Sur le marché de l’UE le rapport du GECF met en avant le rôle que joue l’Algérie qui s’est lancée dans la consolidation de sa position parmi les principaux fournisseurs du marché européen depuis 2022.
Après une rétrospective des perturbations ayant marqué le marché énergétique ces trois dernières années, le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) prévoit des perspectives de reprise significatives dès la période 2023-2024 dans son rapport annuel pour 2023 publié début avril courant.
«En 2020, la pandémie de coronavirus a été un test sans précédent pour la résilience des systèmes énergétiques à travers le monde. En 2021, l’effet du sous-investissement chronique depuis 2014 a entraîné une forte hausse des prix, car l’offre n’a pas pu suivre le rythme de la forte reprise de la demande post-pandémie. En 2022, la sécurité énergétique est passée en haut de la liste des priorités des décideurs politiques (allusion faite à la crise énergétique découlant de la guerre en Ukraine, ndlr) », est-il souligné en préambule du rapport de près de 200 pages du GECF, avant de prévoir que la consommation de gaz naturel «devrait rebondir en 2023-2024 et atteindre un niveau record».
Pour ce qui est des facteurs qui favoriseront la hausse de la demande en gaz, notamment en GNL, dès l’année en cours, le rapport du GECF site «la Chine et les pays du sous-continent indien et de l’Asie du Sud-est (qui) devraient représenter l’essentiel de l’augmentation supplémentaire des importations de GNL avec 13 à 15 millions de tonnes supplémentaires d’importations», et ce, en plus des pays de l’Union européenne qui sont toujours en quête de renforcer leur sécurité énergétique.
Sur ce dernier marché, l’UE en l’occurrence, le rapport du GECF met en avant le rôle que joue l’Algérie qui s’est lancée dans la consolidation de sa position parmi les principaux fournisseurs du marché européen depuis 2022.
Algérie : des livraisons en hausse vers l’Italie et en baisse vers l’Espagne
A cet égard, il en ressort que l’Algérie a livré via gazoduc en 2022 un volume de 31 milliards de m3 vers l’Europe, contre 34 milliards m3 en 2021, soit une baisse de 3 milliards de m3 qui, pour les experts du GECF, « dans le cas de l’Algérie, il y avait quelques défis au niveau de la production de gaz, ainsi que le déplacement de l’orientation du marché de l’Espagne vers l’Italie, qui ont tous deux contribué à une légère baisse de 3 milliards m3 en 2022 ».
Dans ce sillage, les rédacteurs du rapport en question notent une nette hausse des livraisons vers l’Italie, dont, faut-il le rappeler, l’Algérie est désormais le principal fournisseur, alors que les livraisons vers l’Espagne reculent, l’Algérie étant devenue depuis 2022 le deuxième fournisseur.
« L’Algérie a exporté 71% de ses volumes (à savoir les volumes destinés à l’Europe, ndlr) vers l’Italie en 2022, ce qui représente une augmentation par rapport aux 59 % de part d’approvisionnement sur ce marché en 2021 », est-il précisé dans le rapport du GECF, ajoutant que « les exportations algériennes vers l’Espagne ont chuté de 35% (durant la même année, ndlr) ».
Analysant la position de l’Algérie par rapports aux autres fournisseurs du marché européen, les experts du Forum prévoient une croissance graduelle des exportations algériennes vers l’Italie « conformément aux accords signés entre les deux pays en 2022 », dont « l’effet immédiat a été une augmentation des flux de 9 % en 2022, avec une croissance progressive devant atteindre 7 milliards m3 d’ici 2025 ».
Au niveau de la production, le rapport du GECF pour l’année en cours s’est penché également sur les nouveaux développements qu’observe le secteur gazier, en soulignant que « l’Algérie travaille sur l’amélioration de sa production de gaz et la rationalisation de la consommation interne pour l’électricité afin d’augmenter ses exportations. L’Algérie est également devenue une source de gaz fiable pour l’UE dans son objectif d’assurer la sécurité énergétique par la diversification de ses approvisionnements ».
Enfin, rappelle-t-on, le Forum des pays exportateurs de gaz est composé de 19 pays membres, dont 12 actifs, (Algérie, Bolivie, Egypte, Emirats arabes unis, Guinée équatoriale, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinité-et-Tobago, Venezuela) et 7 membres observateurs, (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mozambique, Norvège, Pérou).
Mohamed Naïli
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