Catégorie : Finances

  • La BNA adopte de nouvelles mesures incitatives au profit des exportateurs

    La BNA adopte de nouvelles mesures incitatives au profit des exportateurs

    Après l’ouverture de filiales à l’étranger, notamment dans des capitales africaines, les banques publiques, à l’image de la BNA, passent à la vitesse supérieure dans l’appuie et l’accompagnement des entreprises algériennes ayant des potentialités à l’export.

    Dan cette perspective, la BNA (Banque nationale algérienne) adopte de nouvelles mesures incitatives au profit des exportateurs, selon son Directeur général, Mohamed Lamine Lebbou, qui vient de faire part de «grandes facilitations», notamment en matière de procédures de domiciliation.

    Rappelant à juste titre que la filiale algéro-sénégalaise de la BNA était en phase d’ «ouverture effective», après avoir été accréditée à Dakar en avril dernier, M. Lebbou a précisé que, selon l’APS, la BNA a «effectué des opérations relatives aux transactions commerciales internationales, et nous avons offert de grandes facilitations aux exportateurs pour leur permettre de se procurer le document de domiciliation propre à l’opération d’exportation», et ce, dans le cadre de la stratégie de la banque de passer à la numérisation de ses opérations bancaires.

    A travers sa démarche, le premier responsable de la BNA a précisé aussi que les procédures qui sont menées actuellement dans ce sens sont à même de faciliter les opérations du commerce international pour les opérateurs économiques, notamment «par le biais des correspondants bancaires qui se trouvent dans les quatre coins du monde».

    Dans le volet relatif à la diversification de ces produits, le DG de la BNA vient de faire état du service « e-Trade » qui vient d’être lancé au début de l’année en cours. Ce dernier consiste en un service d’information et de notification des opérations de commerce extérieur sur le réseau Swift via la plateforme des services bancaires électroniques de la Banque.

    Ce nouveau service vient donc s’ajouter aux produits mis déjà à la disposition des entreprises exportatrices, comme le crédit documentaire, la remise documentaire, le service de transfert libre et de garanties internationales.

    Evoquant la connectivité de la banque publique au marché bancaire international, M. Lebbou a fait savoir que les opérations commerciales de la BNA sont acceptées auprès de toutes les banques avec lesquelles elle travaille d’une façon «souple et claire, conformément aux standards internationaux en vigueur» à travers le monde.

    Tout en insistant sur l’importance de la décision prise récemment concernant l’ouverture d’agences bancaires algériennes dans des pays comme le Sénégal, la Mauritanie, la France, et à l’avenir en Ethiopie, le premier responsable de la BNA précise que la présence de banques nationales dans des capitales étrangères, notamment en Afrique permettra aux exportateurs algériens d’avoir des informations sur les marchés internationaux et de « faire la promotion de leurs produits rapidement et garantir leurs revenus ».

    Une gestion numérisée des crédits dès septembre

    Concernant les mesures prises pour la numérisation des opérations d’octroi de crédits, le DG de la BNA a déclaré que, en plus de permettre un passage à une opération de gestion des crédits «numérisée à 100% dès septembre prochain», la banque disposait d’un service en ligne permettant d’introduire des demandes de crédit, choisir son agence, et prendre rendez- vous avec le Directeur de l’agence ou encore avec les chargés de clientèles.

    Outre sa nouvelle stratégie visant à accompagner les entreprises nationales, tant publiques que privées dans leur quête de parts de marché à l’international, la BNA, qui est une des principales banques activant sur le marché national, joue un rôle clé dans le financement de l’économie, avec pas moins de 13 000 crédits octroyés durant l’année 2022, d’une valeur globale avoisinant les 1 600 milliards de dinars, soit une valeur moyenne de 123 milliards de dinars par crédit.

    Cependant, dans le cadre de sa politique de modernisation de son réseau, la même banque, selon son DG, vient de procéder à la mise en ligne de 32 espaces automatiques accessibles 24/24, ainsi que 10 agences de finance islamique, avec l’ouverture d’autres agences au courant de l’année 2023, dans le but de couvrir la totalité du territoire national, avec plus de 65 guichets dédiés à ce type de produits bancaires.

    Enfin, il est utile de rappeler qu’à l’instar des mesures que vient de prendre la BNA au profit des entreprises exportatrices, d’importantes autres facilitations sont accordées ces dernières années au niveau de différentes administrations, comme le CNRC (Centre national du registre de commerce), où il est désormais plus facile de créer une entreprise exportatrice que celle dont l’activité se limite au marché national selon le ministère du Commerce et de la promotion des exportations, et ce, dans l’objectif d’accroitre les exportations hors hydrocarbures qui viennent de passer d’ailleurs de 1,7 milliard de dollars seulement en 2019 à un record de 13 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours.

    R. N.

  • Nouvelle loi monétaire et bancaire : naissance du Dinar Algérien Digital

    Nouvelle loi monétaire et bancaire : naissance du Dinar Algérien Digital

    Après son adoption par le Parlement la nouvelle loi n° 23-09 du 21 juin 2023 portant Loi monétaire et bancaire vient d’entrer en vigueur après sa publication au Journal officiel numéro 43 , daté du 27 juin 2023. Le dinar numérique, la finance verte et islamique, renforcement des prérogatives du Conseil de la monnaie et du crédit ou encore le renforcement de la gouvernance et la transparence du système bancaire sont autant de nouveauté que la nouvelle loi vient d’introduire dans le fonctionnement du secteur.

    Aux termes de cette nouvelle loi, le dinar numérique, baptisé Dinar Algérien Digital, vient ainsi compléter les moyens de paiement utilisables sur le marché national, aux côtés des billets de banque utilisés habituellement. A cet égard, la nouvelle loi stipule dans son article 2 que « la monnaie fiduciaire dans sa forme matérielle est constituée de billets de banque et de pièces de monnaie métallique. Elle peut prendre une forme numérique, dénommée monnaie digitale de banque centrale (Dinar Algérien Digital)».

