Catégorie : Intelligence et diplomatie d’affaires

  • Commerce, eau, énergie, céréales : Naissance de l’axe Alger-Tunis-Tripoli pour une coopération trilatérale

    Commerce, eau, énergie, céréales : Naissance de l’axe Alger-Tunis-Tripoli pour une coopération trilatérale

    A l’issue de leur première rencontre de consultative, tenue ce lundi à Tunis, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, son homologue tunisien, Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, ont lancé une nouvelle approche de coopération économique trilatérale axée sur des domaines stratégiques comme les ressources hydriques, la production agricole, ainsi que la libre circulation des marchandises.

    Tel que souligné dans le communiqué final qui a sanctionné les travaux de cette réunion tripartite, les trois chefs d’Etat ont ainsi décidé de mettre en place des groupes de travail conjoints qui seront chargé de la conception et du suivi de stratégies de coopération dans chacun de ces domaines.

    Ainsi, dans la perspective de renforcer les capacités de ces pays à faire face aux défis de la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique, les trois dirigeants se sont entendus sur la création de « groupes de travail conjoints ».

    Un est « chargé d’élaborer des mécanismes permettant de mettre en place des projets et des investissements conjoints d’envergure dans des domaines et secteurs prioritaires, tels que la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l’eau de mer, ainsi que d’autres projets et programmes de coopération visant à assurer la sécurité hydrique et alimentaire des trois pays », est-il souligné dans le communiqué, en poursuivant que, dans ce domaine, il s’agit d’ « activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l’exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional. »

    A ce propos, il convient de noter que les trois pays partagent la plus grande réserve souterraine au monde, qui s’étend sur une superficie d’un km2 et composée des deux nappes du Continental intercalaire et du Complexe terminal. Ce réservoir, dont le potentiel est estimé entre 50 000 et 60 000 milliards de m3, est exploité par les trois pays en concertation au sein de l’OSS (Observatoire du Sahara et du Sahel), qui est un organe tripartite où Alger, Tunis et Tripoli sont représentées.

    Dans le domaine énergétique, les trois chefs d’Etat ont mis l’accent sur l’accélération de « la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique des réseaux de transport d’électricité entre les trois pays et de développer la coopération et d’établir des partenariats dans le domaine de l’exploration, de la production et du stockage de produits pétroliers et dans les secteurs des mines et des énergies renouvelables et propres comme l’hydrogène vert. »

    Pour dynamiser la coopération et les échanges commerciaux entre ces pays, les trois chefs d’Etat ont évoqué la nécessité d’ «aplanir les difficultés qui entravent la circulation des biens et des marchandises entre les trois pays, d’examiner les moyens d’accélérer les échanges entre eux, de créer des zones franches communes et d’accélérer l’adoption de mesures appropriées pour faciliter la circulation des personnes et des marchandises, notamment en développant les réseaux de transport routier et ferroviaire et en créant une ligne maritime régulière reliant les trois pays », selon le même communiqué.

    M. N.

  • 500 plus grandes entreprises d’Afrique : Sonatrach en tête, Air Algérie à la 343ème place

    500 plus grandes entreprises d’Afrique : Sonatrach en tête, Air Algérie à la 343ème place

    Fort de ses résultats financiers et de sa stratégie de développement de ces dernières années, le groupe Sonatrach vient de s’imposer encore cette année comme meilleure entreprise du continent africain.

    C’est ce que vient d’indiquer le dernier classement des 500 plus grandes entreprises d’Afrique pour l’année 2024 réalisé par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, maintenant la compagnie nationale des hydrocarbures en position de leader du continent, avec un chiffres d’affaires de 77,325 milliards de dollars et un résultat net de 11,847 milliards de dollars.

    Avec ce résultat, le groupe Sonatrach représente ainsi 10% des 760 milliards de dollars du chiffre d’affaire global cumulé par les 500 entités économiques africaines les plus performantes, selon ce nouveau classement.

    Au total, ce sont 13 autres entreprises algériennes, dont 10 du secteur public et 3 du privé, ont également conforté leur position dans ce classement, à l’image de la filiale du groupe pétrolier, Naftal, qui arrive à la 41ème place africaine, avec un chiffre d’affaires de 4,01 milliards de dollars et un résultat net de 92 millions de dollars. Vient en troisième position Sonelgaz, qui occupe pour la première fois la 46ème place des meilleures entreprises du continent, avec un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars.

    Dans le secteur privé, c’est le groupe Cevital qui vient de se distinguer cette année, en se plaçant à la 4ème place au niveau national et à la 73ème africaine, faisant ainsi un bond de 24 places comparativement à sa 97ème place de l’année précédente dans le même classement.

    Avec sa nouvelle politique de diversification de ses activités, le groupe Cosider a, lui aussi, amélioré sa position à l’échelle du continent, en arrivant à la 115ème position dans ce classement, avec 1,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires et un résultat net de 277 millions de dollars.

    Dans le domaine des nouvelles technologies, ce sont les trois opérateurs algériens de la téléphonie mobile qui viennent de s’imposer parmi les 500 meilleures entreprises africaines, en arrivant à la 147ème place pour Mobilis, avec un chiffre d’affaires de 1,05 milliard de dollars, Djezzy à la 239ème place, avec 683 millions de dollars de chiffre d’affaires et Ooredoo à la 251ème place, avec un chiffre d’affaires de 633 millions de dollars.

