Quelques jours seulement après les nouvelles mises en garde du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, contre toute forme de spéculation sur les produits de large consommation, de surfacturation et autres pratiques portant atteinte à la sécurité alimentaire des ménages, l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) vient de lever le voile sur les prix réels et applicables à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement en légumes secs.
La publication du barème des prix de ces produits par l’OAIC ce mardi sur sa page Facebook intervient au même où plusieurs citoyens et membres d’associations de protection des consommateurs ont tiré la sonnette d’alarme sur des hausses inexpliquées de produits aussi stratégiques comme le riz, les haricots blancs, les lentilles ou le pois chiche, dépassant par endroit le cap des 450 DA/kg.
Au terme des nouveaux tarifs publiés par l’OAIC, les prix d’acquisition de ces produits par les entreprises de conditionnement et d’emballage sont de 350 DA/kg et 250 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 250 DA/kg pour les haricots blancs et 130 DA/kg pour le riz.
Ces entreprises cèdent ces produits aux grossistes au tarif de 355 DA/kg et 255 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 255 DA/kg pour les haricots blancs et 135 DA/kg pour le riz.
Les commerçants de détail, eux, doivent acquérir ces produits auprès des grossistes au tarif de 360 DA/kg et 260 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 260 DA/kg pour les haricots blancs et 140 DA/kg pour le riz.
Enfin, le consommateur final paye ces produits auprès des détaillants à des prix plafonnés à 380 DA/kg et 280 DA/kg pour respectivement le pois chiche et les lentilles importés, 280 DA/kg aussi pour les haricots blancs et 160 DA/kg pour le riz.
Des marges bénéficiaires de 5 et 20 DA seulement
Au terme de ce barème, la marge bénéficiaire des entreprises de conditionnement et des grossistes ne doit pas excéder 5 DA/kg pour tous les produits entrant dans la catégorie des légumes secs, tandis que les commerçants de détail, eux, leur marge bénéficiaire est de l’ordre de 20 DA/kg quel que soit le type de produit.
Il est utile de rappeler que depuis février dernier, l’importation des légumes secs relève de la compétence exclusive de l’OAIC et aucun opérateur privé ne peut intervenir dans ce créneau. Laquelle mesure qui a été prise à juste titre pour mettre fin aux pratiques de spéculation mais aussi protéger la production locale, au moment où le ministère de l’agriculture et du développement rural a pris une série de mesures pour encourager cette filière, notamment les lentilles et le pois chiche.
A cet égard, le prix d’acquisition des légumes secs produits localement proposé par l’OAIC aux agriculteurs ont été revus à la hausse pour atteindre 10 000 DA/quintal.
Lors de son entrevue avec des représentants de la presse nationale samedi dernier, le chef de l’Etat n’a pas manqué de s’interroger sur les motifs de la hausse des prix des légumes secs en cette période de l’année, alors que la demande en la matière baisse habituellement pendant la saison estivale, ce qui n’écarte pas l’hypothèse de recours de certains lobbies à la constitution de stocks illégalement en vue de spéculer sur les prix à l’arrivée de la saison hivernale.
Il faut noter qu’à l’exception du riz, dont les cours sur le marché mondial connaissent une certaine tension avec la décision de l’Inde d’interdire l’exportation de sa production, hormis le riz basmati, alors que ce pays représente plus d’un tiers de la production mondiale rizicole, les cours des autres légumes secs sont stables au niveau de tous les marchés boursiers.
Même pour le riz, la hausse des cours sur le marché mondial ne peut pas justifier une quelconque hausse sur le marché local dès lors que c’est l’OAIC qui met sur le marché local ce type de produits à des tarifs administrés sans répercuter les éventuelles hausses des prix d’acquisition sur le marché mondial.
Au niveau local, la production nationale de légumes secs, essentiellement des lentilles et pois chiche, a atteint près de 1,2 million de quintaux en 2022, contre 900 000 quintaux seulement la saison d’avant.
M. Naïli
Les commentaires sont fermés.