    Avec son introduction pour la première fois dans le paysage monétaire et bancaire national, le dinar numérique, nouvelle monnaie nationale, impliquera donc l’émergence de banques digitales, dont la constitution et l’agrément relèvent des prérogatives du Conseil de la monnaie et du crédit, au même titre que les banques d’affaires.

    « Le Conseil (Conseil de la monnaie et du crédit, ndlr) autorise la constitution de banques d’affaires et de banques digitales. Les modalités et les conditions d’exercice de leurs activités et les opérations qu’elles réalisent sont fixées par voie de règlement», est-il précisé à l’article 90 de la nouvelle loi.

    Bureaux de change, intermédiaires de courtage et prestataires de services de paiement

    L’introduction de la finance verte et islamique sur le marché financier national est encadrée également par la nouvelle loi monétaire et bancaire. Avec cette nouveauté, la composition du Conseil de la monnaie et du crédit vient d’être élargie, en comprenant désormais « une personnalité choisie en raison de sa compétence en matière de finance islamique », est-il précisé à l’article 61 de la nouvelle loi.

    Cependant, à l’article 71, il est énoncé qu’ « au sens de la présente loi, est considérée comme opération de banque relevant de la finance islamique, toute opération de banque ou de guichets islamiques en conformité avec les préceptes de la Charia islamique».

    Parmi les nouvelles prérogatives du Conseil de la monnaie et du crédit, la nouvelle loi monétaire et bancaire fait état d’attribution d’agrément aux bureaux de change, les intermédiaires indépendants et autres prestataires de services de paiement, qui viennent d’être introduits également sur le marché national. « La constitution d’une banque, d’un établissement financier, d’un intermédiaire indépendant de courtage, d’un bureau de change ainsi que d’un prestataire de services de paiement de droit algérien doit être autorisée par le Conseil (…) », stipule l’article 89 de la nouvelle loi.

    En outre, en plus de l’élargissement des prérogatives du Conseil de la monnaie et du crédit, la nouvelle loi renforce également la gouvernance et la transparence du système bancaire national, à commencer par la banque d’Algérie, comme elle renforce également le rôle de la Commission bancaire en qualité d’ «autorité de supervision».

    Dans le même registre, le renforcement des mécanismes de suivi et de contrôle des opérations bancaires et celles liées à la monnaie, la nouvelle loi dicte la création de nouveaux comités, comme celui de la stabilité financière, dont la mission est le contrôle « macro-prudentiel » ou «la gestion des crises».

    M. Naïli

  • Recettes fiscales : Plus de 2 000 milliards de dinars au premier trimestre 2023

    Recettes fiscales : Plus de 2 000 milliards de dinars au premier trimestre 2023

    Les recettes fiscales ont enregistré une croissance significative durant le premier trimestre de l’année en cours, que ce soit celles relevant de la fiscalité pétrolière ou ordinaire, en dépassant les 2 000 milliards de dinars.

    Selon la Directrice générale des Impôts, Amal Abdelatif, comparativement aux trois premiers mois de l’année 2022, la fiscalité pétrolière enregistré une croissance de 38%, alors que la fiscalité ordinaire a augmenté de 21%.

    Pour la fiscalité pétrolière, les recettes réalisées entre janvier et mars de l’année en cours ont avoisiné les 1 300 milliards de dinars, contre un peu plus de 942 milliards de dinars durant la même période de 2022, selon les précisions de la DG des impôts lors de son passage sur la chaîne TV Echourrouk News ce mardi.

    Cependant, avec des recettes de 791 milliards de dinars de janvier à fin mars dernier, la fiscalité ordinaire a ainsi enregistré une hausse de 21% par rapport aux trois premiers mois de l’année d’avant, où ces recettes ont été d’un peu plus de 650 milliards de dinars seulement. Ce niveau est important dans la mesure où « les déclarations annuelles des entreprises sont toujours en cours, celles-ci étant prorogées jusqu’à la fin du mois de mai courant », a déclaré Amal Abdelatif, ce qui signifie que d’importantes recettes supplémentaires de fiscalité des entreprises seront enregistrées durant le deuxième trimestre de cette année.

    Nouvelles dispositions fiscales

    Revenant sur les facteurs ayant favorisé cette évolution, la première responsable des impôts précise qu’ « il y a, d’un côte, une croissance des activités économiques, mais il y a aussi les effets de la réforme fiscale de 2020, avec les nouvelles dispositions mises en œuvre à  travers les lois de Finances pour 2021 et 2022 », instaurant une nouvelle politique de recouvrement fiscal, qui commencent à se traduire sur le terrain.

    C’est pourquoi donc, explique-t-elle, « en comparant le premier trimestre de l’année en cours à la même période de l’année d’avant, cette évolution se fait remarquer à travers les résultats, que ce soit en termes de recouvrements ou en élargissement de l’assiette fiscale ».

    Parmi les changements qu’ont apportés les nouvelles dispositions introduites par les lois de Finances en question, la DGI site « des procédures qui viennent d’être simplifiées (aux entreprises et agents économiques, ndlr) et leur accompagnement dans leurs démarches administratives relatives à leurs déclarations fiscales et au recouvrement ».

    «Ces nouvelles dispositions ont eu un impact notamment sur les recettes fiscales ordinaires», fait-elle remarquer, soulignant que «les résultats qui viennent d’être obtenus sont en nette croissance, et ce, malgré les différentes mesures de suppression ou d’allégement fiscal qui ont été prises, comme l’annulation de l’impôt sur l’activité professionnelle (IAP) ou des taxes dont certains secteurs ont été exonérés».

