Voitures neuves: Zeghdar explique les raisons du refus massif des agréments
Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, vient de jeter un pavé dans la mare en signifiant à qui veut l’entendre que l’importation des véhicules neufs a suscité une précipitation démesurée de certains opérateurs à vouloir postuler au détriment du cahier des charges régissant cette activité.
S’exprimant, ce matin, devant les députés de l’Assemblé populaire nationale (APN), M. Zeghdar a affirmé que « la grande rentabilité de ce créneau a suscité l’intérêt des opérateurs économique venus déposer leurs demandes pour pouvoir accéder en premier à ce marché. La précipitation dans le dépôt des dossiers s’est toutefois négativement impactée notamment sur le respect du cahier des charges ».
La messe est dite, le ministre ira jusqu’à accuser un opérateur, sans le citer, d’avoir investi sur une terre agricole où il s’attelait à ouvrir des showrooms et des ateliers du service après-vente (SAV).« Il est inconcevable d’octroyer un agrément pour l’exercice de cette activité sur une terre agricole », a déclaré le ministre devant les représentants du peuple.
Alors que l’Hémicycle s’attendait à des mesures qui pourraient, enfin, mettre un terme à la pénurie généralisée des voitures en Algérie, mais surtout d’éviter une deuxième année blanche consécutive, M. Zeghdar a mis fin aux espoirs des opérateurs et des clients en soulignant qu’« aucun agrément pour l’importation des voitures n’a jusqu’à l’heure été délivré compte tenu des réserves émises par la commission spécialisée ».
Voudrait-il dire qu’aucun des 66 concessionnaires automobiles ne répondait guère aux clauses du cahier des charges ? Même si le ministre ne l’affirme pas pour le moment, mais sa réponse à une question orale sonnait comme « positive ».
Et pour cause, il dira que « la commission technique chargée d’examiner les demandes d’agrément pour l’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs a étudié jusqu’à présent 27 dossiers sur 66 déposés par les opérateurs économiques. Cependant, aucun agrément n’a été délivré pour diverses réserves émises par la commission ».
Selon M. Zeghdar, huit dossiers ont fait l’objet de réserves notifiées aux opérateurs et leur examen est reporté jusqu’à l’obtention des informations complémentaires exigées par son département. Pis encore, le ministre précisera aux députés que « les autres dossiers ont reçu un avis défavorable ».
Un refus massif que le ministre impute aux réserves mentionnée par le Comité interministériel et qui portent sur les infrastructures nécessaires pour l’exercice de cette activité, dont les showrooms et les dépôts, notamment en ce qui concerne sa nature juridique.
« Les agréments seront accordés seulement avec un avis favorable de la commission technique », explique encore M. Zeghdar qui rappelle, par ailleurs, que les demandes déposées au niveau de la commission portent sur l’importation de véhicules touristiques et utilitaires, camions, tracteurs, autocars et camionnettes, engins roulants, tracteurs agricoles et motocycles.
Cela étant dit, la sortie de M. Zeghdar a eu le mérite de mettre fin aux Fakenews qui ont inondé, depuis plus de deux semaines, les réseaux sociaux, dont la majorité annonçait le retour imminent à l’importation des voitures neuves en Algérie.
Du reste, ce dossier est loin de connaitre son épilogue sachant que ces concessionnaires ont récemment saisi le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour intervenir en « urgence » pour dénouer une situation intenable.
Rabah Nadri
Les commentaires sont fermés.