    A la 9ème place au niveau national arrive le groupe des produits pharmaceutiques Biopharm, qui se classe au 254ème rang africain, avec un chiffre d’affaires de 612 millions de dollars et, enfin, Air Algérie clôture le trop 10 algérien, avec 394 millions de dollars de chiffre d’affaires, ce qui lui permet d’arriver à la 343ème place africaine.

    Au niveau continental, après Sonatrach, c’est la compagnie pétrolière nigériane NNPC (National nigerian petroleum corporation) qui arrive en 2ème position, alors l’Afrique du Sud, qu’est le pays le plus industrialisé du continent, se distingue avec 6 entreprises dans le top 10 des meilleures entreprises du continent.

    M. N.

  • Algérie-France : Le CREA et le Medef explorent les opportunités d’affaires

    Algérie-France : Le CREA et le Medef explorent les opportunités d’affaires

    Les 5, 6 et 7 mars ont marqué la 15e édition des «Rencontres Algérie», un événement incontournable organisé par le bureau Business France en Algérie. Trois jours de discussions, de partages d’expertise et de rencontres stratégiques ont eu lieu dans les prestigieux locaux de Mazars à Paris, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, ainsi qu’à la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille.

    Selon un communiqué rendu public par le service de presse et de communication de l’ambassade de France à Alger, «cet événement d’envergure a réuni plus de 600 dirigeants français et algériens, offrant une plateforme privilégiée pour explorer les opportunités d’affaires et renforcer les liens économiques entre les deux parties». Les tables rondes, animées par des experts reconnus, ont abordé des thématiques cruciales qui façonnent l’avenir des relations économiques franco-algériennes.

    L’industrialisation a été au cœur des discussions, avec un accent particulier sur les secteurs clés tels que la santé, l’agroalimentaire, la sous-traitance mécanique et la plasturgie. Les participants ont eu l’opportunité d’explorer les perspectives d’investissement et les partenariats potentiels dans ces domaines, jetant ainsi les bases d’une collaboration renforcée.

    Un autre axe majeur de ces rencontres a été «la décarbonation de l’économie et la transition énergétique». Alors que le monde se tourne vers des pratiques plus durables, les opportunités pour les entreprises françaises et algériennes d’œuvrer ensemble dans ce domaine ont été explorées en détail. Des stratégies innovantes pour réduire l’empreinte carbone et promouvoir des solutions énergétiques plus vertes ont été au centre des échanges.

    Les services numériques, le transport et la logistique ont également été des sujets phares, mettant en lumière les possibilités de coopération dans des domaines essentiels à l’ère moderne des affaires. Les avancées technologiques, la connectivité numérique et les solutions logistiques efficaces ont été au cœur des discussions, soulignant l’importance de l’adaptation constante dans un monde en évolution rapide.

    Du reste, l’agriculture, le machinisme agricole, la pêche et l’aquaculture ont clôturé ces tables rondes thématiques. Alors que l’agriculture demeure un secteur vital pour les deux pays, les discussions ont mis en avant les innovations nécessaires pour répondre aux défis contemporains tout en stimulant la croissance économique.

    Au-delà des échanges fructueux, cette 15e édition a revêtu une importance particulière en soutien à l’objectif du partenariat renouvelé entre les deux pays. Récemment renforcé par la création du Conseil d’affaires algéro-français (CAAF), qui réunit les deux principales organisations patronales, en l’occurrence, le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et le Mouvement des entreprises de France (Medef), ce partenariat annonce une ère nouvelle de collaboration économique entre la France et l’Algérie.

    Il faut relever que les «Rencontres Algérie» de cette année ont été bien plus qu’un simple événement d’affaires. Elles ont servi de catalyseur pour le renforcement des liens économiques, la création de partenariats durables et l’exploration des nombreuses opportunités que présentent les marchés français et algérien.

    D’autant que cette 15e édition des «Rencontres Algérie» intervient au moment où les deux Présidents, algérien et français, MM. Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont évoqué, lors d’un entretien téléphonique, «les perspectives économiques communes profitables aux deux pays, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, des terres rares et de l’industrie ferroviaire», selon un communiqué rendu public, hier soir, par la Présidence de la République.

    Mieux, les deux présidents ont également convenu, selon la même source, «de la visite officielle du président de la République en France, qui aura lieu à la fin septembre, début octobre, la date officielle de la visite devant être fixée ultérieurement».

    Farid Belgacem

  • IDE en Algérie : Les américains intéressés par certains secteurs productifs

    IDE en Algérie : Les américains intéressés par certains secteurs productifs

    Attirés par la nouvelle politique de développement et les différentes réformes mise en œuvre ces dernières années, les milieux d’affaires américains semblent déterminés à se positionner sur le marché national, avec des investissements dans divers secteurs productifs, pour rattraper ainsi le retard qu’observe actuellement le volume d’IDE (investissements directs étrangers) outre-Atlantique, par rapport aux autres grands pourvoyeurs d’investissements, européens ou asiatiques.

    Relancer les IDE en Algérie, semble être l’objectif de la délégation d’opérateurs économiques américains, conduite par le Conseil d’affaires algéro-américain (USABC). En visite en Algérie pour trois jours, la délégation a eu d’importantes rencontres avec les ministres et cadres de secteurs stratégiques, comme l’énergie et les mines, l’industrie ou les travaux publics.