    Si la suppression ou l’allégement de certaines taxes n’ont pas impacté les recettes de la fiscalité ordinaire, parce qu’ «il y a eu en parallèle d’autres mesures ayant garanti l’équilibre», a tenu à préciser aussi le DG des impôts.

    M. Naïli

  • Généralisation de la numérisation des services financiers : nouvelle convention entre Algérie Poste et Ooredoo

    Généralisation de la numérisation des services financiers : nouvelle convention entre Algérie Poste et Ooredoo

    Déterminées à adhérer au plan d’action mis en œuvre par les pouvoirs publics, visant la numérisation de l’économie nationale, Algérie Poste et l’opérateur de la téléphonie mobile Ooredoo viennent de signer une convention cadre portant le développement d’une multitude de nouveaux services et de solutions digitales.

    Selon un communiqué rendu public à l’issue de la cérémonie de signature de ladite convention par le Directeur général d’Algérie Poste, Louaï Zidi, et le Directeur général par intérim d’Ooredoo, Roni Tohme, ce mardi, à la faveur de cette nouvelle étape du partenariat stratégique entre les deux entités qui boucle sa 10ème année, « Algérie Poste et Ooredoo s’engagent, chacun dans son domaine d’expertise, à renforcer davantage les services déjà existants et lancer de nouveaux services digitaux pratiques, sécurisés et facilement accessibles aux clients ».

    Aux termes de cette nouvelle convention, les deux entreprises visent aussi à «accélérer le développement l’économie numérique en Algérie, notamment en termes de paiement électronique et de transactions financières, ainsi qu’à démocratiser l’utilisation des services et solutions numériques efficaces, faciles à utiliser et sécurisés», ajoute le communiqué.

    Des solutions pour l’e-paiement et le m-paiement

    Pour le DG d’Algérie Poste, Louaï Zidi, cette nouvelle convention, qui entre dans le cadre « des orientations des pouvoirs publics visant la promotion de l’inclusion financière à travers la digitalisation de l’ensemble de nos offres et opérations financières, traduit notre volonté à offrir aux usagers des services d’Algérie Poste à travers le territoire national des offres universelles de proximité en adéquation avec l’ère de la digitalisation notamment, en matière de développement de l’utilisation des moyens de paiement électronique », ajoutant que ce partenariat avec Ooredoo « nous permet de développer l’innovation et la connectivité de nos outils et faciliter ainsi la vie du citoyen algérien ».

    Le DG par intérim d’Ooredoo, Roni Tohme, estime de son côté que «cette démarche, qui entre dans le cadre de partenariat public-privé, s’inscrit en droite ligne avec notre vision quant à la généralisation de la numérisation de nos services en Algérie. A travers cette convention, Ooredoo s’engage à mettre son savoir-faire technologique à la disposition d’Algérie Poste, lui permettant de contribuer à l’accélération et la vulgarisation de l’usage de nouvelles solutions numériques avec les nouveaux modes de paiement modernes tels que l’e-paiement et le m-paiement».

    Enfin, selon ses termes, la nouvelle convention que viennent de conclure Algérie Poste et Ooredoo vise principalement à «faciliter la concrétisation de l’ensemble des opérations proposées par les deux partenaires et contribuent au développement notamment de l’usage de l’ensemble des instruments de paiement électronique».

    M. N.

  • Inclusion financière : la BDL organise des portes ouvertes dans tout le pays

    Inclusion financière : la BDL organise des portes ouvertes dans tout le pays

    Dans le cadre de sa stratégie de rapprochement et de proximité avec les citoyens et de contribuer activement à l’inclusion financière et à l’essor de l’économie nationale, la banque de développement local (BDL) organise, durant le mois de Ramadan au niveau de l’ensemble du territoire national et en direction du grand public des journées de sensibilisation et d’éducation financière.

    Selon un communiqué de la BDL, l’objectif étant de vulgariser auprès des citoyens les différentes prestations bancaires en rapport avec l’inclusion financière.

    Lors de ces journées, précise la BDL, l’accent est mis sur les différentes formules de comptes et des financements conformes aux préceptes de la Charia tels que Mourabaha véhicules, Mourabaha consommation. Les produits digitaux de la BDL sont également à l’ordre du jour à travers la réalisation de simulation d’utilisation de l’application mobile de la BDL, DIGITBDL, lequel permet de réaliser les opérations bancaires à partir de Smartphone.

    Durant ces journées de sensibilisation, les chargés de l’animation des différents stands installés dans le cadre de cette opération ont constaté beaucoup d’intérêt chez les citoyens visiteurs

    « En fait cette initiative représente pour eux une possibilité de poser des questions particulièrement celles ayant trait au paiement par internet au dépôt d’argent, en banque et même l’acquisition de logements », indique-t-on dans le communiqué.

    La valeur des opérations de paiement électronique a dépassé 6,5 milliards de DA en 2022

    Dans son dernier bilan, la BDL révèle que la valeur des opérations de paiement électronique a dépassé 6,5 milliards de DA représentant plus de 879.000 opérations en 2022.

    Le nombre des TPE de la BDL que la BDL mis à la disposition des commerces gratuitement est passé de 7933 TPE en 2021 à 8116 TPE en 2022 (+ 2,31%).

    La banque a également acquis 3.200 autres qui seront livrés et installés dans les prochaines semaines, ce qui permettra d’augmenter les transactions financières.

    Comme objectif, la banque vise à doter 6000 commerçants de TPE avant la fin de l’année en cours. Par ailleurs, le nombre des opérations de paiement via les sites internet des e-commerçants agréés et domiciliés à la banque, est passé de 4087 opérations en 2021 à 11750 opérations en 2022 (+187,50%), ce qui représente en termes de valeur plus de 608 millions de DA.

