Catégorie : Energie

  • Efficacité énergétique : Protocole d’entente entre Sonatrach et le groupe brésilien WEG SA

    Efficacité énergétique : Protocole d’entente entre Sonatrach et le groupe brésilien WEG SA

    Après le continent africain, le bassin méditerranéen et l’Europe, le groupe Sonatrach étend son réseau de partenariat au continent sud américain pour, cette fois ci, ouvrir de nouvelles voies d’acquisition d’expertises et d’expériences dans le domaine de la maîtrise technologique devant permettre la modernisation des installations du leader national des hydrocarbures.

    Ce mercredi selon un communiqué de la compagnie nationale, le vice-président chargé de l’activité Exploration et Production au sein du groupe public, Mohamed Slimani, et le P-DG du groupe brésilien WEG SA, Harry Schmelzer Jr, ont procédé à la signature d’un protocole d’entente visant à renforcer leur coopération bilatérale, à travers une vision de partenariat gagnant-gagnant,

    Tel que l’a souligné le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, lors de la cérémonie de signature qui a eu lieu au siège de Sonatrach à Alger, ce nouveau partenariat se présente comme «une réalisation supplémentaire qui reflète l’excellence des relations de coopération et de partenariat entre l’Algérie et le Brésil, la création de la valeur partagée et la réalisation des objectifs nationaux pour le secteur de l’énergie et des mines dans les deux pays», avant d’exprimer sa conviction que «le partenariat avec un grand groupe technologique comme WEG, nous permettra de franchir un cap supplémentaire dans l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’exploitation du grand potentiel de la digitalisation pour l’optimisation de nos performances ».

    Un des leaders mondiaux dans le domaine de la fabrication de moteurs électriques, ce nouvel accord de coopération avec le groupe brésilien est aussi l’expression de la volonté du groupe Sonatrach à mettre en œuvre ses engagements portant sur l’encouragement de l’intégration du produit local, à travers, comme l’explique le ministre de l’Energie et des mines, « la contribution au développement des capacités nationales en matière de maîtrise technologique dans les métiers de Sonatrach, à travers la collaboration avec les partenaires étrangers ».

    Une unité SEG SA en Algérie

    Pour sa part, le P-DG de WEG SA, Harry Schmelzer Jr, estime que la conclusion de ce protocole d’accord avec le groupe pétrolier algérien est l’expression de « l’engagement du groupe brésilien à transmettre et partager sa connaissance et son expérience ».

    Dans le cadre de la mise en œuvre de ce nouveau partenariat, selon le communiqué rendu public à l’issue de la cérémonie de signature, le groupe Sonatrach et son homologue brésilien s’attèleront à l’étude de l’opportunité et la viabilité économique de la réalisation en Algérie d’une unité de fabrication et de maintenance du groupe WEG SA.

    Un partenariat avec l’institut de formation de Sonatrach est également dans le contenu de ce protocole d’entente entre les deux sociétés dans le but d’octroyer un niveau avancé de formation et de certification, ainsi que l’organisation de rencontres, création d’espaces de partage de bonnes pratiques entre spécialistes pour échange d’expériences, suivant un processus de gestion et de capitalisation de connaissances, principalement en matière de veille technologique et de mise à jour des normes relatives aux équipements électriques, est-il encore précisé dans le même communiqué.

    Enfin, il est utile de rappeler que le groupe Sonatrach a déployé un vaste plan d’investissement de 40 milliards de dollars pour la période 2022-2026, dont une partie est consacrée au volet relatif à la modernisation de ses installations et la maîtrise des technologies nouvelles.

    M. Naïli

  • Réalisation d’un complexe pétrochimique : le contrat attribué au consortium Petrofac-HQC

    Réalisation d’un complexe pétrochimique : le contrat attribué au consortium Petrofac-HQC

    La réalisation d’un nouveau complexe pétrochimique à Arzew (Oran), pour un coût de 1,5 milliards de dollars, a été confiée au consortium Petrofac-HQC, a indiqué ce jeudi le groupe Sonatrach dans un communiqué. Ce complexe, propriété de STEP Polymers SPA – une filiale de Sonatrach – est destiné à la production de polypropylène (PP), selon la même source.

    «STEP Polymers Spa (filiale 100% de SONATRACH) a attribué au consortium Petrofac – HQC, le contrat EPC (Engineering, Procurement, & Construction), au niveau de la zone industrielle d’Arzew (Ouest du pays), d’un complexe pétrochimique destiné à la production de 550.000 tonnes/an de polypropylène pour un montant de 1.5 milliards de USD», explique Sonatrach dans son communiqué, précisant que ce contrat «est l’aboutissement d’un processus de sélection, lancé en Avril 2021, à travers une consultation restreinte, vers des leaders mondiaux dans le domaine de la construction des complexes pétrochimiques ».

    La durée de réalisation de cet important complexe est de 42 mois, selon les termes de ce contrat qui «a été attribué au soumissionnaire le mieux-disant, le consortium Petrofac – HQC, conformément à la procédure de passation de marchés, en vigueur au sein de la STEP Polymers Spa », souligne encore Sonatrach.

    Pour rappel et outre l’unité de production de polypropylène, produit utilisé dans l’emballage, le l’industrie automobile, le textile et l’électroménager entre autres, le projet comprend aussi une usine de déshydrogénation de propane.

    Le marché du PP est estimé en 2021 à plus de 80 millions de tonnes par an. Sa production en Algérie permettra de couvrir les besoins du marché national et aller vers l’exportation, puisque les besoins mondiaux en cette matière continueront de progresser d’au moins 5,2% annuellement, et ce, jusqu’en 2027, selon les experts.  

    Actuellement, l’Algérie importe pour l’équivalent de deux milliards de dollars par an des dérivés de plastiques, dont le polypropylène.

    L. M.

  • Minerais nécessaires à la transition énergétique :  Un potentiel de 8.800 milliards de dollars à la portée de l’Afrique

    Minerais nécessaires à la transition énergétique : Un potentiel de 8.800 milliards de dollars à la portée de l’Afrique

    L’Afrique renferme d’importantes réserves de minerais rares nécessaires aux nouvelles industries de transition énergétique. Néanmoins, en l’absence d’une chaîne de valeur permettant le développement d’industries locales pour la fabrication de batteries pour véhicules électriques notamment, le continent risque de ne pas tirer profit de ces nouvelles richesses tant convoitées dans le monde.

    C’est ce constat qui ressort en substance d’un récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD), avertissant que le continent africain « ne capterait que 55 milliards de dollars sur un potentiel de 8.800 milliards d’ici à 2025, s’il reste réduit à son rôle d’exportateur de minerais bruts».

