Les dattes algériennes (Deglet Nour) représente un défi majeur, voire une menace, pour la filière des dattes tunisiennes. C’est ce qu’a révélé une étude réalisée par l’Organisation arabe pour le développement agricole (OADA) qui affirme que la production algérienne de dattes a enregistré une croissance avancée pour atteindre plus 850 000 tonnes.
Cette étude, présentée lors d’un atelier qui s’est tenu le week-end dernier en présence des différents pays du Maghreb (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie), a indiqué que «la filière des dattes en Tunisie est confrontée à des problèmes structurels au niveau de la production, comme l’éparpillement de la propriété, la production basée sur la variété Deglet Nour et le vieillissement de plus d’un million de palmiers».
Aussi, cette économie, par ailleurs basée sur une chaîne de valeurs tant interne qu’externe, est également menacée par «l’autosuffisance du marché marocain qui importait la moitié de ses besoins de la Tunisie», a révélé la même étude qui indique que «la Tunisie va perdre son positionnement sur le marché marocain qui se prépare actuellement à planter un million de plants de palmiers dans le cadre du programme Maroc Vert».
Aussi, les exportations de Deglet Nour algérienne en Europe ont causé un recul des parts de marché de la Tunisie qui occupe, jusqu’ici, 37% du marché européen.
Cet état de fait a provoqué la stagnation du marché européen et la Tunisie risque de perdre, à terme, le marché indien qui s’approvisionne à hauteur de 36 % de ses besoins en dattes de la Tunisie, alors que la Tunisie ne dépasse pas 3% des parts de marché en Asie.
En outre, l’étude estime que le marché tunisien pourrait faire face à cette crise si les professionnels du secteur s’accommodaient à mieux s’organiser pour, notamment, aider les entreprises de petites et moyennes tailles.
Cela étant dit, l’étude recommande aux agriculteurs d’«adhérer à des coopératives de services agricoles et à adopter la mécanisation agricole afin de maîtriser le coût de production, outre la diversification des variétés précoces qui peuvent être écoulé facilement sur le marché intérieur» et «à valoriser davantage le produit à travers l’octroi de normes de qualité, comme la production biologique et géographique».
Lamara Benarab
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