    La BDL compte 39 e-commerçants inscrits en 2022, contre 27 commerçants en 2021, ce qui représente un taux de croissance de 44,44% alors que l’opération d’agrément des sites internet de 40 e-commerçants domiciliés à la banque se poursuit. La banque a distribué 34.980 cartes bancaires au profit de ses clients en 2022, soit une croissance estimée à 3,3% par rapport à 2021.

    Signature de deux accords de partenariat

    En février 2023, la Banque de Développement Local (BDL) a signé deux accords de partenariat avec l’entreprise «El-Djazaïr takaful», spécialisée dans l’assurance Takaful des biens et l’entreprise «El-Djazaïr El-Moutahida Takaful» spécialisée dans l’assurance Takaful des personnes, pour soutenir la stratégie commerciale de la banque dans le domaine de la finance islamique.

    Pour rappel, en janvier 2022, la BDL avait lancé sa finance islamique dénommée «El Badil». El «Badil» prévoit neuf produits certifiés par l’Autorité Charaïque nationale de la Fetwa pour l’industrie de la finance islamique et le Comité de contrôle charaïque de la banque.

    Il s’agit des produits Ijara Mountahia Bitamlik, Mourabaha véhicule, Mourabaha consommation, Mourabaha investissement pour les entreprises, Mourabaha exploitation pour les entreprises, compte courant islamique, compte chèque islamique,compte d’épargne islamique et dépôt en compte d’investissement « Moudarabah ». 

    Fatiha A.

  • Royaume-Uni : annulation de la taxation des investissements réalisés par les fonds souverains du Golfe dans le pays

    Royaume-Uni : annulation de la taxation des investissements réalisés par les fonds souverains du Golfe dans le pays

    En plein tumulte des retombées du Brexit et de la conjoncture mondiale de ces dernières années, marquées par les effets de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, le Royaume-Uni fait un appel du pied aux monarchies du Golfe pour donner un nouveau souffle à son économie.

    Dans sa démarche, Londres mise sur les Fonds souverains des pays de cette région et l’accélération des négociations pour parvenir à un accord de libre-échange avec les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

    Dans cette perspective, le Département britannique de l’Investissement et du commerce vient de décider l’annulation de la proposition de taxation des investissements réalisés par les fonds souverains du Golfe dans le pays, annonce un communiqué de Seven Media.

    Le tout nouveau ministre de l’Investissement auprès du Département de l’investissement et du commerce britannique, Dominic Johnson, a annoncé hier l’annulation de la proposition de soumettre lesdits fonds souverains à des impositions dès le mois d’avril de cette année, estimant que « la coopération avec les fonds souverains du Golfe a une importance capitale pour le Royaume uni et leur exonération de toute forme d’imposition est un message clair sur l’intérêt que nous accordons au partenariat qui nous lie à ces institutions (fonds souverains, ndlr) ».

    Ces dernières années, le volume des investissements engagés par les fonds souverains du Golfe au Royaume-Uni a connu une croissance significative. C’est pourquoi Dominic Johnson vient de révéler que «la décision de renoncer à toute imposition de ces fonds souverains vient d’être prise au sein du gouvernement pour éviter tout impact négatif sur les investissements au sein de l’économie britannique».

    Près de 2 milliards de dollars/an

    En outre, c’est sur l’accord de libre-échange avec le Conseil de coopération du Golfe, actuellement en cours de négociation, que le Royaume-Uni mise le plus pour permettre à son économie de sortir du marasme dans lequel elle se débat depuis son retrait du marché commun européen.

    A cet égard, cette même source cite des études de marché menées par le gouvernement britannique sur les opportunités qu’offre la conclusion d’un tel accord de libre-échange montre «des prévisions de croissance de 16% du volume des échanges commerciaux avec les pays de la région, hausse de la valeur des investissements des pays du Golfe au sein de l’économie britannique d’une moyenne de 1,6 milliard livres sterling/an (près de 2 milliards de dollars), ainsi qu’une contribution à hauteur de 600 millions livres/an (près de 740 millions de dollars) à la couverture de la masse salariale des travailleurs au sein du Royaume-Uni».

    Traversant une situation critique, l’économie britannique « devrait » entrer en récession durant l’année en cours 2023, selon le FMI qui impute cette situation, non pas au contexte mondial actuel mais au Brexit, dont le Royaume uni subit toujours les conséquences. «Pour 2023, le FMI prévoit une chute de 0,6% du PIB (au Royaume-Uni), ce qui en ferait le seul grand pays du G7 à plonger en récession », souligne le quotidien français de l’économie Les Echos dans un décryptage de l’économie britannique.

    M. Naïli

  • BNA : Près de 13.000 crédits accordés en 2022

    BNA : Près de 13.000 crédits accordés en 2022

    Près de 13.000 crédits,  d’une valeur avoisinant  les 1 600 mds DA, ont été octroyés par la Banque nationale d’Algérie (BNA) en 2022. La majorité de ces crédits est dédiée au financement des projets d’investissement, a appris l’APS de cette banque publique.

    Concernant le nombre de dossiers de crédit traités en 2022 par la même banque, il est de 12.590 contre 11.058 en 2021, soit une hausse de 13.85%.  La valeur des crédits octroyés est de l’ordre de 1589,2 mds DA en 2022 contre 1442 mds DA l’année précédente (+10.22%).

    Pour ce qui est des secteurs ayant bénéficié de crédits, on trouve l’industrie manufacturière avec un total de 590.2 mds DA, suivie du bâtiment avec plus de 262 mds DA, la santé et les activités sociales (près de 244 mds), la production et la distribution du gaz et de l’électricité (près de 196 mds) et l’industrie minière (163.5 mds).