    Le président du conseil d’administration de l’USABC, David Wilhelm, l’affirme d’ailleurs en déclarant que cette délégation, représentant 26 entreprises américaines, est «convaincue des opportunités d’investissement qui sont offertes» en Algérie, tout en avouant qu’elle «est impressionnée» par les changements qu’a connus l’Algérie, ces dernières années.

    «Après l’amélioration du climat des affaires, notre tour est venu pour transférer la technologie, le savoir et les capitaux vers l’Algérie et œuvrer à y rester, à travers des investissements fructueux et une coopération gagnant-gagnant », conclut-il.

    Le président de l’USABC, Ismaïl Chikhoune, estime, pour sa part, que la présence d’entreprises américaines de grande envergure témoigne de l’attractivité du marché algérien et de l’amélioration du climat des affaires en Algérie. Amélioration qui va certainement favoriser de nouveaux IDE.

    C’est ce qui a donc suscité, selon lui, l’engouement des investisseurs américains, notamment depuis l’avènement des nouvelles lois sur l’investissement et les hydrocarbures. Cependant, durant cette visite de trois jours, les membres de la délégation, dont les secteurs ciblés sont principalement les travaux publics et l’industrie, ont eu des rencontres avec les responsables des ministères de l’Industrie, de l’Energie et des Travaux publics, ainsi qu’avec ceux de l’AAPI (Agence algérienne de promotion de l’investissement), Sonatrach, Sonelgaz, ALNAFT et Madar, ainsi que le Conseil du renouveau économique algérien (CREA).

    11 projets jusqu’à 2023

    Dans le secteur des travaux publics, les opérateurs américains, ayant été reçus ce mardi par le ministre de tutelle, Lakhdar Rakhroukh, activent dans les grands ouvrages et la construction des infrastructures tels que les chemins de fer.

    La veille, la délégation a été reçue par le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, qui, à cette occasion, après avoir souligné les garanties offertes aux investisseurs étrangers par la nouvelle loi sur l’investissement, a appelé les opérateurs américains à investir dans différents domaines, notamment les énergies renouvelables, la sidérurgie, les pièces de rechange, le rail et les industries pharmaceutiques. Ali Aoun a également invité ces derniers à investir dans les secteurs liés à la valorisation des matières premières, étant des secteurs vitaux dans le domaine industriel.

    «La stratégie du secteur de l’Industrie et de la production pharmaceutique ouvre grand la voie aux projets générateurs de richesse et d’emplois à même d’apporter une plus-value à l’économie nationale», et pour ce faire, « il est impératif de disposer d’une véritable industrie qui couvre différents domaine », a déclaré le ministre.

    Dans le domaine énergétique, la délégation, comprenant les principales entreprises américaines opérant dans le secteur de l’énergie et des mines, à l’image d’Exxon Mobil, Chevron, Hecate Energy, ARC Energy, NESR, REASOL, Philippe Group Mining et autres, a eu une rencontre d’affaires avec des responsables et cadres du groupe Sonatrach qui, à cette occasion ont mis l’accent sur la promotion de « l’attractivité et les opportunités d’investissement qu’offre le secteur énergétique algérien», ainsi que sur «le rôle du partenariat comme étant un levier stratégique pour accompagner son développement».

    Après Sonatarch, la délégation a été reçue par le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, qui a passé en revue les opportunités qui s’offrent dans le domaine de l’exploration, du développement et de l’exploitation des hydrocarbures, ainsi qu’en matière de pétrochimie, de numérisation, de solutions technologiques ou de réduction de l’empreinte carbone.

    En outre, dans le secteur agricole, qui suscite un intérêt tout aussi important auprès des investisseurs américains, le président de l’USABC a annoncé qu’une délégation composée d’opérateurs américains activant dans l’agriculture, souhaitant investir notamment dans le domaine des céréales, l’arboriculture et autres productions, se rendra en Algérie à la fin février prochain.

    Enfin, selon le directeur général de l’AAPI, Omar Rekkache, le nombre d’investissements américains sur le marché national déclarés jusqu’à 2023, a été de 11 projets, parmi lesquels 10 ont été concrétisés, dont 9 projets de partenariat algéro-américain et 2 projets dans le cadre de multinationales.

    R. N.

  • 2e session du Conseil de coopération de haut niveau : Tebboune et Erdogan scellent une relation bilatérale stratégique et durable

    2e session du Conseil de coopération de haut niveau : Tebboune et Erdogan scellent une relation bilatérale stratégique et durable

    Bien que les relations entre les deux pays soient déjà hissées à un niveau élevé ces dernières années, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, viennent de réaffirmer leur volonté mutuelle pour intensifier la coopération bilatérale dans divers domaines stratégiques de l’économie à l’occasion de la visite officielle que vient d’effectuer ce dernier à Alger ce mardi.

    En rappelant lors de la conférence de presse qu’il a animée conjointement avec le chef de l’Etat que l’Algérie est désormais premier partenaire économique et deuxième destination des IDE (investissements directs étrangers) de son pays en Afrique, Recep Tayyip Erdogan laisse exprimer l’intérêt que son pays accorde au marché national, dont il apprécie non seulement les opportunités pour les échanges commerciaux mais aussi des potentialités pour des investissements fructueux.

