Catégorie : Agriculture et Pêche

  • Sécurité alimentaire : Assainir définitivement le dossier du foncier agricole

    Sécurité alimentaire : Assainir définitivement le dossier du foncier agricole

    La préservation et la valorisation du foncier agricole est au cœur de la politique et stratégie de l’Etat, engagé dans un laborieux processus de préservation de la sécurité alimentaire du pays.

    Au moins 50.100 hectares de terres agricoles, relevant du domaine privé de l’Etat, ont été récupérés sur un total de 63.481 hectares recensés à l’échelle nationale, a indiqué ce mardi à Alger le directeur de de l’organisation foncière et de la mise en valeur des terres au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Tefiani Wahid.

    Ce dernier a précisé, devant les membres de la Commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement de l’Assemblée populaire nationale (APN), que 2.463 ha de la superficie récupérée était non exploitées contre 34.787 ha exploitées illégalement, alors que 12.850 ha était en cours de recensement par l’Office national des terres agricoles (ONTA).

    Les terres récupérées seront attribuées par voie de concession, a annoncé la même source.

    L’ONTA a d’ailleurs débuté l’opération d’attribution via une nouvelle plateforme numérique, lancé le 1er novembre 2023 et destinée aux investisseurs désireux de bénéficier de fonciers agricoles.

    La première phase de cette opération concerne 39 périmètres, cumulant une superficie totale de 13.574 ha relevant de de cinq wilayas des hauts-plateaux et du sud du pays : Naâma (7.176 hectares répartis sur trois (03) périmètres), Laghouat (450 hectares), Ghardaïa (2.947 hectares répartis sur 24 périmètres), El Bayadh (496 hectares répartis sur quatre (04) périmètres) et Djelfa (2.505 hectares répartis sur sept (07) périmètres).

    En mai 2023, le ministère de l’Agriculture et du développement rural avait annoncé l’affectation d’une troisième assiette foncière destinée aux investisseurs intéressés par les cultures stratégiques à travers les wilayas du sud, d’une superficie globale de 227.000 hectares, réparties sur 40 périmètres et relevant de 40 wilayas. Le ministère de tutelle a annoncé dans la foulée le lancement de cette plateforme numérique en direction des investisseurs intéressés par les cultures stratégique.

    Mais les terres relevant de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) ne sont pas concernées par cette opération de l’ONTA, comme l’a expliqué directeur général de l’ONTA, Mohamed Ameziane Lanasri dans une déclaration à l’APS.

    Il a été également exclu du foncier agricole relevant de l’ODAS tout projet concernant les énergies renouvelables, sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboue, lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 19 juin 2022.

    Le président de la République a demandé en effet d’« Exclure le foncier agricole, situé dans les zones stratégiques, de l’exploitation dans des projets d’énergies renouvelables », lit-on dans le communiqué qui a sanctionné cette réunion.

    Pour rappel, l’assainissement de la situation concernant le foncier agricole entre dans le cadre d’une vaste opération des autorités qui touche aussi le foncier industriel et touristique.

    Lyès Menacer

  • Raffinage du pétrole, partenariat public-privé, produits de large consommation : Les principales décisions du Conseil des ministres

    Raffinage du pétrole, partenariat public-privé, produits de large consommation : Les principales décisions du Conseil des ministres

    Le raffinage du pétrole, le partenariat public-privé et la régulation du marché des produits de large consommation ont été les principaux dossiers débattus lors du premier Conseil des ministres de cette année 2024 que vient de présider le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, ce dimanche.

    Au sujet de la nouvelle raffinerie de pétrole de Hassi Messaoud, après un exposé présenté à cet effet, le président de la République à souligné «l’importance économique du projet, appelant à accélérer son achèvement, à commencer son exploitation, à renforcer la production nationale d’essence et de diesel et à s’orienter vers leur exportation», tout en tenant à rappeler qu’ «au cours des quatre dernières années, l’Algérie a mis fin à l’importation de tous types de carburants, y compris le kyrosène, et que le secteur de l’énergie doit poursuivre cette démarche ».

    Dans son appréciation des avancées enregistrées dans ce domaine, le chef de l’Etat a exprimé à cette occasion sa «satisfaction» quant aux efforts déployés en la matière, selon le communiqué rendu public à l’issue de la réunion du Conseil des ministres.

    Il faut noter que le chef de l’Etat nourrit un grand intérêt pour ce projet de nouvelle raffinerie de Hassi Messouad. Au cours d’une précédente réunion du Conseil des ministres, en décembre dernier, il a déjà «instruit le ministre de tutelle de relancer le projet dans les plus brefs délais» et ordonné de «doubler d’efforts et de diversifier les capacités de production des produits dérivés du pétrole pour les exporter vers l’étranger, étant une valeur ajoutée considérable».

    Concernant le deuxième dossier examiné lors de ce Conseil des ministres, qui est celui de l’avant-projet de loi portant partenariat public-privé, le président Tebboune a ordonné au gouvernement son report «pour approfondissement et enrichissement», selon le même communiqué.

    Ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat demande aux membres du gouvernement de revoir leur copie lorsqu’il s’agit de la préparation de textes juridiques destinés à définir les règles devant régir des secteurs ou des volets importants de l’économie nationale. C’est le cas, entre autres, des lois sur l’investissement ou celui régissant l’octroi et l’exploitation du foncier économique qui ont été maintes fois renvoyés pour «enrichissement et approfondissement».

    Cependant, faut-il préciser aussi, cet avant-projet de loi portant le partenariat public-privé remonte à plusieurs années déjà. Sa finalisation a été retardée avant d’être relancé par le gouvernement.

    Produits de large consommation : «Importance extrême du contrôle continu des marchés»

    A l’ordre du jour du Conseil des ministres de ce dimanche, il y a eu également le dossier de la relance du dispositif relatif à l’auto-entrepreneuriat. A cet égard, le président de la République a salué «l’orientation de l’Etat vers la création de davantage d’espaces générateurs d’emploi et de richesses, qualifiant l’auto-entrepreneuriat de plus-value pour les jeunes porteurs de projets et les compétences innovantes», tout en soulignant «la nécessité de veiller à ce qu’il n’y ait point d’enchevêtrement entre les métiers de l’entrepreneuriat et certains métiers artisanaux libéraux, pour que ces derniers n’en soient pas impactés», selon le communiqué de la présidence de la République,

    Cette même source précise que le nouveau régime «vise à encadrer une vaste panoplie d’activités (…), les auto-entrepreneurs devant être assujettis à un régime fiscal préférentiel, en vertu de la loi de finances 2024» et «assure aux bénéficiaires (du statut) d’auto-entrepreneur la couverture et la sécurité sociales».