    D’autres secteurs ont bénéficié des crédits de la BNA. Il s’agit de la pêche et de l’aquaculture pour un coût 34,76 Mds DA, les transports (34,66 Mds DA), l’hôtellerie et la restauration (22,22 Mds DA), les services ménagers (16,33 Mds DA), le commerce, la réparation automobile et les articles ménagers (13,11 Mds DA), les activités financières (6,1 Mds DA), l’immobilier, la location et les services commerciaux (6 Mds DA), l’agriculture, la chasse et la foresterie (près de 607 millions DA).

    Par ailleurs, les transferts financiers effectués l’an dernier dans le cadre du e-commerce ont atteint 958.087 opérations contre 509.407 opérations en 2021, soit une hausse de 88% avec une valeur financière qui s’élève à 3,52 Mds DA, contre 1,4 Mds DA en 2021, soit une hausse de 149%, et ce, grâce à l’augmentation du nombre de e-commerçants clients de la BNA, passant de 20 en 2021 à 35 l’an dernier.

    Le nombre d’espaces numériques de la BNA est passé de 19 en 2021 à 31 en 2022, en attendant la création de 5 nouveaux espaces numériques en 2023. S’agissant des opérations réalisées à travers les distributeurs et les guichets automatiques, elles ont atteint 5.801.339 en 2022, d’une valeur financière de près de 90 Mds DA, en hausse de 41%.

    La banque a installé, en 2022, 9 nouveaux distributeurs automatiques de billets (DAB), portant à 169 le nombre total d’appareils, qui s’ajoutent à 100 guichets automatiques bancaires (GAB). Durant cette période, 64,3 milliards de dinars ont été retirés à partir des distributeurs de la banque, soit une hausse de 13%, rendue possible grâce à l’émission, par la banque, de 116.031 nouvelles cartes de paiement, portant à 539.658 le nombre total de cartes en circulation.

    31.057 comptes de la finance islamique enregistrés en 2022

    La BNA a commencé en août 2022, la commercialisation en ligne de produits de la finance islamique via la plateforme électronique Diar Dzair afin de faciliter aux citoyens l’accès à ce type de financement. A travers cette plateforme électronique, les e-consommateurs (clients particuliers) peuvent également solliciter le financement Dar Iamar afin de bénéficier du produit (mourabaha équipements) et qui consiste en l’acquisition de matériaux d’aménagement de produits de fabrication locale selon la formule islamique mourabaha. La durée de ce financement est de 12 à 36 mois et le montant peut atteindre 1.000.000 DA, a fait savoir la BNA.               

    Les e-consommateurs peuvent bénéficier aussi via cette plateforme du financement de la location d’une habitation à travers le produit Dar Idjara, destiné aux particuliers pour faire face au coût de location d’une habitation et la payer mensuellement sur une durée qui peut atteindre les 24 mois.

    Le portefeuille des comptes clients de la finance islamique est passé de 14.875 en 2021 à 31.057 en 2022 (+109%), ce qui a contribué à l’augmentation du montant des dépôts qui a atteint 20,7 milliards de dinars (+130%). Selon les données de la banque, le nombre de dossiers de la finance islamique traités l’année dernière a atteint 2.467 (+220%), avec 3,65 milliards de dinars de financement dans ce cadre (+163% par rapport à 2021).

    Les prêts accordés aux entreprises s’élèvent à 3,5 milliards DA en 2022

    Pour rappel, la BNA a annoncé en février 2023 que la valeur des prêts accordés aux entreprises par la Banque nationale d’Algérie (BNA) au cours de l’année écoulée 2022 a augmenté de 220%, pour atteindre 3,5 milliards de dinars. Le chiffre d’affaires de la Banque en 2022 a dépassé les 160 milliards de DZD, soit l’équivalent de 1,2 milliard de dollars.

    La valeur des dépôts au niveau de la Banque nationale d’Algérie jusqu’au 31 décembre 2022 s’élevait à plus de 21 milliards de DZD.

    Concernant les projets en cours et à venir, la banque ambitionne d’étendre son réseau local pour couvrir à 100% l’ensemble du territoire national. Sur le plan externe, la banque entend ouvrir de nouvelles agences en Afrique.

    Rabah Nadri

  • Placement mobilier : la COSOB alerte sur des escroqueries

    Placement mobilier : la COSOB alerte sur des escroqueries

    La commission d’organisation et surveillance des opérations de bourse (COSOB) met en garde contre les appels à souscription de valeurs mobilières proposés par des personnes offrant des titres par appel public à l’épargne et/ou exerçant une activité réglementée sans y être autorisées.

    «La commission d’organisation et surveillance des opérations de bourse (COSOB) alerte le public notamment les investisseurs en valeur mobilières, sur les agissements de certaines personnes proposant via internet et réseaux sociaux en particulier des projets d’investissement superflus ne comportant aucune information fiable et vérifiable susceptible d’éclairer l’investisseur», indique la COSOB dans un communiqué rendu public aujourd’hui

    Selon la COSOB, leur procédé consiste à faire des appels publics à souscription d’actions et autres titres financiers non soumis à l’autorisation préalable de la COSOB, ou se livrer à l’exercice d’activité réglementées sans y être agréées. « Pour attirer leurs cibles, les initiateurs de ces projets promettent souvent des rendements anormalement élevés et une garantie de remboursement des montants investis», ajoute-t-on.

    En conséquence la COSOB, réitère son appel à l’adresse des investisseurs quant à leur obligation de vigilance et de diligence, à l’effet d’éviter les escroqueries générées par ces projets occultes, notamment par le système de fraude pyramidales.

