Aïmene Benabderrahmane, qui a mis en exergue les efforts de l’Etat pour atteindre à terme l’autosuffisance en céréales, notamment le blé, a affirmé, en réponse à un problème soulevé dans le documentaire consacré aux entraves que rencontrent les céréaliculteurs du pays, notamment ceux du Sud qui ont mis en exergue la frilosité des banques «concernées par le financement de l’investissement agricole».

    Le Premier ministre a mis en garde «contre tout refus de financement des dossiers des investisseurs agricoles remplissant les conditions exigées». «Aucun dossier ne sera rejeté, et chaque dossier complet et remplissant les conditions de financement non suivi de mesures d’application exposerait la banque concernée à des poursuites judiciaires», a-t-il indiqué. Reste à savoir si les banques privées, souvent promptes à financer les importations, vont-elles aussi jouer le jeu.

    S’agissant des assurances de l’activité agricole, parent pauvre du marché des assurances, le Premier ministre regrette l’absence de cette culture chez les agriculteurs et invite les participants au forum à travailler de concert pour sensibiliser et amener les agriculteurs à contracter des assurances pour se protéger et protéger leur culture, notamment des conditions climatiques.  

    «L’assurance est l’un des principaux facteurs à même d’asseoir une agriculture moderne et assurer la durabilité des filières stratégiques sur lesquelles mise l’Algérie», soutient  Aïmene Benabderrahmane, qui reconnaît qu’il y a encore à faire pour atteindre de meilleurs chiffres en termes de production céréalière en 2023.  Le tout dira-il est de «mettre en place une stratégie sous-tendue d’un calendrier dans la perspective de réaliser l’autosuffisance en 2024-2025».

    «L’Etat déploiera tous les moyens pour atteindre cet objectif, je suis convaincu que cette stratégie positive portera ses fruits, en ce sens que les superficies destinées à la céréaliculture en Algérie sont certes considérables, mais ne suffisent pas pour répondre aux besoins du pays», a-t-il souligné.

    Les agriculteurs doivent s’organiser en coopérative

    Autre problème soulevé par les agriculteurs est celui de la disponibilité de la machinerie agricole. La décision prise par les pouvoirs publics de permettre à ce secteur d’importer des machines et des tracteurs rénovés reste sans suite sur le terrain.

    Les mécanismes mis en place pour autoriser le recours à ces machines sont qualifiés par les membres du Conseil inter-professionnel des céréales (CIC) de véritables verrous mis en place par l’administration centrale. Ils doivent être simplifiés et ouverts à toutes sortes de machines agricoles, pas seulement les tracteurs.

    Suite à quoi, le Premier ministre qui a «pris bonne note» de cette doléance appelle «les agriculteurs à s’organiser en coopératives pour l’acquisition et l’exploitation du matériel agricole» par souci d’économie pour l’agriculteur et pour plus d’efficacité, tout en précisant que aller vers les coopératives reste «une démarche volontaire et une initiative privée et que l’administration doit suivre».

    Doubler les capacités de stockage

    Dans le secteur agricole, les capacités de stockage, notamment pour le blé dur, sont en deçà des quantités produites. Les résultats positifs obtenus par les filières maraîchères, que saluera le Premier ministre, ont mis à nu cette carence que reconnaît Aïmene Benabderrahmane. Il annoncera la décision de l’Etat de doubler les capacités de stockage sur l’ensemble du territoire national d’ici à la fin de l’année en cours, précisant que les emplacements des nouveaux entrepôts sont définis.

    Abordant les engrais et les semences, Benabderrahmane a mis en relief l’importance de prendre en compte le critère de la qualité dans ces intrants, compte tenu de leur rôle dans le processus de développement du rendement des céréales en Algérie. 

    Le secteur privé appelé à créer des centres de recherche pour améliorer les semences

    S’agissant de la disponibilité de la semence, pour rappel importée, et dont la «raréfaction» est mise en exergue par le CIC, le Premier ministre indiquera  que les centres de recherche relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’emploient à fournir des semences de qualité supérieure, appelant le secteur privé à créer des centres de recherche pour améliorer les semences, l’objectif étant de parvenir à un rendement de 70 q/ha dans la filière céréalière.

    Le Premier ministre affirme que «des efforts visant à satisfaire les besoins nationaux en semences». «Le gouvernement a mis en place un programme pour augmenter la production et la qualité du produit.»  Et d’annoncer la mobilisation de 2,7 millions de quintaux de semences pour un taux de couverture en semences certifiées de 70%, rappelant la nécessité d’assurer 4 millions de quintaux de semences certifiées de haute qualité et l’ouverture avant juin prochain de la Banque nationale des gènes. Ce qui, dira-t-il, constitue «un pas de géant que l’Algérie aura franchi depuis son indépendance, car cette banque sera parmi les facteurs de concrétisation de l’indépendance alimentaire et de la sécurité stratégique de l’Etat».           

