Elue à la vice-présidence du CIC : Un nouveau rôle clé pour l’Algérie sur le marché mondial des céréales
L’Algérie vient d’être élue à la vice-présidence du Conseil international des céréales (CIC) en marge de la 58ème conférence de cette instance internationale, a annoncé ce week-end le ministère de l’Agriculture et du développement rural dans un communiqué.
Au terme de cette élection, qui a eu lieu dans la capitale Britannique, Londres, l’Algérie siègera donc au sein du Conseil en qualité de vice-présidente pour la période 2023-2024, en attendant d’en assurer la présidence que lui remettront les Etats unis à l’expiration de leur mandat, a encore précisé le département d’Abdelhafidh Henni.
En plus de ce nouveau poste, l’Algérie est également élue pour l’année en cours au sein de la Commission administrative, qui est l’une des principales structures du CIC, avec les Commissions des budgets et des exigences des marchés.
Pour le ministère de tutelle, cette élection à la vice-présidence du CIC, à l’unanimité des membres du Conseil intergouvernemental de surcroît, «reflète une fois encore la confiance placée par les pays membres en l’Algérie, eu égard à sa contribution au sein de ce Conseil à travers son engagement à garantir la stabilité et l’efficacité des marchés mondiaux des céréales, outre sa contribution à réaliser la sécurité alimentaire des pays membres et à élargir les consultations entre les pays importateurs et exportateurs».
Une élection dans un contexte mondial particulier
Intervenant dans un contexte marqué depuis plus d’une année par les effets de la guerre en Ukraine sur le marché mondial des produits et intrants agricoles, notamment des tensions sur le commerce du blé, l’Algérie, en sa nouvelle qualité de vice-présidente du CIC, est ainsi appelée à jouer un rôle clé pour atténuer les tensions sur ce produit stratégique.
Le principal défi qui guette actuellement le marché mondial des céréales est de trouver les moyens adéquats pour parvenir à la prolongation de l’Accord sur les céréales ukrainiennes, conclu il y a une année avec la Russie, sous l’égide de l’ONU et de la Turquie, et portant sur la mise en place de couloirs maritimes permettant l’exportation des stocks de blé disponibles en Ukraine.
Devant être renouvelé en juillet prochain, la Russie vient en effet de brandir la menace de se retirer de l’accord en question en raison de «non respect des engagements pris sur l’exportation des engrais et produits agroalimentaires russes», a mis en garde Moscou.
Compte tenu de sa relation solide avec la Russie, comme cela vient d’être confirmé lors de la visite d’Etat effectuée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Moscou, l’Algérie est ainsi bien placée sur la scène internationale pour contribuer à la sauvegarde dudit accord sur les céréales ukrainiennes.
En outre, peu avant ce plébiscite à la vice-présidence du CIC, c’est l’expérience pionnière de l’Algérie en matière de sécurité alimentaire et le développement des filières agricoles qui a été présentée au Forum mondial de cette instance intergouvernementale qui s’est tenu les 12 et 13 juin courant dans la capitale britannique.
L’expérience algérienne en matière de sécurité alimentaire mise en exergue à Londres
A cette occasion, «les pas franchis en matière de développement des filières agricoles, notamment les filières stratégiques, (ainsi que) l’expérience pionnière de l’Algérie et ses programmes visant la réalisation de la sécurité alimentaire dans un contexte mondial en pleine mutation» ont été mis en exergue par le représentant du ministère de l’Agriculture dans son intervention.
Créé en 1995, succédant au CIB (Conseil international du blé), le CIC comprend près d’une trentaine de membres de tous les continents, à savoir, l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Canada, la Corée du sud, la Côte d’Ivoire, Cuba, l’Egypte, les Etats-Unis, l’Inde, l’Iran, l’Iraq, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Maroc, la Norvège, le Pakistan, la Russie, la Suisse, la Tunisie, la Turquie, l’Ukraine, l’Union européenne et le Vatican.
Conclu en 1995, l’Accord international sur les céréales regroupe les pays exportateurs et importateurs de céréales et il est scindé en deux conventions, la première porte sur le commerce des céréales et la seconde convention est relative à l’aide alimentaire dont l’objectif est de mettre à la disposition des pays sous développés au moins 10 millions tonnes/an de céréales.
Amendée en 2008 et 2012 pour inclure respectivement le riz et les oléagineux dans la catégorie des céréales, la Convention sur le commerce des céréales a pour objectif le partage d’informations, l’analyse et les consultations sur le marché des céréales dans le but «de favoriser la coopération internationale dans tous les aspects du commerce des céréales, le développement du commerce international des céréales et d’assurer que ce commerce s’effectue le plus librement possible, de contribuer à la stabilité des marchés internationaux des céréales», est-il souligné dans son contenu.
Mohamed Naïli
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