    Les initiateurs des projets suspects tels qu’identifiés par la COSOB sont le groupe « Everssay », proposant un service de placement de valeurs mobilières et de produits financiers sans y être autorisé  dans des biens immobiliers à travers des prises de participation dans des sociétés inconnues et promettant un retour sur investissement allant de 11%à 16% tout en garantissant le capital. Cet opérateur, précise la COSOB, propose également un service de société de capital investissement sans y être autorisé.

    Il y a aussi le groupe d’investissement immobilier « Madjmouât el moutahida lilistithmar el aâkari », proposant entre autres un service de placement de valeurs mobilières et produits financiers ans y être autorisés.

    La COSOB parle aussi de la société JM Trade gérée par Mehdi Hichem Chérif, dont l’offre est publiée sur la page Facebook, la société « El Kayser » des petits investisseurs, la société « Honey Infiny » et l’usine « Matavers », tous proposant un service de placement sans y être autorisé.    

    Fatiha A.  

  • Mourad El Besseghi, expert financier : «la loi de finances 2023 présente quelques particularités»

    Mourad El Besseghi, expert financier : «la loi de finances 2023 présente quelques particularités»

    Dans cet entretien, l’expert financier Mourad El Besseghi décortique les différentes mesures que contient la loi de finances 2023, notamment sur la politique des subventions sociales et les nouvelles mesures fiscales.

    La loi de finances 2023, adoptée le 22 novembre 2022 par l’Assemblée populaire nationale puis le 8 décembre par le Conseil de la nation, publiée le 29 décembre 2022 au Journal officiel, comprend une série de mesures d’appui à l’investissement. Sont-elles efficaces ?

    Une loi de finances est un instrument de travail d’une importance capitale dans la mise en œuvre de la politique économique et sociale d’un Etat et un outil majeur dans l’administration d’un pays dans son ensemble à travers ses institutions et sa gouvernance.

    La loi de finances 2023 présente quelques particularités.

    La première d’entre elles est évidemment le fait qu’elle ait été élaborée et adoptée conformément aux dispositions de la loi organique relative aux lois de finances, c’est-à-dire la loi 18-15 du 2 septembre 2018 relative aux lois de finances. La loi de finances 2023 y compris ses tableaux annexes sont présentés différemment. Elle s’articule sur des programmes et des objectifs qui s’étalent sur une trajectoire 2023-2025. Ainsi, le cadrage budgétaire est à moyen terme, accompagné par un cadrage de dépenses à moyen terme. Les ajustements vont se faire à travers des évaluations en permanence avec des indicateurs de performance pour chaque étape.

    La nouveauté réside dans son approche et son élaboration, car elle introduit davantage de discipline et de rigueur dans les dépenses. Même si paradoxalement, ces dernières sont revues à la hausse pour les trois années à venir, en raison de l’embellie financière que connaît présentement le pays. Il n’en demeure pas moins que les affectations des ressources ont été mieux réfléchies. Elles sont censées aboutir à des résultats concrets, avec une articulation des programmes, fondée sur des objectifs et la performance et sous-tendue par une maîtrise et une rationalisation des dépenses publiques.

    La deuxième particularité de cette loi de finances réside dans le fait que cette loi soit en parfaite cohérence avec la loi sur l’investissement adoptée en 2022 avec des projets structurants et d’autres prioritaires. 

    D’autant que les principaux agrégats macroéconomiques sont quasiment tous au vert et favorables à une dynamique de relance de l’économie. Pour 2023, le taux de croissance du PIB prévisionnel est de 4,1%, alors que le taux d’inflation est de 5,1%. Les exportations devraient se situer à 46,3 milliards de dollars et les importations de 36,9 mds USD, soit un excédent de la balance commerciale qui permettra de faire progresser les réserves de change qui avoisineraient les 59,7 mds USD.

    La troisième particularité est le niveau de la dépense retenue qui est de plus de   13.000 milliards de dinars, soit une augmentation de 20% par rapport au PLF de 2022, niveau jamais égalée dans l’histoire du pays.

    Ce niveau d’autorisation de paiement est à la hauteur de l’ambition du pays de relancer l’économie après avoir connu et subi la période d’engourdissement de l’appareil économique qui a été imposé  par la pandémie de la Covid-19. Il était nécessaire de dresser un budget de cette ampleur pour soutenir davantage le programme d’investissement public,  sachant que notre économie est très dépendante de l’action publique en termes d’investissement. La croissance est tirée par la dépense publique, mais aussi par les dépenses nécessaires pour un certain rattrapage sur le plan social et même sur le plan d’investissement infrastructurel.

    Et en termes de recettes ?

    En termes de recettes, il convient de noter l’avancée remarquable de la fiscalité ordinaire par rapport à la fiscalité pétrolière, même si cette dernière a enregistré une augmentation de 30%  par rapport à l’exercice 2022.

    Par ailleurs, la loi de finances prévoit d’alléger l’obligation pour les investisseurs à réinvestir 30% des avantages fiscaux accordés au titre de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), en les autorisant à investir ou à effectuer des placements dans des start-up ou des incubateurs.

    Afin de booster l’emploi et ouvrir le marché du travail aux jeunes, une nouvelle forme d’organisation commerciale a été promulguée récemment par la loi n° 22-23 du 18 décembre 2022 portant statut de l’auto-entrepreneur. Selon les dispositions de ce texte législatif, il s’agit de toute personne qui pratique une activité individuelle lucrative inscrite sur la liste des activités éligibles pour bénéficier du statut d’auto-entrepreneur. Pour ceux éligibles à ce statut, en l’occurrence ceux qui réalisent un chiffre d’affaires de moins de 5 millions DA/an, ils seront soumis à l’impôt forfaitaire unique à hauteur de 5% sur le chiffre d’affaires, ce qui est en soi très encourageant.