    Au chapitre relatif au renforcement des mesures prises pour assurer la disponibilité des produits de large consommation qui, faut-il rappeler, constitue l’une des priorités de la politique du gouvernement, le président Tebboune a insisté une nouvelle fois sur «l’importance extrême du contrôle continu des marchés, en ce que l’Etat accorde une importance à la régulation pour connaître les taux de disponibilité des produits de large consommation, suivant une vision proactive pour lutter contre les spéculateurs par la force de la loi».

    Dans le même sillage et compte tenu de la réouverture des frontières à l’importation de certains produits de large consommation, comme les viandes, le chef de l’Etat «a instruit le ministre de l’Agriculture et du Développement rural à l’effet d’accorder une grande importance au contrôle sanitaire des produits importés, par la création de laboratoires d’analyses au niveau des ports et des aéroports, à même de veiller au respect des normes sanitaires lors de l’importation de viandes et des produits alimentaires», souligne le même communiqué du Conseil des ministres.

    R. M.

  • Les cours des produits alimentaires enregistrent une baisse de 13,7% en 2023 (FAO)

    Les cours des produits alimentaires enregistrent une baisse de 13,7% en 2023 (FAO)

    Le recul des prix des cours des matières premières agricoles entamé il y a quelques mois s’est poursuivi jusqu’à la fin décembre dernier, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), confirmant ainsi cette tendance à la baisse durant l’année 2023 sur les marchés mondiaux, et ce, après une année 2022 qui a été celle de toutes les flambées.

    Selon l’Indice FAO des prix des produits alimentaires pour le mois de décembre, publié ce vendredi, le niveau général des cours sur les marchés mondiaux a en effet enregistré en décembre dernier un recul de 10% par rapport à la même période de l’année précédente.

    Cependant, pour l’année 2023 dans sa globalité, le recul des cours des produits alimentaires a été de l’ordre de 13,7% par rapport à 2022, à l’exception du sucre qui n’a enregistré sa première baisse durant l’année précédente qu’au mois de décembre dernier. «Sur l’ensemble de l’année 2023, la valeur moyenne de l’indice était inférieure de 13,7% à celle de l’année précédente, seul l’indice des prix internationaux du sucre ayant affiché une valeur supérieure sur cette période», note l’Indice de la FAO.

    Par type de produits, c’est le prix du sucre qui vient d’enregistrer durant le mois décembre dernier une première baisse, après plusieurs mois de maintien à des niveaux élevés, entrainant ainsi un fléchissement du niveau global des matières agricoles, selon le même indice. «En décembre, l’indice de référence des prix mondiaux des produits alimentaires a reculé par rapport au mois précédent, la baisse la plus marquée étant à mettre au compte des cours du sucre», souligne la FAO dans sa note.

    Si, avec 1,5% seulement, cette baisse est modérée par rapport au mois de novembre dernier, elle est plus prononcée par rapport au niveau général des prix sur les marchés mondiaux à la fin décembre 2022, puisqu’elle est de l’ordre de 10,1%, selon la même source. L’Indice FAO a enregistré «une baisse de 1,5% depuis novembre et de 10,1% par rapport à décembre 2022», est-il souligné.

    Le sucre enregistre ainsi sa première baisse depuis mars 2023, selon la FAO, mais, en moyenne annuelle, les cours de ce produit demeure encore en hausse par rapport à l’année d’avant. «L’Indice FAO des prix du sucre a cédé 16,6% depuis novembre et a atteint son niveau le plus bas depuis neuf mois, mais sa valeur est encore en hausse de 14,9% par rapport à décembre 2022. La chute des cours internationaux du sucre est principalement imputable au rythme soutenu de la production au Brésil, ainsi qu’à la diminution de l’utilisation de la canne à sucre pour produire de l’éthanol en Inde », est-il noté.

    Les cours du sucre enregistrent en décembre leur première baisse de l’année 2023

    Outre le sucre, l’indice des prix des céréales a rebondi légèrement en décembre après une baisse qui s’est poursuivi durant plusieurs mois auparavant. «L’Indice FAO des prix des céréales a progressé de 1,5% par rapport à novembre, car les prix du blé, du maïs, du riz et de l’orge ont tous augmenté, en partie sous l’effet de perturbations logistiques qui ont entravé les expéditions en partance des principaux pays exportateurs», est-il noté.

    En moyenne annuelle, les cours des céréales sur les marches mondiaux ont en revanche enregistré en 2023 une baisse significative de 15,4% par rapport à l’année 2022, durant laquelle, rappelle-t-on, les cours du blé ont enregistré des hausses spectaculaires de plus de 50% sous l’effet du déclenchement de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie qui ont suivi, ce qui a perturbé les chaines d’approvisionnement des marchés internationaux.

    « Sur l’ensemble de l’année (2023, ndlr), l’indice (des céréales) était en recul de 15,4% par rapport à la moyenne de 2022, en raison d’un bon approvisionnement des marchés mondiaux et en dépit du fait que l’Indice FAO des prix de tous les types de riz ait enregistré une hausse de 21%, qui est due en grande partie à des craintes quant à l’impact du phénomène El Nino sur la production de riz et aux restrictions à l’exportation imposées par l’Inde », souligne l’organisation onusienne dans son bulletin.

    Pour ce qui est des huiles végétales, la baisse des prix durant le dernier mois de l’année 2023 a été de l’ordre de 1,4% par rapport au mois de novembre, alors qu’en moyenne annuelle, cette baisse est encore plus importante par rapport à 2022, avec un niveau de 32,7%.

