Les experts du projet Appui dans les domaines de l’eau et de l’environnement dans le voisinage Sud de l’instrument européen de voisinage (WES), un programme financé par l’Union européenne (UE) ont proposé un appui pour l’Algérienne des eaux (ADE) à travers des mesures qui visent à économiser l’eau dans les usages domestiques et à sensibiliser les ménages et la population de manière générale à l’utilisation rationnelle des ressources en eau.
Partant du constat que « l’Algérie est un pays en grande partie aride ou semi-aride où les ressources en eau renouvelables sont extrêmement rares », l’UE estimait que le volume d’eau disponible par an et par habitant ne dépasse pas 600 m3.
Ce qui signifie pour les experts du projet WES que le pays se trouve structurellement dans une situation de stress hydrique.
Selon un communiqué sur le projet WES, « dès lors, une gestion vertueuse de ces ressources limitées s’impose. Elle va passer notamment par la réalisation d’économies d’eau en ce qui concerne les usages domestiques ».
Lors du lancement en ligne de ce projet à Alger, Farid Kardache, représentant de l’agence de l’ADE de la région de Tizi-Ouzou, a expliqué que « ce projet serait mis en œuvre dans une zone pilote, à savoir la wilaya de Bejaïa, dans la ville de Remala, qui compte plus de 10 000 habitants ».
Selon ce responsable de l’ADE, cette zone pilote a été choisie car elle se compose d’un environnement bâti de différents types, villas, maisons d’habitation et autres bâtiments, et connaît, en été, de fréquentes pannes d’approvisionnement en eau.
Une enquête sera menée par l’ADE auprès de différents foyers de Remala pour avoir une meilleure idée de la manière dont l’eau est utilisée et pour quels usages, dans un contexte domestique.
« Cette enquête tentera également de déterminer quelle est l’attitude des habitants à l’égard de mesures d’économies d’eau », indique Matthew Bullock, expert international des questions d’eau, qui dirigera cette activité.
Cet expert souligne que « l’enquête avait également pour but de révéler quel était le pourcentage d’eau consommée comme eau potable, si l’on considère que la plupart des volumes utilisés dans un foyer le sont pour des usages tels que le ménage, la vaisselle et la lessive ».
Sur la base des réponses recueillies dans l’enquête, l’équipe du projet WES proposera différentes mesures visant à optimiser l’utilisation de l’eau et à réaliser des économies d’eau et travaillera à sensibiliser les ménages au rôle qu’ils ont à jouer dans une gestion adéquate des ressources en eau, notamment en adoptant des mesures d’économies d’eau. Cette activité est la deuxième du genre en Algérie dans le cadre du projet WES, précise le communiqué.
« Actuellement, dans une autre zone de la région de Tizi-Ouzou, une équipe d’experts aide les agents de l’ADE à réaliser un diagnostic de rendement de l’eau non facturée afin de renforcer la capacité de l’établissement public national à réduire les pertes en eau » indique la même source.
Pour le professeur Michael Scoullos, chef de l’équipe du projet WES, « il est essentiel de s’orienter vers une gestion vertueuse de ressources limitées en eau, sans compter qu’il est de bonne pratique d’économiser l’eau dans les usages qu’on en fait à la maison ».
Dans le cadre de cette activité du projet WES, diverses mesures d’économies d’eau seront proposées, ainsi qu’une action de sensibilisation des usagers à leur consommation d’eau.
Le projet WES dans les pays du voisinage Sud de la Méditerranée vise à protéger l’environnement et à améliorer la gestion des ressources en eau rares dans la région méditerranéenne.
Yanis Oumakhlouf
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