    Prévoyant une croissance de l’ordre de 500% à l’horizon 2050 de la demande en minerais bruts, pour répondre aux besoins exponentiels des industries dites de transition énergétique, le rapport de la BAD, intitulé « Strengthening Africa’s Role in the Battery and Electric Vehicle Value Chain » (Renforcer le rôle de l’Afrique dans la chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques), exhorte les pays du continent à adopter une stratégie centrée sur le développement de chaînes locales de production, en privilégiant notamment la complémentarité entre les différents pays d’Afrique renfermant des réserves de minerais bruts.

    Parmi les minerais les plus demandés à l’ombre de l’émergence d’une industrie mondiale de composants entrant dans la fabrication de ces nouveaux produits adaptés à la transition énergétique, le rapport de la BAD cite notamment le graphite, le lithium, le nickel et le cobalt, dont la grande partie des réserves mondiales est localisée en Afrique.

    L’autre élément que viennent de relever les experts de la BAD dans leur nouveau rapport est le volume de ces minerais stratégiques pour le développement de l’industrie d’équipements et composants nécessaires pour la production et le stockage des énergies solaire, éolienne et géothermique qui dépasserait les 3 milliards de tonnes.

    A la faveur de ces enjeux de la transition énergétique, d’importantes opportunités se présentent donc à l’Afrique qui recèle, entre autres, pas moins de 52,4% de réserves mondiales de cobalt, 46% de réserves de manganèse, 24,7% d’aluminium, 21,2% de graphite ou le vanadium (16%), selon les évaluations établies précédemment par l’Institut américain d’études géologiques (USGS).

    Le rôle stratégique de la Zlecaf

    Tout en recommandant aux pays du continent où les réserves en minerais bruts ont été identifiées de nouer des partenariats avec les pays ayant déjà lancé ces nouvelles industries de transition énergétique, comme les Etats-Unis, la Chine, le Japon ou le Canada et identifier des synergies avec les leaders du marché des nouvelles industries, comme Samsung, LG ou Tesla, non pas l’exportation de matières premières brutes, mais pour accompagner le développement d’une chaîne de valeur africaine (avec le transfert de technologies, savoir-faire, expertise), la BAD insiste sur l’intégration régionale.

    Ainsi, pour les experts de la BAD, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) constitue un atout qui favoriserait une approche axée sur l’intégration régionale, avec une complémentarité entre les pays du continent disposant de ce type de minerais pour, par exemple, faciliter le développement d’une industrie locale de véhicules électriques. Dans ce domaine, estime la banque continentale, la Zlecaf faciliterait la mise en place d’économies d’échelle et des débouchés au produit fini à travers le continent en franchise de droits de douane.

    Tout en mettant à profit les avantages qu’offre la Zlecaf, l’institution financière régionale exhorte aussi les pays du continent à «améliorer le climat des affaires», «accélérer l’investissement dans les énergies renouvelables», «établir des centres d’excellence spécialisés dans les batteries électriques», ce qui permettra notamment de valoriser les compétences locales, développer l’innovation, la recherche et le développement.

    En revanche, pour parvenir à l’optimisation des potentialités du continent et développer une industrie régionale de produits adaptés à la transition énergétique, la BAD souligne une série de «défis à surmonter», dont l’absence d’une vision cohérente, le manque d’infrastructures de transport ferroviaire et portuaire notamment, absence de compétences au niveau local ainsi qu’un faible accès aux sources d’énergie.

    Mohamed Naïli

  • Hydrogène : Trois pays européens adhèrent au projet de nouveau corridor Afrique du nord – UE

    Hydrogène : Trois pays européens adhèrent au projet de nouveau corridor Afrique du nord – UE

    Créneau que l’Algérie privilégie dans sa politique de diversification de ses exportations énergétiques, l’hydrogène renouvelable provenant d’Afrique du nord intéresse de plus en plus de pays européens.

    Après le renforcement de la coopération stratégique algéro-italienne, que ce soit dans le domaine gazier ou des énergies nouvelles, c’est au tour de l’Allemagne et de l’Autriche d’adhérer au projet de futur corridor d’hydrogène Afrique du nord – Europe.

    Ainsi, selon le leader italien de l’industrie gazière, Snam (Società nazionale Metanodotti),  les ministères de l’énergie des trois pays européens (Italie, Allemagne et Autriche) ont signé mercredi dernier un engagement commun de soutien politique au projet SouthH2, qui est un corridor de transport d’hydrogène par pipelines à partir des côtes méditerranéennes d’Afrique du nord jusqu’au territoire allemand, en passant par l’Italie et l’Autriche.

    Tel que présenté par la firme italienne, le nouveau pipeline s’étend sur une longueur de 3 300 km, à partir des côtes tunisiennes jusqu’à la ville industrielle de Bavière en Allemagne. Intervenant après l’accord de coopération entre l’Algérie et l’Italie dans ce domaine, ce nouveau corridor est perçu comme une extension au projet d’approvisionnement de l’Europe en hydrogène produit en Algérie.

    Avec des capacités théoriques de transport dépassant les 4 millions tonnes/an, le nouveau corridor Afrique du nord – Europe est en mesure d’atteindre 40 % de l’objectif fixé par la stratégie de l’UE de transition énergétique.

    Dans cette perspective, faut-il rappeler, les 27 visent un volume de 10 millions tonnes à importer annuellement, dont une grande partie à partir des pays d’Afrique du nord, principalement d’Algérie.

    Exporter 30 à 40 TWh d’hydrogène vers l’Europe à l’horizon 2040

    Misant sur cette nouvelle source d’énergie renouvelable, l’Algérie prévoit de développer une filière hydrogène et en devenir l’un des fournisseurs clé du marché européen, avec un objectif d’y couvrir 10% des besoins à l’horizon 2040, soit des exportations entre 30 et 40 TWh d’hydrogène liquide et gazeux, avec un mix à la fois composé d’hydrogène bleu et vert.

    En janvier dernier, lors de la visite de la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, un accord a été signé entre le groupe Sonatrach et son homologue italienne Eni portant sur la réalisation de nouvelles infrastructures de transport par gazoduc pour le gaz naturel, l’hydrogène et l’ammoniac.

    Cependant, les deux compagnies ont signé en 2022 un mémorandum d’entente pour la réduction de l’empreinte carbone à travers l’exploitation de l’hydrogène.