    Pour preuve, tout en louant les efforts consentis ces trois dernières années par l’Algérie pour diversifier son économie, Recep Tayyip Erdogan est allé jusqu’à inciter les opérateurs économiques de son pays, lors du forum économique algéro-turc qu’il a présidé avec le Premier ministre, Nadir Larbaoui, à «continuer à tirer pleinement profit de la coopération et des nouvelles opportunités offertes» sur le marché algérien, en affirmant suivre «avec appréciation les efforts de l’Algérie visant à améliorer les capacités de production locale dans les secteurs hors hydrocarbures».

    De son côté, tout en qualifiant cette visite d’«échéance importante», de Abdelmadjid Tebboune, a fait savoir que les entretiens qu’il a eu avec son Recep Tayyip Erdogan ont été une occasion d’ «évoquer les relations bilatérales en général et les réalisations concrétisées ensemble depuis la tenue de la première session du conseil de coopération de haut niveau algéro-turc, devenu aujourd’hui un Conseil de coopération stratégique»

    5 milliards USD à la fin octobre dernier et 6 milliards USD d’ici la fin de l’année

    Du caractère stratégique et solide de cette relation bilatérale, découlent ainsi «des perspectives ouvertes à davantage de coopération eu égard à la volonté politique sincère en Algérie et en Turquie», a souligné le chef de l’Etat, tout en rappelant que « les échanges commerciaux (entre les deux parties, ndlr) ont notablement évolué ces dernières années, leur volume ayant atteint plus de 5 milliards de dollars en 2022 avec des prévisions dépassant les 6 milliards de dollars en 2023 ».

    Pour sa part,Recep Tayyip Erdogan estime que le Conseil de coopération de haut niveau algéro-turc, auquel il confère lui aussi une dimension «stratégique», est l’expression de l’état actuel de la coopération entre les deux pays, le niveau de leurs relations et leur vision stratégique, affirmant la volonté de son pays de «poursuivre les efforts et de prendre les mesures nécessaires pour renforcer sa coopération avec l’Algérie dans différents domaines», avant de faire état d’une «prochaine étape» qui sera la poursuite «des efforts en vue de prendre des mesures supplémentaires dans les différents volets de nos relations bilatérales, du commerce à l’énergie et de l’environnement à la culture».

    Dans le détail, le Président Erdogan a rappelé que le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie avait augmenté de 27% en 2022, par rapport à 2021, alors que, en atteignant 5 milliards de dollars au cours des dix premiers mois de 2023, soit une augmentation de 19% en comparaison avec la même période de l’année précédente, il a émis le vœu de voir leur valeur atteindre les 6 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours.

    Pour ce qui est des perspectives de leur évolution, Erdogan a fait état de démarches bilatérales ayant pour objectif d’augmenter leur volume pour atteindre 10 milliards de dollars à l’avenir et de rappeler le nombre d’entreprises de son pays activant sur le marché national qui est de 1 400 qui, estime-t-il, adhèrent à la démarche de l’Algérie pour «la mobilisation de ses capacités économiques, à travers la diversification de ses activités, sous la direction du Président Tebboune».

    Les entreprises turques présentes sur le marché national, convient-il de rappeler,  activent principalement dans les secteurs de l’énergie et les mines, le commerce, l’industrie textile, le bâtiment et les travaux publics, l’agriculture ainsi que l’agroalimentaire.

    Pour preuve de sa volonté et de la disponibilité de son pays à accroître davantage le volume des IDE affectés vers le marché national, le président turc évoque aussi la signature ce mardi de « l’accord d’encouragement et de protection mutuels des investissements dans les plus brefs délais (qui) contribuera à la promotion des investissements ».

    Des accords dans les domaines de l’énergie, le commerce, l’environnement et autres

    En plus de la Déclaration de la deuxième session du Conseil de coopération de haut niveau, plusieurs accords de coopération entre les deux pays dans divers domaines ont été signés à l’issue de cette visite. Dans le domaine énergétique, un accord commercial d’achat et de vente de gaz liquéfié a ainsi été conclu entre le groupe Sonatrach et la société turque Botas, visant à renforcer les approvisionnements de la partie turque en gaz algérien.

    Dans le domaine commercial, il y a eu la signature d’une Déclaration ministérielle conjointe relative à un Accord commercial préférentiel (ACP) algéro-turc, signé par le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni et son homologue turc du Commerce, Omer Bolat.

    Dans le domaine de la qualité des produits échangés, les deux ministres ont également procédé à la signature d’une convention de coopération dans le domaine de la protection du consommateur, la constatation et l’inspection du marché et le contrôle des produits et des services, tandis que les ministres des Affaires étrangères des deux pays, de leur côté, ont signé un mémorandum d’entente dans le domaine de l’environnement.

    Enfin, cette série d’accords bilatéraux a été accompagnée de la signature par les présidents des deux pays de la Déclaration commune de la deuxième session du Conseil de coopération de haut niveau qui s’est tenue plutôt dans la journée.

    Pour rappel, la Déclaration commune de la première réunion du Conseil de coopération de haut niveau entre les deux pays, a été cosignée à Ankara , en mai 2022, par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, dans le cadre de la visite d’Etat que le Président algérien a effectué en Turquie.

    R. M.

  • Sommet de Johannesburg : Les Brics tiennent en haleine les sphères financières mondiales sur la question de la «dédollarisation»

    Sommet de Johannesburg : Les Brics tiennent en haleine les sphères financières mondiales sur la question de la «dédollarisation»

    En plus de son extension ou pas à d’autres pays ayant exprimé l’ambition d’y adhérer, qui alimente les débats sur la scène internationale ces derniers mois, le groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) aura à mettre sur la table des discussions lors de son 15ème sommet, qui s’ouvre demain mardi à Johannesburg, une autre question aussi stratégique que cruciale concernant l’adoption de nouveaux modes de règlement des échanges commerciaux permettant à ce groupe de pays de s’émanciper du dollar américain.

