Exportation vers la Libye: la CIPA appelle à la célérité de l’administration

De retour d’Illizi où il s’est rendu spécialement pour voir de près les préparatifs à l’ouverture du poste frontalier Debdeb, en prévision d’un retour des échanges commerciaux par voie terrestre avec la Libye, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, a affirmé, mercredi 09 juin 2021, sa satisfaction de l’existence d’une infrastructure assez intéressante pour démarrer l’exportation. «On était étonné de voir qu’il y a déjà une bonne infrastructure» a-t-il dit, lors d’une conférence de presse organisée aux «Arômes d’Alger», à la zone industrielle d’Oued Smar.

Au cours de cette visite de deux jours, le président de la CIPA était accompagné par d’autres opérateurs économiques mais aussi le P-DG du groupe de transport terrestre des marchandises et de logistique (Logitrans). Ce dernier a fait état du lancement prochain d’une plateforme logistique dédiée à l’exportation.

«L’acte d’exporter, c’est la rapidité» a tenu à souligner M. Ziani, affirmant que l’Algérie dispose actuellement de tous les produits dont a besoin le pays voisin. Ces derniers sont au nombre de plus de 2000 produits, entre ceux agroalimentaires, matériaux de construction, industrie pharmaceutique et services. Et le président du CIPA de poursuivre : «En plus de notre proximité avec le pays voisin, le rapport qualité/prix nous avantage par rapport à d’autres pays qui, nous le reconnaissons, sont nombreux à convoiter le grand marché de reconstruction de la Libye». L’opérateur algérien confiera que «nos produits sont déjà en Libye mais à travers le marché noir». Il évalue ce dernier à environ un milliard de dollars.

«C’est de l’argent à récupérer, en l’introduisant dans le circuit légal» dira-t-il, soulignant la nécessité pour l’Etat d’accompagner l’ensemble des exportateurs algériens dans cette opération. L’accompagnement, expliquera M. Ziani, consiste en la levée des contraintes existantes sur les plans règlementaires, financiers et douaniers : «En plus de la nécessité d’assurer le transport et la sécurité au niveau de ce poste frontalier et de la zone industrielle d’Illizi, l’Etat doit faire vite d’adapter les textes de loi sur l’investissement avec les exigences de la promotion de l’exportation».

Il est question aussi de faciliter les transactions financières en procédant notamment à l’ouverture de succursales bancaires dans les deux pays. Une succursale de la BEA (Banque extérieure d’Algérie) sera installée incessamment au niveau du poste frontalier, a rappelé le président du CIPA, non insister sur le fait que le réseau doit s’élargir de façon à ce que les banques soient présentes dans les deux pays : «la banque doit être en permanence avec l’exportateur». C’est un moyen de contourner l’utilisation du cash, prédominante dans les pays d’Afrique.

Au sujet du troc, il dira : «pas question de supprimer le troc. Bien au contraire, nous devons le révolutionner. Les opérateurs économiques doivent être associés à l’établissement des listes des produits autorisés au troc. Ce qui nous intéresse, ce sont les produits d’origine de chaque pays».

Dans son message à l’adresse des pouvoirs publics pour promouvoir l’exportation du produit algérien, la CIPA évoque l’urgence de facilitations douanières : «les douaniers doivent nous faciliter l’exportation».

Selon le président de la CIPA, le poste frontalier Debdeb-Ghadamès peut recevoir entre 200 et 300 camions par semaine. Une levée des contraintes évoquées et une facilitation réelle des échanges commerciaux seront à même d’augmenter rapidement le chiffre d’exportation. «Nous pouvons exporter jusqu’à 30 milliards de dollars par an».

A l’occasion, le président de la CIPA lance un appel aux opérateurs économiques pour se rapprocher de la zone industrielle d’Illizi. Celle-ci qui s’étend sur une superficie de 44 ha ne compte qu’une seule entreprise : «j’appelle les investisseurs à installer des antennes de leurs entreprises pour une production sur place qui facilitera encore l’échange commercial». Un autre appel est lancé à l’adresse des jeunes pour se reconvertir à des métiers fortement demandés dans l’exercice de cette activité.

Par ailleurs, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, a évoqué la nécessité de relancer le déplacement des personnes par voie aérienne : «l’aérien a son grand rôle à jouer en la matière. Nos hommes d’affaires ont besoin de se déplacer en permanence dans les autres pays, avec cet objectif de promouvoir le produit national».

Karima Mokrani

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