Coopération algéro-suédoise : Comment développer un partenariat durable et responsable
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a été au cœur du débat qui a eu lieu ce mardi à Alger, à l’initiative du Cercle d’Action et de réflexion pour l’Entreprise (CARE) en collaboration avec l’Ambassade de Suède en Algérie qui, à travers le cercle d’affaires algéro-suédois (CAAS) œuvre développer un partenariat durable et responsable.
Présente en Algérie pour la première fois, madame Cécilia Ekholm, ambassadrice chargée de la promotion du commerce et des investissements durables estime qu’un autre modèle économique respectueux des objectifs de développement durables (ODD) de l’ONU est possible, dissertant longuement sur l’expérience suédoise en la matière et en affirmant que la présence de l’Etat mais surtout l’engagement des entreprises est un vecteur indispensable pour faire de la RSE une pratique ancrée dans nos sociétés et entreprises aujourd’hui.
«Les engagements en faveur du climat et les pratiques commerciales responsables confèrent aux entreprises un avantage compétitif, tant à court terme qu’à long terme. Je me réjouis de ces échanges avec les acteurs algériens sur les efforts et les objectifs communs de nos deux pays», a-t-elle affirmé à l’issue du débat qui a suivi son intervention.
L’Agence suédoise de l’énergie est d’ailleurs venue en Algérie, début octobre dernier, pour prospecter sur les possibilités d’un investissement dans le domaine des énergies renouvelables entre autres, a déclaré l’ambassadeur de Suède en Algérie, Björn Häggmark à DZEntreprise (DZE), en marge de cette rencontre qui avait pour thème « Dialogues Algéro-Suédois – Investissements responsables et modèles d’affaires durables : gages de développement et de compétitivité ?».
« Nous sommes en train de travailler sur des questions où il y a un intérêt mutuel pour créer de la valeur ajoutée, tant pour la Suède que pour l’Algérie, et pour avancer le plus rapidement possible », explique le représentant diplomatique suédois en Algérie.
La création d’une véritable synergie entre les entreprises des deux pays pour développer une coopération durable, associant aussi bien les entreprises publiques que privées des deux côtés, est possible dans le court terme, souligne son excellence, M. Häggmark, en réponse à DZE, ajoutant par ailleurs que «le CAAS est en train de travailler lui aussi sur plusieurs sujets, dont les questions d’éthiques liées aux affaires, les politiques de ressources au sein des entreprises et aussi avec des organismes institutionnels algériens. Nous sommes en contact avec des acteurs de startups et nous étudions la possibilité pour permettre à des étudiants algériens d’effectuer des stages en Suède ».
Selon M. Häggmark, une quinzaine d’entreprises, issues de divers secteurs d’activités, sont actives au sein du CAAS et certaines d’entre elles ont signés des accords de coopération alors que d’autres sont en train d’étudier les possibilités d’investissements existantes.
Les membres du panel des «Matinales de CARE» se sont tous accordés à dire que la RSE est devenue un «prérequis pour la compétitivité», même si cela engendrerait parfois des coûts qui pèsent lourdement sur les trésoreries de certaines entreprises.
C’est le cas de la multinationale pharmaceutique Astra Zeneca, dont le représentant en Algérie s’est dit fier de l’engagement pris par cette entreprise pour trouver rapidement un vaccin anti-Covid-19.
«Le développement durable fait partie intégrante de notre ADN et inspire tout ce que nous faisons, du laboratoire au patient. Nous travaillons en partenariat avec toutes nos parties prenantes et agissons pour construire un avenir plus durable tout en répondant aux grands enjeux actuels », a expliqué Dr Fouad Baghli, directeur général de la filiale algérienne d’Astra Zeneca, qui a insisté sur la résilience du système de santé en Algérie face à la déferlante du Covid-19, et souligné le principe et droit primordial de tout citoyen d’accéder au soin.
Pour sa part, Samir Toumi, directeur de Team consulting et auteur, a défendu le principe de la « gouvernance dans le partage », évoquant lors de son intervention de l’expérience qu’il mène avec ses collaborateurs depuis dix ans au sein même des locaux de son entreprise basée à Alger.
Il s’agit en effet de « La baignoire expérience» qui consiste à offrir à des artistes un espace interactif qui leur permet à la fois de faire dans la création artistique et exposer en même temps leurs œuvres sans payer de contrepartie à Team Consulting, explique Samir Toumi, estimant qu’«avec peu de moyens, on peut faire de la RSE» qui contribue aussi bien à faire émerger les talents et qu’à participer au rayonnement culturel du pays.
Pour madame, Hind Benmiloud, cette rencontre consacrée aux opportunités de développer un partenariat durable et responsable a été une occasion pour elle et pour le think tank qu’elle préside depuis quelques mois de découvrir et de participer à jeter les jalons d’un partenariat durable et responsable entre des entreprises algériennes et suédoises, dont certains dirigeants étaient présents aux Matinales de CARE et participé leurs visions sur la compétitivité et la rentabilité économique des sociétés qui font de la RSE un des moteurs de leur croissance.
Lyès Menacer
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