    «L’Indice FAO des prix des huiles végétales a baissé de 1,4% par rapport à novembre, en raison de la faiblesse des achats d’huile de palme, de soja, de colza et de tournesol, (…). Sur l’ensemble de l’année 2023, la valeur de cet indice était inférieure de 32,7% à celle de l’année précédente», note la FAO dans le même document.

    Enfin, pour ce qui est des productions animales, les cours ont connu une baisse modérée de 1% pour les viandes durant le mois de décembre dernier par rapport à novembre 2023, mais ceux des produits laitiers ont progressé de 1,6% durant la même période.

    M. N.

  • Prévoyant l’ouverture du secteur à l’investissement et prônant la fermeté dans sa protection : La loi relative aux forêts promulguée

    Prévoyant l’ouverture du secteur à l’investissement et prônant la fermeté dans sa protection : La loi relative aux forêts promulguée

    Après son adoption par les deux chambres du Parlement, la 23-21 du 23 décembre 2023, relative aux forêts et aux richesses forestières, vient d’être publiée au Journal officiel, dans son édition N° 83.

    Destinée à remplacer la loi 84-12 du 23 juin 1984, jugée souvent comme étant dépassée et non adaptée aux défis actuels auxquels est confronté le secteur, le nouveau texte de loi se distingue par les mesures favorisant l’ouverture des ressources forestières à l’investissement et à l’exploitation économique qui y sont contenues, mais tout en prônant davantage de fermeté dans la lutte contre les actes de dégradation et d’atteinte au patrimoine forestier, sous différentes formes.

    Tel qu’il ressort de ses différentes dispositions, la teneur principale de la nouvelle loi, à travers ses 165 articles, vise ainsi à instaurer un cadre adéquat pour la préservation, la valorisation et l’exploitation rationnelle des richesses forestières dans le cadre d’une vision globale et durable.

    L’objectif clé assigné à la loi relative aux forêts est en effet «de définir et de fixer les règles de gestion, de protection, d’extension et de développement du patrimoine forestier national dans le cadre d’un développement durable, ainsi que l’exploitation des forêts et des terres à vocation forestière et leur protection de la déforestation et de l’érosion (…)», tel qu’énoncé à son premier article.

    Cependant, le patrimoine forestier  y est défini comme étant «une richesse nationale et un bien de la collectivité nationale», et du coup, «il est du devoir de tout citoyen et de tout résident sur le territoire national de protéger ce patrimoine et de contribuer à son développement durable», est-il souligné aussi, tout en considérant comme «une priorité fondamentale de la politique nationale de développement économique et social» la gestion durable des forêts, bois et des terres à vocation forestière. En conséquence, cette approche de durabilité est désormais intégrée au processus d’aménagement du territoire au sens de la loi en question.

    L’inventaire périodique des richesses forestières devient obligatoire

    Pour asseoir un contrôle permanent et renforcer la préservation de ce patrimoine contre toute forme de dégradation ou détournement de sa vocation, la loi 23-21 donne un caractère obligatoire à la mise en œuvre d’un inventaire des richesses forestières nationales, qui doit être établi «tous les dix ans» et mis à jour périodiquement. Ceci devra ainsi permettre d’élaborer le plan national de développement forestier et d’orienter la stratégie nationale des forêts, stipule encore le texte.

    Dans le souci de renforcer la protection du patrimoine forestier et prévenir tout changement abusif de sa vocation, l’article 27 de la nouvelle loi stipule que « le déclassement d’une terre relevant du domaine public forestier, pouvant aboutir à la perte de sa qualité de bien public de l’Etat, ne peut être effectué qu’en vertu d’un décret pris en Conseil des ministres », alors que l’article 28 précise que « le déclassement des terrains relevant du domaine public forestier, se trouvant dans les aires protégées et les forêts ayant subies un incendie, est interdit».

    Instaurant plus de sévérité dans la lutte contre les atteintes portées au patrimoine forestier, la loi en question prévoit de lourdes peines de prison et des amendes à l’encontre de tout auteur d’infractions relatives aux incendies et aux dégradations des forêts, infractions relatives aux défrichements, pâturages et labours, aux constructions et occupations illicites dans le domaine public forestier ou celles relatives aux prospections, sondages, fouilles et extractions minières illicites ou de dépôt de matériaux de construction et gravats outre les infractions liées aux exploitations ou usages illicites des produits forestiers ligneux et celles relatives aux atteintes à la faune et la flore.

    En outre, en attendant la préparation et la promulgation des textes d’application de cette nouvelle loi, dont le délai peut aller jusqu’à un an, il est précisé aussi que les dispositions prévues dans les textes d’application de la loi de juin 1984 (loi 84-12) restent toutefois en vigueur.

    R. N.

  • Easy Fresh s’intéresse à l’exportation de produits agricoles algériens vers l’Europe

    Easy Fresh s’intéresse à l’exportation de produits agricoles algériens vers l’Europe

    La firme spécialisée dans la logistique et le transport international de produits frais Easy Fresh vient d’annoncer en effet son intention de se placer sur le marché national dans le but d’assurer l’approvisionnement des marchés de l’UE en produits frais algériens, notamment les fruits et légumes.

    Easy Fresh nourrit son ambition de pénétrer le marché national depuis qu’il a relevé «le potentiel inexploité du marché algérien (et) en établissant une présence en Algérie, l’entreprise vise à combler le fossé existant dans la chaîne d’approvisionnement, en offrant une solution fiable et efficace aux supermarchés européens à la recherche d’importer des produits frais de la région», vient de rapporter le magazine International Supermarket News (ISN), spécialisé dans la grande distribution et la logistique du commerce agroalimentaire.

    Tel que le soulève l’ISN aussi, force est de reconnaitre que la logistique du transport des produits frais de l’Algérie vers les marchés européens est confrontée à d’importants obstacles, allant de l’insuffisance des infrastructures de distribution et de transport aux embûches administratives et réglementaires. En conséquence, ces «défis rendent difficile l’accès des détaillants européens à la riche gamme de fruits et légumes produits en Algérie», souligne le même média dans son analyse.