    Dans leurs déclarations officielles successives, en effet, les chefs d’Etat des pays membres du groupe des BRICS qui milite pour un nouvel ordre économique mondial multipolaire, pour rompre avec la domination du billet vert qui perdure depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, évoquent d’une manière récurrente soit l’utilisation de leurs monnaies nationales respectives dans leurs échanges bilatéraux, soit aller carrément vers la création d’une nouvelle monnaie d’échange propre au groupe, à l’image des pays de la zone euro qui ont marqué leur entrée dans le troisième millénaire par le lancement de leur propre monnaie au début des années 2000.

    En attendant de voir la manière avec laquelle sera tranchée la question d’une éventuelle option pour le lancement d’une nouvelle monnaie propre au groupe, certains de ses membres sont d’ores et déjà passés à l’action dans l’utilisation de la monnaie locale dans des échanges internationaux.

    L’Inde a ainsi procédé la semaine dernière à sa première opération d’importation avec sa propre monnaie, la roupie. La transaction a été conclue entre le groupe pétrolier Indian Oil Corp avec son fournisseur émirati Abu Dhabi National Oil Company auprès duquel il a acquis un million de barils de pétrole réglés en roupie, selon l’agence Reuters.

    De son côté, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays est membre des Brics, déclarait en avril dernier : « Chaque nuit, je me demande pourquoi tous les pays seraient obligés de réaliser leurs échanges en se basant sur le dollar ? ». Un mois plus tard, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, annoncera au mois de mai que «la dédollarisation a commencé».

    En tout cas, compte tenu de son poids sur l’échiquier économique mondial, avec 40% de la population de la planète, près de 25% du PIB et près de 20% des échanges commerciaux au monde, le groupe des Brics a assurément entre les mains des arguments avec quoi il bousculera la doctrine monétaire et financière mondiale en allant vers l’adoption de moyens de paiement alternatif au dollar américain.

    La banque des Brics finance le développement sans exiger des réformes structurelles

    Pour Dr Souhila Berrahou, économiste et chercheuse en relations internationales à l’Ecole nationale des sciences politiques d’Alger, loin d’être bénéfique aux seuls pays membres des Brics, la mise en place d’une monnaie alternative au dollar permettra de réparer les inégalités sur le marché financier international.

    «Soigner les inégalités dans les pays revient à trouver une solution à la valeur de la monnaie. Tant que les échanges se feront en dollars entre les pays pauvres et les pays riches, le niveau des inégalités et de pauvreté ne sera jamais réduit», déclarait-elle hier dimanche à l’agence de presse Sputnik.

    Au-delà de l’aspect purement monétaire, l’autre atout avec les Brics, pour Dr Berrahou, est la banque lancée par ce groupe en 2014, la NBD (Nouvelle Banque de développement) en l’occurrence, qui, estime-t-elle, avec son capital de 100 milliards de dollars, elle a pour but le financement de projets de développement et d’investissement, que ce soit dans les pays membres du groupe ou d’autres pays demandeurs, d’autant plus qu’à la différence du FMI, cette institution bancaire octroie des financements sans exigence de réformes structurelles.

    «On a vu beaucoup d’exemples de pays ayant bénéficié d’emprunts de cette banque (NBD) qui ont pu réaliser des projets d’investissement et des infrastructures, dévastés par les crises économiques auparavant. Prenons l’exemple de l’Ethiopie qui est un pays qui a changé d’un extrême à un autre. Alors qu’il criait famine, maintenant, c’est un pays manufacturier, un pays qui réalise une croissance de 9% par an, ce que je qualifie aussi de miracle pour un pays qui agonisait sur tous les plans il y a quelques années», a-t-elle soutenu.

    M. Naïli

  • Adolfo Urso et Tayeb Zitouni évoquent le renforcement des relations économiques algéro-italiennes

    Adolfo Urso et Tayeb Zitouni évoquent le renforcement des relations économiques algéro-italiennes

    Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, s’est réjoui du niveau des relations algéro-italiennes, en marge de la rencontre qu’il a eu ce mardi à Alger avec le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, présent en Algérie pour l’inauguration de la Foire internationale d’Alger (FIA), dont l’Italie est l’invité d’honneur de sa 54e édition. 

    «L’Algérie a l’honneur cette année de participer à cette foire avec de grandes entreprises. A cette occasion, nous sommes honorés d’accueillir Adolfo Urso, ministre des Entreprises et du Made in Italy qui participera à l’inauguration de cette foire», a déclaré à la presse Tayeb Zitouni, soulignant qu’ «à travers cela, nous avons eu des échanges sur les relations commerciales et économiques qui ont pris un courbe ascendante dans tous les domaines. L’Algérie est devenue le premier exportateur de gaz vers l’Europe».

    Et de rappeler que le volume des échanges économiques et commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a dépassé la barre des 20 milliards de dollars en 2022, ce qui représente une augmentation +158% par rapport à l’année précédente. La part des importations algériennes est estimée à 2,3 milliards de dollars (+31,2%) alors que ses exportation vers l’Italie étaient de à 18,2 milliards de dollars, dont 85% en approvisionnements en gaz naturel.

