La CAPC ( Confédération algérienne du patronat citoyen), a dévoilé ce matin, lors d’une conférence de presse animée par son président, un plan de sortie de crise, qu’elle a élaboré grâce, tient-on à préciser, à l’implication d’experts et chefs d’entreprises. Un document intitulé «de l’indispensable réussite du plan de relance économique», de 30 pages qui recense 4 plans de relance sectoriels à travers 62 propositions de mesures.
Lors de cette conférence tenue au siège de la CAPC , Mohamed Sami Agli a affirmé que « la crise actuelle doit être le facteur déclencheur d’une réforme profonde afin d’aller vers un nouveau modèle économique diversifié loin de la rente ».
Pour l’orateur « Il est urgent de commencer par fixer à la politique économique nationale une perspective claire en termes de diversification progressive d’un système de production et d’exportation aujourd’hui plus que jamais marqué par son excessive dépendance à l’égard du secteur des énergies fossiles.»
« La crise actuelle doit être le facteur déclencheur d’une réforme profonde afin d’aller vers un nouveau modèle économique loin de la rente. C’est aussi une occasion de préparer notre économie à des échéances incontournables, celles d’un amenuisement drastique de nos réserves nationales d’hydrocarbures et de nos réserves de change qui servent jusqu’à maintenant à financer toute notre économie mais surtout les besoins essentiels de la population.» Estime-le président de la CAPC.
Face à ces défis Mohamed Sami Agli est convaincu que l’entreprise qui est la source de création de richesses « doit être placée au cœur des politiques économiques et la considérant comme le fer de lance de ce nouveau modèle économique moderne, compétitif et harmonieusement inséré dans le système des échanges mondiaux».
Dans ce registre, le président de CAPC, a estimé que l’entreprise et le soutien à l’investissement est l’un des axes essentiels pour espérer une relance. Visant à atteindre un taux minimal de croissance de 8 à 10%, Mohamed Sami Agli a proposé d’ailleurs dans le premier chapitre consacré à ce volet, 20 mesures dont certaines qualifiées « d’urgentes », comme la levée de l’ensemble des contraintes bureaucratiques en donnant la pleine initiative aux entrepreneurs nationaux.
La CAPC demande ainsi, une liberté totale d’investir comme le stipule la Constitution. « Le gouvernement peut annoncer et afficher des priorités auxquelles il accorde des avantages en faveur de branches qui revêtent le caractère urgent et prioritaire, auxquelles il accord des avantages supplémentaires. Pour les projets de grande envergure, les investisseurs bénéficient du régime de la convention signée avec les pouvoirs publics », insiste Sami Agli.
Il est urgent aujourd’hui, entre autres, pour la CAPC de créer également une banque publique d’investissement spécialisée dans le développement de la PME / PMI, et d’afficher dans le cadre de la loi 51/49 et d’une manière claire et transparente les branches considérée comme stratégiques ou la partie algérienne reste majoritaire.
La CAPC a souligné par ailleurs que le secteur de l’informel est aujourd’hui solidement installé sur le marché national notamment après la crise sanitaire de 2020. «Il ne doit pas l’éradiquer mais il est plus intelligent de le contenir et de réduire de manière graduelle son champ d’influence » dit-il. Il a recommandé à ce propos « une amnistie fiscale à hauteur de 1% pour le réintégrer dans l’espace légal les volumes financiers, en fixant un droit d’entrée qui permettra de procurer des ressources au trésor public ».
Parmi les mesures proposées visant à améliorer le climat des Affaires dans le pays recommandés par la CAPC, figure l’urgence de combler le vide juridique, d’engager une réforme fiscal et social profonde qui visera à rendre l’environnement des affaires plus attractif. Et surtout d’instaurer de manière effective un marché à terme de la devise au profit des entreprises, et de mettre en place un instrument de marché pour la couverture du risque de change. Autant de points qui ont été évoqués lors de la Conférence nationale pour la relance économique à laquelle le patronat public et privé est allé avec une plateforme commune.
Nassima Ben
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