La mise en œuvre du programme comprenant l’extension du réseau national ferroviaire, l’exploitation des ressources hydrauliques non conventionnelles, la transition numérique ainsi que d’autres dossiers économiques d’une importance non moindre ont été les principaux points sur lesquels s’est penché le Conseil des ministres de ce mardi sous la présidence du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.
Considéré comme un des piliers centraux de la nouvelle politique de développement économique déployée par l’Etat depuis 2021, la modernisation du secteur du transport ferroviaire vient ainsi de connaitre une nouvelle étape, avec le lancement prochain du projet de chemin de fer devant relier les deux grandes villes du sud-ouest du pays, Béchar et Tindouf.
Le Conseil des ministres de ce mardi vient en effet d’approuver « le marché de réalisation de la voie ferrée Tindouf-Béchar, avec le lancement immédiat des travaux par l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements dans le secteur ferroviaire (ANESRIF), la société nationale COSIDER et l’entreprise chinoise CRCC (China Railway Construction Corporation Limited), ndlr ».
Compte tenu du rôle qui sera le sien dans le développement économique et le désenclavement de cette région du pays, cette nouvelle ligne, de 950 km de longueur, est l’un des principaux projets prévus dans le nouveau programme de développement du secteur ferroviaire à moyen terme.
950 km, plus de 200 ouvrages ferroviaires et un délai de 30 mois
Outre le transport de voyageurs, la ligne revêt une importance stratégique du fait qu’elle sera destinée au transport du minerai de fer des gisements de Gara-Djebilet, lesquels aussi sont inscrits au registre des priorités de la feuille de route du gouvernement.
En octobre dernier, le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a affirmé que, outre sa contribution au développement socioéconomique de la région à sa mise en exploitation, ce projet, dont le lancement comprendra un premier tronçon de 200 km, avec un délai de réalisation fixé à 30 mois, permettra de créer pas moins de 3 000 postes d’emploi directs et entre 12 000 et 13 000 autres emplois indirects, en plus, « il permettra l’acheminement du minerai de fer du gisement de Gara-Djebilet (Tindouf), vers Bechar et Oran », a-t-il ajouté.
Au moment où le Conseil des ministres examinait le projet en question, le ministre de tutelle a dévoilé hier mardi à l’ouverture du 19ème SITP (Salon international des travaux publics) d’Alger, que le programme de développement du secteur ferroviaire prévoit de faire passer le réseau national de chemins de fer d’un peu plus de 4 700 km actuellement à 15 000 km à l’horizon 2030.
Dans le détail, le projet de voie ferrée Béchar-Tindouf comprend, selon les explications de l’ANESRIF, un tunnel d’une centaine de mètres de longueur, 24 ouvrages ferroviaires, 183 ouvrages hydrauliques, dont des passages submersibles et autres, deux gares, l’une au chef-lieu de la commune d’Abadla, à 88 km au Sud de Bechar, et une dans la région du Hamada du Guir, en plus de six gares de croisement des trains.
Un objectif de 60% et un délai de 3 mois pour les eaux des stations d’épuration
Outre ce projet ferroviaire stratégique, il a été également procédé à l’approbation du marché de réalisation du projet d’approvisionnement en eau potable des villes de Béchar, Abadla et Kenadsa, dans cette même région du sud-ouest du pays.
Dans ce même chapitre relatif à l’optimisation de l’exploitation des ressources hydriques, le Conseil des ministres a également examiné le dossier de l’utilisation des eaux issues des stations d’épuration.
A cet égard, le président de la République « a instruit de revoir à la hausse la capacité d’épuration et de récupération des eaux usées, fixant pour objectif d’exploiter 60% du volume produit », tout en enjoignant « au ministre de l’Hydraulique de préparer, dans un délai de trois mois au plus tard, un exposé sur l’état final de ces stations, celles-ci étant d’une importance vitale », selon le communiqué rendu public par la présidence.
Nouvelles orientations pour le gouvernement
Cette réunion du Conseil des ministres, à laquelle Nadir Larbaoui participe pour la première fois en qualité de Premier ministre, a été une occasion pour le président Tebboune de donner de nouvelles orientations pour le gouvernement afin de rendre son action plus efficace.
Entre autres orientations, selon le communiqué de la présidence, l’« impératif d’accélérer la mise en œuvre des décisions du Conseil des ministres, qui n’ont pas été concrétisées ou accusant un retard », « inciter les membres du gouvernement à éviter de donner des promesses exagérées et loin des engagements envers le peuple algérien », « maintenir le soutien aux classes vulnérables et moyennes au centre des préoccupations du gouvernement à travers la préservation du pouvoir d’achat et en plaçant les programmes de logement parmi les priorités », et « faire montre de vigilance en ce qui concerne la dilapidation des deniers publics et la consommation de budgets supplémentaires non inscrits aux programmes définis, au moment où des parties de ces programmes sont en attente d’exécution ».
Un Data Center à réaliser par Huawei
Occupant une place prépondérante dans la nouvelle politique de développement du pays, la généralisation de l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de communication a été également l’un des dossiers remis sur la table du dernier Conseil des ministres, avec l’exposé sur la transition numérique en Algérie, présenté par Meriem Benmouloud, haut commissaire à la numérisation.
Dans ce volet, « le Conseil des ministres a approuvé le projet de réalisation d’un Data Center par l’entreprise chinoise Huawei », tandis que « le président de la République a rappelé que le principal objectif du projet de numérisation de grande envergure est d’éliminer la bureaucratie entravant les projets, d’adopter la transparence dans la gestion de la chose publique et de minutieusement définir les besoins du pays dans l’ensemble des secteurs », souligne le même communiqué.
Enfin, le Conseil des ministres a procédé à l’adoption du projet de loi portant règlement budgétaire pour l’exercice 2021.
R. N.
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