Dans une étape cruciale pour le secteur énergétique en Algérie, les différentes filiales du Groupe Sonelgaz se préparent à franchir une étape décisive dans le cadre du projet majeur de la construction de centrales solaires visant à produire 2 000 mégawatts et 1 000 mégawatts d’électricité solaire photovoltaïque.
Demain, jeudi, marquera la signature des contrats de construction de ces centrales solaires photovoltaïques, « marquant ainsi le début de la phase de réalisation prévue pour le premier trimestre en cours. Ces contrats seront conclus avec des entreprises nationales et étrangères, avec une collaboration internationale pour la concrétisation de ce mégaprojet », a indiqué l’intervenant. L’annonce a été faite par le Pr Boukhalfa Yaici, directeur général de Green Energy Cluster Algeria (GRP), lors de son passage à la Radio nationale ce mercredi.
La réalisations de ces centrales solaires, réparties sur une douzaine de wilayas, vise, selon M. Yaici, «à installer des centrales solaires avec des puissances unitaires allant de 80 à 220 mégawatts. Cette diversité de puissances permettra d’optimiser la production d’énergie solaire dans différentes régions du pays. La livraison de l’ensemble des projets est prévue de manière échelonnée tout au long de l’année 2024 et la première moitié de 2025».
Le Pr Boukhalfa Yaici a souligné que «cette initiative marquera un tournant majeur dans le rôle du Groupe Sonelgaz dans la transition énergétique du pays ». Il a expliqué que « cette transition implique un passage significatif de l’utilisation presque exclusive de l’électricité issue du gaz naturel vers une dépendance croissante envers l’énergie solaire. Ce changement s’inscrit dans le cadre du programme global visant à atteindre 15 000 mégawatts à partir de sources d’énergie renouvelable».
Le taux d’intégration fixé à 35 % sera largement dépassé
Le directeur général de Green Energy Cluster Algeria a également annoncé «la possibilité de voir émerger d’autres projets similaires dans le pays au cours des prochains mois», soulignant ainsi «l’engagement continu du groupe en faveur du développement durable et de la diversification des sources d’énergie».
La concrétisation du projet ambitieux des 15 centrales solaires photovoltaïques du Groupe Sonelgaz ne se limite pas à la simple construction de structures énergétiques. En effet, près de 42 % des réalisations de ces centrales seront prises en charge par des entreprises algériennes ou en partenariat avec des entreprises étrangères, selon les révélations de M. Yaici.
Il dira que la construction de ces 15 centrales solaires «est une implication significative des opérateurs nationaux témoigne d’un changement majeur depuis février 2023, date à laquelle le premier avis d’appel d’offres avait été lancé. À l’époque, l’engouement des opérateurs nationaux pour les énergies renouvelables n’était pas aussi prononcé qu’aujourd’hui».
En outre, M. Yaici a souligné que le taux d’intégration fixé à 35 % « sera largement dépassé dans les différents contrats qui seront signés ». Cela représente une opportunité considérable pour renforcer le contenu local et promouvoir l’intégration nationale, contribuant ainsi au développement économique du pays.
Aussi, le financement à 100 % du projet par l’Algérie souligne son engagement envers la transition énergétique. Toutefois, M. Yaici a mentionné « la possibilité d’ouvrir l’utilisation des financements à l’international, notamment via le partenariat public-privé ou des investissements directs étrangers (IDE). Ces sources de financement externes contribueront à soutenir le coût élevé de cette transition énergétique ».
En ce qui concerne l’utilisation de cette nouvelle énergie, M. Yaici a souligné « les ambitions de l’Algérie dans le secteur agricole », avec 1,2 million d’hectares à développer, en particulier dans le Grand-Sud. Cependant, il a noté que « 60 % des exploitations agricoles seront localisées dans des zones éloignées du réseau électrique traditionnel. Ainsi, l’installation de systèmes solaires ou l’utilisation d’alimentation hybride deviennent essentielles pour répondre aux besoins énergétiques de ces exploitations éloignées ».
Au plan de l’emploi, ces projets, dit-il, « ne se limitent pas à la production d’énergie (…) Ils créeront des opportunités d’emploi dès les phases de réalisation, avec une main-d’œuvre principalement algérienne, conformément aux spécifications du cahier des charges, à l’exception de certains profils spécialisés qui pourraient nécessiter des compétences non disponibles sur le marché national ».
Pour rappel, en juillet dernier la Sonelgaz avait annoncé avoir retenu 77 offres techniques sur un total de 90 pour la réalisation du projet de production de 2000 mégawatts (MW) à partir de centrales solaires.
Farid Belgacem
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