    En outre, pour nombre d’observateurs du marché européen de l’énergie, si les trois pays (Italie, Autriche et Allemagne) ont qualifié ce projet de corridor d’hydrogène d’éligible au statut d’ «infrastructure d’intérêt commun de l’Union européenne», c’est pour accélérer l’obtention des autorisations nécessaires pour son lancement, mais aussi pour prétendre à des financements de certains fonds européens pour accélérer sa réalisation.

    Intéressées par la réalisation de ce corridor d’hydrogène, les sociétés spécialisées dans la réalisation d’infrastructures énergétiques, Snam (Italie), Trans Austria Gaslighting et Gas Connect Austria (Autriche) et Bayerents (Allemagne) ont salué l’initiative des gouvernements des trois pays d’accorder leur soutien politique au dit projet.

    Mohamed Naïli

  • Tewfik Hasni, expert en transition énergétique :  «L’industrie du solaire thermique est à notre portée»

    Tewfik Hasni, expert en transition énergétique : «L’industrie du solaire thermique est à notre portée»

    Dans cet entretien, l’expert en transition énergétique, Tewfik Hasni, s’exprime sur les dernières démarches de Sonatrach en matière de développement énergétique, entre autres, l’investissement dans la production d’hydrogène vert. Il explique aussi comment l’Europe peut s’impliquer davantage en Algérie pour obtenir plus de gaz.

     Sonatrach considère les énergies renouvelables comme un futur levier de croissance qui lui permettra de jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique. Il s’agit, en premier lieu, de fournir des produits propres au marché et d’être en ligne avec les engagements climatiques de l’Algérie. En votre qualité d’expert, quel est l’apport actuel des énergies renouvelables ?

    Il est difficile de demander à Sonatrach ou au lobby pétrolier de jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique.

    La dernière conférence de CEERAWEEK, organisée par le lobby pétrolier US sur l’avenir des produits pétroliers, à laquelle a participé une forte délégation du secteur de l’énergie algérien, a confirmé tout ce que nous pensions sur ce sujet. Il faut se rappeler que la COP27 a été un échec du fait du lobby pétrolier mondial.

    Si la volonté politique a été affirmée par le président de la République, les faits sont loin de valider cette politique.

    On ne peut embellir les résultats des réalisations qui sont bien en deçà de ceux qui seraient nécessaires pour atteindre nos engagements climatiques.

    Quels sont les aspects positifs et les limites de la démarche actuelle en matière de développement des énergies renouvelables ?

    Nous avons fait le constat que de positif il n’y a que 420 mW de photovoltaïque d’installés avec un rendement de moitié du potentiel annoncé.

    Les limites sont claires, le choix des acteurs retenus ne peut crédibiliser une volonté de réaliser 22 000 mW d’énergies renouvelables. L’investissement est important, soit 50 milliards de dollars pour 15 000 mW de projets solaires hybrides (80 % solaire thermique, 20% de photovoltaïque) et leur transport. On s’aperçoit que le mimétisme des idées européennes en matière de mix énergétique a fini par occulter le véritable mix spécifique à notre pays de la vision de nos décideurs.

    C’est bien sûr l’hybride mentionné ci-dessus. Alors que les pays disposant un tant soit peu de potentiel thermique se sont engagés dans cette voie. Le coût de l’électricité produite a baissé jusqu’à 7cts$/kWh. Le département à l’énergie US (USDOE) en a fait une priorité et financé le développement de la technologie de stockage de solaire thermique en visant un objectif de 5cts$/kWh à 2030.

    Les pays européens sont en train de suivre avec l’orientation vers le solaire thermique (CSP) puisque même les pays du Nord, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, sont engagés dans ce sens. Leur objectif est de décartonner l’industrie. La technologie  a été développée pour les cimenteries, les verreries, les aciéries. Les mesures de tarification aux frontières des produits carbonés, décidées par l’Union européenne, sont l’une des raisons.

    C’est cet ensemble de raisons qui fait que notre démarche ne peut être menée que par un acteur crédible issu d’un partenariat public-privé. C’est par exemple NEAL, le seul partenariat qui a réalisé avec succès la centrale hybride solaire thermique de Hassi R’Mel. La crise mondiale est à notre porte, les financements vont être très difficiles. La confiance restera l’élément déterminant.

    Cherchant à diversifier son mix énergétique, l’Algérie prévoit d’investir plusieurs milliards de dollars dans la production d’hydrogène vert. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?

    J’ai des difficultés à comprendre votre question. Il me semblait que nous n’avions pas les moyens financiers pour seulement satisfaire les besoins du programme d’énergies renouvelables. Toutes les tentatives lancées se sont avérées vaines.

    Nous avons noté, par contre, que 30 milliards seront dédiés aux seules énergies fossiles.

    Je ne comprends pas comment  allons-nous trouver plusieurs milliards de dollars pour l’hydrogéné. L’objectif pour les Européens étant de faire produire cet hydrogène dans les pays du Maghreb à partir des surcapacités du photovoltaïque pour leurs besoins de chaleur. Il faut se rappeler que l’usage énergétique se décompose en 70% chaleur et 30 % électricité. Alors, on financerait à perte une production électrique qui fournirait l’hydrogène  et tuer ainsi notre exportation gazière, seule source de production de chaleur pour l’Europe.

    L’UE est logique avec elle-même en développant une alternative au gaz russe. Mais si la Mauritanie a accepté de laisser l’UE investir plusieurs milliards de dollars pour la production d’hydrogène, cela reste une décision sur papier qui engage des politiciens en fin de course. Je doute fort de la suite de ce projet.

    Les dégâts attendus suite à la crise économique, la crise sanitaire, la crise alimentaire, la guerre en Ukraine vont amener des changements importants.

    Nous devons bien garder en tête les grands défis qui nous attendent. Notre sécurité énergétique ne peut pas être assurée par le gaz ou le photovoltaïque. Notre sécurité alimentaire va dépendre fortement du solaire thermique pour l’électricité et surtout le dessalement d’eau de mer. Nous ne pouvons pas oublier les besoins pour les énergies fossiles en tant que matières premières pour la pétrochimie, les engrais, etc.

    Quelle est votre appréciation de l’industrie locale des composants ou des équipements destinés à la production des énergies renouvelables ?

    Il y a lieu d’abord de clarifier le terme énergies renouvelables. Si vous sous-entendez seulement le photovoltaïque, ce serait assez réducteur. Cependant, pour cette technologie seulement, je vous renverrez aux différentes tentatives qui se voulaient de résoudre le problème d’intégration en faisant du projet de 4 000 mW, puis de 1 000 mW, un appel d’offres à la création d’une production nationale d’éléments photovoltaïques. Le résultat est connu.