    D’importants contrats dans le secteur des hydrocarbures ont été signés entre le Groupe Sonatrach et le groupe italien ENI, très actif en Algérie.

    «Le gouvernement italien, le peuple italien et les entreprises italiennes se considèrent comme un partenaire stratégique de l’Algérie », a déclaré pour sa part le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso.

    «Ensemble, italiens et algériens, nous pouvons faire un pont en Méditerranée entre l’Europe et l’Afrique, qui passe par nos deux pays», a-t-il ajouté, estimant qu’«avec nos entreprises toujours en partenariat, nous sommes absolument convaincus que c’est le moment pour investir et produire en Algérie, comme le démontre d’ailleurs le cas des voiture Fiat, et de là exporter dans le reste de la Méditerranée».

    Le ministre italien rappelle que les relations qu’entretient son pays avec l’Algérie ne sont pas nées d’hier. «Nos rapports datent déjà depuis la naissance de la République algérienne et aujourd’hui il y a un partenariat stratégique qui ne se base pas seulement les importations aussi importantes et significatives pour l’Europe du gaz algérien mais un partenariat commercial et industriel dans beaucoup d’autres secteurs importants dans l’économie de la région», a-t-il rappelé en effet. «Nos rapports s’intensifieront toujours», a-t-il insisté.

    «Je suis venu en Algérie plusieurs fois à partir de 2001. J’étais alors ministre du commerce extérieur et je peux témoigner aujourd’hui que durant ces années l’Algérie a fait vraiment dans la croissance et représente une économie importante non seulement pour la Méditerranée mais pour l’Europe», a encore noté Adolfo Urso , remerciant l’Algérie et son gouvernement d’avoir concédé à l’Italie d’être l’invité d’honneur de la 54e édition de la FIA.

    Lyès Menacer

  • Finance, innovation, agriculture, l’Afrique et les BRICS : Vif intérêt des russes pour le marché algérien

    Finance, innovation, agriculture, l’Afrique et les BRICS : Vif intérêt des russes pour le marché algérien

    Comme il fallait s’y attendre, la visite d’Etat qu’achève aujourd’hui le président de la République à Moscou a été une réelle occasion pour identifier de nouveaux axes de coopération et d’investissement entre l’Algérie et la Russie.

    Une visite d’Etat soldée par la signature de la Déclaration de partenariat stratégique approfondi entre les deux pays, et de plusieurs conventions, mémorandums d’entente et programmes d’action entre les gouvernements algérien et russe.

    La cérémonie de signature tenue, aujourd’hui au Palais du Kremlin, a été coprésidé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

    Développer des projets en partenariat

    La finance, l’agriculture, l’industrie pharmaceutique ou l’innovation et les nouvelles technologies, sont en effet les principaux domaines dans lesquels les hommes d’affaires russes nourrissent une ambition singulière à développer des projets en partenariat avec leurs homologues algériens.

    Cependant, les déclarations du président Tebboune lors des différents entretiens qu’il a eus avec de hauts responsables russes, autant que lors de son intervention à l’ouverture des travaux du sommet algéro-russe hier mercredi, n’ont fait que renforcer l’enthousiasme des investisseurs potentiels russes à opter pour le développement de projets sur le marché national, tel qu’il ressort de leurs réactions.

    En s’entretenant avec le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, le chef de l’Etat a ainsi fait savoir que l’Algérie « s’apprête, dans les années à venir, à mettre en œuvre un plan d’investissement dans les domaines de l’énergie, des infrastructures de base, de l’agriculture, des produits pharmaceutiques, de l’agroalimentaire et des industries de transformation », tout en rappelant « es moyens importants de coopération (bilatérale, ndlr) disponibles dans les domaines du transfert technologique, du tourisme, de l’agriculture et des sciences ».

    Des banques russes en Algérie

    Toutefois, l’une des nouveautés qui marqueront le partenariat « stratégique » entre l’Algérie et la Russie est sans doute la vision future que semble adopter les deux pays dans le domaine de la finance.

    En effet, soulignant l’importance d’ouvrir des banques privées en Algérie, le Président Tebboune a formulé le souhait de voir « le secteur privé national, étranger et russe, ouvrir des banques afin de favoriser la réalisation de transactions saines entre opérateurs privés, loin de toute dérive ».

    L’intérêt pour l’investissement dans le domaine de la finance a été également exprimé par la partie russe par la voie du ministre du Développement économique, Maxim Reshetnikov, ayant appelé à coopérer dans les domaines financiers, notamment le paiement bancaire.

    Hausse de 70% des échanges bilatéraux en 2022

    Outre le domaine bancaire, le ministre russe, après avoir rappelé que le volume des échanges bilatéraux a augmenté de près de 70% en 2022, a fait savoir que « les négociations entre nous (Algérie et Russie, ndlr) se déroulent au plus haut niveau pour donner une grande impulsion à l’action bilatérale dans divers domaines, notamment l’économie et l’innovation ».

    Pour sa part, le président de l’association d’affaires russe (Delovaya Rossia), Alexis Repik, confirme cette nouvelle vision qui se développe à Moscou envers le marché national.

    L’Algérie « est l’une des destinations prioritaires pour les hommes d’affaires russes, particulièrement en cette conjoncture internationale marquée par des perturbations », a-t-il déclaré et de suggérer par là même d’élargir le partenariat stratégique à d’autres domaines avec de grandes potentialités qui n’ont pas été pleinement exploitées jusqu’ici.

