La fin du premier trimestre de l’année en cours a été marquée par une reprise relative de la hausse des cours des produits agricoles sur le marché international, à l’exception des cours des céréales qui ont observé une stabilité, indique la Banque mondiale, qui évalue l’inflation en Algérie, dans sa dernière mise à jour de l’Indice des prix publiée à la fin mars dernier.
« Les indices des prix agricoles et des exportations ont clôturé en hausse de 8% et 16%, tandis que l’indice des prix des céréales a clôturé au même niveau », souligne l’institution internationale dans sa note, tout en expliquant les raisons de ces nouvelles hausses par des ruptures d’approvisionnement dans les pays producteurs ainsi que des conditions climatiques défavorables pour certaines productions.
Pour les céréales, la même analyse souligne que « les prix du blé ont clôturé en hausse de 1% et ceux du maïs en baisse de 1%, tandis que les prix du riz ont clôturé au même niveau », en précisant que, sur une base annuelle, les prix du maïs sont inférieurs de 31% et ceux du blé de 21%, alors que les cours du riz sont en revanche en hausse de 27%.
Pour ce qui est de l’inflation, la Banque mondiale relève un nouveau départ à la hausse des prix des produits alimentaires dans de nombreux pays entre le mois de novembre de l’année précédente et le mois de février de l’année en cours. C’est le cas notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où l’inflation alimentaire est supérieure à 5% dans 60% d’entre eux.
La note de l’institution financière précise que l’inflation alimentaire est supérieure à l’inflation globale sur une variation annuelle de l’IPC (Indice des prix à la consommation) dans 58,9% des 168 pays analysés dans le monde.
Dans le cas de l’Algérie, la Banque mondiale présente dans son bulletin l’évolution de la courbe de l’inflation alimentaire sur une durée d’une année entre mars 2023 et le mois de février 2024. Ainsi, pour l’Algérie, classée dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, il en ressort que l’inflation alimentaire a baissé quasiment de moitié en variation annuelle, en passant de 14,3% au mois de mars de l’année dernière à 7,2% à la fin janvier 2024.
Selon l’analyse de la Banque mondiale, l’inflation alimentaire a connu son pic en Algérie durant l’été dernier, en grimpant jusqu’à 16,1% au mois d’août 2023 et 15,2% le mois suivant, avant d’entamer une courbe descendante pour revenir à 10,9% au mois d’octobre de l’année dernière et poursuivre sa baisse durant les premiers mois de l’année en cours.
A ce propos, il est utile de noter que, tel que l’ont souligné dans d’autres analyses les deux institutions de Bretton Woods, la BM et le FMI, la hausse du taux d’inflation global en Algérie durant l’année précédente, ayant été de 9,3% en moyenne, a été tirée essentiellement par l’inflation alimentaire.
En outre, face à ces fluctuations des cours mondiaux des produits agricoles de base, la Banque mondiale se joint aux différentes instances de l’Organisation des Nations Unies pour réitérer l’urgence de « transformer les systèmes agroalimentaires dans un contexte d’exacerbation de la crise climatique, tel que souligné dans le dernier rapport de l’ONU sur le climat. »
A cet égard, la BM revient dans son dernier bulletin sur les recommandations de la FAO (Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) axées principalement sur la nécessité de prendre à l’échelle mondiale « des mesures de transformation des systèmes agroalimentaires pour lutter contre l’impact croissant de la crise climatique sur la sécurité alimentaire et l’agriculture ».
L’appel de la FAO, rappelle-t-on, fait suite aux conclusions préoccupantes du dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (WMO) sur l’état du climat mondial, qui met en évidence les records enregistrés fréquemment en matière d’effets du changement climatique, hausse des températures ou émission de gaz à effet de serre.
M. N.
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