    On s’aperçoit dans la dernière approche des 2 000 mW que ceci a été abandonné. De toutes façons, dans ce domaine, il était illusoire de penser constituer une production nationale pour notre seul marché. L’économie du projet industriel ne pouvait se concrétiser. De là  à envisager l’export, je ne pourrais suivre cela, sachant que même les Occidentaux n’ont pu pas concurrencer la Chine.

    Par contre, l’industrie du solaire thermique est à notre portée. L’étude de la GIZ allemande l’a confirmé. Nous pouvons intégrer 75% des équipements du solaire thermique, les intrants sont tous disponibles localement. Il n’y a pas besoin de terres rares ou autres. Il faut savoir que pour le photovoltaïque, nous ne pouvions atteindre que 40% d’intégration.

    Quel impact aurait le recours à ces énergies sur l’économie nationale ?

    L’impact a fait aussi l’objet d’une étude de la part de la fondation Friedrich Ebert, ayant eu pour thème «L ‘Algérie 100% renouvelables». Le premier objectif serait de réduire le coût de l’électricité telle que produite par la Sonelgaz. Les subventions actuelles avec l’explosion du prix du gaz, même s’il  a atteint que 11,5$/MMBTU pour nous, cela représente près de 20 milliards $/an.

    Nous avons expliqué que l’étude de la fondation Friedrich Ebert avait permis de voir que l’on pouvait attendre de la mise en œuvre d’un programme de 14 000 mW seulement en hybride (solaire thermique avec stockage et photovoltaïque) pour nos besoins seulement. Le coût, y compris le transport du sud du pays au Nord, serait de 50 milliards de dollars.

    Ce programme, réalisable d’ici à 2033, validerait nos engagements climatiques. Il deviendrait garant du financement prévu dans ce cadre par la COP 27. La réalisation de 14 000 mW pour l’UE leur permettrait d’assurer leur sécurité énergétique à court terme. Nous pourrons concrétiser 40 000 mW toujours en hybrides solaires d’ici à 2053. Au vu de l’évolution des coûts de l’électricité, nous couvrirons ainsi toutes les recettes des hydrocarbures à cette échéance. Nous économiserons 30 milliards de m3/an de gaz  en ramenant Sonelgaz à sa capacité actuelle de 14 000 mW de cycles combinés gaz.

    Nous pourrons développer toute la muraille verte agricole dans le sud de Méghaier, à Tamanrasset, et d’Adrar à Illizi.

    Ceci grâce au solaire thermique qui fournira l’eau et l’électricité. Le photovoltaïque perd son rendement dans le Grand-Sud.

    Nous développerons toutes les industries énergétivores avec des fours solaires dans la région de Hassi R’Mel. La technologie existe déjà. Nous deviendrons ainsi l’atelier de l’Europe.

    En matière de production de gaz, l’Algérie ambitionne d’augmenter sa production. Comment l’Europe peut-elle s’impliquer davantage en Algérie pour obtenir plus de gaz ?

    L’Europe à court terme veut remplacer les livraisons de gaz russe par d’autres alternatives. Il faut savoir que la Russie livrait 170 milliards de m3/an de gaz.

    Il est normal que l’Algérie, au vu de l’évolution du marché et des coûts, ambitionne d’augmenter sa livraison de gaz.

    Cependant, ce marché est aléatoire et sur un court terme seulement. C’est pour cela que même les Américains ne misaient pas sur le marché européen. Ils ont privilégié le marché asiatique qui pouvait supporter des prix élevés. Les engagements à moyen terme, après la COP 27 et l’aggravation des problèmes climatiques, ont amené les pays européens à sortir du marché gazier. La guerre en Ukraine les avait poussés aussi à cela. Ceci reste une vision politique. Les politiciens sont de mauvais économistes.

    Le pays européens sont condamnés à revenir vers la Russie, comme le recommandait un responsable qatari. Le Qatar est certainement mieux placé que nous pour approvisionner l’Europe en gaz.

    C’est en fait ce qui va arriver. La Belgique a fait le premier pas, suivie de l’Autriche et l’Allemagne y sera obligée.

    Alors que le seul le gaz de schiste, si son potentiel se transforme en réserves prouvées, pourrait être à moindre capacité une alternative. Un actif prouvé signifie que la production des réserves prouvées est commercialisable sur le marché. Ceci prendra beaucoup de temps et même après cela, la fenêtre du marché sera fermée. Il serait plus prudent de laisser cela pour les générations futures. Le financement du développement du schiste  est déjà très difficile. Le seul pays  à avoir réalisé cela reste les USA. Mais cela s’est avéré négatif.  La principale société dans le schiste, Chesapeake,  a vendu tous ses actifs.

    Il me semble que d’autres défis nous attendent, nos moyens financiers limités devraient nous amener à accorder la priorité aux investissements liés à la sécurité défense, la sécurité  énergétique, la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire. L’étude  «Algérie 100% renouvelables» devrait faire l’objet d’un débat sérieux.

    Entretien réalisé par Fatiha Amalou

  • Formation : TotalEnergies Algérie et l’Université de Ouargla signent un accord de coopération

    Formation : TotalEnergies Algérie et l’Université de Ouargla signent un accord de coopération

    TotalEnergies Algérie annonce la signature d’un accord-cadre de coopération, d’une durée de trois ans, avec l’Université Kasdi Merbah de Ouargla.

    Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du programme « TotalEnergies Professeurs Associés » qui a pour objectif de créer des passerelles entre le monde de l’énergie et l’université grâce à des cycles de conférences, cours ou semaines intégrées dans les domaines techniques et économiques, dispensés par des experts, salariés ou retraités de la Compagnie TotalEnergies.

    « Ce partenariat contribuera à l’insertion professionnelle et au renforcement de l’employabilité des jeunes étudiants de l’Université Kasdi Merbah de Ouargla qui envisagent une carrière professionnelle dans le secteur de l’énergie. Nous sommes heureux de pouvoir compter sur l’expertise reconnue de TotalEnergies Professeurs Associés pour apporter une expérience de terrain et une vision globale du monde de l’entreprise »,a commenté Samir Oumer, Directeur général et Country Chair de TotalEnergies en Algérie.

    Les axes de coopération portent notamment sur :

    • L’organisation conjointe de conférences sur des thématiques techniques, économiques, scientifiques… ;
    • L’organisation conjointe de semaines certifiantes en format immersif qui s’intègrent dans le cursus de l’université avec un certificat à la clé ;
    • La mise en place d’un programme visant à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes : journées métiers, forum des stages, simulation de sessions de recrutement ;
    • La participation à l’élaboration des programmes de nouvelles formations dans le domaine de l’Energie.