    Compte tenu de l’enjeu de l’arrivée d’une entreprise spécialisée dans le domaine de la logistique et du transport de produits frais et des énormes opportunités qu’elle offrira à la production nationale, l’expert en commerce international Riad Beladi «plaide activement pour que le gouvernement algérien soutienne l’entrée d’Easy  Fresh», en soulignant «les bénéfices mutuels d’un tel partenariat, à savoir un impact positif sur l’économie nationale et la disponibilité permanente de produits frais de haute qualité (d’origine algérienne, ndlr) pour les consommateurs européens».

    Rencontre avec des représentants du ministère du Commerce et des opérateurs algériens

    Dans le but de lever ces obstacles et permettre la mise en place d’une plateforme logistique permettant le placement du produit agricole algérien sur le marché européen, ce spécialiste des questions liées au commerce international révèle des discussions entre les responsables de cette  firme basée en Espagne et des représentants du ministère du Commerce et de la promotion des exportations, ainsi qu’avec des opérateurs algériens.

    Cette rencontre qui aura lieu sous forme d’une réunion en visioconférence, « sera animée par l’expert Riad Beladi et regroupera les principales parties prenantes, notamment des représentants d’Easy Fresh, du ministère du Commerce algérien et des opérateurs privés algériens, dans l’objectif de favoriser les discussions collaboratives et d’explorer des solutions viables pour améliorer la chaîne d’approvisionnement des produits frais », a rapporté l’ISN.

    Par ailleurs, il est utile de noter que les producteurs algériens sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à l’exportation vers le marché européen, notamment pour ce qui est des produits agricoles frais, dont la qualité est nettement améliorée ces dernières années pour gagner en compétitivité.

    Récemment, l’opérateur algérien, spécialisé dans l’exportation de produits agricoles, notamment vers les marchés français et du Moyen-Orient, Toufik Hadkeheil, soulignait à juste titre d’importantes opportunités qui s’offrent sur le marché britannique, avant de rappeler que «le Royaume Uni importe pratiquement tout ce qu’il consomme», citant l’exemple des besoins de ce pays dans le domaine agroalimentaire, notamment la pomme de terre pour laquelle «l’Algérie est en mesure de produire et exporter vers ce marché tout au long de l’année».

    Pour se positionner sur ce marché, l’opérateur insiste sur « le respect de la qualité et des conditions d’emballages des produits, ainsi que la mise en place de lignes directes de transport vers le Royaume Uni dotées de conteneurs réfrigérés ».

    Si Toufik Hadkeheil recommande aussi la nécessité de disposer d’ « une ligne directe pour réduire les coûts de transport et pour éviter de transiter par d’autres ports européens » et aller directement vers le marché britannique, des partenariats avec des sociétés comme Easy Fresh constituent sans doute la solution idoine.

    M. N.

  • Programme d’appui au secteur de l’agriculture (PASA) : Comment valoriser la filière oléicole

    Programme d’appui au secteur de l’agriculture (PASA) : Comment valoriser la filière oléicole

    Le secteur oléicole en Algérie dispose d’un véritable potentiel qui mérite d’être exploité dans le cadre d’une démarche solidaire et inclusive, ont affirmé plusieurs intervenants au séminaire organisé à Alger, à l’occasion de la clôture du «Programme d’appui au secteur de l’Agriculture (PASA)», financé par l’Union européenne (UE), sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et du développement rural (MADR).

    Du développement de variétés d’oliviers existantes à travers le pays à la vente de l’huile d’olive, en passant la valorisation des déchets issus de l’oléifaction, l’oléiculture offre aussi d’énormes opportunités économiques  et permet le développement du monde rural, où les femmes constituent une véritable matrice pour ce faire.

    Il s’agit en effet de valoriser toute une chaîne de valeur de cette filière oléicole, à travers notamment la formation du capital humain, nécessaire à relever ce défi, en plus des aspects environnementaux sur lesquels les responsables du PASA ont beaucoup insisté. Il a été également question de la certification des produits issus de cette activité pour les besoins de l’exportation et de la conquête d’un marché international très concurrentiel.

    Ce pourquoi le PASA a brassé large, avec le Pôle Soummam basé à Béjaia mais qui a touché aussi les wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou. Ces trois wilayas représentent à elles seules  plus de 40% de la production nationale de l’huile d’olive mais c’est à Béjaia où se trouve plus de 70% des vergers oléicoles.

    «Il y a eu de la capitalisation», explique Ali Ferrah, directeur de l’INRAA, en marge de cette rencontre, affirmant qu’il s’agit maintenant de « faire le travail de la consolidation, de l’institutionnalisation des résultats des produits, faire les links de la communication, etc. Cela nous prendra entre six mois et une année».

    Selon lui, il ne faut pas perdre ces acquis qui ouvrent la voie à la généralisation de cette expérience de cinq ans à d’autres régions du pays et à d’autres secteurs d’activités.

    En effet, le PASA a permis la formation de nombreux professionnels dans le domaine oléicole qui ont affirmé, lors de la rencontre de mercredi, avoir beaucoup appris sur un métier qu’ils avaient hérité via une longue tradition familiale, expliquant avoir pris conscience de la nécessité de le faire évoluer pour améliorer la qualité des produits mais aussi développer un patrimoine oléicole menacé plus que jamais par les changements climatiques et des incendies récurrents et dévastateurs, comme celui de l’année 2021 qui a causé des dégâts humains et matériels et exterminé des élevages entiers, seule source de revenus pour beaucoup de familles.

    Ce tragique épisode a d’ailleurs fait l’objet d’un symposium qui a permis d’apporter des réponses concrètes en faveur de la reconstitution des arbres fruitiers touchés par les incendies et leur permettre une meilleure « réadaptabilité » aux changements climatiques.

    Ainsi, au moins 60 experts, dont 40 en oléiculture et 20 en oléifaction, ont été formés et couvrent aujourd’hui les trois wilayas, formant un important réseau d’aide et de soutien aux agriculteurs locaux. Ces derniers, dont on dénombre plus de 3000, ont été formés pour améliorer leur pratique oléicoles.

    Des représentants des oléiculteurs ont affirmé avoir beaucoup évolué ces cinq dernières années et appris à mieux s’organiser pour pouvoir faire face à la concurrence et ambitionner à relever le défi de l’exportation.

