Accord d’association ALGÉRIE-UNION EUROPÉENNE

Alger obtient le report du démantèlement tarifaire.
Selon le ministre de l’industrie Mohame Benmeradi, l’Algérie aurait perdu 8,5 milliards de dollars de recettes de Trésor d’ici à 2017 si elle avait maintenu en vigueur le démantèlement tarifaire des produits importés de l’UE.

L’accord d’association Algérie-UE, qui devait fin 2010 ouvrir la voie au démantèlement tarifaire, va être revu. Du moins au niveau de la date butoir prévu par cet accord.

Après plusieurs rounds de négociations, les deux parties, l’Algérie et l’Union européenne, ont annoncé mi-juillet dernier qu’un accord a été conclu et devait être signé dans les prochaines semaines.
En fait, l’Algérie aurait mal perçu les effets de l’ouverture de son marché aux produits de la Zone euro, plus compétitifs. D’où ce saut en arrière d’Alger qui veut mieux préparer son agriculture et son industrie à la rude concurrence du marché international.

Selon le ministre de l’industrie Mohame Benmeradi, l’Algérie aurait perdu 8,5 milliards de dollars de recettes de Trésor d’ici à 2017 si elle avait maintenu en vigueur le démantèlement tarifaire des produits importés de l’UE.

Le démantèlement tarifaire avec l’Union européenne a déjà eu pour conséquence une perte de recettes pour le Trésor algérien équivalente à 3 mds de dollars.
Le démantèlement tarifaire équivaudrait en réalité, en termes de commerce extérieur, à une perte additionnelle de 8,5 mds de dollars sur la période allant de 2010, date du gel du démantèlement par l’Algérie, à 2017, qui est la date butoir prévue par l’accord d’association pour la création de la zone de libre échange algéro-européenne. En fait, à Alger, on s’est aperçu un peu trop tard que ni l’industrie algérienne, ni l’agriculture, ne sont aptes à faire le poids aux produits européens, d’autant que les produits algériens ont des difficultés énormes à s’exporter sur le marché communautaire.

Autant par des qualités en deçà des normes, que des entraves administratives des directives européennes sur certains produits notamment agroalimentaires. C’est en 2010 que l’Algérie avait demandé de décaler de trois années le calendrier de démantèlement tarifaire des produits importés de la communauté, motivant sa requête par le besoin d’accorder une période supplémentaire aux entreprises algériennes afin de se préparer à la concurrence accrue qui sera imposée avec la création de la zone de libre échange algéro-européenne.

L’accord d’association, mis en œuvre en 2005, prévoit à cet effet le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l’importation en Algérie,dont l’une sera complètement démantelée en 2012 et l’autre en 2017, année de l’entrée en vigueur de la zone de libre échange.
Mais le même document accorde en parallèle aux deux parties la possibilité de geler de trois années l’application de ce démantèlement si les échanges commerciaux sont déséquilibrés et profitent seulement à une seule partie.

Les deux parties sont parvenues après plusieurs rounds à aplanir les différends sur les volets agricole et industriel avec en toile de fond la protection des produits de sidérurgie, de textile, de l’électronique, ainsi que ceux relatifs à l’industrie de l’automobile. Mais, la demande algérienne avait quelque peu surpris à Bruxelles.
D’où une certaine crispation de l’UE, qui aurait voulu en contrepartie faire sauter le principe du 51/49%.

Cinq années après l’entrée en vigueur de l’accord d’association, l’Algérie avait demandé, sur la base de la clause dite de ‘’Rendez-vous’’, une révision du calendrier du démantèlement de certaines positions tarifaires et douanières de l’accord d’association, qui devait ouvrir la voie en 2017 à une zone de libre échange. L’Algérie est le seul pays maghrébin, et méditerranéen, à avoir demandé une révision du calendrier du démantèlement tarifaire avec l’UE.

Par Sabrina Mouloud   

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