    TotalEnergies Algérie s’engage à contribuer au développement des futurs talents du secteur de l’énergie et à faciliter l’insertion professionnelles des étudiants au travers plusieurs programmes d’accompagnement et de formation dans le pays.

    A propos de TotalEnergies en Algérie

    La compagnie TotalEnergies est présente en Algérie depuis plusieurs décennies à travers ses différentes filiales Exploration & Production ainsi que Marketing & Services. Un modèle intégré qui permet d’assurer des synergies entre les différentes activités et proposer une offre complète basée sur l’innovation, la complémentarité et la création de valeur. La Compagnie est active dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz au travers de ses participations dans les champs gaziers TFT, Timimoun ainsi que dans les champs à huile du bassin de Berkine (blocs 404a et 208).

    Dans l’aval, la commercialisation de lubrifiants et de bitumes est assurée par les deux filiales TotalEnergies Lubrifiants Algérie SPA et TotalEnergies Bitumes Algérie SPA. La compagnie affirme sa volonté d’accompagner le développement économique du pays en lançant de nouveaux programmes d’investissements importants mis en place au fil des ans. La réussite de TotalEnergies en Algérie résulte de l’expertise de ses collaborateurs avec l’appui du savoir-faire de l’ensemble de la Compagnie. Ainsi, TotalEnergies est un acteur historique de premier plan, contribuant au développement du pays en apportant son expertise et des solutions globales garantissant une totale satisfaction des clients et des partenaires.

    A propos de TotalEnergies Professeurs Associés

    TPA est une Association à but non lucratif œuvrant pour la promotion des relations entre le monde de l’Energie et les Universités ou les Grandes Ecoles grâce à des présentations techniques ou économiques par des Professeurs ou Experts dans le monde.

    Apropos de TotalEnergies

    C’est une compagnie multi-énergies mondiale de production et de fourniture d’énergies : pétrole et biocarburants, gaz naturel et gaz verts, renouvelables et électricité. Ses plus de 100 000 collaborateurs s’engagent pour une énergie toujours plus abordable, plus propre, plus fiable et accessible au plus grand nombre. Présente dans plus de 130 pays, elle inscrit le développement durable dans toutes ses dimensions au cœur de ses projets et opérations pour contribuer au bien-être des populations.

    C.P

  • Hocine Benchenine, expert consultant : «Planifier un programme de management énergie et de lutte contre le gaspillage»

    Hocine Benchenine, expert consultant : «Planifier un programme de management énergie et de lutte contre le gaspillage»

    Ancien cadre à la Sonelgaz, à distribution énergie, exploitation de réseaux MT/BT et MP/MBP à la direction de distribution de la wilaya de Mascara,   Benchenine s’est tourné vers l’analyse et le conseil, en créant son propre bureau d’études et de consulting énergétique en 2018. Il est aussi le fondateur du Séminaire national d’économie d’énergie et d’efficacité énergétique (SNEE) dont la 6e édition se tiendra le 23 mai 2023.

    En décembre 2022, est née l’association EEREA, avec l’objectif de travailler en partenariat avec les collectivités locales, les opérateurs économiques et le monde universitaire. Le spécialiste mène un combat acharné contre le gaspillage énergétique. En effet, ses contributions, nombreuses, portent essentiellement sur l’économie de l’énergie.

    Dans le présent entretien, il attire l’attention sur la persistance du gaspillage de l’énergie électrique : 37% pour les résidentiels (sur un ensemble de 11 millions d’abonnés de Sonelgaz), 75% dans l’éclairage public pour les collectivités locales (sur un total de 4 millions de points lumineux du parc éclairage public) et 12% pour ce qui est du tissu industriel.

    Et cela n’est pas sans conséquences sur les réserves algériennes de gaz qui risquent de s’amenuiser, au moment où les pouvoirs publics travaillent à augmenter les exportations en gaz et en électricité.

    Benchenine rappelle la nécessité pour les consommateurs algériens de faire montre de «sobriété énergétique» et pour les collectivités locales et autres organismes publics de faire appel aux compétences nationales et aux spécialistes pour encadrer et suivre les projets de transition énergétique et ceux de l’éclairage public afin de mettre fin au gaspillage.

    Vous êtes pleinement engagé dans la lutte contre le gaspillage énergétique, car vous considérez que l’économie de l’énergie est une priorité absolue pour le pays. Quelles sont, selon vous, les chances de relever ce challenge ?

    Le secteur de l’énergie fait fonctionner l’économie d’un pays. L’Algérie dispose de grands atouts et de nombreuses opportunités pour réussir ce challenge  énergétique. Grâce à ses potentialités en gaz, l’Algérie est un allié stratégique de l’Europe.

    Nous avons aussi l’électricité. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué l’alimentation en électricité des pays de la rive sud de la Méditerranée par câble sous-marin. Les  capacités algériennes de production d’énergie électrique à base fossile sont de 25 000 mW. En 2022, le pic de consommation énergétique était de 17 000 Wm, plus précisément 16 666 mW. Un pic record enregistré le 31 juillet exactement.  

    D’où un surplus de 8 000 mW. Avec la crise énergétique actuelle qui sévit en Europe, l’Algérie se pose en alternative. Notre surplus en électricité peut couvrir une partie des besoins du marché européen. Nous pouvons même passer à un surplus de 12 000 mW en périodes creuses mais aussi en diminuant le gaspillage.

    Autrement dit, limiter le gaspillage augmentera nos potentialités d’exportation ?

    Absolument. L’Algérie fait fonctionner la chaîne énergie  grâce à une utilisation locale de ses réserves gazières en méthane, à hauteur de 40%. Une consommation appelée à augmenter au fil des années afin de répondre aux besoins du développement socioéconomique du pays. En même temps, l’énergie fossile s’épuise.

    Afin de ralentir ce rythme de consommation et augmenter nos exportations, l’Etat a mis en place le plan de transition énergétique qui s’articule autour de trois axes : économie d’énergie, efficacité énergétique et utilisation des énergies renouvelables. La production de 15 000 mW d’énergies renouvelables à l’horizon 2035 fait partie de ce plan de transition énergétique, qui passe nécessairement par la maîtrise de notre consommation d’électricité.

    Le gaspillage est grand. Par des gestes simples, tout consommateur algérien doit s’impliquer directement dans la lutte contre ce phénomène. Il doit participer à l’optimisation de la consommation énergétique. Ce que nous appelons la sobriété énergétique. La société civile a un grand rôle à jouer en la matière. L’objectif final est d’améliorer nos réserves de gaz et, par la même, de réduire les émissions des gaz à effet de serre et protéger l’environnement.