    Toujours dans ce volet, la loi prévoit l’exonération de l’IBS des coopératives de la pêche et d’aquaculture et des fédérations agréées.

    La loi de finances prévoit également l’allègement des charges fiscales concernant la taxe sur les véhicules de transport du personnel des entreprises afin de réduire les charges que les entreprises doivent supporter et qui grèvent le coût de production.

    Pour aller dans le sens de l’inclusion fiscale, la loi de finances 2023 a introduit une assimilation définitive des virements bancaires comme moyens scripturaux de paiement et relevé le niveau des paiements en espèces des charges déductibles à un million de dinars. Le niveau de la taxe sur la valeur ajoutée acceptée en déductibilité a également été relevé à ce niveau pour assurer une cohérence d’ensemble.

     La loi de finances 2023 maintient la politique des subventions sociales. Certains spécialistes approuvent  et d’autres non. Est-ce une bonne décision à votre avis ?

    Troisième particularité : préservation des acquis sociaux et soutien au pouvoir d’achat avec l’augmentation des salaires des pensions des retraites et des allocations de chômage pour une enveloppe de 270 millions de dinars. Evidemment, cela concerne aussi bien les soutiens des prix des produits soutenus par l’Etat, les subventions  et l’augmentation des salaires et des allocations de chômage.

    La question qui taraude l’esprit du citoyen lambda est de savoir si ces augmentations des revenus ne vont être laminées par la hausse des prix des produits alimentaires et annihiler l’effet que l’on souhaite avoir sur le pouvoir d’achat.

    En d’autres termes, est que cela ne va pas contribuer à faire flamber les prix et nous faire rentrer dans l’enfer de l’inflation qui devrait, selon les prévisions, ralentir à 5,1% en 2023, à 4,5% en 2024 et à 4% en 2025. Pari difficile à tenir et défi majeur à relever.

    Par ailleurs, la loi de finances 2023 a été élaborée sur la base d’un prix du baril de pétrole de 60 dollars pour la période 2023-2025. Qu’en pensez-vous ?

    La loi de finances 2023 a été adossée à un prix référentiel prévisionnel du baril de pétrole de 60 dollars pour la période allant de 2023 à 2025, alors que le prix du marché prévisionnel du baril de pétrole brut est de 70 dollars pour la période 2023-2025. Il y a ainsi une prudence affichée pour éviter de se hasarder dans les excès budgétivores et se donner la possibilité de se retourner en cas de volatilité défavorable. La différence est donc affectée au Fonds de régulation des recettes qui est destiné, entre autres, à financer des projets structurants.

    Les effets de la guerre d’Ukraine sur les prix de pétrole peuvent s’avérer défavorables, d’où une prudence  sur les risques à observer sans pour autant verser dans les excès.

    Le taux de croissance économique devrait atteindre 4,1% en 2023, 4,4 % en 2024 et 4,6% en 2025, ce qui est par les temps qui courent très louable.

    La loi de finances2023 prévoit aussi de nouvelles mesures fiscales. Quelles sont les plus importantes à votre avis ?

    Il faut d’emblée dire qu’aucune nouvelle taxe ou impôt ne sont prévus. Il y a des réaffectations et des réorientations des ressources, mais aucune charge fiscale supplémentaire n’est prévue aussi bien pour le citoyen que pour l’entreprise.

    Des  mesures de simplification ont été introduites telles que celles relatives aux taxes de séjour pour les établissements hôteliers.

    Le recouvrement des taxes sur l’assainissement et la collecte des ordures ménagères confié aux communes est désormais retourné dans le giron de l’administration fiscale, compte tenu des lacunes observées dans sa perception par les receveurs intercommunaux, alors que cet impôt finance totalement l’activité des communes. 

    Entretien réalisé par Fatiha. A

    Publié in DZEntreprise février 2023

  • Banque d’Algérie : Excédent de la balance des paiements de près de 12 milliards USD

    Banque d’Algérie : Excédent de la balance des paiements de près de 12 milliards USD

    Malgré une conjoncture mondiale difficile, marquée encore par les retombées de la pandémie de Covid-19 mais aussi de la guerre en Ukraine sur les marchés mondiaux, l’économie algérienne se requinque sur plusieurs registres, tel qu’il ressort de la dernière note de la Banque d’Algérie.

    Hormis la persistance de l’inflation, qui d’ailleurs met à mal plusieurs économies au monde, y compris les plus fortes, comme les Etats Unis, la Chine ou celles de l’Union européenne, tous les indicateurs semblent passer au vert, selon la dite note analysant l’évolution de la situation macroéconomique à la fin du 3ème trimestre de 2022.

    Que ce soit la balance des paiements dans son ensemble, la balance commerciale, la croissance, les crédits à l’économie ou l’évolution de la valeur du dinar, la Banque d’Algérie fait ressortir ainsi une amélioration notable de ces différents indicateurs à la fin septembre dernier comparativement à la même période de l’année d’avant.

    Précisant à priori que cette amélioration a été favorisée par le redressement des cours des hydrocarbures sur le marché mondial, la BA relève en premier lieu une augmentation significative des réserves de change, passant de 44,724 milliards de dollars à la fin du troisième trimestre de 2021 à 52,763 milliards USD à la fin septembre 2022, soit une hausse d’un peu plus de 8milliards USD. 

    Si elle affichait un solde négatif de – 2,5 milliards USD à la même période de l’année 2021, la balance des paiements fait ressortir un résultat excédentaire significatif de 11,8 milliards USD à la fin du 3ème trimestre de 2022, gagnant ainsi pas moins de 14,3 milliards USD en l’espace d’une année.