    C’est le cas de la coopérative OleiCoop Soummam, constituée de sept huileries d’achat et de trituration des olives et dont les responsables affirment mieux avancer en groupe qu’individuellement.

    «En nous unissant, nous avons un accès facile aux crédits bancaires et au marché», a déclaré Lakhdar Ibaliden, président de cette coopérative.  Le recours à la création de coopérative, non pas seulement dans la filière de l’huile d’olive est considéré comme un des meilleurs moyens pour le développement de l’agriculture locale, toutes activités confondues, mais surtout pour la commercialisation des produits sous un label commun, gage de confiance avec les consommateurs.

    Mais pour la conquête du marché international, le défi de la qualité est énorme et chaque acteur de la filière en est conscient, ce qui explique l’implication active de l’Organisme algérien d’accréditation (ALGERAC), dont le directeur général Nourredine Boudissa a assisté à la rencontre de mercredi et expliqué longuement les enjeux de la certification et l’impératif d’une démarche durable et pérenne dans le travail du premier laboratoire ITAFV Takerietz qui s’apprête à obtenir le sésame qui lui permettra de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’huile d’olive.

    «l’accréditation d’aujourd’hui est une preuve de compétence sur un métier qu’on fait», a-t-il affirmé, expliquant que les Algériens doivent se familiariser avec le référentiel international «ISO 17025» afin de pouvoir trouver des débouchés dans le marché extérieur, sans pour autant négliger le marché local, lui aussi de plus en plus demandeur en huile d’olive de qualité. Il restera ensuite de franchir le Conseil oléicole international qui donnera aussi son quitus, en matière de certification.

    Pour ce faire, le responsable d’Expertise France, l’un des partenaires du PASA, Oliviers Rives, a proposé une série de mesures que les professionnels sont obligés de prendre s’ils veulent rivaliser avec  leurs concurrents étrangers, à commencer par la préservation et le développement des 17 variétés locales d’oliviers déjà identifiées.

    Selon le président d’Expertise France et non pas moins chef de projet du PASA, pôle Soummam, il y a un travail à faire sur le plan du conditionnement et de la présentation des produits, en passant du plastique au verre ou à l’acier pour préserver la qualité de l’huile, rappelant au passage la nécessité d’inverser la tendance actuelle : atteindre 75% de moulins modernes et plus de 80% d’huile extra-vierge.

    La dimenson environnementale n’a pas non plus été négligée par le PASA qui en a fait un fil conducteur pour encourager la valorisation des déchets issus de cette filière (grignons et margines) et la protection de la nature.

    Pour rappel, le « Programme d’Appui au Secteur de l’Agriculture (PASA)» en Algérie, lancé en 2018 et financé par l’Union européenne, a pris fin en septembre dernier, après cinq ans d’un laborieux mais fructueux travail dans plusieurs wilayas du pays.

    Le coût de cet investissement est de plus de 16,5 millions d’euros, selon les données fournies sur le site du PASA, auquel ont pris part plusieurs organismes et institutions nationaux et européens.

    Outre Expertise France, l’on peut citer la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, en partenariat avec l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie (INRAA).

    Les responsables et promoteurs du projet PASA envisagent déjà de poursuivre le parcours engagé via le PASA+ qui adoptera une approche plutôt territoriale.

    Lyès Menacer

  • Les cours des céréales poursuivent leur baisse sur le marché mondial (FAO)

    Les cours des céréales poursuivent leur baisse sur le marché mondial (FAO)

    Dans un contexte marqué par une production et des disponibilités sur le marché mondial en abondance, les cours des céréales poursuivent la tendance à la baisse qu’ils ont amorcée depuis quelques mois sur le marché mondial. C’est ce que vient de faire ressortir la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) dans son dernier Indice des prix, publié ce vendredi, relevant une nouvelle baisse du prix mondial des céréales de l’ordre de 3% durant le mois de novembre dernier par rapport au mois d’octobre.

    Par type de céréales, c’est le prix du maïs qui a fortement reculé durant le mois précédent, ayant entrainé une baisse de 5,6% des cours des céréales secondaires dans leur ensemble, alors que le prix du blé a enregistré une nouvelle baisse de 2,4% durant la même période par rapport au mois d’avant, précise le bulletin de l’Organisation onusienne.

    « L’Indice FAO des prix des céréales a enregistré une baisse de 3% par rapport au mois d’octobre. En novembre, les cours internationaux des céréales secondaires ont reculé de 5,6%, ce qu’on peut imputer en premier lieu à la forte régression des prix du maïs, tandis que ceux du blé affichaient une diminution de 2,4% », est-il souligné.

    Plus de 2,8 milliards de tonnes

    Au niveau des marchés, à titre indicatif, le prix moyen du blé tendre européen s’est établi à 248 dollars la tonne durant le mois de novembre dernier, enregistrant ainsi une baisse de 27,5% par rapport à son niveau moyen durant le même mois de l’année 2022. La même tendance a été également observée par les céréales d’autres origines, relève-t-on sur les principales places boursières dans le monde.

    Pour ce qui est de la production et de l’offre sur le marché mondial, la FAO vient de revoir à la hausse ses prévisions relatives aux récoltes de la campagne en cours, en évaluant désormais la production mondiale de l’année 2023 à un peu plus de 2,8 milliards de tonnes, toutes céréales confondues, soit une hausse de 0,9% par rapport à la campagne précédente (2022).

    « La production céréalière mondiale en 2023 est maintenant estimée à 2 823 millions de tonnes, soit une hausse de 0,9% par rapport à l’année dernière et un total 10,3 millions de tonnes supérieur au dernier record en date, atteint en 2021 », souligne l’organisation dans son « bulletin sur l’offre et la demande de céréales », publié également ce vendredi.

    Pour ce qui est de la demande mondiale en grains, le même bulletin relève un volume de consommation durant la saison 2023-2024 quasi identique à la production de la saison en cours, avec une légère hausse de 1,1% par  rapport à la saison précédente (2022-2023).

    « L’utilisation totale de céréales dans le monde en 2023-2024 est estimée à 2 813 millions de tonnes, soit 1,1% de plus qu’en 2022-2023 », note la FAO dans son nouveau bulletin, soit une demande légèrement inférieure de 10 millions de tonnes par rapport à la production de l’année en cours.