    Auriez-vous quelques chiffres qui illustrent l’ampleur du phénomène du gaspillage énergétique ?

    Le gaspillage a atteint des taux alarmants : 37% pour les résidentiels, sur un ensemble de 11 millions d’abonnés à la Sonelgaz, 75% pour l’éclairage public chez les collectivités locales sur un total de 4 millions de points lumineux du parc éclairage public et 12% pour ce qui est du tissu industriel.

    Les communes consomment 12% de l’électricité disponible au niveau national, soit quelque 6 000 GWh/ an, dont 65% orientés vers l’éclairage public. En 2021, la facture était de 20 milliards de dinars. Si l’on considère que la moyenne du gaspillage est de 50%, cela signifie qu’un milliard de dinars part en fumée chaque année. C’est une grosse perte engendrée par la mauvaise gestion, le manque d’entretien et de maintenance, ainsi que l’absence d’études des projets d’éclairage.

    Quels sont les mécanismes pour arrêter l’hémorragie ? Sont-ils suffisants ?

    Il y a l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie qui  lance des programmes d’économie d’énergie. A son actif, des actions qui relèvent de l’isolation thermique, à l’exemple du double vitrage lancé en 2022, les parois opaques, murs, planchers, toitures et terrasses. Il y a également l’action de subvention de 3  millions de lampes LED, 9W et 13 W. D’autres actions sont en cours pour ce qui est des systèmes photovoltaïques.

    Dans ce cadre, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a installé 1 000 toits solaires dans des écoles primaires, en auto- consommation. Un million de points lumineux du parc éclairage public ont été remplacés par les luminaires LED, ce qui permet de se débarrasser de l’éclairage sodium et mercure qui sont polluants et énergivores.

    Qu’en est-il de ce qui a été convenu, il y a quelques années, pour permettre aux citoyens de devenir eux-mêmes des producteurs d’électricité et de la vendre à la Sonelgaz qui l’injectera dans le réseau public ?

    C’est la finalité et l’objectif pour réduire et économiser l’énergie fossile qu’est le gaz naturel (méthane CH4) mais nous n’en sommes pas là. Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a initié une opération d’installation de 1 000 toits solaires dans les écoles primaires. Il y avait aussi une instruction pour doter les toits des administrations de kits photovoltaïques, mais toujours en autoconsommation (Off Grid). L’injection du surplus d’énergie sur le réseau public de Sonelgaz est confrontée à une contrainte d’ordre règlementaire. Les lois sur le Gride Code MT BT, c’est-à-dire injection sur réseaux, ne sont pas encore promulguées.

    Le ministère de l’Energie et l’opérateur public Sonelgaz se sont lancés dans une stratégie de préparation d’un plan énergie solaire. Nous avons déjà une expérience avec 23 centrales solaires. 500 mW sont installés dans des localités du sud du pays.

    Vous êtes le fondateur du Séminaire national d’économie d’énergie et d’efficacité énergétique. Qu’est-il ressorti des cinq éditions organisées jusqu’à présent ?

    Nous avons soumis des recommandations aux deux ministères de l’Energie et de l’Intérieur. Elles portent sur les cahiers des charges, les marchés publics, la gestion à automatique et à distance du  parc éclairage public, avec extinction partielle entre 00h et 06 h. A citer également les guides et les documents techniques de mise en œuvre des projets solaires et d’éclairage public, l’accréditation des bureaux d’études et experts de profil électrique et l’audit énergétique de l’éclairage public. Nous avons proposé la création de conseils de wilaya de l’énergie. Le prochain SNEE aura lieu le 23 mai 2023.

    Où en êtes-vous avec l’intégration des micro-entreprises et des start up ?

    Nous sommes toujours en contact avec les jeunes universitaires de la spécialité. Chaque fois que nous sommes sollicités, nous les accompagnons.

    Dans le cadre de la promotion de l’encadrement de ces jeunes diplômés, nous avons créé, en décembre 2022, une association de wilaya, portant le nom Econmics Energy and Renewable Energy Association (Economie d’énergie et énergies renouvelables). En ce moment, nous sommes sur un projet que nous comptons présenter aux deux départements ministériels et à l’université en février 2023, devant permettre la création de 1 000 emplois.

    Et les experts dans tout cela ?

    Justement, il faut du diagnostic et de l’expertise. Les experts dans le domaine et les bureaux d’études spécialisés travaillent en respectant les normes liées à l’usage de l’électricité, à savoir la 17- 200, la 13-200 et 15-100. Des règles importantes qui subordonnent les opérations étude, suivi et expertise de tous les réseaux d’éclairage. C’est le concept réglementaire qu’applique le groupe Sonelgaz dans la gestion de ses réseaux.

    Là, vous me donnez l’occasion de lancer un appel au ministère de l’Intérieur d’impliquer les experts énergétiques locaux pour pouvoir dresser un état des lieux du parc éclairage public afin de planifier un programme de management énergie et de lutte contre le gaspillage.

    J’en profite également pour demander que des instructions soient données aux communes, aux OPGI, aux DUAC, DLEP et DAL de recourir aux compétences locales et nationales, ainsi qu’aux services des bureaux d’études spécialisés  d’encadrer et de suivre les projets de transition énergétique et ceux de l’éclairage public afin d’arrêter le gaspillage de l’argent public.

    Entretien réalisé par Karima Mokrani (DZEntreprise numéro 57)

  • Energies renouvelables : l’Algérie à la 6ème place en Afrique et Moyen Orient

    Energies renouvelables : l’Algérie à la 6ème place en Afrique et Moyen Orient

    A l’ombre des mutations qu’observe le marché mondial de l’énergie et la dynamique qu’enregistre le secteur au niveau national, mettant le cap sur la transition vers les énergies renouvelables, l’Algérie est de plus en plus perçue comme un acteur incontournable dans ce domaine au niveau régional, que ce soit à l’échelle africaine ou au niveau de la région MENA (Moyen Orient, Afrique du Nord).

    C’est ce qui ressort du récent rapport d’Energy & Utilities pour l’année 2023, intitulé «débloquez l’avenir énergétique 2023 du Moyen Orient et de l’Afrique, rapport sur les tendances, les projets et la technologie dans les services publics».

    De prime abord, évoquant les créneaux nouveaux, autres que l’extraction des hydrocarbures, le rapport se penche sur les perspectives dans les pays de la région en matière d’opportunités non moins stratégiques qu’ils offrent pour la production d’hydrogène ou l’ammoniaque entre autres, « avec des annonces importantes en Algérie, au Qatar, les Emirats arabes unis et ailleurs », est-il souligné.