    Réaffecter les terres agricoles à faible rendement 

    «Le plan d’action consiste également à mettre en place des systèmes d’irrigation intelligents, en cherchant des alternatives pour rationaliser la consommation d’eau, en sus de l’affectation d’un nouveau périmètre d’irrigation de 800.000 ha à l’horizon 2025 et réduire les terres en friche, élargissant, par extension, les superficies cultivées»,  affirme le Premier ministre en abordant le plan d’action pour augmenter la production en céréales, notamment en blé dur.

    Aïmene Benabderrahmane a également indiqué  que la réaffectation des terres agricoles à faible rendement aux cultures stratégiques, à l’instar de l’arboriculture fruitière, n’était pas à exclure, en sus de «l’encadrement du programme de développement dans les Hauts-Plateaux et le Sud et l’accélération de l’octroi du foncier agricole dans le cadre du programme de mise en valeur des terres agricoles par la concession (Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes et l’Office national des terres agricoles)».           

    Il conclura son mot inaugural en responsabilisant les participants : «Vous êtes les principaux acteurs dans la mise en place de ces fondements à travers la formation d’un tissu regroupant les opérateurs économiques activant à travers l’ensemble des chaînes de valeurs, en adoptant la nouvelle démarche consacrée dans la loi sur l’investissement qui assure des voies multiples et diversifiés pour l’investissement».

    Sabrina Mouloud

    Principales recommandations

    -Sécuriser les agriculteurs et tous les autres acteurs impliqués dans la culture et l’exploitation des céréales et des industries agro-alimentaires connexes.

    -Consacrer et moderniser l’idée de l’approche sectorielle au pôle céréalier en y associant les différents acteurs et reformuler les liens entre eux dans le cadre des règles qui encadrent ce métier, et revoir les modalités d’accompagnement fourni par l’Etat afin de construire un modèle de croissance intégré dans le but d’augmenter la production nationale et d’assurer l’équilibre et la protection du marché.

    -La modernisation de la céréaliculture algérienne par le développement de technologies agricoles performantes et modernes créatrices d’emplois et de solutions innovantes s’adaptant aux réglementations locales.

    -Développement de la culture céréalière dans le sud du pays caractérisée par l’efficacité et la durabilité dans le cadre d’une vision globale de développement des zones sahariennes avec la nécessité de respecter les inter-systèmes qui caractérisent le Sud (chemins, oasis et cultures en coopératives au sein un cadre institutionnel).

  • Développement de la filière lait : appel à la création d’un pôle spécial

    Développement de la filière lait : appel à la création d’un pôle spécial

    Au dernier jour du Festival du fromage qui a fermé ses portes hier, 12 mars à Tizi Ouzou, une liste de recommandations a été dressée par un panel de spécialistes en la matière, responsables et acteurs du secteur, appelant à la prise de décisions capitales dont la création d’un pôle spécial développement de la filière lait.

    Ainsi, la recommandation phare qui ne manquera sans doute pas de susciter un débat porte sur la poudre de lait importée, dont les initiateurs invitent le ministère de l’Agriculture à se dessaisir.

    «Séparation totale entre les deux circuits du lait, à savoir celui de la poudre de lait importée et subventionnée et celui du lait cru produit et collecté localement. La subvention, la distribution ainsi que le conditionnement de la poudre de lait doivent dépendre exclusivement du ministère du Commerce», suggère le groupe de spécialistes qui se sont penchés sur les contraintes auxquelles fait face la filière.

     «Création d’un pôle spécial développement de la filière production laitière qu’il faut doter d’un soutien particulier à ses débuts pour payer le lait collecté à son juste prix et libérer à terme le marché du lait cru», «la mise en  place d’unités de production de poudre de lait» et «la révision du prix du litre de lait en fonction du coût réel de sa production» sont les recommandations portant sur le lait cru produit localement.

    Il y a également «la formation des éleveurs à la maîtrise des techniques d’élevage», l’option «d’élevages de petite taille dans le cadre d’une stratégie de développement durable», car, est-il souligné, «les élevages intensifs ont comme impact l’émission de gaz à effets de serre», «s’orienter alors vers de petits élevages et plus stratégiques sur le plan de maîtrise».

    Près d’un millier d’entreprises financées en 2022 par la BADR

    En outre, comme une réponse à l’appel de la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Saïda Neghza, pour instaurer des mécanismes de financement et de crédit plus souples au profit des PME et entreprises de petite taille  lors de son déplacement à Tizi Ouzou, le directeur régional de la BADR (Banque de l’agriculture et du développement rural), Yazid Ouada, a fait état de près d’un millier de projets financés par la banque en question en une année dans le domaine de l’agriculture et l’agroalimentaire.