    Concernant l’évolution des cours mondiaux des autres matières agricoles de base, des tendances à la stabilité ont été enregistrées, à l’exception des cours des huiles végétales dont les hausses ont été relativement notables durant le mois dernier, et ce, pour divers facteurs.

    La hausse de ce type de produit durant le mois de novembre dernier a ainsi été de 3,4% par rapport au mois d’avant (octobre), entrainée principalement par la hausse du prix de l’huile de palme qui a dépassé 6%, alors que les prix des huiles de soja et de colza ont reculé.

    Une hausse de 2,2% du prix des produits laitiers

    « L’Indice FAO des prix des huiles végétales a augmenté de 3,4% par rapport au mois d’octobre. Les prix internationaux de l’huile de palme ont grimpé de plus de 6% en novembre, ce qui est principalement à mettre sur le compte des achats plus actifs des premiers pays importateurs et de la baisse saisonnière de la production dans les principaux pays producteurs. Les prix mondiaux de l’huile de tournesol ont quant à eux progressé modérément, tandis que les cours des huiles de soja et de colza étaient en léger recul en novembre », est-il souligné.

    Les produits laitiers ont, quant à eux, enregistré une hausse de 2,2% en novembre par rapport à octobre, en raison d’ « une forte demande à l’importation du beurre et du lait écrémé en poudre de la part des acheteurs d’Asie du Nord-est ainsi que de l’accroissement de la demande interne en Europe occidentale à l’approche des vacances d’hiver », note la FAO.

    Le prix du sucre a également poursuivi sa tendance à la hausse, qui a été de l’ordre de 1,4% durant la même période de référence, du fait des « préoccupations accrues que suscitent les disponibilités mondiales à l’exportation dans un contexte de détérioration des perspectives de production dans deux des principaux pays exportateurs, la Thaïlande et l’Inde, en raison de conditions météorologiques très sèches sous l’effet du phénomène El Nino ».

    En revanche, le prix des viandes, lui, a enregistré une légère baisse de 0,4%, favorisée notamment par un recule relatif des prix de la volaille et de la viande bovine, en raison de leur abondance sur le marché mondial durant le mois dernier, a relevé la FAO.

    M. N.

  • Agriculture saharienne : Mise en place d’un «couloir vert» pour faciliter l’accès au foncier, à l’eau et aux financements

    Agriculture saharienne : Mise en place d’un «couloir vert» pour faciliter l’accès au foncier, à l’eau et aux financements

    Alors qu’il a enclenché une relance effective du secteur agricole depuis son déploiement en 2021, le programme de développement de l’agriculture saharienne, notamment les cultures stratégiques, dans le Grand sud du pays s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de son intensification, avec une approche intégrée cette fois-ci, avec l’implication, outre le ministère de tutelle, d’autres départements qui sont ceux de l’Energie et des mines, des Finances ou de l’Hydraulique.

    C’est ce qui ressort de la rencontre organisée ce lundi dans la wilaya d’Adrar, qui incarne à juste titre le développement de l’agriculture saharienne, sous le thème de «l’agriculture au sud, un atout majeur pour notre sécurité alimentaire», sous le haut patronage du président de la République et à laquelle ont pris part, en plus des ministres concernés, de hauts responsables d’entreprises et institutions publiques, à leur tête les PDG de banques, ainsi que des opérateurs économiques et investisseurs intéressés par ce secteur.

    Ainsi, deux décisions phares visant à faciliter et accélérer l’investissement agricole dans cette partie du pays viennent d’être annoncées à l’issue de cette rencontre, la première étant la création d’un « couloir vert » dont le but principal est d’accorder davantage de facilités aux investisseurs en matière d’accès au foncier et la deuxième est la convention qui vient d’être signée entre les deux secteurs des finances et de l’agriculture pour faciliter l’accès aux crédits et autres formules de financement au profit des opérateurs ayant investi dans ce domaine.

    Tel que précisé par le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Youcef Cherfa, la création de ce couloir vert aura lieu au niveau de l’ODAS (Office de développement de l’agriculture industrielle en terre saharienne) et cette initiative intervient dans le cadre de la démarche du gouvernement pour le renforcement de la sécurité alimentaire, qui s’appuie sur la création de mégapoles intégrés à travers les 23 wilayas du sud concernées par le programme de développement de l’agriculture saharienne.

    C’est donc une démarche à travers laquelle le gouvernement vise à faire à « un saut qualitatif » dans le domaine de la production agricole et de la transformation, à laquelle le ministre de l’agriculture a appelé les opérateurs économiques et  investisseurs potentiels à « adhérer massivement ».

    Pour ce qui est de la relation du secteur agricole avec les institutions bancaires, la convention-cadre qui vient d’être signée à l’occasion de la rencontre d’Adrar entre le ministère de l’Agriculture et du développement rural, d’une part, et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF), d’autre part, est susceptible d’atténuer les difficultés que rencontrent les opérateurs et exploitants agricoles en matière d’accès aux crédits si l’on tient compte de son contenu et sa portée.

    363 projets d’investissement pour un montant de 99 milliards de dinars

    Tel qu’elle a été déclinée, la convention en question, signée par la directrice de la programmation et de l’appui économique au ministère de l’agriculture, Souad Assaous, et le délégué général de l’ABEF, Rachid Belaïd, vise en effet à définir le cadre général entre les deux parties «pour généraliser le financement des projets agricoles par les représentants de la place bancaire conformément aux instructions des autorités publiques».

    Les deux parties s’engagent donc, aux termes de cette convention à «coordonner leurs efforts pour atteindre leurs objectifs à travers le renforcement du financement du secteur agricole, la consultation et la coopération entre le secteur agricole et les banques et établissements financiers, en vue de mettre en place des mécanismes de financement encourageant les investissements agricoles, ruraux, forestiers et les industries agroalimentaires».

    Pour ce qui est de l’intervention des autres ministères qui viennent d’être intégrés à la démarche du gouvernement visant à intensifier l’investissement dans l’agriculture saharienne, le département de l’Energie et des mines s’est engagé à accélérer l’électrification des exploitations agricoles et à assurer l’approvisionnement du marché national en urée et en engrais azotiques, par le biais du groupe Sonatrach qui contribue au programme en question via sa filiale AAA (Agroalimentaire activité), comme l’a indiqué le ministre de tutelle, Mohamed Arkab, dans son intervention à la rencontre d’Adrar.

    Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, de son côté, a fait état de l’engagement de son département à faciliter l’obtention des autorisations de forage, à travers la création d’un guichet unique au niveau des directions de l’hydraulique au niveau des wilayas concernées, tout en émettant des instructions à l’effet d’examiner les demandes de forage dans un délai de 30 jours.

    En outre, en matière d’attribution du foncier destiné au développement de nouveaux projets, notamment pour les cultures stratégiques, le ministère de tutelle a fait état de 228 nouveaux bénéficiaires dans le cadre du 3ème portefeuille proposé à l’investissement agricole dans les wilayas du sud.

    Pour rappel, depuis le lancement de ce programme, à la faveur de la mise en place de l’ODAS en 2021, le portefeuille foncier proposé à l’investissement a atteint cette année 460 000 hectares, selon l’arrêté interministériel du 27 juin dernier, modifiant et complétant l’arrêté interministériel du 5 mai 2021 qui fixe les conditions et les modalités de transfert du portefeuille foncier.

    Selon l’arrêté en question, ce portefeuille est réparti sur neuf wilayas qui sont El Meniaâ, avec près de 75 700 hectares, la wilaya d’Ouargla en deuxième position, avec 72 141 hectares, la wilaya d’Illizi (71 991 hectares), Adrar (58 807 hectares), Timimoune (38 773 hectares), Touggourt (28 452 hectares), Djanet (20 964 hectares), Ghardaïa (17 895 hectares) et Laghouat (17 466 hectares).

    De son côté, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), selon son directeur général, Omar Rekkache, a enregistré, jusqu’au 15 novembre dernier, 363 projets d’investissement dans le secteur agricole, pour un montant de 99 milliards de dinars et devant créer jusqu’à 5 700 emplois à leur entrée en exploitation.

    M. N.

  • PLF 2024 : Les raisons du report du délai fixé aux opérateurs pour produire ou acquérir localement l’huile brute de soja

    PLF 2024 : Les raisons du report du délai fixé aux opérateurs pour produire ou acquérir localement l’huile brute de soja

    Parmi les mesures contenues dans le projet de loi de Finances pour l’année 2024 visant à renforcer l’approvisionnement du marché national en produits de large consommation et à préserver le pouvoir d’achat des ménages, il y a le report du délai fixé aux importateurs et transformateurs de l’huile brute de soja pour produire ou acquérir cette matière sur le marché local jusqu’à la fin décembre de l’année prochaine.

    Cette mesure, dont l’objectif consiste à encourager la production locale de matières premières agricoles et réduire les importations, a été prévue initialement dans la loi de Finances pour 2022, ayant donné à ces opérateurs un délai de 12 mois, soit à la fin 2022, pour produire ou acquérir localement cette matière destinée à la production d’huile alimentaire.

    « (…) Les importateurs/transformateurs de l’huile brute de soja sont tenus, dans un délai de douze mois, à compter de la promulgation de la présente loi, soit d’entamer le processus de production de ces matières premières, soit de les acquérir sur le marché national. En cas de non lancement du processus de production à l’issue de la période fixée à l’alinéa ci-dessus, les opérateurs économiques concernés perdent le bénéfice de la compensation et des exonérations douanières et fiscales à l’importation (…) ».

    Après avoir été confirmée par un arrêté interministériel, signé en mars de la même année par les ministres des Finances et de l’Industrie, fixant « les modalités d’application de l’exemption des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée, de l’huile brute de soja et des graines de soja, destinées à la production de l’huile alimentaire raffinée ordinaire », l’application de cette mesure a été reportée par la suite jusqu’à la fin décembre 2024.

    Ce n’est que récemment qu’aux termes de la loi de Finances complémentaire pour 2023, adoptée en octobre dernier par le Parlement, le délai d’application de cette mesure a été écourté pour être ramené à la fin de l’année en cours, soit la fin décembre 2023.

    Lors de l’examen du PLFC 2023, les membres de la Commission des finances et du budget de l’APN ont en effet proposé un amendement portant la réduction du délai accordé aux transformateurs et importateurs d’huile de soja brute, les obligeant ainsi à la produire localement, ou l’acquérir auprès de fournisseurs sur le marché local.

    Une marge de manœuvre suffisante aux transformateurs

    Aux termes de cet amendement, apporté par la Commission des finances et du budget de l’APN à l’article 18 de la LFC 2023, lui-même modifiant l’article 148 de la loi de Finances 2022, le délai accordé aux opérateurs économiques concernés est donc passé du 31 décembre 2024 au 31 décembre 2023. Ainsi, ces opérateurs ont moins de trois mois pour se conformer à cette mesure, soit en produisant ou en s’approvisionnant localement en huile brute de soja destinée à la production d’huile alimentaire raffinée, faute de quoi, ils perdront «le bénéfice de la compensation ainsi que l’exonération des droits de douane et de la TVA à l’importation».

    En écourtant ce délai, la Commission des finances et du budget de l’APN avait interprété son amendement comme étant une démarche instaurant la bonne conduite juridique pour préserver la crédibilité de l’Etat et de ses institutions, car, a expliqué ladite Commission de l’APN, «l’allongement constant des délais suggère un manquement aux obligations envers les opérateurs», alors que, «cette décision contribuera également à préserver la production nationale et les (revenus) en devises».

    En venant de repousser à nouveau ce délai jusqu’à la fin de l’année prochaine, le gouvernement exprime sa volonté d’accorder une marge de manœuvre suffisante aux opérateurs économiques opérant dans la transformation de l’huile de soja pour la production d’huile alimentaire raffinée.