    Dans ce sillage, le rapport d’Energy & Utilities, spécialisé dans l’information et des analyses sur le marché énergétique en Afrique et au Moyen Orient, met en avant le potentiel qui se développe en Afrique du Nord dans le domaine de l’hydrogène, rappelant qu’en plus de l’Egypte où la filière est «la plus développée», en Algérie «le géant public de l’énergie Sonatrach a signé un mémorandum d’entente avec la major italienne Eni portant sur un projet pilote d’hydrogène à Bir Rebaa Nord», tandis que la Tunisie voisine « a le petit projet pilote Amun Vert».

    Passant à la loupe les tendances du secteur des énergies nouvelles dans la région au chapitre intitulé «nouveaux domaines d’investissement», les rédacteurs du rapport d’Energy & Utilities présentent un récapitulatif des capacités de production d’électricité issue de sources renouvelables à travers divers pays. Dans ce tableau, l’Algérie apparait parmi les principaux pays présentant des potentialités significatives en la matière avec un total de plus de 26 000 Mégawatts. Avec ce potentiel, l’Algérie se place ainsi à la sixième place après l’Iran (86 180 MW), l’Arabie Saoudite (80 160 MW), l’Egypte (60 119 MW), les Emirats Arabes Unis (36 752 MW) et l’Irak (30 138 MW).

    Dans le domaine de la production de l’énergie solaire, le rapport regroupe l’ensemble des projets dits «à grande échelle», attribués ou en cours de réalisation dans la région, en distinguant dans ce volet l’Algérie avec «un programme d’efficacité énergétique, (dont) la construction est en cours» et le projet «Tafouk 1 Solar PV», dont «l’appel d’offres est à lancer prochainement».

    « Un rôle de premier plan sur le marché international »

    Présentant un exposé plus détaillé des projets en cours dans divers pays de la région dans le domaine du solaire, intitulé «faits saillants du classement MENA des marchés solaire et photovoltaïque», le rapport site, pour ce qui est de l’Algérie, «le pays observe un progrès permanent vers la réalisation de l’objectif qu’il s’est défini en matière d’augmentation de la part des énergies renouvelables dans sa consommation totale pour atteindre un mix avec 35% d’énergies renouvelables, soit environ 15 000 MW à l’horizon 2035, issus du solaire photovoltaïque, le solaire thermique et l’éolien, ainsi que de la cogénération, de la biomasse et de l’énergie géothermique».

    En somme, sur le marché régional, l’Algérie est perçue par les rédacteurs du rapport en question comme l’un des leaders dans le domaine énergétique.

    «Le pays (l’Algérie en l’occurrence, ndlr) cherche à produire environ 1 000 MW (supplémentaires, ndlr) d’énergie solaire par an, étant donné que naturellement il a d’importantes capacités qui lui permettent de jouer un rôle de premier plan sur le marché international des d’énergies renouvelables, parallèlement à son rôle essentiel dans le commerce du gaz».

    Outre les énergies renouvelables, le rapport d’Energy & Utilities pour l’année 2023 met l’accent sur le potentiel du continent africain dans le domaine de la production de gaz et du pétrole. Il est noté à cet égard que « l’Afrique abrite certains des plus grands producteurs mondiaux d’hydrocarbures. Le Nigéria, l’Algérie, l’Angola et la Libye font partie des 20 plus grands producteurs mondiaux de pétrole», tandis que, dans le domaine gazier, «l’Algérie, l’Egypte et le Nigeria sont parmi les 20 plus grands producteurs de gaz naturel», est-il souligné en poursuivant que «plusieurs pays africains ont également des capacités de production de charbon, notamment l’Afrique du Sud, mais aussi certains de ses voisins dont le Botswana, le Mozambique et le Zimbabwé».

    M. Naïli

  • Sonatrach : Six découvertes réalisées au 1er trimestre 2023

    Sonatrach : Six découvertes réalisées au 1er trimestre 2023

    Le groupe Sonatrach annonce aujourd’hui avoir réalisé six (06) découvertes d’hydrocarbures, en effort propre, durant le premier trimestre de l’année 2023.

    Le groupe précise dans un communiqué que deux découvertes d’huile et gaz ont été réalisées dans le bassin d’Amguid Messaoud, lors du forage des puits BRM-1 et BMD-1 avec des débits de 5 699 barils/jour d’huile et 170 461 m3 /jour de gaz enregistrés dans le premier puits et des débits de 4 856 barils/jour d’huile et de 255 912 m3 /jour de gaz dans le deuxième.

    « Ces résultats confirment l’important potentiel en huile et gaz que recèle la région de Touggourt, située à l’est du gisement de Hassi Messaoud », indique le communiqué.

    Par ailleurs, il est précisé que deux puits forés dans le bassin de Berkine ont fait l’objet de découvertes d’huile et de gaz à condensat. Le premier, dénommé HAM-1bis, a produit 129 048 m3 /jour de gaz et 239 barils/jour de condensat, à partir d’un réservoir et 1 905 barils/jour d’huile et 137 484 m3 /jour de gaz, à partir d’un deuxième réservoir. Le deuxième puits, dénommé SAISW-1, a produit avec des débits de 3 117 barils/jour d’huile et de 219 336 m3 /jour de gaz.

    Par ailleurs, une découverte de gaz à condensat, a été réalisée dans la région d’Ohanet du bassin d’Illizi, lors du forage du puits KARS-3, où des débits de 336 930 m3 /jour de gaz et de 1 504 barils/jour de condensat ont été enregistrés.

    Enfin, une découverte d’huile et gaz a été réalisée dans le bassin d’Oued Mya, au SudEst du champ de Hassi R’mel, lors du forage du puits LGL-2, où des débits de 453 barils/jour d’huile et 168 312 m3 /jour de gaz ont été enregistrés. Ces découvertes, illustrent la pertinence des efforts consentis par SONATRACH en matière d’exploration et de renouvellement des réserves d’hydrocarbures et démontrent l’attractivité du domaine minier en Algérie.

    Signature d’une convention avec l’ASAL

    Une convention cadre portant sur la mise à disposition des technologies spatiales détenues par l’ASAL au profit de Sonatrach a été signée hier entre les deux parties.

    La signature de cette Convention Cadre a été suivie par la signature de trois (03) contrats d’application inhérents à diverses prestations de recherche appliquée spatiale réalisées par l’ASAL pour le compte de Sonatrach. Ces contrats d’application concernent plusieurs aspects. Il s’agit en premier lieu de l’accompagnement pour la mise en place du système d’estimation des émissions de gaz torchés et de méthane dans le cadre des efforts menés par Sonatrach en matière de baisse de l’empreinte carbone issue de ses activités et de l’acquisition d’images satellitaires ortho-rectifiées et modèle numérique terrain (MNT) sur les champs en développement.

