L’ ouverture prochaine du capital des banques publiques au même titre que toutes les entreprises publiques a été annoncée, ce dimanche, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres, présidée par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.
L’ ouverture du capital des banques publiques est une revendication qui date de plusieurs années, exprimée par un grand nombre d’opérateurs et autres acteurs économiques, en plus de simples citoyens qui n’ont eu de cesse de se plaindre de dysfonctionnements nombreux au niveau de toutes les banques à travers le pays.
Le manque de liquidités, de plus en plus manifeste, suite notamment à la chute des prix du pétrole et, de façon générale, la dégradation de la situation économique du pays, vient compliquer davantage la situation.
En mai 2020, alors qu’il était ministre des Finances dans le gouvernement Djerad, Aymen Benabderrahmane, a annoncé cette ouverture du capital, en la limitant toutefois à certaines banques, sans préciser celles qui sont concernées.
Ce dimanche, un communiqué du Conseil des ministres indique que le président de la République a donné des instructions pour «trouver des solutions efficaces, ouvrir le capital des sociétés publiques, y compris les banques et s’éloigner de la gestion administrative».
Contacté par Dz Entreprise, l’analyste financier, Omar Berkouk, affirme que l’ouverture du capital des banques publiques est «un vieux serpent de mer». Il rappellera qu’en 2007, il y a eu une tentative d’ouverture du capital du CPA (10%) mais l’opération n’a pas abouti. La Société générale a été pressentie. A l’époque, il n’y avait pas «d’urgence mais une volonté d’orientation libérale de l’économie». Aujourd’hui, «il y a urgence de recapitaliser les banques publiques pour leur permettre de se maintenir à flots et pour satisfaire l’énorme besoin de financement de l’économie nationale qu’il s’agisse du secteur public ou privé».
L’analyste financier fait observer que cette opération est annoncée dans un contexte financier très difficile. Dès lors, «que l’opération soit de gré à gré avec un partenaire ou par appel à l’épargne publique en bourse, son succès relèvera du miracle tant la confiance est absente et que les banques sont mal en point».
Karima Mokrani
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