    Durant ce délai, ces opérateurs continueront donc de bénéficier des mesures de facilitation prévues à l’article 148 de la loi de Finances 2022 qui stipule «l’huile brute de soja, relevant de la sous-position tarifaire 15.07.10.10.00, destinée à la production de l’huile alimentaire raffinée ordinaire est exemptée des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée, lorsque son assujettissement entraîne un dépassement des prix plafonds fixés par voie réglementaire. L’huile alimentaire raffinée ordinaire bénéficie de l’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée aux différents stades de la distribution, lorsque les prix plafonds sont dépassés. Sont également exonérés des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations d’importation des graines de soja, relevant de la sous-position tarifaire 12.01.90.10.00, destinées à la production de l’huile alimentaire raffinée ordinaire extraite des graines de soja (…) ».

    M. N.

  • Agriculture : Les produits subventionnés soumis à de nouvelles mesures de contrôle

    Agriculture : Les produits subventionnés soumis à de nouvelles mesures de contrôle

    Après le portefeuille totalisant 500 000 hectares qui a déjà été attribué à des investisseurs dans les cultures stratégiques à travers le mécanisme de l’ODAS (Office national de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes), mis en œuvre en 2021, plus de 177 500 hectares supplémentaires viennent d’être identifiés et proposés à l’investissement agricole, a annoncé ce mercredi le ministère de l’Agriculture et du développement rural.

    Selon le ministère, ce nouveau portefeuille comprend respectivement près de 164 000 hectares destinés aux cultures stratégiques, dont l’attribution se fera par le biais de l’ODAS, et 13 574 hectares destinés à des cultures diverses et dont l’attribution se fera par l’ONTA (Office national des terres agricoles) dans le cadre de la concession.

    Pour ce dernier quota, il s’agit, pour l’ONTA, d’une première opération d’attribution, et qui se fera par le biais d’une procédure numérisée et simplifiée à la faveur du lancement de la plateforme dédiée à la réception des dossiers de candidature des investisseurs potentiels, emboitant ainsi le pas à l’ODAS dont les opérations se font via internet depuis 2022.

    Pour ce qui est de la localisation de ce nouveau portefeuille, le directeur général de l’ONTA, Mohamed Ameziane Lanasri, a précisé qu’il s’agit de 39 nouveaux périmètres répartis sur cinq wilayas, qui sont Naâma, Ghardaïa, Djelfa, El Bayadh et Laghouat.

    Dans le détail, l’Office a fait état de 3 nouveaux périmètres de 7 176 hectares dans la wilaya de Naâma, 24 périmètres de 2 947 hectares à Ghardaïa, 7 nouveau périmètres de 2 505 hectares à Djelfa, 4 nouveaux périmètres de 496 hectares à El Bayadh ainsi que 450 hectares à Laghouat.

    Pour ce qui est de la provenance du portefeuille que l’ONTA vient de proposer aux investisseurs intéressés par le secteur agricole, il est utile de rappeler qu’en plus de nouveaux périmètres identifiés comme étant susceptibles de jouir de potentialité agricoles, l’Etat a procédé, dans le cadre des vastes opérations d’assainissement du foncier agricole, à la récupération d’importants périmètres non exploités dans le but de les réattribuer à de nouveaux investisseurs dans le cadre de la concession.

    Dans ce cadre, en 2022, la directrice de la planification au ministère de l’Agriculture, Mira Touami, a fait état d’un portefeuille inexploité qui s’élève à 800 000 hectares que les services du ministère sont parvenus à récupérer.

    Outre ce nouveau portefeuille relevant de l’ONTA, le nouveau quota de près de 164 000 hectares que l’ODAS vient de proposer à l’investissement dans les cultures stratégiques, il est réparti sur une dizaine de wilayas dans le sud du pays, a fait savoir le communiqué du ministère de tutelle.

    Vers des commissions conjointes « commerce-agriculture »

    Parallèlement à ces nouveaux portefeuilles fonciers destinés à encourager l’investissement dans le secteur, l’accent vient d’être mis cette semaine sur la régulation du marché et le renforcement de l’approvisionnement en produits agricoles, notamment ceux de large consommation.

    Dans ce cadre, une réunion s’est tenue ce mardi, sous la présidence du ministre de l’Agriculture et du développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, consacrée à l’examen des dispositions pratiques, à même de réguler le marché des produits agroalimentaires de large consommation, a indiqué le ministère dans un communiqué.

    Lors de cette réunion, à laquelle a été associé également le ministère du Commerce et de la promotion des exportations, il a été procédé à l’examen détaillé de l’état des lieux des disponibilités des produits de large consommation sur le marché national, comme il a été également procédé au débat des questions relatives à la régulation du marché de ces produits dans le but de « clarifier la nouvelle vision pour la stratégie des deux secteurs », est-il souligné dans le communiqué en question.

    Le ministre de l’Agriculture a, à l’issue de cette réunion, donné de nouvelles instructions visant à, selon le même communiqué, « prendre toutes les mesures et dispositions nécessaires, à même de résoudre toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les produits agricoles de grande consommation sur le marché national », tout en mettant l’accent sur « la nécessité de réguler leur commercialisation, avec la mise en place de tous les mécanismes, à même de garantir leur disponibilité, ainsi que l’impératif d’une coordination entière entre le secteur du commerce et de l’agriculture, à travers des commissions conjointes ».

    Le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, de son côté, a donné une série d’instructions visant à « réguler le marché, à garantir l’approvisionnement en différents produits alimentaires de large consommation, et à mettre fin à l’exploitation commerciale de certains produits subventionnés, notamment le sucre », selon un communiqué rendu public le même jour par le ministère du Commerce.

    Lors de cette réunion, consacrée à la numérisation du secteur et la régulation du marché, l’accent a été mis sur « la nouvelle plateforme numérique dédiée aux importateurs exerçant l’activité d’importation des matières premières et des produits et marchandises destinés à la revente en l’état », selon la même source.

    A cette occasion, le ministre de tutelle a ordonné d’intensifier le « contrôle sur toutes les unités de production, afin de mettre fin à l’exploitation commerciale des produits alimentaires subventionnés, notamment le sucre destiné aux ménages, après la constatation de certaines infractions à cet égard », comme il a souligné aussi « la nécessité d’accompagner les importateurs de viande rouge et blanche pour assurer une large distribution et garantir leur commercialisation à des prix accessibles et de suivre les opérations de stockage des produits agricoles en coordination avec le ministère de l’Agriculture », ajoute la même source.

    M. N.