    Parmi ces potentialités, le président de Delovaya Rossia évoque le secteur agricole qui, selon lui, est l’un des domaines à développer dans le cadre de la coopération bilatérale avec, de surcroît, d’importantes opportunités pour l’Algérie de produire pour l’exportation, car, a-t-il afirmé, la plupart des produits agricoles algériens sont demandés en Russie et peuvent y être exportés.

    L’aviation et le fret est l’autre nouveau créneau que les investisseurs russes semblent cibler en Algérie, selon le premier responsable de cette association ayant fait état de l’intérêt des hommes d’affaires russes pour l’investissement dans ce domaine. En outre, évoquant le climat des affaires en Algérie, Alexis Repik a affirmé que « les hommes d’affaires (russes) se sentent protégés et confiants ».

    L’Afrique et les BRICS

    L’intérêt des milieux économiques et des hauts responsables russes pour l’Algérie dépasse le cadre du marché national, puisque l’objectif qu’ils visent à travers l’élargissement du partenariat économique bilatéral et l’identification de nouvelles opportunités d’investissement dans des domaines nouveaux est le marché africain et l’espace méditerranéen.

    «L’Algérie est un partenaire clé pour la Russie en Afrique », a affirmé le ministre du Développement économique, Maxim Reshetnikov au chef de l’Etat à ce propos, tandis que le président Tebboune a rappelé à Moscou que l’Algérie « ambitionne de figurer parmi les puissances économiques et industrielles en Afrique», et ce, à quelques semaines du sommet Russie-Afrique prévu cet été, de surcroit, et qui sera à coup sûr une occasion pour dessiner les contours d’un nouveau modèle de coopération entre la Russie et le continent africain dont l’Algérie serait l’un des piliers.

    En plus du positionnement sur le marché africain, les deux partenaires misent également sur le groupe des BRICS, représentant 41% de la population mondiale et auquel l’Algérie a formulé officiellement une demande d’adhésion, pour développer une nouvelle approche de la coopération internationale avec une vision multipolaire.

    M. Naïli

  • Mohamed Boussaboune : «L’expertise judiciaire dans les TIC est une exigence vitale»

    Mohamed Boussaboune : «L’expertise judiciaire dans les TIC est une exigence vitale»

    Les enjeux juridiques liés aux contrats dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) constituent une véritable préoccupation pour les entreprises soucieuses de mener à terme leurs projets en Algérie, comme le précise dans sa communication Mohamed Boussaboune.

    Souvent négligé par les chefs d’entreprises, cet aspect pourrait, pourtant, sauver les sociétés des litiges qui pourraient survenir dans la réalisation et l’exécution de leurs projets et leur éviter des dépenses faramineuses.

    Invité au premier Forum international des technologies de l’information et de la communication, C.T.O Forum Algeria, qui se déroule au Centre international des conférences (CIC) d’Alger, l’expert judiciaire en TIC et directeur général de la société Oraformed, Mohamed Boussaboune, a, dans une communication intitulée «Le rôle de l’expertise judiciaire dans les litiges liés aux contrats dans le secteur des TIC», indiqué que «l’expertise judiciaire dans les TIC est une exigence vitale.

    Les contrats dans ce domaine sont très techniques et complexes, impliquant des enjeux financiers importants et des technologies en constante évolution ». Soulignant que «l’expertise judiciaire est sollicitée pour fournir des évaluations techniques et des expertises sur des sujets spécifiques, tels que la conformité des produits, la qualité des services ou la sécurité des données», l’intervenant a indiqué que «les experts judiciaires peuvent également être appelés à évaluer les impacts financiers d’un litige, à aider à la résolution de conflits ou à proposer des solutions techniques» que ce soit avant un contentieux, en accompagnant les entreprises durant tout le processus de l’exécution d’un contrat, ou lors d’un contentieux consommé entre des parties prenantes.

    Pour M. Boussaboune, « les experts judiciaires peuvent jouer un rôle majeur dans la prévention des conflits. Ils peuvent être consultés dès la rédaction du contrat pour évaluer les termes techniques et les implications financières, pour anticiper d’éventuels litiges », affirmant qu’il serait plus judicieux pour les entreprises de recourir à l’expertise judiciaire dès le départ pour fournir des évaluations techniques et des expertises pointues pour aider les parties prenantes à résoudre leurs différends de manière équitable et efficace, tout en prévenant les conflits à venir.

    Cela va, explique-t-il, des contrats qui impliquent des questions de propriété intellectuelle (droits d’auteur, marques de commerce, brevets, secrets commerciaux…etc.) ou encore la protection des données personnelles et leur conformité, sachant que le secteur des TIC est très réglementé en Algérie.

    Mohamed Boussaboune a également relevé les spécificités des contrats dans le secteur des TIC, indiquant que « les parties prenantes doivent obligatoirement s’assurer que leurs contrats sont conformes aux réglementations en vigueur pour éviter toutes sortes de litiges ». Toutefois, précise M. Boussaboune, et une fois le litige survenu, les parties prenantes seront dans l’obligation de recourir à la justice.

    «Ces litiges sont complexes et très coûteux aux entreprises, alors qu’il suffisait d’investir sur une expertise dès le départ. Raison pour laquelle, je préconise à ce que les parties prenantes misent sur la prudence et la vigilance dans la rédaction des clauses liées à la résolution des conflits et à la sélection des juridictions compétentes », a encore souligné l’intervenant qui appelle les entreprises à faire appel à l’expertise judiciaire pour maîtriser les enjeux dans la rédaction des contrats et le respect des lois et des réglementations en vigueur.

