A l’instar de leurs homologues de Chine, les entreprises turques affichent un intérêt grandissant pour le secteur des travaux publics, notamment les infrastructures de transport, et plus particulièrement le réseau ferroviaire.
Après avoir été exprimée précédemment et confirmée lors de la visite officielle qu’a effectuée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Istanbul en juillet dernier, cette volonté vient d’être réitérée par le ministre turc des Transports et de l’infrastructure, Abdulkadir Uraloglu, à Alger, à l’occasion du Forum algéro-turc du secteur des travaux publics qu’il a présidé conjointement avec le ministre des Travaux publics, Lakhdar Rakhroukh.
Bien que les entreprises turques aient toujours participé à la réalisation de projets sur le marché national, que ce soit dans le domaine des infrastructures de base ou du logement, cette fois-ci il semble que c’est l’ambitieux projet d’extension du réseau ferroviaire, dont le chef de l’Etat a fait une de ses priorités, qui intéresse le plus les opérateurs économiques turcs, de même que les pouvoirs publics algériens exprimant leur souhait de voir celles-ci y prendre part, comme vient de le déclarer le ministre des Travaux publics los de ce Forum.
Il faut rappeler que le méga programme en question, tel que décliné en août dernier par le président Tebboune, consiste en un plan national comprenant l’extension du réseau de chemin de fer national de 6 000 km supplémentaire, pour le porter à un total de 15 000 km à moyen terme.
Les entreprises chinoises ont déjà exprimé leur disposition à s’y impliquer, tel que cela a été relevé lors de la visite du chef de l’Etat à pékin cet été, avec des investissements d’une valeur de l’ordre de 32 milliards de dollars.
Leur emboitant le pas, les milieux économiques turcs expriment donc les mêmes ambitions pour s’impliquer dans la réalisation dudit projet de grande envergure, considéré à juste titre comme le pilier central de tout développement économique garantissant l’équilibre régional.
Lors du Forum économique algéro-turc du secteur des Travaux publics, Lakhdar Rakhroukha a ainsi exprimé le vœu de voir les entreprises turques activant dans le domaine des infrastructures de base participer à la réalisation de ces projets d’investissement, notamment en matière de voie ferroviaire.
D’une manière globale, l’Algérie est considérée comme une destination privilégiée des investissements turcs à l’étranger, étant à la 7ème place mondiale et la première à l’échelle africaine, a révélé en 2022 l’ambassadrice de Turquie en Algérie, Mahinur Ozdemir Goktas.
Une balance commerciale excédentaire en faveur de l’Algérie
Le stock d’IDE (investissements directs étrangers) de la Turquie en Algérie, qui est de l’ordre de 6 milliards de dollars actuellement, est appelé à connaitre une forte croissance dans les années à venir à la faveur de la nouvelle approche bilatérale annoncée conjointement en juillet dernier à Istanbul, visant à porter ce volume à 10 milliards de dollars.
Au même titre que les domaines de l’énergie et des mines, le secteur du bâtiment et des infrastructures a toujours été attractif pour les entreprises turques qui, selon les données remontant jusqu’à la fin 2020, elles ont investi dans pas moins de 550 projets, pour une valeur globale ayant atteint 20 milliards de dollars.
En amont de la réalisation de projets de Travaux publics, faut-il noté que les investissements turcs sur le marché national sont d’une grande importance, avec notamment le complexe Tosyali Algérie, implanté dans la wilaya d’Oran, et produisant jusqu’à 4 millions tonnes, dont le rond à béton destiné à couvrir les besoins du secteur du bâtiment et de travaux publics et à l’exportation.
Si les entreprises turques s’intéressent autant au marché algérien pour le placement de leurs investissements, c’est en raison des avantages, non moins importants, qui y sont descellés. En plus de la mise en œuvre ces derniers mois d’importantes réformes réglementaires et administratives facilitant l’accès aux investisseurs étrangers sur le marché national, notamment la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement, le ministre turc des Transports et de l’infrastructure, Abdulkadir Uraloglu, a souligné aussi, lors du Forum algéro-turc, la position stratégique de l’Algérie, ainsi que ses ressources énergétiques et ses richesses minières.
Outre l’investissement, le partenariat algéro-turc se renforce également en matière d’échanges commerciaux, ayant déjà observé une progression de 30% durant l’année précédente 2022, pour une valeur totale de 5,3 milliards de dollars, faisant ressortir une balance commerciale excédentaire au profit de l’Algérie de 3,4 milliards de dollars.
La semaine dernière, en effet, le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Yasin Ekrem Serim, a révélé que la Turquie a exporté vers l’Algérie durant l’exercice précédent pour une valeur de 1,9 milliard de dollars, ce qui la place à la 4ème place des destinations des exportations turques sur le continent africain, derrière l’Egypte en première position avec 4 milliards de dollars, suivie du Maroc en 2ème position (3 milliards de dollars) et la Libye (2,4 milliards de dollars).
M. Naïli
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