Visant à alimenter 300 millions d’Africains en électricité : L’ambitieux partenariat de la BM avec la BAD
Les Réunions de printemps de la Banque mondiale (BM) et du FMI (Fonds monétaire international) qui se sont tenues à Washington du 15 au 20 avril se présentent comme un catalyseur d’une nouvelle approche de développement qui permettra au continent africain de rattraper l’énorme retard qu’il accuse dans des domaines aussi stratégiques comme l’accès à l’énergie, en tenant compte des annonces qui ont été faites.
A cette occasion, la BM a ainsi conclu avec la BAD (Banque africaine de développement) un partenariat ambitieux qui vise à alimenter 300 millions d’habitants du continent africain aux réseaux d’alimentation en énergie électrique à l’horizon 2030.
« Grâce aux nombreuses initiatives lancées depuis un an pour se transformer, le Groupe de la BM a été en mesure d’annoncer de nouveaux plans ambitieux », souligne l’institution financière internationale, avant d’annoncer son « premier engagement, (qui est) celui de raccorder à l’électricité 250 millions d’habitants en Afrique d’ici 2030, soit une cible revue nettement à la hausse par rapport à l’objectif initial de l’institution. »
Cependant, à la faveur d’un partenariat avec la BAD, le nombre d’habitants du continent qui bénéficieront de ce programme devra augmenter à 300 millions. « Le 17 avril, lors d’un évènement spécial avec Ajay Banga (président de la Banque mondiale, ndlr), la Banque africaine de développement a annoncé, par la voix de son président, qu’elle soutiendra 50 millions de personnes supplémentaires (qui auront accès à l’électricité) », révèle encore la banque internationale dédiée au financement du développement dans son compte rendu des travaux des Réunions de printemps des deux institutions de Bretton Woods.
Si cette nouvelle initiative d’envergure est perçue comme salvatrice pour les économies africaines et l’amélioration des conditions de vie des populations locales c’est parce que son annonce intervient dans un contexte où « 600 millions d’Africains n’ont pas encore accès à l’électricité, ce qui crée des obstacles de taille en matière de soins de santé, d’éducation, de productivité, d’inclusion numérique et de création d’emplois », reconnait la Banque mondiale dans son constat.
Un potentiel de 70 milliards de dollars à générer
Pour la concrétisation de ce programme sur le terrain, ce qui est la question la plus cruciale que se posent analystes et observateurs, la Banque mondiale a fait part de la nécessité de mobiliser quelque 30 milliards de dollars d’investissements, devant émaner essentiellement du secteur public et de sa filiale IDA (Association internationale de développement), spécialisée dans l’appui aux programmes de développement dans les pays à faible revenu, mais aussi du secteur privé.
Pour expliquer sa démarche pour la mise en œuvre de ce programme, l’institution précise que « le raccordement de 250 millions de personnes nécessitera 30 milliards de dollars d’investissements publics et des politiques résolues en matière réglementaire. L’IDA, l’institution de la Banque mondiale qui fournit des dons et des prêts à faible taux d’intérêt, jouera un rôle essentiel. Dans le même temps, cette accélération de l’accès à l’électricité pourrait présenter des opportunités d’investissement pour le secteur privé d’un montant de 9 milliards de dollars, et ce en ne considérant que la production d’énergie renouvelable décentralisée. »
En outre, en escomptant « devenir une banque meilleure, (car), face à tous les défis d’aujourd’hui, mais aussi à ceux qui surgiront demain, le Groupe de la BM doit faire plus et mieux », comme l’a annoncé son président, Ajay Banga, l’institution internationale annonce un autre engagement qui est celui de garantir l’accès aux services de santé à 1,5 milliard de personnes dans le monde.
« Autre engagement significatif, (…) aider les pays à étendre les services de santé à 1,5 milliard de personnes (dans le monde, ndlr) », souligne le même document, avant de préciser que « pour y parvenir, le Groupe de la Banque mondiale se concentrera sur trois axes d’action », le premier consistant à « élargir le champ (des) priorités (de la BM) pour couvrir, au-delà de la santé maternelle et infantile, l’ensemble des soins nécessaires tout au long de la vie », le deuxième axe est d’ « étendre ses projets aux territoires difficiles d’accès et reculés », et enfin, « travailler avec les pouvoirs publics afin de réduire les frais inutiles et autres obstacles financiers aux soins. »
En outre, au-delà de ces deux domaines cruciaux pour garantir un développement équitable et durable, la BM a révélé « une série de nouveaux engagements financiers dévoilés lors des Réunions de printemps (qui) pourraient générer jusqu’à 70 milliards de dollars au cours des dix prochaines années et aider ainsi à mieux faire face aux défis mondiaux », dont 11 pays ont d’ores et déjà fait part de leur engagement à mobiliser 11 milliards de dollars.
Rabah N.
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