    « Vous comprendrez bien que les contrats dans le secteur des TIC sont extrêmement complexes et dictent une extrême vigilance lors de leur rédaction pour parer à toute situation fâcheuse. Cela va des choix des produits, comme les logiciels, les applications et les équipements électroniques, les coûts, la sécurité et la confidentialité, la gestion des risques, des délais de réalisation et de livraison jusqu’au service après-vente. En somme, les entreprises qui investissent dans les TIC doivent changer leur mode opérationnel et s’adapter au Code du marché, des lois en vigueur et à l’évolution des technologies, notamment l’usage rationnelle de l’intelligence artificielle et la numérisation des documents à chaque stade de la réalisation du projet ».

    Farid Belgacem

  • G7-BRICS : un duel indirect en terrain africain à l’approche du sommet de Hiroshima

    G7-BRICS : un duel indirect en terrain africain à l’approche du sommet de Hiroshima

    Une semaine après l’annonce d’une tournée de son Premier ministre, Fumio Kishida, qui le conduira à la fin du mois d’avril courant en Afrique, le Japon vient d’annoncer la couleur quant à sa volonté d’exploiter l’opportunité du prochain sommet du G7 qu’il abritera pour lancer ce qui s’apparente à un duel indirect avec le groupe des BRICS sur le terrain africain.

    En effet, le Japon, qui assure actuellement la présidence tournante du groupe des pays les plus industrialisés de la planète qu’il partage avec l’Allemagne, le Canada, les Etats Unis, la France, l’Italie et le Royaume Uni, vient d’annoncer ce mardi sa décision d’inviter l’Union Africaine pour représenter le continent dans son ensemble à la prochaine session du sommet du G7, prévu les 20 et 21 mai prochain dans la région nippone de Hiroshima, mais il en exclut l’Afrique du Sud qui, pourtant, a l’habitude d’être conviée aux sommets de ce groupe ces dernières années.

    En 2021, lors du sommet qui s’est tenu en France, en plus de l’Afrique du Sud,  d’autres pays africains, à savoir le Sénégal, le Burkina Faso, le Rwanda et l’Egypte, y ont été conviés.

    «Le gouvernement japonais, qui accueillera le sommet du G7, a décidé d’inviter l’Union africaine plutôt que des pays africains séparément. Par conséquent, le président des Comores, qui assure actuellement la présidence de l’UA, participera au Sommet du G7 et pas l’Afrique du Sud», vient d’annoncer ce mardi le gouvernement nippon dans une déclaration reprise par la presse.

    Le Japon, depuis quelques années, œuvre certes en faveur du développement en Afrique, comme cela a été le cas en 2022, lors du 8ème forum afro-japonais sur le développement en Afrique (Ticad) à Tunis, où Tokyo a décidé la mobilisation de 30 milliards de dollars sur trois ans pour des investissements dans le continent, ou son appel en décembre dernier pour octroyer un siège permanent à l’UA au sein du G20, estimant que «l’Afrique est sous représentée au sein des organes de gouvernance mondiale, malgré son poids économique et démographique» sur l’échiquier mondial.

    L’ordre économique mondial remis en cause

    Néanmoins, la démarche de Tokyo à quelques semaines du sommet de G7 laisse exprimer une volonté à attirer le continent africain vers des sphères autres que celles qui se démarquent de l’hégémonie qu’exerce le monde occidental sur l’économie mondiale, comme c’est le cas du groupe des BRICS, regroupant actuellement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et qui milite pour la sortie du monde de la logique unipolaire qu’imposent des puissances comme celles qui se regroupent à juste titre au sein du G7.

    L’appartenance de l’Afrique du Sud aux BRICS ne peut donc ne pas être un mobile de son exclusion par le gouvernement japonais du prochain sommet du G7, d’autant plus qu’au sein de ce groupe (BRICS), ses principaux rivaux asiatiques, qui sont la Chine et l’Inde, jouent des rôles actifs.

    En perspective du sommet du G7, le Premier ministre japonais effectuera donc dès la semaine prochaine une tournée en Afrique qui le conduira en Egypte, au Ghana, au Kenya et au Mozambique. Ainsi, outre l’Afrique du Sud, sont aussi exclus de ce périple africain de Fumio Kishida des pays comme l’Algérie ou le Nigéria, qui, avec l’Afrique du Sud, forment pourtant ce que d’aucuns qualifient de locomotive de l’économie du continent. Mais ces pays sont aussi candidats à l’adhésion au groupe des BRICS.

    En dépassant d’ores et déjà le G7 en matière de participation au PIB mondial, avec respectivement 31,5% contre 30,07 en 2020, les BRICS sont perçues dans le monde industrialisé comme une force de changement en devenir remettant en cause l’ordre mondial actuel.

    Lors de sa visite en Chine, la semaine dernière, le président brésilien, Lula Da Silva, et son homologue chinois, Xi Jinping, ont remis en cause l’utilisation du dollar américain dans les transactions commerciales et décidé de recourir désormais au règlement de leurs échanges bilatéraux dans leurs monnaies nationales. Cette option qui vise à se passer du dollar américain a déjà été évoquée comme un des objectifs clé des BRICS, dont le Brésil et la Chine font partie.

    Mohamed Naïli