    «La BADR a toujours fait dans la valorisation des produits du terroir et des des micro-entreprises et des entreprises de grande taille activant domaine. Parmi les petites entreprises, beaucoup ont émis le souhait de faire des extensions, en sollicitant la BADR, qui est le partenaire privilégié du secteur agricole de par ses financements et les conventions signées avec le ministère de tutelle en matière de bonification des taux d’intérêt ou de crédits d’exploitation et d’investissement qui ne sont fournis que par la BADR.

    Le développement des entreprises du secteur agricole est le résultat des financements mis en place à travers ces outils qui lient la BADR au ministère de l’Agriculture. Il y aussi d’autres mécanismes de financement, dont les dispositifs Angem et Anade. Pour la seule année 2022, nous avons financé pas moins de 950 projets et pour l’année en cours 2023, on compte rester sur la même dynamique, puisque les résultats de cette démarche sont probants», a expliqué  Ouada.

    L’autre institution financière spécialisée dans l’accompagnement des opérateurs intervenant dans le secteur agricole est la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) qui a fait part de sa volonté de se rapprocher davantage des agriculteurs. Cependant, dans le milieu des professionnels du secteur, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer leur insatisfaction et regretter le manque d’assistance de ladite caisse. C’est notamment le cas de l’image de Mahmoud Aït-Abderrahim, producteur céréalier et de semences dans la wilaya de Tiaret, qui a souligné «l’inadaptation des produits d’assurance de la CNMA aux besoins des agriculteurs».

    Ainsi, selon son directeur, Madjid Hamdad, «la CRMA de Tizi Ouzou a opté pour une nouvelle stratégie en procédant à l’ouverture de bureaux de proximité à travers toutes les daïras de la wilaya, ce qui permettra de déployer nos cadres, nos vétérinaires pour éviter à l’agriculteur les déplacements et autres démarches administratives». Une initiative qui ne peut que réjouir les exploitants agricoles qui ne cessent de se plaindre des écueils bureaucratiques.

    Mohamed Naïli

  • Produits alimentaires : Entrée en vigueur du nouveau système HACCP

    Produits alimentaires : Entrée en vigueur du nouveau système HACCP

    Le ministère du commerce annonce l’entrée en vigueur du système d’analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise «HACCP». Ce système porte sur l’obligation de mise en œuvre du système en vue de garantir la salubrité et la sécurité des denrées alimentaires.

    Le système d’analyse des risques et de maîtrise des points critiques a pour objectif la prévention contre les risques biologiques, chimiques ou physiques menaçant la sécurité sanitaire des aliments, à travers leur identification et maîtrise.

    Les dispositions de ce système s’appliquent à tous les établissements du secteur agro-alimentaire et le personnel chargé de la mise en œuvre de la norme «HACCP» doit justifier d’une formation adéquate en la matière. Il est également obligatoire d’élaborer des guides de bonnes pratiques d’hygiène.

    Pour rappel, un arrêté interministériel a été publié le 31 Janvier 2021 fixant les conditions et les modalités de mise en œuvre de ce système.

    Concernant l’analyse des dangers, il s’agit d’une démarche consistant à rassembler et à évaluer les données concernant les dangers et les facteurs qui entraînent leur présence, afin de décider lesquels d’entre eux représentent une menace pour la salubrité et la sécurité des denrées alimentaires.

    Exigences pour la mise en œuvre des principes du système

    Pour la mise en œuvre des principes du système (HACCP), l’établissement doit se conformer à plusieurs exigences. Il s’agit entre autres de la constitution de l’équipe HACCP

    L’équipe HACCP peut se référer aux guides de bonnes pratiques d’hygiène et d’application des principes du système (HACCP) validés. Si l’établissement ne dispose pas de personnel qualifié, il doit faire appel à des spécialistes et/ou organismes indépendants spécialisés dans ce domaine.

    Description du produit fini : L’équipe HACCP doit procéder à la description complète du produit fini : composition, caractéristiques physicochimiques et microbiologiques, traitements subis, conditionnement, date limite de consommation, date de durabilité minimale, conditions d’utilisation, conditions de stockage, conditions de transport…

    Il est question aussi de la détermination de l’utilisation du produit fini : L’équipe HACCP doit définir l’utilisation prévue du produit fini en fonction de l’utilisateur et du consommateur final concerné. Dans certains cas, il est nécessaire de prendre en considération les catégories vulnérables de consommateurs tels que les enfants et les personnes âgées.

    Il y aussi l’établissement d’un diagramme des opérations ou diagramme des flux (description du processus de production) : L’équipe HACCP doit établir le diagramme des opérations. Ce diagramme comprend toutes les étapes opérationnelles pour un produit donné depuis la réception des matières premières jusqu’à l’expédition du produit fini.

    Fatiha A.