    Il est question aussi de l’exploitation des techniques de géodésie spatiale sur les champs en développement. Selon Sonatrach, cette Convention Cadre définira les modalités de collaboration entre les deux parties pour une utilisation optimale des technologies spatiales et leurs applications dans la conception, l’étude et la mise en œuvre des projets de développement liés aux différents domaines d’activité de Sonatrach. A travers la présente Convention Cadre, les deux parties entérinent leur volonté de renouveler la coopération mutuellement avantageuse et fructueuse, dans les domaines des applications et l’utilisation des technologies spatiales, d’une part, et la contribution chacune en ce qui la concerne, au développement de l’économie nationale, d’autre part.

    60 milliards de dollars d’exportations en 2022

    Dans son bilan d’activité publié en mars dernier, Sonatrach a annoncé que le chiffre d’affaires à l’export a atteint 60 milliards de dollars en 2022, alors que l’investissement était de 5,5 milliards de dollars. La production primaire a atteint 189,6 tonnes équivalent pétrole (mtep), contre 185,2 mtep en 2021 soit une évolution de 2%, détaille le groupe pétrolier.

    Le groupe a également réalisé 15 découvertes en 2022, dont une importante découverte de gaz à condensat dans le périmètre d’exploitation du champ de Hassi R’mel, estimée entre 100 et 340 milliards de m3, confirmant l’existence d’un potentiel important de gaz dans la zone.

    Aussi, trois contrats de partage de production ont été signés en 2022 avec ENI, SINOPEC et le consortium Occidental Petroleum Corporation, ENI et TotalEnergies, dans le cadre de la loi 19-13 relative aux hydrocarbures.

    En outre, le groupe confirme son positionnement comme l’un des plus importants exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique, grâce à ses capacités d’exportation tant via les gazoducs qu’à travers les navires méthaniers.

    Fatiha A.

  • Consommation mondiale de gaz : le GECF table sur une reprise active dès 2023-2024

    Consommation mondiale de gaz : le GECF table sur une reprise active dès 2023-2024

    Sur le marché de l’UE le rapport du GECF met en avant le rôle que joue l’Algérie qui s’est lancée dans la consolidation de sa position parmi les principaux fournisseurs du marché européen depuis 2022.

    Après une rétrospective des perturbations ayant marqué le marché énergétique ces trois dernières années, le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) prévoit des perspectives de reprise significatives dès la période 2023-2024 dans son rapport annuel pour 2023 publié début avril courant.

    «En 2020, la pandémie de coronavirus a été un test sans précédent pour la résilience des systèmes énergétiques à travers le monde. En 2021, l’effet du sous-investissement chronique depuis 2014 a entraîné une forte hausse des prix, car l’offre n’a pas pu suivre le rythme de la forte reprise de la demande post-pandémie. En 2022, la sécurité énergétique est passée en haut de la liste des priorités des décideurs politiques (allusion faite à la crise énergétique découlant de la guerre en Ukraine, ndlr) », est-il souligné en préambule du rapport de près de 200 pages du GECF, avant de prévoir que la consommation de gaz naturel «devrait rebondir en 2023-2024 et atteindre un niveau record».

    Pour ce qui est des facteurs qui favoriseront la hausse de la demande en gaz, notamment en GNL, dès l’année en cours, le rapport du GECF site «la Chine et les pays du sous-continent indien et de l’Asie du Sud-est (qui) devraient représenter l’essentiel de l’augmentation supplémentaire des importations de GNL avec 13 à 15 millions de tonnes supplémentaires d’importations», et ce, en plus des pays de l’Union européenne qui sont toujours en quête de renforcer leur sécurité énergétique. 

    Sur ce dernier marché, l’UE en l’occurrence, le rapport du GECF met en avant le rôle que joue l’Algérie qui s’est lancée dans la consolidation de sa position parmi les principaux fournisseurs du marché européen depuis 2022.

    Algérie : des livraisons en hausse vers l’Italie et en baisse vers l’Espagne

    A cet égard, il en ressort que l’Algérie a livré via gazoduc en 2022 un volume de 31 milliards de m3 vers l’Europe, contre 34 milliards m3 en 2021, soit une baisse de 3 milliards de m3 qui, pour les experts du GECF, « dans le cas de l’Algérie, il y avait quelques défis au niveau de la production de gaz, ainsi que le déplacement de l’orientation du marché de l’Espagne vers l’Italie, qui ont tous deux contribué à une légère baisse de 3 milliards m3 en 2022 ».

    Dans ce sillage, les rédacteurs du rapport en question notent une nette hausse des livraisons vers l’Italie, dont, faut-il le rappeler, l’Algérie est désormais le principal fournisseur, alors que les livraisons vers l’Espagne reculent, l’Algérie étant devenue depuis 2022 le deuxième fournisseur.

    « L’Algérie a exporté 71% de ses volumes (à savoir les volumes destinés à l’Europe, ndlr) vers l’Italie en 2022, ce qui représente une augmentation par rapport aux 59 % de part d’approvisionnement sur ce marché en 2021 », est-il précisé dans le rapport du GECF, ajoutant que « les exportations algériennes vers l’Espagne ont chuté de 35% (durant la même année, ndlr) ».

    Analysant la position de l’Algérie par rapports aux autres fournisseurs du marché européen, les experts du Forum prévoient une croissance graduelle des exportations algériennes vers l’Italie « conformément aux accords signés entre les deux pays en 2022 », dont « l’effet immédiat a été une augmentation des flux de 9 % en 2022, avec une croissance progressive devant atteindre 7 milliards m3 d’ici 2025 ».

    Au niveau de la production, le rapport du GECF pour l’année en cours s’est penché également sur les nouveaux développements qu’observe le secteur gazier, en soulignant que « l’Algérie travaille sur l’amélioration de sa production de gaz et la rationalisation de la consommation interne pour l’électricité afin d’augmenter ses exportations. L’Algérie est également devenue une source de gaz fiable pour l’UE dans son objectif d’assurer la sécurité énergétique par la diversification de ses approvisionnements ».

    Enfin, rappelle-t-on, le Forum des pays exportateurs de gaz est composé de 19 pays membres, dont 12 actifs, (Algérie, Bolivie, Egypte, Emirats arabes unis, Guinée équatoriale, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinité-et-Tobago, Venezuela) et 7 membres observateurs, (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mozambique, Norvège, Pérou).

    Mohamed Naïli