    Le prix du gaz a plus que doublé

    Poursuivant la même tendance, la balance commerciale elle aussi a enregistré un excédent de 18,06 milliards USD à la même échéance de l’année 2022, contre un solde déficitaire de 790 millions USD à la même période de référence de 2021. Ce résultat a été enregistré grâce à la nette hausse des exportations en hydrocarbures qui ont atteint en valeur 42,58 milliards USD durant les 9 premiers mois de l’année 2022, contre 24,10 milliards USD à la même période de l’année d’avant. Avec une telle valeur, la BA précise que les exportations d’hydrocarbures ont atteint un niveau jamais enregistré depuis 8 ans, soit le niveau d’avant l’effondrement des cours du brut en 2014.

    Cette amélioration a été favorisée, précise la Banque d’Algérie. dans sa note, par le net  raffermissement des cours du pétrole sur le marché mondial, dont le niveau moyen s’est établi à 109 dollars/baril durant les 9 premiers mois de 2022, contre 72,7 dollars durant la même période de 2021. Mais pas que. Le prix du gaz lui aussi s’est fortement redressé, en passant du simple à plus que le double durant la même période.

    De 5,2 dollars à la fin septembre 2021, le cours du gaz a en effet atteint 11,5 dollars/1 million BTU à la fin du troisième trimestre 2022. Il y a aussi les exportations hors hydrocarbures qui ont contribué au solde excédentaire de la balance commerciale, atteignant 4,35 milliards USD à la fin septembre dernier, contre 3,08 milliards USD seulement à la même période de l’année d’avant, est-il souligné dans la note de la Banque d’Algérie..

    Au chapitre des importations, la note de la banque des banques relève également une hausse de près de 900 millions USD, soit 3,21%, passant de 27,97 milliards USD à la fin septembre 2021 à 28,87 milliards USD durant les 9 premiers mois de l’année 2022.

    Dans ce contexte, c’est l’encours de la dette extérieure qui poursuit sa tendance baissière, en s’établissant à 2,914 milliards équivalent dollars seulement à la fin septembre dernier, alors qu’il était à 3,062 milliards équivalent dollars à la même échéance de 2021, un niveau déjà jugé faible.

    Une croissance tirée par l’industrie, l’agriculture et le BTPH

    Concernant la situation globale de l’économie nationale, le même document de la Banque d’Algérie relève en premier lieu un taux de croissance de 2,8% durant les 9 premiers mois de 2022, précisant qu’hormis les hydrocarbures ayant connu une croissance négative de – 1,5%, tous les secteurs économiques ont contribué à cette croissance, dont principalement l’industrie qui a enregistré une croissance de 5,1% durant la période de référence, l’agriculture 4,5%, le BTPH ainsi que le secteur des services marchands qui ont enregistré une croissance de 4,2% chacun.

    La dynamique qu’ont observée ainsi les différents secteurs économiques durant l’année précédente a entrainé aussi une augmentation des crédits à l’économie de l’ordre de 4,17% durant les 9 premiers mois de l’année 2022 ayant atteint le niveau de 10 202,9 milliards de dinars, contre 9 794,7 milliards DA durant la même période de l’année 2021. Une grande part des crédits à l’économie a été allouée au secteur privé, précisaient précédemment diverses analyses émanant du gouvernement.

    Sur le plan monétaire, la liquidité globale des banques elle aussi a enregistré une augmentation significative de 579,4 milliards de dinars, atteignant 1 809,1 milliards DA à la fin septembre 2022, contre 1 331,9 milliards DA à la même période de l’année d’avant, note également le document de la Banque d’Algérie..

    Raffermissement du dinar face à l’euro

    Profitant d’un climat peu favorable au sein du marché européen qui subit les conséquences de la guerre en Ukraine, dont les tensions sur les produits énergétiques plombant la machine économique de l’UE, ce qui a d’ailleurs fait passer la monnaie unique à son plus bas niveau depuis sa création de moins d’un dollar l’été dernier, le dinar algérien a gagné des points face à l’euro durant la période de référence, relève la Banque d’Algérie. dans sa note.

    Selon le document en question, la monnaie nationale s’est appréciée de 11,92% face à la monnaie unique durant les 9 premiers mois de 2022, ce qui est considéré comme une «forte appréciation. Sur le marché des changes, un euro atteint 138,29 dinars durant cette période, contre 157 DA précédemment.

    Outre l’euro, le dinar s’est également raffermi face au dollar américain et s’apprécie de 3,9% à la fin septembre 2022, note également la Banque d’Algérie, expliquant cette tendance par « la volonté de la Banque d’Algérie de lutter contre l’accélération de l’inflation importée en contexte de sous-évaluation ponctuelle du dinar, par rapport à ses fondamentaux, et de la faiblesse conjoncturelle de l’euro ».

    Une inflation qui frôle les deux chiffres

    Néanmoins, en dépit des efforts consentis pour l’endiguer, l’inflation, elle, n’a pas cessé de s’accentuer. Estimée précédemment entre 8 et un peu plus de 9%, l’inflation s’est finalement rapprochée de 10% durant les 9 premiers mois de 2022, en atteignant 9,73% selon la note de la Banque d’Algérie qui précise que « l’inflation s’est avérée persistante et a atteint des niveaux jamais observés depuis plusieurs décennies ».

    A ce niveau, l’inflation a donc persisté durant cette période de l’année 2022 et enregistre 1,72% de plus, après avoir été à 8,01% à la fin du troisième trimestre de 2021. La hausse des prix à la consommation a atteint des niveaux différant d’un groupe de produits à  un autre, précise la note de la Banque d’Algérie, citant le groupe « éducation, culture et loisirs » qui a enregistré une hausse de 14,61%, le groupe « alimentation et boissons non alcoolisées » 13,38% et le groupe « divers » 11,34%. 

    Mohamed Naïli