Lors du Conseil des ministres, tenue hier sous la présidence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le dossier “syndicats” était à l’ordre du jour. Le chef de l’Etat a exprimé une intention claire d’aller vers une nouvelle organisation du domaine syndical.
Il sera question notamment de cadrer le droit à la grève de façon à ne pas pénaliser des secteurs sensibles et mettre en otage des entreprises fragilisées. Il y va de l’avenir économique du pays.
Ainsi, apprend-on du communiqué sanctionnant les travaux de ce Conseil des ministres, le président de la République a donné instruction de préparer le projet de loi sur l’exercice du droit syndical, la prévention et le règlement des conflits collectifs de travail. Lequel texte sera soumis aux prochaines réunions du Conseil des ministres.
Dans ses instructions au gouvernement, le président Tebboune a affirmé que «les mutations en cours en Algérie exigent une nouvelle organisation du domaine syndical qui puisse garantir les droits et les obligations des personnels et protéger les intérêts de la société».
Le projet de loi concernant les droits et obligations des syndicats, «doit définir, avec précision, les secteurs sensibles où les grèves sont interdites».
Aussi, ce texte de loi «doit définir, avec précision, les attributions et limites de l’exercice syndical, en vue d’éviter tout chevauchement entre ce qui est professionnel et ce qui est purement pédagogique dans les secteurs, comme prouvé par les expériences passées».
Cette révision des textes de loi régissant l’activité des syndicats dont la dernière révision remonte à 1990 est souhaitée aussi bien par les syndicats eux même que par les cadres dirigeants des entreprises qu’elles soient publiques ou privées.
Pour rappel, des grèves impromptues et récurrentes ont mis à mal de nombreuses entreprises publiques quand toute l’entreprise se met à l’arrêt. Autrement dit, la chaîne de production et avec elle, l’activité économique.
Le cas de l’Eniem (Entreprise nationale des industries de l’électroménager), pour ne citer que cet exemple, est assez édifiant. Durant plusieurs mois, l’entreprise était paralysée par un mouvement de grève illimitée. Les travailleurs n’ont accepté de surseoir à leur action protestataire qu’une fois l’ancien directeur général, destitué et remplacé par un autre.
Pour désamorcer le conflit au sein de cette entreprise de Oued Aïssi (Tizi-Ouzou), jadis fleuron de l’industrie algérienne, des responsables du groupe Elec El-Djazaïr ont dû s’y rendre maintes fois pour des négociations directes avec les travailleurs en grève.
Aussi, le dossier Eniem a été examiné plusieurs fois au niveau du ministère de l’Industrie.
Sonia Miloud
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